Chapitre 54 : Le Soleil & La Lune
La romano-gauloise n'émit aucun commentaire, que pouvait-elle dire ? Que le chagrin lui clouait les lèvres, que son cœur saignait comme si on y avait planté milles aiguilles ? Qu'elle se demandait comment par le hasard ou la volonté des dieux elle avait pu tomber sur celui dont elle avait entraîné la déchéance ? Et que cet homme qu'elle avait déchu, l'avait délivré d'une mort plus qu'horrible ? Elle demeura muette, mais stupéfaite de l'éclat, voir la profondeur des iris noirs abyssales du dernier représentant de la maison GAIUS. Comment n'avait-elle pas put le remarquer auparavant ?
— Pff, pesta Hypérion en relâchant la jeune femme.
La romano-gauloise détourna le regard, baissant les yeux alors qu'elle frissonna à cause du froid. Elle jeta un regard aux alentours se demandant comment elle avait bien fait pour se perdre et atterrir si loin d'ici ? Sans plus de cérémonie, le chasseur rappela ces chiens puis commença à s'éloigner. Elle fit quelque pas incertains mais n'ayant plus de force, elle bascula de nouveau en avant et ne dût son salut qu'en se rattrapant à un tronc.
Le chasseur ne daigna même pas un regard envers la jeune femme décida de l'abandonner à son sort. Il regrettait de l'avoir secouru, non mais vraiment qu'est-ce qui lui avait pris ? Pestant contre lui-même, il s'enfonça dans la pénombre sans se rendre compte que ces chiens ne le suivaient pas. L'obscurité l'engloutissant à chacun de ces pas, alors que les bois étaient redevenus calmes.
La romano-gauloise releva le regard, puis fut caresser voir bousculer par quelque chose. Intriguée, elle posa son regard sur la chose qui l'avait bousculé. Elle écarquilla les yeux, en tombant nez-à-nez avec un labrador aux poils de blés qui s'était assis à ces pieds et qui l'a regardé. Elle ne put s'empêcher d'être attendrie par la bête, son cœur s'allégea un peu. Alors qu'elle caressa la tête du chien, les autres chiens lui sautèrent dessus à leurs tours. Elle ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire, alors qu'elle prit place sur le sol et qu'ils vinrent lui lécher le visage et quémander des caresses. Ils semblaient l'avoir adopté.
— Que vous êtes beaux, fit Cassiopea en bichonnant les chiens.
Le chasseur entendit les aboiements joyeux de ces chiens s'arrêta net et fit volteface, il ouvrit la bouche de consternation quand il se rendit compte de ce qu'il se passait. Ces compagnons canins semblaient être plus intéressés par leur nouvelle amie que par leur propre maître. La preuve étant qu'ils étaient en train de jouer avec celle-ci, la câliner presque alors que lui marcher seul ! Un comble ! Ne désirant pas plus, si ce n'est briser cette mascarade, le chasseur siffla pour interpeller ces chiens.
— Karas, Torak, Gio, Syrax, Hé ! Gronda Hypérion à l'égard de ces chiens.
Qu'est-ce qu'il n'allait pas cette fois-ci, pourquoi diable ces chiens avaient décidés de ne pas l'écouter ? Pourquoi restaient-ils à côtés de la fille de l'empereur ? Et puis quoi encore ? Tapant du pied, le chasseur siffla de nouveau mais les chiens ne bougèrent pas d'un pouce, faisant la sourde oreille. Pestant de plus belle, il se résigna à tourner les talons et continuer son chemin. Mais au bout du compte, ces chiens n'étaient pas revenus à lui. Jurant dans sa barbe, il revint sur ces pas une énième fois et trouva ceux-ci sagement assis à côtés de la romano-gauloise. Le chasseur se retint de s'arracher les cheveux, il avait fallu que ces chiens aussi lui tournent le dos à cause de cette maudite femme ? Qu'avait-elle de plus bon sang ?
— Je suis certain qu'en fin de compte à l'abri des regards vous êtes une prêtresse de la magie noire, accusa Hypérion, en crashant presqu'au pied de la jeune femme.
— Je ne vous permets pas ! répliqua Cassiopea, d'un bond avec fureur.
Remontée, la romano-gauloise fit face au chasseur les yeux brillant de colère, comment osait-il la traiter ainsi ? Pour qui se prenait-il ?
Le chasseur laissa échapper un petit rire et eut l'intention de repousser la jeune femme d'un geste mais contre toute attente, le voyant faire les chiens grognèrent méchamment contre leur maître.
— Quoi ? Vous osez vous opposer à moi ? Gronda Hypérion, mécontent en se rendant compte que les chiens défendaient la jeune femme.
Pestant, la romano-gauloise décida qu'il était temps de partir et quitter cet endroit au plus vite. Elle fit quelques laborieux pas, mais trébucha et manqua une fois de plus de s'étaler sur le sol. Les chiens aboyèrent bruyamment et poussèrent leur maître vers la jeune femme. L'incitant et l'intimant à aider leur protégée ce qui agaça de plus belle le chasseur.
— Bon sang, proféra Hypérion avec un chapelet d'insultes.
La romano-gauloise fit un énième pas et manqua de dégringoler comme un tonneau de bière si le chasseur ne l'avait pas retint. Pestant de nouveau, le chasseur attira la jeune femme de mauvaise grâce à lui, passa l'un de ces bras autour des jambes de la jeune femme et l'autre bras autour de la taille de la jeune femme et la souleva.
— Pas un mot de plus, sinon je vous jure sur Jupiter, Minerve, Pluton que je vous jette dans un ravin, avertit Hypérion.
La romano-gauloise capitula et opina simplement alors qu'elle ne dit plus rien, elle ne pouvait pas se plaindre non plus. Elle était déjà dans un piteux état et était épuisée. Ces paupières finirent par se faire lourde, alors qu'elle était bercée par les battements de cœur de son sauveur. Les chiens furent tout content de l'initiative de leur maître et le suivirent à la hâte. Après une bonne marche, le chasseur s'aperçut que la jeune femme s'était endormie.
— Croit-elle vraiment que je suis un oreiller ? fit Hypérion, exaspéré.
Le chasseur s'arrêta un instant au bord d'un précipice, réfléchissant s'il devait ou non la jeter dans le vide ? Elle dormait donc elle n'y verrait que du feu non ? Mais n'était-ce pas une mort trop douce pour elle ? Après tout, elle avait fait enfermée son père dans une arène ou un taureau s'était fait une joie des plus macabres de le massacrer. Les dieux soient loués, il avait procéder aux funérailles de son père décemment. Mais cela n'enlevait rien au fait qu'elle avait fait preuve d'une grande cruauté envers son père. Oui il admettait son père avait commis une erreur, mais cela aurait-il valu une tel mort ? Il eut une violente envie de la déposer sur le sol pour ensuite la ruer de coups, ou profiter de sa somnolence pour lui enlevait tout sa dignité ?
— Non, fit-il en secouant la tête.
Il avait beau détesté celle-ci mais jamais il ne pourrait et n'oserait abuser d'une femme, profiter d'elle de manière charnel. Il trouvait cela totalement écœurant, aberrant et plus que répugnant. Il réprima un frisson, puis raffermit son emprise sur la jeune femme. Il soupira une énième fois et regarda ces chiens, ceux-ci ne bougeait pas à leurs pieds attendant sagement. Comment se faisait-il que ceux-ci soit gentil avec elle ? D'habitude, ils se montraient agressifs avec les étrangers mais pas avec elle visiblement. Il lui jeta un bref regard alors qu'il la secoua a peine les boucles de celle-ci venait chatouiller son torse. Finalement, il aperçut sa cabane ou brûlait encore son feu. Il franchit le seuil accompagné de ces chiens qui rejoignirent leurs places habituelles. Il observa sa couche puis finit par déposer celle-ci sur un nid de paille et de tissus près du feu. Il n'allait pas lui donner sa couche non plus. Après cela, il finit par se retirer et s'occuper du troupeau vérifiant que tous les moutons étaient-là. Il s'aperçut que le mouton disparut semblait être revenu étant donné que le compte était bon.
— Sois je divague, sois je suis trop fatigué. Laissa échapper Hypérion.
Le chasseur ne prit pas le temps de s'occuper de la dormeuse et s'emmitoufla dans sa couverture faite de peau de mouton très chaude. Il tourna le dos à la jeune femme se demandant encore pourquoi se préoccupait d'elle ? Il avait fui Rome pour fuir la famille de l'empereur et particulièrement elle. Pourquoi fallait-il que ce soit elle qui vienne à lui ? Il secoua la tête chassant ces pensées, mais force était de constater qu'il ne trouverait pas le sommeil, il le savait. Pestant de nouveau, il se tourna vers le feu et son regard se braqua immédiatement sur la jeune femme.
— Devrais-je te faire payer la perte de mon père ? La déchéance de ma maison ? vociféra Hypérion, en jetant un regard méchant à la jeune femme qui dormait près du feu.
Le chasseur fut interrompu en sentant une pression sur sa couverture, il se rendit vite compte que c'était Karas, son labrador qui tentait de lui retirer sa couverture. Il combattit avec son chien mais finit par capituler. Le chien tout content de son trésor tira la couverture jusqu'à la dormeuse. Et sous la stupeur du chasseur, aidait par Gio, l'unique beagle ils hissèrent la couverture sur la dormeuse.
— Non mais...Commença Hypérion en bondissant de sa couche.
Mais contre toute attente, Torak et Syrax grognèrent méchamment contre leur maître. Tandis que Gio et Karas se glissèrent près de leur invitée alors que celle-ci s'emmitoufla dans la couverture.
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