Chapitre 59: Liens d'honneurs

— Dominus, vous m'aviez demandé. Fit Hypérion, en inclinant légèrement la tête.

L'empereur hocha la tête et invita le jeune homme à se redresser. L'héritier déchu se tint droit comme un i, se contenant d'attendre que l'empereur parle. Ce que le viel homme ne tarderait pas à faire, mais avant ça il s'empara d'un parchemin et vint à la rencontre du dernier Gaius.

— Comme je te l'avais dit, je m'acquitterai de la dette que j'ai envers toi. Toutefois, j'aurais un service à te demander. Commença le vieil homme tout en jouant distraitement avec ledit parchemin.

Perplexe, l'héritier déchu hocha la tête tout en fronçant les sourcils se demandant bien quel service l'empereur pouvait bien lui demander. Si cela était un piège ou non ? Ou que c'était un gage de bonne volonté de la part de l'homme le plus puissant de tout Rome ? Il n'en était pas certain mais resta sur ces gardes, les sens aux aguets parer à tout éventualité.

— Tu as déjà était en Aemilie n'est-ce pas ? fit remarquer Galadios II, en prenant place dans un fauteuil.

— En effet, dominus. Répondit Hypérion, bien qu'il ne percevait pas vraiment à quoi rimer la question.

Sans en dire plus, le vieil homme déroula le parchemin qu'il avait devant lui le relut puis le tendit à son interlocuteur. Méfiant tout d'abord, celui-ci finit par se penchait à son tour et saisir le parchemin. Il en prit connaissance rapidement, c'était une demande d'assistance provenant de la maison GNAEUS. Celle-ci souhaitait se rendre en Aemilie et demandait d'être escorter par des soldats romains jusqu'à la ville voisine en tout sécurité.

— La Maison GNAEUS est une famille respectable qui s'est montré d'une grande exemplarité. Elles comptent parmi les maisons les plus riches de Rome, tout comme de très bons amis. J'ai donc décidé de leur accorder une assistance comme il l'en voulut. Ils souhaitent se rendre en Aemilie afin de conclure des traités commerciaux. Relata l'empereur, avec sérieux.

L'héritier déchu écouta attentivement l'empereur sans l'interrompre se demandant pourquoi celui-ci lui faisait part de tels détails qui ne le concernait guère. Il connaissait les GNAEUS c'était une famille d'artisans très riches, qui avaient fait fortune de la sculpture et l'orfèvrerie. Toutefois, il n'aimait pas particulièrement Settius Severus GNAEUS, fils cadet de Serius Sirius GNAEUS, celui-ci était de nature cruelle, violente et qui ne jouissait que par ces prouesses sexuelles que par celles mentales et humaines. Ce qui avait valu le surnom de « Le Fornicateur » qui ne pourrait être plus qu'évocateur en soit. Les médisances à son sujet étaient plus variés qu'il n'en laissait paraître de plus, il était connu aussi comme étant un maître très violent envers ces esclaves et particulièrement les femmes dont il prenait un malin plaisir à martyrisais dès que l'occasion se présentait. Il se souvenait aussi que le Fornicateur était aussi sujet à beaucoup de rumeurs de viols, bien qu'il avait user de bien des procédés et des sommes astronomiques d'or pour faire taire les bouches de chacun. Il n'appréciait pas du tout ce genre de personnage qui lui donnait envie de vomir, le dégoûtant rien que par sa vue.

— Vous souhaitez que je les escorte, comprit Hypérion sans cacher sa grimace.

— En effet, acquiesça l'empereur en souriant.

L'héritier déchu se tendit, alors qu'il serra les mâchoires et que ces muscles se crispèrent. Il n'aimait pas du tout ce service et aurait aimé pouvoir s'en affranchir. Mais ce n'était pas possible car cette demande émanait directement de l'empereur lui-même. Et aucun refus n'était possible ah moins qu'il ne désire que sa tête se détache du reste de son corps ou que l'on le castre. Un frisson de dégoût le parcourut en se rappelant que par le passé il avait déjà assister à une castration. Un soldat avait tenté d'abuser de sa maîtresse qui avait pu se délivrait de lui à temps, le châtiment de l'empereur avait été sans appel. Devant une foule, le soldat avait été privé de son entrejambe puis avait été abandonné crucifié sur un poteau. Il était décédé quelques heures plus tard à cause d'une hémorragie et les yeux crevés par les corbeaux. Il secoua la tête chassant ce souvenir plus que dérangeant dans son esprit.

— Escorte-les sains et saufs à l'allée et au retour, demanda l'empereur.

— Qu'ai-je a y gagner ? ne put s'empêcher de dire Hypérion, nullement enthousiaste.

Contre toute attente, l'empereur éclata de rire sous la stupeur et l'incompréhension la plus totale du dernier représentant de la maison GAIUS qui ne bougea pas d'un centimètre bien que ces traits témoignaient de son désarroi.

— Tu as tout à y gagner, réussit cette mission et tu disposeras de tout ce que tu désires. Je ne parle pas de ta liberté loin de là, je parle de la renaissance de la maison GAIUS, de la restitution de tous tes biens matériels tout comme financiers, de tes terres, de tout ce qui a fait la gloire de ta noble maison. Tu pourrais même disposer de l'épouse que tu désires. Après tout, n'est-ce pas ce que tu désires au plus profond de toi ?

Ce fut ainsi que l'héritier déchu se retrouvait aux portes de la cité de Rome aux côtés de plusieurs soldats romains. De part et d'autre du carrosse, se tenait les soldats romains aux cuirasses luisantes au soleil projetant des reflets aux alentours. Serius Sirius GNAEUS veilla à ce que tout soit prêt pour le grand départ alors que Valeria Clodia GNAEA donnait les dernières directives à ces servantes et leurs différents serviteurs. Hypérion rengaina son glaive alors qu'il savoura cette victoire d'en possédait un de nouveau, quand il avait été destitué tous ces armes lui avaient été confisqués. Il se passa une main sur le visage, puis dans sa chevelure bouclé et s'étira un peu. Heureusement, bien qu'il ne s'était pas entraîner depuis un moment il n'avait pas perdu de sa dextérité tout comme de sa maîtrise ce qui l'avait plus que ravit. Il doutait qu'ils se fassent attaquer mais préférait être prudent et être prêt à toute éventualité. Contrairement à ce qu'il pensait aucun soldat romain ne contesta ces ordres ou tenta de l'intimider, ce qu'il apprécia. Son regard finit par s'arrêter sur un petit autel dressait à l'attention des dieux. Il s'en approcha alors que son cœur s'emballa. La dernière fois qu'il s'était approché d'un autel religieux c'était lorsqu'il avait célébré les rites funéraires de son père. Il laissa échapper de ces lèvres un rire amer.

— La dernière fois, je vous aie supplié d'accueillir mon père dans votre demeure. Et ce soir, je souhaite votre protection c'est assez ironique. Souffla Hypérion.

Toutefois, l'héritier déchu joint ces mains sous son menton, clos ces paupières puis pria avec le cœur. Pour une fois, il avait vraiment besoin de la protection des dieux, de leur aval pour ce voyage.

— Tiens donc, ainsi celui qui est déchu assurera notre escorte. L'empereur recrute vraiment n'importe qui, railla dédaigneusement Settius.

L'héritier déchu se tendit, ré ouvrit les paupières et se redressa doucement, alors que ces poings se serrèrent. Il fit son possible pour garder son calme alors qu'il se retourna et fit face à Settius. Il prit sur lui afin de ne pas se ruer sur le fils cadet de la maison GNAEUS et le réduire en pièces détachés. Retenant ces grognements, il se remémora les paroles de l'empereur. À la clé de la réussite de sa mission, il redorerait le blason de sa Maison, il offrirait à celle-ci une splendeur des plus grandiose qu'aucun ne pourrait contester. Le maison GAIUS renaîtrai de ces cendres, il endurait tout et n'importe quoi pour que cela puisse devenir réalité, qu'il puisse de nouveau porter fièrement son nom de famille et faire honneur à tous ces aïeux. Il devait serrer les dents, respecter l'accord de son empereur quitte à en prendre plein la gueule.

— Tâche de faire plus attention à tes paroles Settius, car contrairement à toi mes mains ne servent pas qu'à me branler mais à me battre. Ce que je ne peux pas dire autant de toi, nargua Hypérion avec un ricanement.

Settius voulut répliquer mais il fut arrêté par la lame tranchante d'Hypérion frôlant sa jugulaire, alors qu'il s'était figé d'horreur. L'animosité entre les deux hommes transparaissait à des kilomètres tout comme par les moindres pores du corps de ceux-ci.

— Settius, cesse d'importuner notre maître de voyage ! Gronda dame Valéria en sortant sa tête par l'une des fenêtres.

— Mais mère, grogna Settius qui avait pris un teint écrevisse.

Sans crier gare, la main de la mère de famille saisit sans ménagement le col de la tunique de son fils et l'attira à lui d'un geste brusque. Settius ne put lutter contre sa mère et s'engouffra dans le carrosse. L'héritier GAIUS laissa échapper un petit rire alors qu'il échangea un regard moqueur avec ces confrères qui émirent des petits ricanements. Puis sans plus de cérémonie, ils prirent le chemin de la région Aemilie sans un regard en arrière. Taras ouvrait la marche tandis que Gio et Syrax étaient de part et d'autres du carrosse accompagnant les soldats romains et enfin Torak fermait la marche, guettant le moindre danger. Le cortège traversa les champs sans encombre saluant les paysans et autres propriétaires sur le chemin. Les arbres projetaient leurs ombres sur le chemin, alors que les oiseaux chantaient joyeusement. Seul le hénissement des chevaux tirant le carrosse venait troubler le cortège.

— Des aigles ! s'exclama un des soldats en pointant de sa lance la direction des volatiles.

Hypérion releva le menton, alors que ces iris abyssaux se posèrent sur les volatiles. Il ne sut pourquoi en les voyants, il songea à la fille de l'empereur. Était-ce par ce qu'elle avait un couple d'aigles ? Qu'elle adorait autant les oiseaux qu'il choyait ces chiens ? Il ne saurait le dire réellement, son ressenti vis-à-vis de la fille de l'empereur était assez mitigé. Si quand il l'avait rencontré de nouveau il n'avait qu'une envie c'était de la jeter par-dessus les falaises, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine pitié à son égard. La manière dont elle avait perdu sa servante était assez tragique. Le danger rôdait autour de celle-ci c'était plus que certain étant donné que la coupe de vin était pour elle, non pas pour sa servante. Il l'exécrait pas autant qu'après la perte de son père, mais il était assez surpris que quelqu'un veille la mort de celle-ci. Car à bien y repenser, elle n'avait fait que tout mettre en œuvre pour préserver et protéger Rome.

— Dis tu savais que ce n'est pas la première fois que l'on tente d'empoisonner domnicella Cassiopea ? murmura l'un des soldats.

— Ah bon ? Qu'est-ce que tu racontes ? répondit un autre, en se tournant vers son voisin.

Intrigué, l'héritier déchu tendit l'oreille afin de saisir les brides de conversations des soldats. Peut-être ceux-ci pourrait lui apporter des réponses à ces questions et il pourrait par le même biais en apprendre davantage sur la fille de l'empereur.

— Hellions à racontait qu'alors qu'elle était sur le point de partager le vin de noces. Les coupes des mariés ont été empoisonnées ! raconta le soldat, transporté par son récit. Ce qui a sauvait notre domnicella c'est qu'elle était allergique au vin de Damas. Continua-t-il.

L'assemblée bien qu'ils continuaient leur traversée de la forêt était tous à l'écoute du soldat. Mais l'un des soldats s'arrêta soudainement, en secouant la tête alors que ces iris s'étaient écarquillés. Visiblement, il semblait ne pas être d'accord avec l'orateur.

— Qu'est-ce que tu racontes abruti ? Dame Cassiopea n'est pas allergique au vin ! Elle en boit souvent ! rétorqua un soldat, piqué au vif.

— Elle est allergique à la variété de raisins qui ne poussent qu'à Damas ! Tête de nœuds ! Enfin, tu ne te rappelles pas de la fois ou la princesse Amaya lui a offert tout un baril ? Après une gorgée, son corps a été couvert de plaques rouges et elle s'est évanouie ! Il a fallu faire venir un chamane gaulois pour la soigner, notre mère Domina Octavia ne l'a pas quitté d'une semelle, priant chaque heure qui passe que sa fille survive ! continua l'orateur.

Comme pour attester ces dires, l'orateur donna une tape sur la tête de son comparse en pestant, tandis que celui-ci laissa échapper un cri de douleur. L'héritier déchu haussa un sourcil, alors on aurait tenté de l'empoisonner en Perse et maintenant à son retour à Rome. Ça ne pouvait pas être une coïncidence. Il mettrait sa main à couper que tout ça était un coup monté, un complot reste à savoir qui tirer les ficelles. Il était certain que quelqu'un de proche de la jeune femme devait tenter de l'éliminer une fois pour toute, mais rester dans l'ombre afin de ne pas se faire démasquer.

La nuit tomba rapidement, les derniers rayons du soleil zébrèrent le ciel tandis que le chant des oiseaux s'estompa progressivement. Les différents rongeurs et autres petits animaux se précipitèrent dans leurs terriers, abri ou encore sous les souches d'arbres pour passer la nuit. Le cortège établirent un camp au bord de la rivière, ils se séparèrent cherchant allant chercher du bois, d'autres établirent un périmètre de sécurité et le reste installèrent leurs protégés. Les étoiles se dévoilèrent enfin alors que tous se réunirent autour du feu.

— Nous tournerons tous les quatre heures, annonça Hypérion.

La suggestion du jeune commandant fut accepter à l'unanimité, alors que l'air devint plus frais et que leurs protégés partirent se coucher. L'héritier déchu choisit d'assurer le dernier tour de garde, il somnola contre le creux d'un grand arbre tout en tendant l'oreille. Toute façon, ces chiens sonneraient l'alerte s'il y aurait un quelconque problème, danger. Alors qu'il somnola, il fut surpris qu'une voix féminine le réveilla.

— Hypérion, réveilles-toi ! Tout de suite ! s'écria Cassiopea, en le secouant frénétiquement.

Le jeune commandant bondit de sa place et évita in extremis, la morsure d'une vipère. Taras alertait par le réveil de son maître, bondit à son tour et aboya méchamment à l'encontre du reptile. Éveillant de ce fait, l'entièreté du camp. Dame Valéria laissa échapper un cri perçant, en reculant vivement et s'accrochant à son époux, tandis que Settius détalait des lieux en hurlant. D'un geste vif, Hypérion dégaina son glaive et réduit en charpie le reptile, le cœur battant sous la stupeur de tous.

— Tout le monde va bien ? se renseigna Hypérion, le cœur battant à tout rompre.


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