Chapitre 48 : Coupe ensanglanté
Le serviteur observa la dépouille de sa reine et de son prince sur le sol gorgée de sang et nageant dans une flaque immense de sang. Comme l'avait ordonné le roi perse aucun hommage, ni aucune funérailles ne serait accorder aux traitres. Les larmes des princesses Perses n'apaisèrent en rien la colère monstre et le courroux de leur père. Karan serra les poings, les mâchoires crispées alors que sa dernière discussion avec sa reine lui revint en tête.
— Que souhaitez-vous ma reine ? demanda le serviteur tout en restant dans l'ombre.
— Je veux qu'Harshad paye de sa vie. Il a fait couler le sang de mon fils, jamais je ne lui pardonnerai. Tu sais ce que tu dois faire, notifia Aicha tremblante de rage et les iris étincelant d'une flamme malveillante.
— Ce sera fait comme vous le souhaitez ma reine, répondit le serviteur en s'inclina respectueusement.
Après ça, il avait disparu avaler par l'obscurité sans qu'aucun garde perse ne l'ait aperçu ou détecter quoi que ce soit.
Le jour du mariage du roi Harshad et sa nouvelle reine avait été annoncé dans tout le palais. Le palais était en effervescence, des rideaux de fleurs, des somptueux tissus mais encore des défilés de chevaux. Sous la directive de la reine Yasmine, Cassiopea avait été somptueusement préparée. Mais elle n'était pas sotte, tout le monde n'acceptait pas sa future union que ce soit ces propres hommes ou encore les enfants d'Harshad. Toutefois, elle ne pouvait se déroger de sa parole. La Perse avait accordé une aide militaire non négligeable à Rome qui avait permis de sauver la Gaule de la ruine. Elle devait honorer cette allégeance, cette promesse. Elle avait promis sa main en échange de tout cela, de la sécurité des siens, de sa patrie. Et elle appréciait beaucoup Harshad, il était cultivé, gentil, d'une grande sagesse et surtout d'un soutien indéfectible. L'aimait-elle ? Elle ne saurait le dire réellement.
— Il y a un souci ? Demanda Amaya, interrompant son amie en posant délicatement sa main sur celle de la romano-gauloise, la mine inquiète.
La fille de l'empereur fut tirer de ces pensées par l'intervention de son amie, un petit sourire naquit sur ces lèvres alors qu'elle releva le regard. Ces iris se plantèrent dans celle de son amie tandis qu'elle posa son autre main sur leurs mains jointes.
— Non, c'est juste que le jour de mon mariage approche. Et je n'avais jamais imaginé que cela se passerait de cette manière, révéla Cassiopea avec une petite moue.
— Je comprends, acquiesça Amaya en hochant la tête.
La princesse d'Alamut n'osa pas demander plus à son amie, non pas qu'elle ait peur que Cassiopea la repousse, c'était juste que parfois les paroles n'étaient d'aucune utilité pour apaiser certains maux. Elles n'eurent pas le temps de s'appesantir sur le sujet qu'une marée humaine de servantes les menèrent jusqu'à la salle de préparation. Pendant plus d'une heure, Cassiopea fut pouponnée, lavée et choyée comme une reine. La coutume voulait que les mariées soient drapées de blanc, symbole de pureté. La cérémonie serait célébrée dans la salle du trône, qui serait métamorphosé pour l'occasion.
— Ma Dame, vous serez encore plus belle que la Lune ! affirma Urvashi, euphorique alors qu'un immense sourire ornait ces lèvres et que ces iris pétillaient de joie.
Cassiopea laissa échapper un petit rire, secoua la tête mais ne répondit pas. Que pouvait-elle dire ? Sa peau fut ornée d'une crème à base d'amande, puis une seconde mais couleur or. Aucune parcelle de sa peau ne put y échapper. Ces mains furent ornés d'une multitude de bracelets d'or, de rubis, d'émeraude et de saphir, tout comme son cou d'une multitude de grands colliers d'or ou pendait de nombreuses gemmes. Ces oreilles, ces chevilles furent aussi ornées de bijoux. Ces yeux furent mit en valeur grâce à un trait noir et ces lèvres furent ornée d'une sorte de poudre rouge. Ces boucles furent choyées, ornaient elles aussi d'anneaux d'or et de perles. Elle se laissa faire, aucun homme n'était présent. Aucun homme n'avait le droit de voir la future épouse avant son promis. Pour l'heure, elle ne portait que ces sous-vêtements cachant ces parties les plus intimes et ce qui faisait d'elle une femme. Enfin, la reine Yasmine fit son apparition. Comme un seul homme, tous s'inclinèrent face à leur reine y comprit Cassiopea.
— Ma reine, nous avons presque fini. Déclara Phara, la tête inclinée.
— Bien, répondit Yasmine.
La suzeraine détailla avec minutie la future épouse de son propre époux, la prochaine reine de Perse. Aucune jalousie ne vint obstruer son cœur, aucune once d'animosité ne naquit en elle. La romano-gauloise se tint droite, faisant fièrement face à son ainée, sans pour autant être gênée du fait qu'elle soit si peu vêtue. Elle comprenait aisément pourquoi son fils, Hassan avait été ensorcelé par la jeune femme. Sa grande beauté n'était pas la seule raison qui avait séduit son fils ainé. Cassiopea était cultivée, généreuse, juste tout en étant dure, impitoyable et indomptable lorsque la situation l'exiger. La générosité de son cœur, son allégeance envers sa patrie et surtout son amour profond et incommensurable pour les siens lui donnait des ailes dont aucun ne pouvait briser. C'était cela qui avait séduit Hassan et malheureusement Harshad aussi, son époux. Contrairement à Aicha, elle n'avait pas mal réagit en apprenant que Harshad prendrait une nouvelle épouse. C'était une tradition ancestrale, un roi se devait d'avoir le plus de descendants possible et plusieurs épouses, aucun de ces enfants n'étaient jugés illégitimes. L'empire Perse était si vaste qu'un jour, chacun des fils d'Harshad régneraient sur une parcelle attitré, c'était ainsi, tout comme ces filles auraient aussi le droit à une parcelle. Car chez les Perses, une femme avait autant d'importance qu'un homme, ici une femme devenait davantage importante lorsqu'elle devenait mère tout comme c'était le cas pour les hommes en devenant père. Elle considérait Cassiopea comme sa propre fille et lorsque celle-ci serait la nouvelle épouse de son époux alors elle la traitera d'égale. La jalousie chez les Perses étaient très mal vue et puni. Ce qu'elle trouva plus que malheureux en tant que mère c'est que cette jeune femme ne soit pas destinée à son fils Hassan. Elle aurait tant voulu que celle-ci le soit, son origine n'était d'aucune importance. À la différence de la bonté, le bonheur et la joie qu'elle apportait à Hassan était non négligeable.
— Reine Yasmine, quelque chose ne va pas ? interrogea Cassiopea, inquiète.
— Non, ne t'inquiète pas, soutint Yasmine alors qu'un grand sourire orna ces lèvres.
La fille de l'empereur n'insista pas plus se contentant d'hocher la tête. Une servante vint à la rencontre de la suzeraine et lui présenta un coffre. La souveraine l'ouvrit et s'empara d'une ceinture fine en argent d'anneaux ou pendaient des clochettes à chaque extrémité. Sans un mot, les servantes furent congédiés tout comme les gardes sous la stupeur de Cassiopea. Sans attendre, la suzeraine s'approcha de la jeune romano-gauloise puis noua ladite ceinture autour de la taille de la jeune femme au niveau des hanches. Cassiopea haussa un sourcil, hébétée et perdue.
— Mais ne devrez-vous pas nouer celle-ci par-dessus ma robe ? fit remarquer Cassiopea, perdue.
Au lieu de répondre, la souveraine laissa échapper un petit rire et tapota deux fois des mains. Les servantes réapparurent avec une somptueuse robe blanche aux voiles innombrables. Elles s'affairèrent à habiller correctement la future reine qui ne trouva rien à redire. Une fois cette chose faite, elles quittèrent les lieux pour ne plus en revenir à la demande de la suzeraine. Celle-ci fit asseoir la romano-gauloise, puis s'installa à ces côtés.
— Tu te demandes pourquoi j'ai nouais cette ceinture à clochettes à ta taille en-dessous de ta robe n'est-ce pas ? commença Yasmine, avec douceur.
— Oui, acquiesça Cassiopea sans cacher sa perplexité.
La suzeraine sourit de plus belle puis sembla s'égarer dans ces souvenirs, elle resta silencieuse un moment le regard perdue dans la vague. Puis elle inspira un bon coup, porta son attention sur la romaine et posa doucement sa main sur celle de Cassiopea.
— Cette ceinture est très symbolique. Tout femme doit la porter le jour de son mariage jusqu'au lendemain de celui-ci. Et particulièrement pour la nuit de noces, relata Yasmine avec un petit sourire. Lors de la consommation du mariage, seul ta robe te sera enlevée. Tes bijoux ne quitteront pas ton corps et surtout cette ceinture.
— Mais pourquoi cette ceinture doit rester à ma taille tout comme mes bijoux ? Interrompit Cassiopea, complètement déboussolée.
Du plus loin qu'elle s'en souvienne, elle savait ce que représentait la nuit de noces, c'était le moment le plus intime d'un couple marié. Et pour elle, les deux époux devaient être totalement nues et n'avoir que leurs alliances aux doigts. Pourquoi garder tous ces bijoux ? Cela n'allait-il pas les gêner dans la consommation du mariage ? Elle avait beau y réfléchir mais elle ne comprenait pas vraiment. Et pourquoi cette ceinture était agrémentée de clochettes à quoi elles servaient ?
— Je ne vais t'expliquer en quoi consiste la consommation du mariage. Ceci étant dit, tu as raison de t'interroger à ton âge je n'avais été aussi perdue que toi. Pour faire court, tes bijoux n'ont pas seulement pour fonction d'enjoliver ton corps, toi, exposa Yasmine en tapotant doucement la main de la jeune femme afin de la rassurer.
— Si ce n'est pas pour cela, alors à quoi servent-ils d'autres ? questionna Cassiopea, encore plus perdue.
— Dans la coutume perse, les bijoux sont des protections contre l'œil du Malin, des Djinns, la jalousie tout ce qui est mauvais. C'est pourquoi c'est la femme qui les porte, car en les portants, elle protège son époux, ces enfants. Ces bijoux scintillent de mille feux, la lumière qui se dégage d'eux effraient et réduit à néant tout attrait maléfique. Expliqua Yasmine avec sérieux.
La romano-gauloise écarquilla les yeux alors que sa bouche forma un « O » et qu'elle laissa échapper un cri de stupeur. Jamais elle n'aurait pensé que des bijoux pouvaient avoir une telle importance. C'était stupéfiant et étrange.
— Lorsque vous consommez votre mariage, vous êtes vulnérable et nullement concentré sur ce qui est autour. Et c'est pourquoi vous êtes plus facilement atteignable, continua Yasmine.
— Alors en portant ces bijoux lors de l'acte charnel, je nous protège, comprit Cassiopea.
La suzeraine acquiesça d'un hochement de tête alors que la plus jeune se remettait peu à peu de sa torpeur et qu'elle mettait de l'ordre dans ces pensées. C'était assez surprenant et compréhensible.
— Pour ce qui ait de la ceinture, celle-ci sera dénoué de ton corps par ton époux le lendemain du mariage. C'est une sorte de sécurité pour s'assurer que vous avez et consommez votre mariage. Lorsque ton époux brisera ton voile de pureté, le mouvement de celui-ci entrainera le tintement des clochettes. Pendant tout la durée de votre union, vos corps s'uniront plus d'une fois et à chaque fois les clochettes sonneront, termina Yasmine.
Cassiopea se recula un peu, alors qu'elle imagina la scène. Ces yeux s'écarquillèrent de nouveau alors que sa mâchoire sembla de décrocher dût au choc. Donc si elle comprenait bien lors de la consommation du mariage les invités seraient derrière leur porte à écouter leurs ébats pour s'assurer qu'ils consommaient bien leur mariage ? Le dégoût l'a saisit alors qu'elle devint soudainement pâle. À Rome, les exhibitions des corps, les orgies l'avaient toujours dégoûtés à tel point qu'elle en était devenue indifférente. Elle était assez pudique et considérait que c'était incongru, immoral, irrespectueux qu'un couple consomme leur union devant quelqu'un d'autre. Pour elle, ce moment intime devait demeurer un moment spécial qu'elle ne devait partager qu'avec son époux loin des regards, avec aucun spectateur ! Et là on lui annonçait quasiment que les invités resteraient pendue à leurs portes afin d'entendre leurs gémissements ? Leurs ébats ? Et surtout le tintement de ces foutues clochettes ? Le dégoût laissa place à une grande colère alors que son corps se tendit à l'extrême. Ces iris s'enflammèrent alors qu'elle bondit de son siège.
— Tu ne peux t'y déroger malheureusement, avertit Yasmine d'un ton ferme tout en étant désolée.
— Mais c'est immoral ! Comment pourrais-je accepter cela ? Vous vous rendez compte ? Cela signifierait que vous ferez partit de ces gens derrière les portes de la chambre à coucher écoutant attentivement si le mariage est consommé, contesta Cassiopea d'une voix emplie de désespoir.
— Cassiopea, tenta Yasmine en se levant à son tour.
Mais de revers, la fille de l'empereur s'écarta avec violence de la suzeraine en secouant négativement la tête. Elle ne pouvait accepter cela ! Ce n'était pas possible ! Même à Rome, un couple marié consommé leur union dans leur chambre à coucher tandis que le reste de la famille célébré leur union dans une autre aile de leur villa afin de leur accorder tout l'intimité qu'ils avaient besoin pour ce moment aussi important.
— Cela ne vous atteint-il pas ? Cela ne va-t-il pas vous blessez ? Tenta Cassiopea, dépassée.
— Que veux-tu dire ? rétorqua Yasmine, bien qu'elle sut exactement à quoi la jeune femme faisait allusion.
La suzeraine déglutit alors qu'elle savait pertinemment à quoi faisait référence la jeune femme. Lorsqu'elle s'était mariée à Harshad elle était très jeune, à peine 15 ans, puis un mois plus tard, Harshad avait épousé Aicha. À cette époque-là, elle n'était trop jeune pour comprendre l'amour, ce qu'était vraiment d'être un couple. Le fait qu'Harshad avait pris une autre épouse l'avait indifférait à l'époque, car elle n'était pas amoureuse de lui. C'était différent aujourd'hui, car elle avait appris à connaître son époux et était tombé amoureuse de lui, tout comme l'inverse. Affirmer que cela ne la touchait pas qu'il en épouse une autre était un mensonge mais elle ne pouvait rien y faire. La suzeraine ne put répondre car les tambours annonçant la cérémonie de mariage venaient de retentir.
Tout ce passa si vite, que Cassiopea se crut dans un rêve. Mais c'était la triste réalité, car elle se tenait dès à présent devant un prêtre face à Harshad. La beauté des lieux ne l'avaient aucunement éblouie comme il le devrait, ni même les louanges et les bénédictions ne l'atteignirent. Malgré tous les efforts qu'elle faisait son sourire était faux, son cœur n'y était pas. Elle écouta à moitié ce que dit le prêtre, perdue dans ces pensées. Si physiquement elle était là, c'était tout autre d'un point de vue morale. Ici ils n'échangeaient pas des alliances mais des colliers de fleurs. Et ici, les couples étaient officiellement mariés le lendemain de la nuit de noce. Comme une automate, elle passa la couronne de fleurs sur le coup d'Harshad, alors qu'il fit de même tout sourire. Un tonnerre d'acclamations, de cris se fient entendre, félicitant le nouveau couple et le couronnement prochain de la nouvelle souveraine. Comme le voulait la tradition, ils dansèrent sous le rythme des tambours, guitare et autres instruments. Des pluies de fleurs, de plumes et de riz furent lancés sur les mariés.
— Tu seras couronnée reine demain, ajouta Harshad alors qu'il l'embrassa sur le front.
La romano-gauloise se laissa faire, inclinant la tête par respect envers son nouvel époux. Finalement, elle fut conduite à la table d'honneur ou elle siégeait aux côtés de la reine Yasmine et des héritiers ainés. Elle accepta les bénédictions, les louanges. Finalement, après un temps qui lui fut interminable le repas fut célébré. Elle choisit de la viande, quelques légumes et commença à manger.
— Ilta ? interpella Cassiopea en se tournant vers sa servante.
— Oui ma Dame. Répondit Ilta, en s'approchant de sa maîtresse.
— Je ne vois pas Urvashi. Ares, Hellions ? Crixo ou sont-ils ? interrogea Cassiopea, intriguée.
— Ils ont étaient réquisitionnés pour la surveillance, intervint soudainement Hassan.
La romaine acquiesça d'un hochement de tête et remercia d'un sourire son ami. Non pas qu'elle ait peur de se faire attaquer ou quoi ce que ce soit d'autres, c'était juste qu'elle avait pris l'habitude qu'ils soient à ces côtés en tout circonstance.
— Un problème ? Demanda Harshad, en se tournant vers la jeune femme.
— Non, c'est rien ne vous en faites pas. Rassura Cassiopea en secouant la tête alors qu'un petit sourire fleurit sur ces lèvres.
Le monarque sourit à sa nouvelle épouse, porta ces lèvres à la main de celle-ci sous le regard de leurs invités aux anges. Enfin, le trio gladiateurs accompagnés de la chef de garde persane firent leurs apparitions. Pour l'occasion, les gladiateurs portaient des tuniques couleur écorce aux arabesques d'or ou y prônait la tête d'un lion. Symbole de Rome, mais aussi représentatif de leur grade et de leur statut. Ils étaient les protecteurs de la princesse romaine. Les voir lui fit un bien fou, elle s'excusa auprès des attablés et alla à leur rencontre. Sans attendre, le trio malgré la saluèrent respectueusement et lui souhaitèrent un heureux mariage. Malgré sa colère profonde, Ares fut le seul à se rendre compte du désarroi de sa maîtresse et profita qu'Hellions invita Urvashi à danser pour l'interroger.
— Qu'est-ce qui te tracasses ? interrogea Ares, avec intérêt sous le regard suspicieux de nombre de convives.
En effet, beaucoup considérer que la reine Aicha était morte à cause du gladiateur mais personne n'avait osé s'en approcher de peur de s'attirer le courroux de leur monarque. Car les romains étaient sous la protection de la couronne, nul n'oseraient les défier ah moins de ne point tenir à la vie. La romaine fut tenté de rejeter le gladiateur mais la pression qu'elle ressentait sur les épaules étaient trop lourde, il fallait qu'elle s'en décharge.
— La nuit de noce, lâcha Cassiopea dans un souffle en pinçant les lèvres.
— Qui aurait cru qu'une romaine au sang chaud comme le tien, puisse être effrayé par la nuit de noces ? Alors que face à de nombreuses lames tu ne sais ce que c'est « trembler » ou « plier l'échine », ironisa Ares sans cacher son sarcasme.
— Ce n'est pas l'acte en soit qui m'effraie ou me scandalise, soutint Cassiopea alors qu'elle se refrogna.
Le gladiateur grecque sentit son sarcasme mourir dans sa gorge et haussa un sourcil. Qu'est-ce qui pouvait l'inquiéter à ce point ? Pour qu'elle soit aussi tendue, le jour de son mariage ? Ce jour si important ou elle devait être la plus heureuse ? Ou avaient-ils un détail dont il n'était pas au courant ?
— Qu'est-ce alors ? Je doute que ce soit réellement cela qui te préoccupes tant. Notifia Ares, en essayant de comprendre la situation.
— La coutume veut que le mariage soit consommé ce qui est tout à fait normal. Mais, fit Cassiopea dans un soupir à fondre l'âme. La reine Yasmine serra derrière la porte d'entrée qui n'est pas vraiment fine. En soit, elle devra assister à nos ébats afin de vérifier que le mariage a bien était consommée. Lâcha-t-elle d'une voix plus basse ou vibrait une grande déception et un grand désespoir.
Le gladiateur écarquilla les yeux se rendant compte des propos de sa maîtresse, c'était donc cela qui l'a préoccupé. Ce n'était pas l'acte en lui-même c'était le fait que la reine Yasmine allait assister à leurs ébats, alors qu'Harshad était aussi son époux. Il comprit enfin pourquoi elle était si tendu depuis qu'il l'a connaissait il était vrai qu'il ne l'avait jamais vue partager les plaisirs de la chair, la débauche, ou encore assister à une orgie bien que c'était monnaie courante dans les rues de Rome. Et que même les gladiateurs y participaient fréquemment. Cependant, il avait remarqué qu'elle ne s'y était jamais mêlée réellement, observant cela avec une certaine indifférence ou avec un certain dégoût. Et d'après ce qu'il avait observé, elle était très proche de la reine Yasmine est c'était surement çà le plus gros problème. Avant qu'il ne puisse ajouter quelque chose, celle-ci fut interpelée par son époux.
— Oui ? Fit Cassiopea en prenant de nouveau place auprès d'Harshad.
— Il est temps pour nous de déguster le vin d'honneur ! annonça Harshad, tout sourire.
Karan sourit narquoisement alors qu'il s'empara du plateau avec le vin d'honneur, à l'abri des regards il y glissa un liquide incolore sans odeur. Puis sans attendre, il se dirigea vers le couple de la soirée et présenta ledit vin. Il les servit généreusement, sans qu'aucun ne se doute de rien.
— Vive les mariés ! Hurla une femme.
— Longue vie à eux ! Hurla un autre.
La romano-gauloise sourit, claqua sa coupe contre celle de son époux et s'apprêtait à le déguster quand elle s'interrompit. Sous la stupéfaction de l'assemblée qui se demandèrent bien pourquoi elle ne buvait pas sa coupe alors qu'Harshad était en train de le faire.
— Excusez-moi, quel vin est-ce ? Demanda Cassiopea, avec intérêt.
— Du vin rouge de Damas, répondit Karan légèrement crispé.
Contre toute attente, la romano-gauloise reposa sa coupe sur la table alors que le silence s'était fait. En effet, c'était très mal vue de refuser de boire du vin surtout en temps de fêtes en encore plus lors d'un mariage.
— Un problème ma chérie ? Fit Harshad, en reposant à son tour sa coupe vide.
— Navrée de vous l'apprendre mais la variété de raisin qui est cultivé à Damas me fait défaut. J'y suis allergique, révéla Cassiopea avec un petit sourire contrariée.
Un brouhaha pas possible parcourut l'assemblée, alors qu'Amaya s'empressa de rejoindre son amie alors que tous s'étaient levés de leurs sièges.
— Oh ! Ou avais-je la tête ? Comme ais-je put oublier ce détail ! Cassiopea est très allergique à ce vin, cette variété tout du moins. Confirma Amaya, embarrassée.
— Oh, je vois. Très bien, ce n'est pas grave. Il y a d'autres liqueurs que tu peux déguster, annonça Harshad avec enthousiaste.
La fête reprit de plus belle, alors que Karan s'empressa de déguerpir rapidement sous le regard suspicieux d'Urvashi. Soudainement, alors qu'Harshad allait parler, il lâcha un cri de pur douleur porta les mains à sa gorge comme si l'on essayait de l'étrangler. Son corps convulsa violemment alors qu'il devint tout pâle.
— La coupe est empoisonnée ! hurla Hocine, en accourant auprès de son père suivit de ces frères.
Unne armée de gardes perses entourèrent lle monarque alors que le médecin royal fut au chevet du monarque. Sans attendre, les gardes transportèrent leur monarque vers ces appartements suivi de tout sa famille. Cassiopea s'était figé d'horreur, ne sachant quoi faire.
— Cassiopea ! Interpella Ares, en accourant vers celle-ci.
En larmes, elle se tourna vers le gladiateur qui accourait à elle. Sans attendre, Ares rejoint sa maîtresse et la secoua violemment par les épaules pour la sortir de sa torpeur et la faire réagir.
— Est-ce que ça va ? Interrogea Ares, en vérifiant avec minutie que sa maîtresse allait bien.
Crixo et Hellions s'empressèrent de rejoindre le duo tout comme Urvashi et les gardes persanes qui dégainèrent leurs sabres prêtent à en faire usage contre quiconque.
— Oui, je...Mais qu'est-ce qu'il sait passer ? Fit Cassiopea, paniquée et apeurée.
— Vos coupes étaient empoisonnées. C'est ton allergie qui t'a sauvé, informa Ares alors que ces épaules s'affaissèrent à cause du soulagement.
Urvashi échangea un lourd regard avec ces comparses tandis que sans plus de cérémonie le groupe se rendit au chevet du monarque qui était déjà bien remplie. Se remettant de ces émotions, la fille de l'empereur s'empressa d'allait au chevet du monarque et de Yasmine.
— Yasmine, interpella Cassiopea.
La reine Yasmine en larmes reconnue la voix de la jeune femme et porta son attention sur celle-ci. Les gardes s'écartèrent tout comme certains nobles pour laisser passer la jeune romaine.
— Comment va-t-il ? demanda Cassiopea, inquiète alors que ces iris brillaient de larmes.
— Le docteur a dit que s'est difficile d'établir un diagnostic, délivra Yasmine d'une voix brisée alors que des torrents de larmes trempa sa tunique.
La fille de l'empereur retint un cri de stupeur face aux révélations de sa consœur, son cœur fut chamboulé et inondé de douleur. Elle ne retint pas ces larmes et attira sa consœur contre elle, alors que les pleures des femmes se faisaient de plus en plus fort. C'est en apercevant Divya, la dernière fille d'Harshad d'à peine cinq ans pleurnichant contre son père qui ralluma une étincelle dans l'être de la romaine. Non, elle ne pouvait s'avouer vaincue. Elle était une guérisseuse, elle se devait de tout faire pour le sauver !
— Je vais le sauver ! Affirma Cassiopea, en se délivrant de Yasmine.
Sans attendre, elle se fraya un chemin parmi les foules et alla à la rencontre du médecin. Il lui expliqua la situation et qu'il ne restait qu'à peine une soirée au monarque, qu'il agoniserait et décéderait. Déterminée, elle se hâta de rassembler ces diverses connaissances en médecine, d'établir un diagnostic et d'élaborer une solution, un remède avec les différents médecins. Instamment, les gardes persans mirent tout le monde dehors excepté la famille royale. Pendant ce temps-là, les différents médecins et Cassiopea s'affairèrent à soigner leur monarque. Ce fut au bout d'une heure, que les différents symptômes du monarque apparurent et purent les aider à mettre la main sur ledit poison. Après plusieurs préparations, décoctions Cassiopea se présenta au monarque.
— Yasmine, pouvez-vous m'aider ? Demanda Cassiopea.
La souveraine ne se fit pas prier plus, elle bondit sur ces jambes et fit asseoir confortablement son époux. Puis avec précaution, la fille de l'empereur fit ingurgiter le breuvage au monarque alors que tout le monde retint son souffle. Une fois cette chose faite, elle se recula quittant la couche du monarque ou Yasmine sévissait accolé contre son époux.
— Alors ? Demanda Hassan, en saisissant délicatement le bras de la romaine.
— Désormais, le sort ne repose qu'entre ces mains. Nous avons fait notre possible, c'est à ton père de se battre maintenant. Expliqua Cassiopea avec une grimace, tout en serrant affectueusement la main de son ami.
La nuit fut interminable, au-dehors tout le monde s'étaient rassemblés dans la cour et priait face contre terre avec ferveur pour la survie de leur monarque. Éreintée, Cassiopea n'eut nul le temps de se rattraper alors qu'elle bascula en arrière, emporté par la fatigue. In extremis, Ares rattrapa sa maîtresse puis sous la directive d'Urvashi mena celle-ci dans une chambre adjacente et la coucha. Ce fut les rayons du soleil qui vint éveiller la romaine qui ouvrit difficilement les yeux, elle se demanda ce qu'il se passait puis tout lui revint en mémoire. Elle s'empressa de rejoindre la chambre à coucher et se figea face au tableau qui se dressait face à elle. Harshad semblait dormir profondément, Yasmine était presser contre lui amoureusement tandis que leurs enfants les plus petits s'étaient endormies à leurs pieds. Les ainées soutenaient du mieux qu'ils pouvaient leurs sœurs, pressés les uns contre les autres mais unis. Un pincement au cœur lacéra l'âme de la jeune femme face à tout cela. Par miracle, le monarque bougea puis s'éveilla, réveillant de ce fait Yasmine.
— Yasmine, fit Harshad les larmes aux yeux.
— Oh Harshad ! S'écria Yasmine en pleures en plaquant ces lèvres contre son époux avec ferveur.
Si l'étreinte du deuil avait envahi les lieux, elle fut vite rejetée. Sans attendre, on annonça le rétablissement du monarque tandis que les pleures d'allégresse et de soulagement envahit le palais. Le roi était vivant ! Malgré les embrassades, les remerciements, la romaine sut qu'il était temps pour elle d'être honnête. Elle avait vu l'amour profond et sincère que se vouaient et partageaient Yasmine et Harshad. Et elle avait compris qu'elle ne pourrait s'immiscer, bien que son but ne fût que purement politique. Et d'un regard, Harshad le comprit.
— Harshad, je ne peux plus t'épouser. Annonça solennellement Cassiopea, d'une voix nouée par l'émotion.
Un silence de mort s'abattit sur les lieux, alors que le monarque de meilleure santé ne quitta pas du regard la jeune femme. Il sembla sonder son âme sans dire un mot puis acquiesça.
— Je comprends et j'accepte ta décision. Puisses-tu trouver meilleur autre part et que les étoiles t'éclairent toujours, gratifia Harshad avec un doux sourire.
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