Chapitre 61 : Sens Inverse
- Rome, enfin ! s'exclame Dame Valéria en souriant tous en désignant la ville mère d'Italie.
Le cortège romain franchit le seuil des portes romaines à la lueur du crépuscule, tandis que les rues dallés de Rome avaient été désertés et que les vasques, les lanternes avaient étés allumés. L'héritier déchu et ces pairs aidèrent leurs maîtres à décharger leurs bagages accompagnés des serviteurs. Une fois cette chose faite, ils attendirent patiemment alors que le voile de la nuit les enveloppait. Sirius GNAEUS revint à la rencontre du groupe de soldats romains, qui sirotaient des carafes de vin que Dame Valéria avait offert à chacun d'eux.
- Vous avez fait du bon travail, je me dois de vous récompensez. Affirma Sirius en donnant à chacun des soldats écarlates une importante somme d'or.
Le vieil homme congédia les soldats à la coiffe rouge, sauf leur capitaine qui ne bougea pas d'un pouce attendant l'aval de son maître. Fidèle à leurs maîtres, les chiens de celui-ci ne bougèrent pas attendant patiemment un ordre de leur maître. Constatant cela, l'héritier laissa fleurir sur ces lèvres un petit sourire alors qu'une jarre de vin à la main il patienta. Il en huma le parfum et se lécha les lèvres, en sentant le parfum appétissant du breuvage.
- Tu t'es montré très habile dans les affaires. Je dois dire que grâce à toi j'ai pu gagner plus que je n'aurais espérer dans cette échange avec nos voisins d'Aemilie, commenta Sirius Settius GNAEUS avec un doux sourire sur les lèvres.
En effet, pendant leur court séjour en Aemilie Hypérion s'était permit d'intercéder en faveur de son maître lors des négociations en voyant celui-ci en difficulté. Il connaissait très bien les affaires, c'est pourquoi il avait pu agir en faveur de son maître qui avait conclu donc une affaire d'une plus grande ampleur qu'il ne l'aurait imaginé. Cela avait rassuré et redoré l'égo de l'héritier déchu, qui avait constaté qu'il n'avait pas perdu de sa superbe concernant son sens des affaires.
- C'est pourquoi, je m'engage à t'aider, à t'assister dans tout ce que tu entreprendras. Si jamais tu décides de faire renaître de tes cendres ta maison. Ainsi je serais le premier à t'aider à le faire, qu'importe l'or, la sueur que j'y mettrais. Fit Sirius, en tendant la main vers l'héritier.
L'héritier déchu sentit son cœur battre plus fort dans sa poitrine, alors qu'une l'émotion le fit trembler de tout son être. Ce ne fut que par fierté qu'il garda cette petite larme au coin de l'œil pour lui, ne voulant absolument pas perdre la face. Ce geste de la part du vieil homme, lui fit du baume au cœur et lui apporta de l'espoir. Sans tarder, il serra la poigne du vieil homme alors qu'un grand sourire illuminait ces traits.
- Puisses-tu briller comme l'a fait tes ancêtres. Et surtout que ton éclat aveugle tes ennemis, fit remarquer Sirius, sans se départir de son sourire.
L'héritier remercia chaleureusement le vieil homme d'une accolade que celui-ci ne lui refusa pas. Hypérion sut que ce n'était qu'une question de temps avant que sa maison renaisse de ces cendres. Qu'il avait un allié de taille à ces côtés et que celui-ci serait d'un soutien indiscutable envers lui. Il fut sur le point de partir, quand il fut arrêté par l'arrivée de l'épouse du vieil homme.
- Hypérion, appela dame Valéria.
- Oui, domina Valéria ? répondit Hypérion.
La dame s'approcha de l'héritier déchu et sans dire un mot de plus elle saisit l'une des poignes de celui-ci et y déposa quelque chose. Fronçant les sourcils, Hypérion jeta un œil à ce qu'il y avait dans sa poigne et fut surpris d'y découvrir des bracelets.
- Connais-tu ces bracelets ? fit Valéria avec un sourire doux sur les lèvres.
L'héritier déchu ne répondit pas, secouant négativement la tête. Il fronça de nouveau les sourcils, plissant les yeux tout en observant plus attentivement les bracelets. Il fut surpris de constater que c'était des bracelets de fiançailles, d'un alliage d'argent et d'or sertie de saphirs aussi bleu que la cape bleuté des athéniens. C'était d'une grande beauté, cependant il ne comprit pas pourquoi la dame lui en offrait. Après tout, ces bracelets étaient plus petits que ces propres poignets.
- Ils ne sont pas pour toi mais pour ta promise, souffla Valéria avec un petit rire.
L'héritier déchu écarquilla les yeux, puis dévisagea la dame il ne s'attendait pas à ça. Après tout, jadis il avait envisagé de se marier comme n'importe quel homme de fonder sa propre famille, de faire perdurer sa lignée. Mais suite à la déchéance de sa maison, ce projet avait volé en éclat. Un éclair de tristesse s'installa dans ces pupilles, que la dame saisit.
- Ta promise est plus proche que tu le penses, c'est plus que certain. Affirma dame Valéria en caressant la joue du jeune héritier. Il te suffit d'ouvrir grands les yeux, mais surtout de cesser de regarder derrière toi, mais devant toi, tout est à ta portée. Il ne te reste plus qu'à tondre la main. Continua-t-elle avec un sourire chaleureux sur ces lèvres.
L'héritier déchu ne sut quoi dire, restant muet de stupeur et ne trouvant aucun mot pour traduire ce qu'il ressentait et pensait réellement. Il serra fort les bracelets, puis prit congé du couple. Que ce soit sa jarre de vin, ou encore sa bourse d'or remplie aucuns de ces deux objets ne put être aussi inestimable que l'était les bracelets que la dame lui avait donné. Seul, après avoir pris un bon bain, sans prendre la peine de se vêtir d'un pantalon, il se laissa retomber sur le divan le plus proche. Il clos ces paupières, laissa sa tête retombait en arrière dans le vide, tandis qu'il savoura la quiétude qui le dévorait. Une brise glaciale vint caresser le moindre pore de sa peau sans qu'il n'essaye de se protéger de celui-ci. Il savoura au contraire la morsure du froid sur lui, tandis qu'une tonne de frissons le parcourut.
- Tu as réussi avec succès, l'épreuve de mon père. Fit une voix féminine.
L'héritier déchu sursauta, s'empara en un éclair de son glaive sur la table basse, le dégaina et qu'il pointa en direction de la voix féminine qui avait naquit par les ténèbres de son balcon. Un léger rire se fit entendre, tandis qu'une silhouette apparut, d'abord une ombre, puis enfin quelqu'un. Il n'avait pas besoin de voir le visage de ladite personne, car il l'a connaissait déjà. La romano-gauloise s'était glissé à pas feutré avec l'aisance d'un félin dans les quartiers de l'héritier déchu, un talent qu'elle avait toujours eut. Elle sourit en voyant la réaction du fils déchu, sans qu'elle ne soit offensée par la pointe dirigeait vers elle.
- Est-il approprié de menacer une dame non armée ? Souligna Cassiopea, en paressant dans la lumière avec un sourire énigmatique plaquer sur les lèvres.
L'héritier déchu secoua la tête, rengaina sa lame en lâchant un soupir d'exaspération. Il se demanda en la toisant de haut en bas, comment elle avait pu se glisser ici sans qu'il ne s'en aperçoive ? Ah moins que ce ne soit la fatigue et le sommeil qui embrumait ces sens lui faisant baisser sa garde ? Cette femme ne cessait de le surprendre, vraiment. Mais cette fois-ci, il l'a toisa sans aucune animosité, celle-ci qu'il ressentait à son égard avait disparu, ou peut-être avait-elle diminué ? Il ne saurait le dire. Son cœur trembla en se rappelant que le soir ou il avait bien failli mourir, qu'elle lui était apparu dans ces songes et l'avait prévenu du danger ? Il était certain que c'était une intervention des dieux, mais pourquoi avaient-ils prit l'apparence de celle-ci ? Pourquoi pas quelqu'un d'autres ?
- Tu t'attendais à ce que j'échoue ? ironisa Hypérion en croisant les bras sur son torse nu.
La romano-gauloise ne pipa mot, se contentant de soutenir le regard noir abyssal du brun, sans sourciller. Elle choisit de ne pas faire attention à l'ironie dans le ton de voix du jeune homme. Elle toisa celui-ci sans se départir de son sourire, elle dût le reconnaître il était très bien battit, et bien plus que ça, il avait toujours été un bel homme. C'était les circonstances de leur rencontre qui avait terni le lien qu'ils auraient pu établir. Un lien qui était tout autre désormais, elle ne se leurrait pas, elle lui devait beaucoup. Tout comme il n'était pas véritablement ce qu'il montrait, il fallait juste découvrir les autres facettes de lui. Et c'est ce qu'elle avait envie de faire bien qu'elle savait que ce ne serait pas aisé. Après tout, il était « l'héritier déchu » à cause d'elle, elle était à l'origine de la déchéance de la maison GAIUS. Elle s'aperçut alors que la serviette du romain était à moitié défaite, sans crier gare elle se glissa auprès de lui. Sans le quitter des yeux, elle glissait ces mains autour de la taille de celui-ci, saisit fermement le tissu de la serviette de celui-ci et le nouait fermement. L'héritier déchu resta droit comme un i, la toisant de toute sa hauteur alors que bien qu'il n'en montra rien fut troublé par l'audace de la jeune femme.
- Il serait regrettable qu'un incident survienne, fit Cassiopea en nouant une deuxième fois plus fort la serviette du brun.
Bien qu'il faisait une tête de plus qu'elle, son souffle venait s'emmêler à celui de la jeune femme, tandis que le parfum de celle-ci vint l'enveloppait et perturbait ces sens. Leur proximité si étroite, éveilla l'intérêt de l'héritier déchu. Son regard ne quittant pas la jeune femme et à aucun moment il l'éloigna d'elle. Il ne s'était pas attendu à tant d'audace de sa part, mais ne dit rien. Il se contenta de l'observer en silence, tandis qu'une sorte de bulle s'instaura autour d'eux. Il eut envie de la détester comme il l'avait fait dès la première fois qu'il l'avait vue, comme la fois où il l'avait découverte dans les bois. Mais il n'y parvint pas, ce qui le frustra. Il vint à se demander qui était-elle vraiment pour lui ? Que représentait-elle ? Pourquoi avait-il soudainement envie de briser l'emprise qu'Ares tentait de renfermer sur elle ? Pourquoi désirait-il maintenant l'a délivré des griffes de ce gladiateur dont le dessein était beaucoup trop faux ? Il frissonna au toucher de celle-ci.
- Serais-tu effrayé à l'idée de voir un homme dénudé ? Ou est-ce parce que c'est moi ? interrogea Hypérion, sans caché une pointe d'agacement mêlés d'une pointe de colère.
Sans bouger, la romano-gauloise releva le menton, tout en haussant un sourcil déstabilisée par la question. Un instant, elle imagina la situation, elle s'empourpra alors que ces joues se colorèrent d'une certaine gêne. Toutefois, elle ne baissa pas les yeux pourquoi le faire ? C'était normal pour une femme d'être gênée. Qui ne le serait pas dans pareille situation ?
La gêne de la jeune femme amusa l'héritier déchu qui s'était attendu à ce qu'elle reste insensible à sa tirade. Mais il semblait qu'elle n'était pas aussi indifférente à lui et que son corps parlait pour elle.
- Je suis guérisseuse, j'ai déjà vue bon nombres d'homme nus. Commença Cassiopea, sans perdre le contact visuel avec son interlocuteur. Il n'y aucune raison pour que je puisse être effrayé par toi, par ta nudité et cela même si ton corps était couvert de cicatrices. Avoua-t-elle sincère.
L'héritier déchu fut bouleversé par la confidence de la jeune femme, il essaya de chercher dans le regard de celle-ci une quelconque trace de mensonge. Mais n'y trouva rien, son cœur rata un battement tandis qu'il vacilla intérieurement. Par tous les dieux, l'avait-elle ensorcelé ? Qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Qu'est-ce qui n'allait pas avec lui ? Ça ne lui ressemblait pas d'être à si fleur de peau.
- Comment peux-tu être certaine que tu ne me repousserais pas si j'avais des cicatrices ? Ne put s'empêcher de demander Hypérion.
- Les cicatrices sont les traces, des marques à-même ta chair qui se sont inscrites sur ton corps en menant maints combats. Pour chacune d'entre elles, aussi infime soit-elle, tu t'es battu pour vivre, pour survivre, pour défendre ce qui t'es le plus cher. Je ne peux détourner mon regard face à ça. Révéla Cassiopea, le souffle rauque.
Disait-elle vrai ? Oui, ces iris brillaient de sincérité jamais ces yeux ne lui avait paru plus beaux qu'à cet instant. L'héritier déchu eut l'irrépréhensible envie, de l'attirer à lui et de la serrer contre lui, savourant sa chaleur contre la sienne, son corps contre le sien, son souffle mêlait au sien et plus encore.
La romano-gauloise sentit comme si sa peau brûlait sous l'intensité du regard fiévreux de l'invité de son père. Elle déglutit et choisit qu'il était temps de partir. Car elle sentait que si elle restait elle ne serait pas capable de contrôler quoi que ce soit, surtout que son propre corps faisait des siennes. Elle avait choisi d'ignorer le fait que le touché de brun la rendait fébrile, que son propre corps réclamait celui-ci à son plus grand damne. Elle peinait à se contrôlait, ces doigts avaient envie de parcourir le corps de celui-ci, retracer chaque courbe, chaque muscle de l'héritier déchu. De glisser dans ces cheveux, de caresser ceux-ci et de jouer avec. Était-ce la fatigue qui l'a faisait divaguer ? Il fallait qu'elle parte. Sans plus de cérémonie, elle se détourna du brun et fit quelques pas en direction de la sortie.
- Tu n'as pas répondu à ma première question, rappela Hypérion en retenant la jeune femme par le poignet.
La romano-gauloise déglutit, alors qu'elle fit son possible pour qu'il ne perçoive aucunement son trouble, sinon elle ne payerait pas cher de sa peau. Il ne fallait pas qu'il sache l'importance tous comme l'emprise qu'il avait réussi on ne sait comment à faire naître chez elle, à la ligoter à lui inconsciemment. De nombreuses alarmes s'allumèrent dans son esprit, lui priant de décamper d'ici sans tarder. Mais sa fierté, tout comme son obstination qui serait un jour sa perte la cloua sur place. Elle clos un instant les paupières, prit une grande inspiration, ré ouvrit les yeux. Releva fièrement le menton, ancrant ces iris de nouveau dans celles d'Hypérion.
- Pour répondre à ta question, je n'ai jamais douté de ta réussite non pas parce que je te suis redevable. Tout simplement car le succès à toujours était l'une des distinctions des plus grandes de la maison GAIUS. Tu fais honneur à celle-ci et c'est respectable et indiscutable. Révéla Cassiopea, alors qu'elle déposa sa main sur celle de l'héritier déchu afin qu'il puisse la laisser partir.
La romano-gauloise était sur le point de se délivrer de l'emprise de son interlocuteur pour s'en aller, mais ce ne fut pas la même chose pour lui. Sans crier gare, Hypérion attira la jeune femme à lui et scella ces lèvres doucement à celles de la jeune femme. Contrairement à lorsqu'Ares l'avait embrassé, elle ne se débattit pas et au contraire, elle s'abandonna à ce baiser. Avec une douceur qu'elle n'aurait jamais soupçonnée, Hypérion glissa ces mains autour de la taille de la jeune femme, du corps de celle-ci et l'a rapprochant davantage auprès de lui. Désirant que leurs corps se touchent davantage, le frôlement de leurs corps ne lui suffisait plus. La douceur des gestes d'Hypérion eut raison de la jeune femme.
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