Chapitre 63 : Impasse

— Tu sais Ares, tu me fais penser à un grand ami à moi ! affirma Hellions, alcoolisée qui tenait à peine sur ces jambes.

— Qui donc ? Fit Ares, curieux.

Le géant gaulois ricana à gorge déployé alors qu'il était soutenu tant bien que mal par ces autres frères. La journée avait été éreintante mais les gladiateurs avaient tenu à célébrer ceci à grande pompe. Ils se trouvaient dès à présent éparpillé un peu partout dans l'arène, aux pieds de feux de camp une jarre de vin ou d'on ne sait quel autre alcool à leurs mains. Les rires fusaient de tout part, tandis qu'ils étaient en petit comité dispersés sous le regard de Luthor, leur maître.

— J'avais un ami ! il s'appelait Aros, c'était un grec lui-aussi comme toi ! Il a servi dans l'armée romaine, le veinard ! relata Hellions, un sourire jusqu'aux oreilles.

Le cœur du gladiateur grec rata un battement quand il comprit que par le plus grand hasard, son frère d'arme Hellions lui parlait de son frère de sang. Était-ce réel ? Ou il était en train de délirer ? D'un geste, Ares aida Hellions à s'assoir confortablement tout en lui recommandant de poursuivre son histoire alors que Crixo s'asseyait à leurs côtés. Hellions tangua un moment sur la gauche, secoua la tête puis se redressa correctement. Finalement, en s'aidant du mur il s'asseya en tailleur et jeta un regard à l'assemblée.

— Aros ce satané bougre ! Sa gentillesse n'avait d'égal que son dévouement envers l'empereur et les armées romaines ! il s'est engagé dans l'armée, il a gravit les échelons, jusqu'à obtenir l'un des plus prestigieux titres, celui de « Centurion Primitile », continua Hellions, une larme à l'œil mais la voix vibrant de fierté.

— C'était un bon ami, même le protégé de l'empereur. On a combattu avec lui, le glaive n'avait pas de secret pour lui c'était son plus grand atout ! Outre çà, c'était un bon vivant, habile, amusant et surtout un frère de cœur exemplaire, ajouta Crixo en levant sa coupe à l'attention de ces frères.

Tous suivirent le mouvement de Crixo levant leurs coupes à l'attention de leur ami perdu, une boule au ventre mais avec un petit sourire au coin des lèvres. Ares sentit son cœur se fendre en deux, alors qu'une pression sur sa gorge lui cloua les lèvres et qu'un étau se resserrait sur son estomac.

— Hélas, la mort à finit par le mordre. Et notre frère à rejoint le chant d'honneur des champs de blés céleste. Jamais nous ne l'oublieront, sa mémoire restera intact et ces exploit en on parlera encore pendant des siècles, affirma Hellions en essuyant quelques-unes de ces larmes.

Un moment, le silence s'abattit sur le petit groupe chacun se recueillant à sa manière dans son coin, dans une petite prière. Le gladiateur grec fit son possible pour ne pas flancher, mais son cœur lui saignait abondamment. Il se fit violence pour garder la face et continua de boire. La fraîcheur de la nuit fit frissonner les gladiateurs dont certains s'empressèrent de quitter les lieux pour rejoindre leurs couches, d'autres furent emportés par différentes servantes qui étaient venus chercher leurs compagnies.

— Je me rappelle aussi qu'il était souvent en compagnie de dame Cassiopea, ils se baladaient souvent près du fleuve ou lorsqu'elle visitait les armées romaines à leurs entraînements, relata Leonidus qui venait de se joindre aux discussions.

— Ah oui ? fit Ares, alors qu'il se tendit à l'extrême.

Il attendit patiemment que son frère d'arme puisse poursuivre son récit, il était certain que par le biais de ceux-ci, il éluciderait le mystère du bracelet de son frère. Et surtout quel lien étroit entretenait-elle avec lui ? Il était certain qu'elle avait joué un rôle très important dans la chute de son frère. Il devait découvrir ce qu'il s'était réellement passé.

— Ils sont très vite devenus amis et je suis certain qu'Aros nourrissait pour notre maîtresse plus qu'une simple amitié. Il s'était épris de l'unique femme dont il n'avait pas le droit de toucher, ni même de poser les yeux sur elle, relata Leonidus en secouant négativement la tête.

— Sa mort doit à dû être préméditée ! Affirma Akton, l'égyptien en crachant par terre.

— Arrête de proférer des âneries ! Il est tombé dans une embuscade, avec d'autres romains. Ils sont tous mort, si c'était un piège seul lui aurait été éliminé ! contesta Dako, l'africain.

Un piège ? De quoi ils parlaient ? Le gladiateur grec fronça les sourcils tentant de comprendre le fond de toute cette histoire. Theodoros et Decimus décidèrent d'intervenir et d'éloigner le plus possible l'égyptien et l'africain. Les chamailleries de duo cessèrent alors qu'Hellions préféra s'installer en tailleur sur le sol sableux.

— Tu as du vrai dans ce que tu dis Dako mais l'hypothèse qu'Akton n'est pas totalement fausse. Après tout, les ravisseurs ont pu volontairement tuer tout le monde afin de ne pas éveiller les soupçons. C'était plus facile de tuer tous un groupe, qu'un seul, admit Gaius, posément. Il n'est pas rare que lorsqu'on veut éliminer quelqu'un on utilise des moyens douteux. Et l'embuscade est meilleure option, continua Gaius à voix basse.

— Tu as raison, qui oserait se dresser face à Rome et crié à l'assassinat ? Au complot ? Seul un fou le ferait ! attesta Marius, le crétois.

Les bavardages reprirent de plus belle, chacun exposant son point de vue, ces hypothèses, tout en s'engueulant et en manquant de sauter à la gorge de son voisin. Mais parmi tout çà, pour Ares les pièces des puzzles commençaient à s'assembler progressivement. Sa colère qu'il avait engloutie au tréfonds de son être remonta hâtivement, changeant son sang en lave et ces pensées s'envenimèrent. Les meilleurs moments qu'il avait passé avec son frère lui revinrent en mémoire, ravivant sa souffrance autant que sa haine envers l'empereur et ces descendants. Pourtant sa haine devint encore plus vivace, viscérale envers celle qui l'avait détourné de sa quête de vengeance. Cassiopea, cette maudite femme était pire qu'il ne l'imaginait. Elle s'était jouée de son frère, ce qui l'avait conduit à sa perte. Son désir, sa convoitise envers elle avait obscurcit son jugement, ces résolutions. Elle va me le payer, mon désir pour elle sera sa perte. Elle pleurera, souffrira dix fois plus que mon frère l'a fait. Je l'a détruirais, je l'a priverais de son innocence, l'a salirait comme jamais. Elle pleurera des larmes de sang, et marquerait son corps de manière à ce que jamais elle n'oublie qu'à cause d'elle, mon existence à basculer.

— Je suis certain que malgré tout le respect que je dois à notre maîtresse. C'est elle qui à déclenché tout çà, sa naïveté à été la perte de notre ami. C'est parce qu'elle est venu vers lui qu'elle l'a poussé vers la mort sans même s'en rendre compte, c'est attristant, souffla Samael, l'Espagnol en terminant d'un trait sa coupe de vin.

— Peut-être que tu as raison, mais n'oublies pas qu'elle a veillait tout la nuit la mort d'Aros. Et c'est aussi elle qui a permis qu'il puisse être rapatrié à sa famille. De plus, je me souviens aussi qu'elle à réfutait avec ardeur tout accusation de complot, de trahison dont avait été accusé Aros par l'empereur lui-même, allégua Skar de Macédoine.

Bien que bouillonnant de rage, le gladiateur grec fut bouleversé par les confidences de ces frères d'armes. Son frère avait été trahi, bafoué puis accusé de trahison, de complot. Il se mordit la lèvre inférieure pour ne pas éclater tandis que ces ongles s'enfoncèrent dans la chair de ces paumes. Il clos un instant les paupières pour calmer sa rage, son dégoût et sa frustration.

— Elle a été son salut et l'objet de sa perte sans qu'elle ne s'en rende compte, plaida Gaius, avec une moue triste.

Les gladiateurs finirent par rejoindre leurs quartiers, certaines continuèrent les festivités en charmante compagnie tandis que d'autres s'empressèrent de s'écrouler sur leurs couches. Ares aida Crixo à allongeait Hellions qui était ivre mort, puis il prit congé de ces deux amis qui s'endormirent comme des bébés. Profitant de çà, le gladiateur se glissa dans les couloirs du palais de l'empereur avec un but bien précis. Mais la stupeur le cloua sur place quand il s'aperçut que la fille de l'empereur était introuvable. Ou pouvait-elle bien être à une heure aussi tardive ?

— Avec qui elle pourrait bien être à cette heure-ci ? se demanda Ares, mitigé.

Toutefois résolu à retrouver l'objet de son plus grand désarroi, le gladiateur flâna dans les différents allés et ailes du palais sans qu'aucun garde ne vienne lui barrait le chemin. Après tout, il était bien minuit passé, ces pas le menèrent loin dans le palais à tel point qu'il crut s'être perdu.

Soudainement, il entendit le claquement distinct de portes grinçantes qui avait vraisemblablement pas été correctement fermé. Agacé par ce grincement, le gladiateur se rendit jusqu'aux portes et fut sur le point de les fermé pour de bon. Quand une importante rafale de vent ouvrit en grand les portes des appartements, s'étant protéger de ces bras pour ne pas prendre les portes sur le visage, il abaissa doucement ces bras. Il scruta l'obscurité alors que son cœur rata un battement lorsque ces iris tombèrent sur quelque chose dont il ne s'était jamais imaginé. Dans un grand lit baldaquin dormait un couple enlaçait l'un à l'autre, dormant à poing fermé, dont l'unique lumière apparente était les quelques rayons de lune hasardeux. Ce couple n'était pas n'importe lequel, il s'agissait de sa maîtresse et de son rival.

— Cassiopea et Hypérion ? murmura Ares, interdit.

Devant lui se tenait le couple endormit l'un contre l'autre, comme deux amants le seraient après une nuit agité. Comment par Hadès, ça pouvait être possible ? Délirait-il ? L'alcool continuait-il de l'ensorceler, de le bercer d'illusions ? Comme pour confirmer ces dires, l'héritier déchu passa son bras autour de la taille de la jeune femme et la serra davantage contre son torse. Meurtris, blessé, le gladiateur voulut se ruer sur le couple et les égorgeaient dans leur sommeil. Il s'abstint, ravala sa fierté, alors que son cœur se fissura dans sa poitrine. Pourquoi avait-il fallut qu'il s'éprend lui-même d'elle ? Pourquoi les dieux avaient-ils imposé le même dessein qu'ils avaient imposés à son propre frère ? De rage, il tourna les talons et quitta les lieux. Sur le chemin, malgré la colère, il chercha un moyen de lui faire regretter tout le mal qu'elle lui avait fait.

— Maudite femme ! jura Ares, en frappant avec violence un mur.

Après ce qu'ils avaient vécu, elle avait l'audace de trouver refuge auprès de son rival, de partager sa couche avec un autre que lui ? N'était-elle pas à lui ? Ça n'allait pas se passer comme ça ! Il s'immobilisa, réfléchissant à comment il pourrait la faire souffrir comme elle l'avait fait. Finalement son dévolu se jeta sur l'une de seules personnes facilement atteignable qui saurait faire plus de dégâts qu'elle n'en laisserait paraître. Sans attendre, le gladiateur se glissa dans les appartements bien précis. Comme il l'avait supposé, il trouva celle qui serait son meilleur atout encore éveillée.

— Qu'est-ce que tu veux gladiateur ? demanda une voix féminine.

Maxima quitta la chaleur de sa couche, et alla à la rencontre du gladiateur qui venait de refermer les portes derrière lui. Le gladiateur déshabilla du regard la blonde, elle portait une nuisette écarlate, tandis que ces boucles blondes cascadaient sur ces épaules jusqu'à ces seins. Ces seins tout comme chacune de ces formes qui étaient parfaitement visible. Sans plus de cérémonie, elle colla son corps contre celui du gladiateur qui ne la repoussa pas.

— Je doute que tu sois venu pour parler, fit Maxima avec un regard fiévreux.

Le gladiateur toisa de toute sa hauteur la jeune femme pendu à ces lèvres, le corps chaud de celle-ci presser contre celui-ci. Il sentait les tétons de celle-ci chatouillait son propre torse, alors que l'atmosphère devint plus qu'oppressante. Sans attendre plus, il scella ces lèvres à celles de la blonde alors qu'elle gémissait. L'instant d'après il délesta son pantalon sur le sol alors qu'il arracha la nuisette de celle-ci. la clouant contre les draps, il s'activa à la pénétrer. Lâchant un râle de plaisir, il s'empressa d'entamer ces vas et viens, sans accorder de répit à son amante sous lui dont les traits étaient tordus par le plaisir. Le dos lacéré par les ongles de celle-ci ne l'arrêta en rien, alors qu'il rejeta la tête en arrière en gémissant. Maxima trépidante et entraînée par la passion de leurs ébats, s'empressa de s'empaler sur le membre de son amant. Et ils continuèrent ainsi encore et encore jusqu'à petit matin. Cette nuit-là, il se servit de toute sa frustration, sa haine, sa colère pour combler son amante qui apprécia beaucoup. Insatiable, il l'a pris sur les draps, sur le divan, sur le balcon, contre le mur ne se préoccupant guère du boucan qu'ils faisaient. Ce qui ne déplut aucunement à son amante. Au petit matin, ils demeurèrent enlacer l'un à l'autre complétements nus.


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