Chapitre 56 : Poings & Sang

Ce fut à la lueur des derniers rayons du soleil, que se dessina une silhouette mystérieuse à l'horizon. Alors que tous se regardèrent médusés et incompris se demandant qui cela pouvait bien être. Ce fut à ce moment qu'un garde aux portes de la Villa agité, attira l'attention de tous.

— C'est dame Cassiopea ! hurla le soldat à plein poumons.

L'arrivée impromptue de l'héritière romano-gauloise créa un brouhaha pas possible alors qu'un garde s'empressait d'avertir l'empereur du retour de sa fille bien-aimée. Les gardes aux coiffes vermillon s'empressèrent de se mettre de part et d'autre du mystérieux personnage, escortant le couple de ce fait. Un cri de stupeur s'échappa d'une dame lorsqu'ils se rendirent compte de l'identité de celui qui était avec

— Mais c'est Hypérion Octavion de la Maison GAIUS ! s'exclama une voix, étonné.

— Que fait-il là ? Pourquoi c'est lui qui porte dame Cassiopea ? s'enquit une autre voix.

L'héritier déchu jeta un regard glacial à l'assemblée et continua son chemin, le menton fier. Il savait qu'il était intouchable car celle qui était dans ces bras était la perle de Rome, le bijou le plus précieux de Rome. Et aucun homme, aucune femme n'oserait lui barrer le chemin sous peine qu'il puisse faire du mal à leur héritière bien-aimée. Elle était donc sa sauveuse, au même titre que son otage. Et comptait bien se servir de ça, pour sortir indemne de ce nid de serpents et de lions. Soudainement, plusieurs gladiateurs se détachèrent de la foule et vinrent lui barrer la route. Il haussa un sourcil, en reconnaissant qui était à leur tête. Il s'en souvenait de ce gladiateur, c'était un dénommé Ares, un gladiateur grecque qui s'était avéré un véritable prodige des armes, du combat et champion de l'arène. Et s'il s'en souvenait bien, le protecteur et préféré de Cassiopea. Il s'immobilisa alors qu'il réprima un sourire narquois, il sentait l'animosité, la haine du gladiateur en question à des kilomètres. Il semblait que celui-ci tenait plus qu'il n'en laissait paraître à sa chère maîtresse, cette maîtresse qui était entre ces mains.

— Ôte tes sales pattes de ma maîtresse, intima Ares tous en se plantant de tous sa hauteur face au couple.

Face à la demande du gladiateur, l'héritier déchu laissa éclater un rire qui devint plus que sinistre alors que ces iris brillèrent d'irritation. Pour qui cet abruti se prenait-il ? Un noble ? Un membre de la famille GLADIUS ? Croyait-il vraiment qu'il allait lui remettre la jeune femme comme ça ? Comme s'il lui remettait une récompense ? Il n'en était pas question ! Il avait beau ne pas apprécier beaucoup la jeune femme, mais ce gladiateur ne lui disait rien qui vaille. Il ne lui inspirait nullement confiance. Son sang bouillonna en lui, alors qu'il toisa dédaigneusement le gladiateur et qu'il resserra son emprise sur la jeune femme endormie.

— Je n'ai pas d'ordre à recevoir d'un sale cabot comme toi, rétorque Hypérion piqué au vif.

Comme pour attester des dires du l'héritier déchu, dans son sommeil la romano-gauloise se pelotonna davantage contre le torse d'Hypérion ce qui ne passa pas inaperçu aux yeux du gladiateur. Celui-ci contracta avec violence les mâchoires, alors qu'il serra les poings et que ces iris s'obscurcirent. On aurait dit un taureau aux narines fumantes, sur le point de foncer sur celui qu'il jugeait comme une menace.

— Il semblerait qu'elle préfère ma compagnie à la sienne, piqua Hypérion.

Les deux hommes se regardèrent comme des chiens en faience, alors que les chiens du noble grognèrent méchamment dévoilant leurs canines et qu'aucun des deux n'abaissa le regard. La tension était à son comble alors que chacun d'eux menaçaient de se jeter sur l'autre pour s'égorger mutuellement.

— Ça suffit, interrompit Cassius.

Instantanément, le climat glacial et électrique entre les deux hommes vola en éclats tandis que comme un seul homme ils firent un pas en arrière et s'inclinèrent face à l'autorité de leur seigneur.

Le second fils de l'empereur s'empressa d'aller à la rencontre du couple sans cacher son soulagement que l'on ait put trouver sa sœur. Cela faisait des heures qu'elle était introuvable, il avait commencé à désespérer. Avant qu'il puisse faire quelque chose, Megara le dépassa et se rendit auprès de sa belle-sœur.

— Ou l'as-tu trouvé ? Demanda Megara, à l'adresse d'Hypérion.

— Je l'ai trouvais dans les bois, c'est en chassant que je l'ai trouvé. Relata Hypérion en inclinant légèrement la tête afin de saluer l'épouse de son seigneur.

Megara ne décela aucune trace de mensonge dans la voix du jeune noble, elle acquiesça. Puis elle vérifia le pouls de son amie et fut soulager de constater que celle-ci était juste inconsciente donc son pouls était régulier. Elle échangea un regard entendue avec son époux qui acquiesça. Puis d'un geste, elle intima le fils du seigneur déchu à la suivre.

— Urvashi, interpella Megara.

— Oui, domina ? répondit Urvashi en s'inclinant respectueusement.

— Suis-nous. Intima Megara d'un geste.

Le fils du seigneur déchu et la garde persanne eurent un regard entendu, puis tous deux emboîtèrent le pas de l'épouse du fils de l'empereur. Les fidèles compagnons canins du seigneur ne restèrent pas en reste et suivirent à leurs tours leur maître. Les voyant faire, le gladiateur grec allait leur emboîter le pas, un bras l'en dissuada. Il fut étonné de constater que ce n'était ni Crixo, ni même Hellions qui l'avaient arrêté mais le second fils de l'empereur. Soit le frère de Cassiopea en personne.

— Mon seigneur ? Fit Ares, d'une voix interrogative.

— Tu peux disposer Ares, ça ira. Indiqua Cassius d'un ton calme.

Le gladiateur allait surement donner son refus lorsqu'il fut dissuadé par la poigne puissante de Hellions qui venait de la rejoindre. D'un regard, celui-ci comprit qu'il valait mieux ne pas contredire leur maître. Réprimant sa mauvaise foi, le gladiateur s'inclina face à la demande du frère de sa maîtresse puis prit congé de celui-ci. Il n'aimait ce noble et n'aimait pas du tout savoir que celui-ci avait semble-t-il veiller, voir passer plus d'une journée avec sa maîtresse.

— Aucun n'a le droit de la toucher si ce n'est pas moi, souffla Ares dans un grognement.

En douceur, le fils déchu installa en douceur la jeune femme sous le regard de tous la famille GLADIUS. La mère de Rome se porta directement au chevet de sa fille, tandis que le guérisseur familial fit de même. L'héritier déchu se retira doucement, voulant s'en aller rapidement. Mais son chemin fut barré, Urvashi la garde persane de la fille de l'empereur.

— Puis-je connaître la raison à cela ? interrogea Hypérion, nullement impressionné par la garde ni même face à la lame de celle-ci.

— L'empereur m'a ordonner de vous escortez jusqu'à lui, prévint Urvashi, impénétrable.

L'héritier déchu se retint de lâcher un juron, il avait espérer se débarrasser discrètement de la jeune femme et pouvoir rentrer chez lui sans attendre. Mais il semblerait que ces plans avaient lamentablement échoués. Finalement, il se résout à suivre la garde persane qui le mena à l'endroit voulu. Puis sans plus de cérémonie, celle-ci s'éclipsa le laissant au seuil du bureau de l'empereur face aux gardes aux coiffes vermillon. L'héritier grimaça mais rejoint sans plus de temps, le centre du bureau de l'empereur alors que le maître des lieux sortit de l'ombre des colonnes. Instantanément, l'héritier déchu posa un genou à terre tandis qu'il abaissa son regard au sol. Il rabattit son poing contre son cœur, la tête incliné en gage d'allégeance et de soumission totale.

— Cela fait très longtemps, que je ne t'ai pas vue Hypérion, fils d'Hypérius Maxilius GAIUS. Fit remarquer l'empereur, sans aucun étonnement. Mais comment puis-je t'en vouloir ? N'est-ce pas ma fille qui a condamner ton père à la mort? fit-il sans une once d'animosité.

L'héritier déchu choisit de ne pas répondre, se terrant dans un silence alors que ces iris brillants de colère parler pour lui. Ces cheveux semblèrent se dresser sur sa tête alors que le souvenir de la fin tragique de son père lui revint. Un instant, il se demanda si un instant la fille de l'empereur regrettait son choix? Non visiblement, de ce qu'il avait put comprendre.

— N'as-tu aucune rancune ? interrogea l'empereur, en faisant distraitement glisser ces doigts sur les rouleaux de parchemins qui se tenaient devant lui.

L'héritier déchu tilla au sous-entendu de son empereur, imperceptiblement il resserra les poings, alors que ces ongles s'enfoncèrent doucement dans la chair de ces paumes. Alors qu'une colère sans nom grondait dans son ventre et que celle-ci commençait doucement à remonter le long de son œsophage, pour gagner sa bouche. Il se mordit la lèvre, alors qu'un flot d'insulte et de venin bouillonna dans sa bouche et qu'il se fit violence pour le contenir. Oh, il n'était pas idiot il savait ou voulait en venir son empereur.

— Pourquoi en aurais-je mon seigneur ? répliqua Hypérion, avec un sourire crispé.

— Après tout, tu as accordé le toit et le couvert à celle qui a condamner ton père à la mort et qui t'a imposer un exil des plus cruels, et salie l'honneur de toute ta maison. N'y a –t-il aucune trace de colère ? De haine ? Ou de rancœur de ta part envers elle ? Continua l'empereur avec un petit sourire narquois sur les lèvres alors que ces doigts s'arrêtèrent sur un parchemin bien précis sans que ces iris ne quittent son interlocuteur des yeux.

L'héritier déchu ne répondit pas, ces mâchoires se crispèrent violemment. Tandis que tout son corps entier s'était tendu, que ces iris noirâtres brillaient d'haine. Il n'avait pas besoin de le dire, son corps le trahissait. Comment pouvait-il ne pas ressentir ne ce reste qu'un once de colère ? De haine ? De rancœur envers Cassiopea GLADIA GLADIUS ? Elle avait précipité sa chute, salie à tout jamais l'honneur de sa maison, fais de lui un orphelin du jour et un héritier des plus déchus de tous Rome ? Pouvait-il dire à l'empereur ce que son cœur ressentait vraiment à l'égard de sa propre fille ? Qu'il avait maudit cette femme chaque jour qui fait depuis la chute tragique de son père ? Qu'il avait hait plus que tous les dieux pour avoir de nouveau mit celle qui était à l'origine de sa déchéance une fois de plus sur son chemin. Qu'il n'avait eut qu'une envie dès qu'il l'avait vue cette nuit, se ruait sur elle et l'a poignardait en plein cœur. Ou encore de la jeter du haut des falaises pour qu'elle puisse s'écraser en contre bas tel une jarre sur les rochers. Qu'il avait eut la sournoise envie de la noyer, mais encore de mettre le feu à sa cabane avec elle dedans ?

— Ton silence en dit plus sur ton ressenti que ces mots qui demeurent obstinément coller à ta langue, derrière tes lèvres closes. Affirma l'empereur avec une petite moue.

L'empereur se rappelait comme si c'était hier la condamnation qu'avait fait abattre sa fille sur la maison GAIUS. Elle n'avait fait preuve d'aucune once d'humanité, d'aucune pitié envers le général Hypérius qui part ces sombres machinations avait menacer l'honneur de la famille GLADIUS. Mais aussi car celui-ci avait oser défier l'autorité de leur famille, une chose que sa fille n'avait put accepter. Lui-même avait été effrayé par la sentence, tout comme le pouvoir que pouvait avoir sa fille entre ces mains. Encore aujourd'hui, il avait peur qu'elle finisse par se faire dévorer par le pouvoir et la fierté. Mais il était certain qu'il y était certain qu'il y avait quelque chose de magique, de divin derrière la rencontre impromptue d'Hypérion et Cassiopea. C'était certain pour lui que c'était l'œuvre des dieux, bien qu'il préférait allait consulter l'oracle pour cela. Il avait entendu parler de ce mystérieux « chasseur protecteur » dans les montages qui s'occupait de la protection des troupeaux, vivant en solitaire dans les bois. Oh, depuis un moment déjà il savait que ce « chasseur » n'était autre que l'héritier déchu de la maison GAIUS. La nuit ou Cassiopea avait disparu, ces hommes lui avait rapporter que c'était le chasseur qu'il l'avait recueilli. Et il avait surveillé sa fille tout le long de son petit séjour auprès de ce « chasseur » et force était de constater, que celui-ci n'avait jamais tenté de lui faire un quelconque mal. Et aujourd'hui, celui-ci avait de son propre chef choisit de l'a ramené parmi les siens et cela même s'il se mettait en danger, qu'il s'exposait.

— Je sais que tu ne portes pas ma fille dans ton cœur, mais je ne peux t'en vouloir pour cela. Toutefois, avant ton départ je tenais à t'informer en personne que je m'acquitterai de la dette que nous avons envers toi, annonça solennellement l'empereur.

— Vous n'avez pas besoin de le faire, mon seigneur. Affirma Hypérion en secouant la tête.

Tous ce qu'il désirait à présent, c'était rentrée chez lui et ne plus revoir un seul romain de sa vie. Il s'était éloigné de la civilisation pour vivre en paix et surtout préserver sa vie. Car vivre, avoir une dette envers la famille la plus respecté et la plus puissante de Rome nécessitait de toujours mettre sa vie en danger et d'attirer à soit nombre d'ennemis. Ce qu'il n'avait aucunement envie, il n'avait nullement envie de faire les frais d'un énième conflit, ou dette.

— Tu ne désires pas que je m'acquitte de cette dette, car cela te rappelle le fais est que c'est nous qui avons mit fit tragiquement à la vie de ton père non ? relata l'empereur, pensif. Je peux le comprendre, toutefois tu sais bien que les fils rouge de ton existence s'est intimement liée, emmêlés à celui de ma fille quand tu as choisi de l'aider. Continua-t-il d'une voix grave.

L'héritier déchu aurait souhaité contredire le vieil homme mais celui-ci avait raison. Car tant que la dette que la Maison GLADIUS avait envers lui n'était pas payé, son chemin ne ferait que le ramener à eux. Leurs destins étaient bien plus liés qu'ils n'en laissaient paraître, il en avait conscience. Il ne put que laisser échapper un soupir d'exaspération, alors qu'il se passait une main mécanique dans sa chevelure bouclés, en pestant intérieurement contre lui.

— Reviens me voir demain, conclut l'empereur.

L'héritier savait que ce n'était pas une demande mais bel et bien un ordre. Il ne mettrait pas un pied hors de la cité tant que l'empereur ne l'aurait pas accordé. Il prit congé de l'empereur, puis une servante le mena à des appartements préparés à son attention. Celle-ci l'abandonna puis se retira sans attendre, il soupira tous en fermant les portes derrière lui. Il jeta un regard dédaigneux aux appartements dont il avait hérité, la beauté de ceux-ci aurait fait palîr ces anciens quartiers du domaine GAIUS. Il trouva près d'un grand bassin face au lit, une toge masculine blanche aux motifs argentés ornait de feuilles d'oliviers. Il ne put rester de marbre face à la douceur du tissu, qui lui rappela ces anciens vêtements. Finalement, sans plus de cérémonie il se déshabilla et entra dans le bassin. Il savoura l'eau chaude contre son corps, alors qu'il huma le doux parfum des nombreuses fleurs et pétales flottants à la surface de l'eau.

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