Chapitre 58 : Douce attention
— Ce sera comme vous le voudrait ma dame, nargua Ares, plus que bouleversé par le changement de la jeune femme.
Sans plus de cérémonie, après lui avoir adressé un dernier avertissement du regard, la romano-gauloise se tourna vers l'héritier déchu, lui adressa un regard entendu puis prit congé de l'assemblée qui était resté scotché, stupéfait de la tournure qu'avait pris l'altercation. L'héritier déchu marqua un temps d'arrêt, puis emboîta le pas de la jeune femme. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle le défende et qu'elle menace son gladiateur favori. Il ne put s'empêcher d'éprouver une certaine méfiance vis-à-vis d'elle, était-ce un plan de sa part pour l'attirer dans ces filets ? Pour qu'elle puisse mieux le poignarder dans le dos par la suite ou encore le saigner comme un porc ? Il accéléra le pas pour rattraper celle-ci, il finit par s'arrêter aux abords de la villa Saxa, dans l'aile Sud du palais principal romain. A l'entrée de cette villa, les gardes le saluèrent d'un simple hochement de tête mais ne lui barrèrent pas le chemin, contrairement à ce qu'il pensait. Il s'engouffra dans un long corridor jalonnaient de colonnes de marbres sculptés, de long rideaux de soie blanche ornait de tigre d'argent.
— C'est son antre, comprit Hypérion mitigé.
Ces sandales claqués contre le sol de marbre lisse toutefois il continua son chemin, il savait de mémoire que le tigre argent était le symbole de la fille de l'empereur car ceux de ces frères étaient le lion d'argent pour Cassius et le lion d'or pour Galadius, tandis que c'était le paon d'émeraude pour Maximus et le paon de rubis pour Maxima. Le paysage changea pour laisser place à un cadre des plus stupéfiant et grandiose.
— Ils aiment les choses en grand, ça m'aurait étonné qu'elle fasse exception à la règle, laissa échapper Hypérion avec un petit rire amère sur les lèvres.
Les appartements de la jeune femme était plus grand qu'il ne l'aurait pensé et il était venu le soir dont il n'avait eu guère le temps et le loisir de visiter ceux-ci. Il découvrait le « Cavum Aenium Corinthium » ou se trouvait l'atrium contenant l'impluvium jalonnaient et supporter par plusieurs colonnes de marbre encerclant un grand bassin rectangulaire. Tandis qu'au-dessus dudit bassin, un Amplivium apparaissait, c'était une grande ouverture dans le toit de la villa qui permettait de récolter directement l'eau de pluie, qui venait remplir le bassin. De part et d'autre du bassin, il y avait d'autres salles sans aucune porte seule les rideaux rougeâtre séparé les différentes salles. Il s'interrompit un moment, contemplant la splendeur des lieux, c'était plus gai, plus joyeux. On sentait une présence féminine animait les lieux, imprégnant chaque centimètre de marbre, chaque pilonne, chaque espace. Des pots de fleurs par-ci par-là, des statues romaines représentants les dieux et déesses, des senteurs exquises ou encore des tapisseries ou objets sculptés représentants des animaux, des scènes épiques. Ce fut le cri perçant d'un aigle, qui guida les pas de l'héritier déchu hors de la bâtisse. Une fois de plus, il fut subjugué par la beauté de ces lieux, comment pouvait-elle bénéficier d'un tel cadre de vie alors que lui-même dormait dans une cabane dont le toit menaçait de lui tomber sur la tête lors des orages ?
La cour était spacieuse jalonnaient de pots de fleurs, de fontaines, de bassins à carpes, ou encore donnant une arrière-cour menant aux terres plus au Sud. Les lierres recouvraient les façades enjolivant ceux-ci, alors que les papillons se posaient ça et là alors que les abeilles butinaient. Il l'aperçut enfin, elle se tenait eu beau milieu d'une volière en forme en forme de dôme, ornait d'en ne sait combien des fleurs, d'oiseaux de tous sortes aux couleurs chatoyantes et aux cris mélodieux. Elle se tenait dos à lui et nourrissait un couple d'aigle, qui battait joyeusement des ailes, tout en perdant quelque plume.
La romano-gauloise n'eut pas besoin de se retourner pour connaître l'identité de celui qui se tenait derrière elle. Il était impossible que ce soit Ares, elle avait formellement interdit l'accès de ces appartements aux gladiateurs. Il ne pouvait donc s'agir que d'Hypérion. Ce fut ces oiseaux qui l'alertèrent de la présence de quelqu'un d'étranger dans son cocon. Les oiseaux s'agitèrent et d'un doux fredonnement elle les rassura. Ceux-ci finirent par continuer à vaquer à leurs occupations, alors qu'elle nourrissait ces aigles.
— Tout doux Aquila, murmura Cassiopea, en caressant l'aigle mâle.
L'aigle laissa échapper un cri perçant mais finit par chiper le morceau de fruit que lui tendait sa maîtresse, alors que sa compagne aiglonne vint se glissait contre lui d'une manière affectueuse. La romano-gauloise s'attendrit du spectacle qui se déroulait devant ces yeux, ce n'était pas la première fois qu'elle y assistait bien évidemment, mais cela avait toujours l'effet de réchauffer son cœur et l'apaiser. Quand elle était en colère, contrariée, elle aimait venir ici c'était son antre, son cadre privilégier, sa parenthèse.
— Pourquoi avoir fait-ça ? demanda Hypérion, posément.
La complicité que la jeune femme partageait avec ces compagnons ailés ne passa pas inaperçu aux yeux de l'héritier déchu qui le fascina. Tout comme cela lui rappelait le lien qu'il avait lui-même tissé avec ces chiens. Elle semblait avoir fait de même mais avec les oiseaux. Elle ne répondit pas, bouscula d'un geste le couple d'aigles qui s'envolèrent d'un battement d'ailes.
— Tu aurais préféré que je vous laisse vous battre ? fit Cassiopea, en se tournant vers lui.
La romano-gauloise était venue ici afin d'apaiser sa colère, se détendre et fuir tous ces affrontements inutiles. Elle avait passé plus d'un mois en Perse afin de régler les conflits entre la Perse et Rome, fait des pieds et des mains pour permettre à la Gaule de ne pas tomber. Elle avait espérée qu'en revenant à Rome, elle pourrait reposer dans un cadre de paix et d'amour, mais ça n'avait pas été le cas. Son regard se voila de tristesse en repensant au sort funeste d'Ilta, mais elle retint ces larmes. Elle devait se montrait forte et démasquait qui était à l'origine de tout ça. Ainsi elle vengerait comme il se doit sa servante et savourerait le sang de celui ou celle qui était à l'origine de tout ça.
— Ça t'aurais évité de te disputais avec Ares, si je ne m'abuse tu sembles l'affectionner beaucoup. Enfin, de ce que j'ai compris et entendu. Souligna Hypérion, avec un certain ton qui supposer des sous-entendues.
La romano-gauloise fronça les sourcils mais ne se démonta pas pour autant, il semblait que son invité en sache sur elle plus qu'il n'en laissait paraître. Cela pourrait tourner à son avantage, ne sait-on jamais.
— Je ne nie pas qu'il m'ait cher tout autant que les autres. Mais, il ne doit pas oublier la place qu'il sied. C'est pourquoi, en tant que maîtresse je me devais de le lui rappeler. Soutint Cassiopea, avec un sourire forcé.
L'héritier déchu acquiesça mais une légère méfiance persistait en lui, il l'a connaissait assez pour savoir qu'elle pourrait se montrait aussi vil qu'un serpent. Pouvait-il lui en vouloir ? Après tout, elle avait fait beaucoup pour Rome c'était en promettant sa main au roi de Perse qu'elle avait évité qu'une guerre éclate entre ces deux grandes puissances. C'était grâce à elle, que la Gaule avait eu les renforts nécessaires qui leur avaient sauvé la mise face aux barbares. Bien entendue cacher dans sa forêt, il s'était tout de même tenu au courant de ce qui l'entourait. Bien que l'amertume de la perte de son père persiste, il se disait qu'il était probable qu'il accorde le bénéfice du doute à celle-ci.
— Qu'attends-tu réellement de moi ? Demanda soudainement Hypérion.
Décontenancée, la romano-gauloise lui fit totalement face alors qu'elle avait écarquillés les yeux. Elle se demanda à quoi faisait il allusion exactement ? Elle n'attendait rien de lui, c'était plutôt à elle de lui demander s'il désirait quelque chose.
— Je n'attends rien de toi, toutefois je dois m'acquitter de la dette que j'ai contractais envers toi. Répliqua Cassiopea, alors qu'une perruche vint se poser sur sa main gauche et qu'elle souriait.
L'héritier déchu ne répondit pas, alors qu'il réfléchit et prit une pause. Elle avait contracté une dette envers lui et était disposer à répandre de ces actes, c'est-à-dire à lui donner ce qu'il désirait. Tout du moins dans la mesure du possible, que pouvait-il bien demandé à celle-ci ? Pouvait-il lui faire payer la mort tragique de son père ? Tous en sachant que c'était l'audace et la folie de son propre père qui avait conduit celui-ci vers la mort ? Il ne se leurrait pas, il pouvait en vouloir à celle-ci la perte de son paternel. Toutefois, elle n'avait agi que dans l'intérêt de sa propre famille, elle n'avait répliqué qu'après avoir su ce que son père et le sénateur Statius manigançaient. Il s'en souvenait encore, lorsqu'il avait supplié son père de ne pas s'engager dans une telle traitrise, qu'il ne fallait en aucun cas trahir la famille de l'empereur. Mais son père n'avait fait qu'à sa tête et cela lui avait coûter la vie.
Ne contrôlant pas son corps, l'héritier déchu se glissa auprès de la jeune femme à pas feutré, sans qu'elle n'amorce un quelconque mouvement. Elle se contenta de soutenir le regard de celui-ci, attendant qu'il lui fasse part de sa demande. Il fronça les sourcils, intrigué par cette femme qui avait le don de l'intriguait autant qu'elle pouvait l'agaçait au point qu'il veille la jeter par-dessus les falaises ou la donner en pâtures aux loups. Il ne détecta chez elle aucune once de crainte, aucun mépris à la différence de la dernière fois où il l'avait acculé contre sa cabane et presque sauter à la gorge, pour avoir insinué qu'il aurait abusé d'elle, profitait de sa faiblesse lors de son sommeil pour assouvir ces désirs charnels.
— Qu'est-ce que tu désires ? Demanda Cassiopea, en plongeant ces iris marron dans celles noirs abyssales de l'héritier déchu.
La perruche qu'elle tenait l'a quitta pour aller rejoindre ces autres sœurs et compagnon parmi les fleurs et les lierres. Un sourire naquit sur ces lèvres un instant, alors que son cœur s'allégea. Tout sa colère, son désarroi s'étaient volatilisée ce qui lui fit un grand bien.
L'héritier déchu toisa de toute sa hauteur la jeune femme, la dévisageant sans qu'il ne soit irrespectueux ou outrageant. Bien qu'agaçante, elle demeurait d'un altruisme et d'une grande bonté, tout comme elle faisait preuve d'une combattivité à toute épreuve, souligné par un caractère plus imposant et ferme qu'elle n'en laissait paraître. Elle tenait des romains autant que des gaulois, bien qu'il perçoive dans ces iris cette hargne de vivre, cette rage de combattre qui ne brillaient que dans les iris des gaulois. Il avait déjà vu les gaulois à l'œuvre que ce soit pour le combat, la vie quotidienne ou quand ils dirigeaient leurs troupes. Mourir au combat était leur plus grande victoire, leur plus grande fierté. Et il semblerait qu'elle ait été héritière de ces qualités, dont la mère de Rome, Domina Octavia avait fait preuve en tout temps et en tout lieu que ce soit pour protéger les siens, que ce qui lui étaient chères.
— Ce que je désire ? répéta Hypérion.
La romano-gauloise attendit patiemment, elle savait que son père était disposé à faire renaître de ces cendres la Maison GAIUS dont était issue Hypérion. Et qu'ils devaient s'acquitter, enfin elle devait s'acquitter de la dette qu'elle avait envers celui qui l'avait sauvé. Bien que leur rencontre avait été plus que houleuse et qu'ils avaient bien failli en venir aux mains, elle était disposée à accorder ce qu'Hypérion lui demandait.
Alors que l'héritier déchu était sur le point de répondre à la jeune femme, il fut interrompu par les aboiements de ces chiens. Il fit volteface alors que sa horde de chiens déboulèrent dans les quartiers de la jeune femme avec des soldats romains sur ces talons.
— Domnicella ! interpella un garde romain, paniqué en voyant les chiens investirent les lieux.
La romano-gauloise laissa échapper un petit rire, s'abaissa à hauteur des chiens et caressa affectueusement ceux-ci, alors que ces oiseaux se mirent à chanter un air différent et que les aigles laissèrent échapper un cri perçant.
— Ça ira, Lucius. Avisa Cassiopea en caressant Taras.
Bien que nullement rassuré, les gardes s'inclinèrent face à leur maîtresse puis prirent le chemin de la sortie. Les chiens jouèrent joyeusement
— Si jamais l'un de tes chiens dévore l'une de mes carpes ou l'un de mes oiseaux, je jure sur Pluton que j'en fais une brochette. Avertit Cassiopea, en désignant du doigt lesdits chiens qui sillonnaient déjà le bord des bassins.
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