Chapitre 36 : Voyage périlleux
Contre toute attente, tout le long de leur chemin jusqu'aux portes principales de Rome, les romains se tenaient là. Tous aux abords de l'allée principale, jetant des fleurs, des épis de blés et autres rameaux sur leur chemin. Tandis que les légionnaires présent dans la cité se tinrent de part et d'autre du chemin, la tête haute leur coiffe écarlate flottant au vent, et le poing sur le cœur en signe de respect et d'allégeance. Cassiopea retint à grande peine ces larmes, et salua de gestes gracieux son peuple, les siens. Elle accepta même un bouquet de fleurs de la part d'un petit garçon qui se tenait sur les épaules solides de son père. Elle accepta de bon cœur le bouquet de fleurs qu'elle tendit à Ilta et embrassa l'enfant sur la joue, souhaitant à celui-ci une belle et heureuse vie.
- Qu'est-ce que cela signifie ? Demanda Harshad, avec curiosité
- C'est une de leur coutume vitre majesté en agissant de la sorte. Ils souhaitent à leur princesse honneur, amour et prospérité. Mais ils la remercient aussi pour tous ce qu'elle a accomplis pour eux. C'est un geste de remerciement et de reconnaissance. Expliqua Ahran penché près de son prince
Le suzerain du désert acquiesça longuement puis continua son chemin la tête haute. Cassiopea ferma les yeux le cœur lourd, et crispa ces mains sur sa toge. Mais elle refusa que ces larmes s'écoulent de ces iris. Elle adressa un dernier au revoir aux siens, le cœur en miettes, une douleur affreuse tiraillant son être, son âme. Elle jeta un regard vers l'immensité de Rome, ces terres, sa forteresse tout son empire, son royaume. Rome l'avait vu naître, grandir, agrandir leurs ambitions, et beaucoup d'autres choses. Et aujourd'hui elle quittait sa terre mère pour de bon, pour ne jamais revenir.
Le voyage ne l'effrayait pas, elle avait déjà voyagé jusqu'en Gaule, en Egypte et bien d'autres pays. Mais à la différence d'aujourd'hui elle était revenue à sa terre natale, mais en ce moment c'était différent. Car elle savait qu'elle ne reviendrait plus ici, ah moins d'être dans un cas extrême. Elle admira, marqua dans son esprit chaque paysage, chaque ville dans sa mémoire pour que jamais cela ne s'efface. Bientôt les montagnes, les plaines puis les rivières qui courraient partout tout comme les champs à perte de vue disparurent pour devenir sable, et sécheresse.
Sous les conseils d'Ilta elle avait changé sa traditionnelle toge pour une autre de voyage aux manches longues qui couvraient ces bras. Ainsi elle ne souffrirait pas de la morsure du soleil et de ces rayons cuisants. Tandis que sur sa tête elle portait une toque romaine faite pour l'occasion légère comme une plume, mais qui protégeait parfaitement sa tête. Elle était assise avec sa servante dans un palanquin, un petit carrosse qui était tracté par un cheval, un pur-sang arabe à la robe noir et dirigé par un perse.
De part et d'autre de leur embarcation assez déconcertante se tenait des soldats perses tandis qu'à ces côtés se tenaient ces gardes romains, soient des gardes drapés d'écarlates. Elle avait eu droit à ces « guerriers des sables et de sang » c'est-à-dire Hellions, Crixo et enfin Ares. Aucun des trois n'avaient opposés une quelconque résistance, au contraire ils avaient accourut. Ils ne désiraient qu'accomplir leur devoir et surtout continuer de servir leur allégeance qu'ils avaient envers leur maitresse. C'est ainsi qu'ils se trouvaient ainsi à ces côtés, habillés comme des légionnaires. Ce n'étaient certes pas des vrais légionnaires mais ils ont avaient l'étoffe à ne point douter.
- Dame Cassiopea est-ce que vous allez bien ? Souhaitez-vous faire une halte ? Se renseigna Hellions, sur la gauche chevauchant un bel étalon à la robe crème
- Tous va bien Hellions ne t'en fais point. Et s'il y a quoi que ce soit je te le ferais savoir. Répondit Cassiopea avec douceur
Un ton emplie de douceur qui sembla caressait l'ensemble du cortège dont leurs cœurs fut mis à mal, certains n'étant pas habituer à pareille douceur tandis que d'autres étaient littéralement sous le charme. Une douceur qui refroidit Ares qui se tenait à droite de la princesse de Rome près d'Ilta sur sa monture. Il serra avec force la bride de son étalon couleur chocolat et serra les mâchoires. Il sentit une jalousie malsaine le traverser alors qu'une écume de haine le saisit. Il prit sur lui pour ne pas faire du n'importe quoi. Comment pouvait-elle accorder une telle douceur à Hellions? Comment pouvait-elle paraître si douce, si affectueuse avec un homme ? Alors qu'avec lui elle ne lui avait réservé que mépris, haine et colère. Il finit par secouer la tête non il ne pouvait pas agir de la sorte ! Il ne pouvait pas être jaloux d'Hellions, ce n'était pas envisageable. Pour l'amour d'Aphrodite, il ne pouvait pas ressentir ce genre de sentiments. Car cette femme était sous ces airs de princesse, prude et fluette, ce n'était qu'une vipère, une ensorceleuse, une prédatrice ! Il devait garder la tête froide et garder son unique objectif en tête qui était VENGER son frère ! Heureusement c'est Crixo qui vint à sa rencontre par hasard? Ou peut-être envoyer par les dieux pour calmer sa colère monstrueuse.
- Qui aurait-cru que nous quittions notre terre natal? Lança Crixo, avec nostalgie
- J'ai bien quitté la mienne non? Rétorqua Ares, avec sarcasme
- Oui, mais tu l'as fait par choix pas par obligation. Et de toute manière tu es un romain aujourd'hui et Rome est ta mère. Répliqua Crixo sans faire attention au sarcasme de son ami
Le grecque secoua la tête et leva les yeux au ciel. Jamais Rome ne serait sa mère car c'était cette même mère qui avait prétendu être la même chose pour son frère Aros qui lui avait enlevé celui-ci. Jamais il ne pardonnera à Rome cela, et s'était juré de faire pleurer Rome, même la briser. Jusqu'à que celle-ci soit noyé dans le sang, le sable, et que tous périssent. Et il tiendrait sa promesse peu importe ces sentiments, ces amis et le reste. Un jour Rome brûlera et baignera dans le sang, car Rome n'est qu'une cité parmi tant d'autres et que ces enfants ne sont fait que de chair et de sang.
- Tu as sans doute raison, cependant nous aurons une nouvelle maison désormais et pas des moindres. Souffla Ares à l'adresse de Crixo qui grimaça
- Pff. Fit Crixo en crashant par terre
Le cortège continua son chemin, le soleil allait bientôt arrivée à son zénith. L'air était étouffant, chaque respiration était erratique, les yeux piqués et pleurés à causes grains de sables sur les paupières. Et le manque cruel d'ombre et de points d'eaux étaient un véritable supplice pour les romains qui n'était point habitué à pareille environnement. Mais par fierté personne ne se plaint ou ne demanda quoi que ce soit. Au zénith, alors que l'un des perse avaient demandé une halte pour faire ces besoins, l'improbable se produit. Surgissant de nulles parts des vents jaillirent et commencèrent à balayer avec force tout ce qu'ils se trouvaient sur leurs passages. L'intensité du vent sembla tripler d'un seul coup, des panaches de sables s'élevèrent défiant les cieux. Les membres du cortège romain paniquèrent mais les perses les entraînèrent à leurs suites de manières à ce qu'ils s'abritent. Harshad accourait à la rencontre du palanquin lorsque l'improbable se produit. Dans une violente bourrasque celle-ci fut emporté alors que les deux occupantes lâchèrent des cris stridents.
- Cassiopea ! Hurlèrent de concert Harshad et Ares
Mais leurs cris se perdirent dans l'immensité de la tempête qui ravagea tout sur son passage, les hommes s'abritèrent. Alors que Crixo et Hellions étouffèrent leurs épouvantes et se prosternèrent à plat vendre, tentant en vain de se protéger. La tempête redoubla d'intensité, comme-ci elle persécutait le cortège, comme si les dieux, les djinns s'opposaient à eux. La tempête s'arrêta deux heures plus tard, alors qu'elle semblait avoir durée une éternité pour ceux qui l'avaient affronté. Certains avaient survécut tandis que d'autres s'étaient retrouvés ensevelit sous le sable, enterrés vivants. Ares se releva à la hâte chassa le sable de ces vêtements et ne pouvant croire d'avoir perdu leur princesse, il se mit à la chercher activement comme tous ceux qui avaient survécut.
Loin de là, Cassiopea s'éveilla doucement, elle papillonna des yeux et finit par se relever sur ces coudes. Elle se rappela ces derniers souvenirs, alors qu'elle était encore perdue dans quelques méandres de son inconscience. Elle se souvint d'avoir était propulser hors du palanquin alors que celui-ci s'était transformé en tas de débris, puis elle avait tournoyé dans les airs et plus rien. Elle finit par se relever et constata avec stupeur qu'elle était près d'une oasis ? Vraiment ou elle délirait complètement ? Non ? Peut-être la chaleur l'a faisait délirer et imaginer on ne sait quoi d'autres ? Finalement, elle soupira et constata qu'elle était quasiment nulle part pour ne pas changer et, séparer du reste du groupe.
- Ilta. Souffla Cassiopea, mortifiée
Sans attendre, la fille de l'empereur se mit à crier le nom de sa servante et la cherchait activement. Priant les dieux, et tous les djinns bienveillants des lieux d'avoir épargné sa précieuse amie. Finalement, une forme qui se mouvait dans une dune l'interpella et n'écoutant que son instinct elle accourut jusqu'à la source. Elle plongea ces mains à l'aveugle dans la dune et saisit une chose dur et d'une traite elle tira de toute ces forces. Elle cria de surprise quand elle retomba sur les fesses, avec le corps inerte d'un perse. Dans un cri et joignant le geste de sa main elle repoussa violemment l'homme. Cependant reprenant ces esprits, elle vérifia le pouls de l'homme il était inexistant c'était déjà trop tard. Elle ferma douloureusement les yeux, et finit par repousser l'homme et finit par le recouvrir de sable. Elle pria pour son âme puis après s'être excusé auprès du défunt pour lui emprunter son sabre, elle revint sur ces pas et découvrit un point d'eau. Elle s'y abreuva et mouilla son visage, elle s'interrompit net en voyant du mouvement dans une touffe d'herbes hautes non loin d'elle. Par instinct elle dégaina son sabre, prête à en faire usage contre tout chose ou personne qui était à l'origine de tout ce raffut . Tout à coup jaillit d'une touffe d'herbe haute, une silhouette féminine, le visage en pleure et paniqué.
- Ilta ! Hurla Cassiopea
La servante braqua son regard embrumé de larmes vers sa maîtresse. Sans attendre, les deux jeunes femmes se rejoignirent et s'étreignirent presqu'en larmes. Cassiopea serra fortement la jeune femme contre elle, soulagée que celle-ci soit en bonne santé, et sauve.
- Ou sont les autres? Demanda Ilta, remise de ces émotions
- Je ne sais point. Répondit Cassiopea, alors qu'elle s'abritait sous le couvert de certains grands palmiers et autres
- Sont-ils? Fit Ilta, les mains devant sa bouche, les traits tirés par l'épouvante
- J'en doute, enfin concernant les perses, cet environnement est le leur, ils connaissent bien mieux que nous ces conditions aussi extrêmes. Aussi je suis certaine qu'ils savent parfaitement y remédier, je suis certaine qu'ils ont dû s'abriter. Rassura Cassiopea, en posant sa main sur l'épaule de la jeune servante
Ilta finit par acquiescer convaincue que sa maîtresse avait raison sans aucun doute. Finalement, Ilta remplie sa gourde d'eau tandis que Cassiopea visita les lieux. L'oasis n'était pas grande, elle devait à peine faire la moitié d'un hectare. Elle finit par s'arrêter au pied de certains arbres fruitiers, qu'elle examina attentivement. Elle les avait déjà étudiés dans un grimoire ancien provenant d'un ancien prêteur d'orient qui l'avait égaré. Ledit homme était un apothicaire, et voyageur qui avait regroupés ces découvertes et savoirs dans un grand journal qui avait été précieusement conservé par l'un des médecins romains qui avait dût le cacher. Elle s'arrêta au pied d'un arbre qu'elle reconnut comme étant un Pistacher d'Atlas en latin « Pistacia atlantica », un arbre fruitier aux fruits de la taille d'un petit pois, de forme ovale et un peu plate de couleur rougeâtre. D'après les écrits de l'ancien prêteur d'orient ledit fruit était assez riche et énergétique. Ce qui était parfait au vue de la situation, Ilta lui avaient confectionné une sorte de saladier faits de plusieurs branches torsadés liés entre elle. Elle s'empressa de le remplir des dits fruits, puis continua son chemin. Elle récolta ensuite quelques poignées de fruits de palmiers, que l'on servait parfois en huile. Puis s'abaissa pour cueillir quelques figues, et réussit à récolter quelques herbes médicinales. Une fois sa tâche accomplie, elle revint sur ces pas et trouva Ilta en train de terminée leurs couches de fortune. Pour l'heure, Cassiopea avait préféré qu'elles attendent patiemment dans l'oasis, car elles étaient perdus et ou qu'elles aillent ce serait une peine perdu. Pour mettre leurs chances de leurs côtés, elles ne bougeraient pas et attendrait un quelconque signe de vie de la part de leur groupe. La nuit arriva rapidement, et les deux jeunes femmes avaient réussi à faire un petit feu de quoi tenir les éventuelles prédateurs loin d'elles, et se réchauffaient un peu. Car si le jour il faisait une chaleur écrasante, le soir c'était tout le contraire, un froid glacial s'installait et glacé tout être vivant.
- Dort Ilta, ne t'en fais point. Si les Djinns de ce désert aurait voulu nous faire un quelconque mal, nous ne serions plus de ce monde. Pour l'heure, il semblerait que nous soyons épargnés. Je ne saurais te dire si cela perdurera mais nous devons en profiter. Avisa Cassiopea en arrangeant le feu
- Mais pourquoi dame Cassiopea? Qui sont ces « Djinns » ? Que nous veulent-ils ? S'enquiert Ilta, en frissonnant alors qu'une lueur de frayeur danser dans ces pupilles
La fille de l'empereur finit par s'installer en tailleur face à sa servante alors que le feu qui crépitait les séparait. Elle ne pouvait pas en vouloir à sa servante de ne point savoir une quelconque chose de ce monde si différent de le leur. Et après tout, tout ce qu'elle avait appris c'était grâce à ces ouvrages qu'elle avait dévorés sans s'arrêter à l'ombre d'une chandelle tard dans la nuit à l'insu de sa famille.
- Les « Djinns » sont des dieux voir des esprits de la nature dans la culture perse. Ce sont des êtres divins comme sont nos propres dieux Minerve, Diane et les autres. La tempête de sables est surement l'une de leur manifestation. Je ne suis pas prophétesse mais je pense que notre venue en un tel territoire les a offensés ou mit en colère. Et ils nous l'ont témoigné par une tempête de sable, à la différence des colères de Jupiter qui se manifestent par des orages. Ce qu'ils désirent ? Je ne sais pas plus que toi à ce sujet. Expliqua Cassiopea, posément
Elle se retint de déclarer à sa servante que peut être cette tempête avait été planifié par les dieux pour un tout d'autre dessein. Pourquoi ? Elle avait toujours été très portée envers l'avis des dieux, ces propres dieux et leurs demandaient souvent conseil. Et aujourd'hui n'était pas une exception à la règle, mais elle se souvenait de l'avertissement de l'oracle qui disait « Qu'une menace naitra du sable ». Désormais elle doutait que les dieux faisaient référence à la tempête de sable, car si cela avait été le cas ils n'auraient pas suggérer que « les guerriers de sables et de sang » soient du voyage. Et elle était certaine que ces trois-là étaient encore vivant, elle en avait l'intime conviction, après tout c'était des gladiateurs. Elle les avait taillés dans la douleur, le labeur, le sable et le sang. Ils sauraient les retrouver elle en était certaine. Et ils étaient trop fiers et trop orgueilleux pour obtenir leurs trépas à cause d'une tempête de sable. Ilta s'endormit alors que Cassiopea porta son regard dans les cieux, ou brillaient milles étoiles. Là elle laissa son âme dansait parmi les étoiles.
Ares mangea sans aucun intérêt la viande séché qu'ils avaient réussi à préserver de la tempête. Ils étaient tous rassemblés autour d'un feu et derrière eux s'étendaient un tente de fortune qu'avaient dressé les perses. Tous mangeaient leurs mets sans grande conviction certains encore secouer par la tempête, d'autres éreinté par le deuil et d'autres aussi muet que des tombes. Une brise glaciale vint chatouiller les traits des hommes sans que ceux-ci ne tentent de s'en protéger. Le grecque soupira et serra les poings comment par Athéna avait-il put avoir une tel catastrophe ? Les dieux n'étaient-ils pas avec eux ? Pourquoi il avait l'impression que les dieux leurs faisaient affreusement défaut à cet instant ? Il n'avait pas envisagé d'être séparé de cette manière de la romaine, et aussi brutalement. Il jura dans sa barbe puis se leva et alla à la rencontre de son étalon. Cherchant peut être du réconfort auprès de sa monture ou cherchant à fuir l'atmosphère étouffante entre eux ? Un peu des deux, à tel point qu'il ne vit pas une ombre se glissait non loin de lui à même le sol sablonneux.
- Tu es bien inquiet pour ta maîtresse. Annonça Harshad, d'une voix étonnamment calme
Le grecque sursauta et se retint à grand peine d'incendier le prince perse. Il finit par se résigner il ne pouvait pas commettre une autre offense de ce genre. Il devait le tolérer même s'il ressentait une amère répugnance à l'égard du prince et peut être une certaine jalousie envers lui. Jaloux de cet homme qui serait l'époux de sa maîtresse, cette femme qu'il s'était juré de faire souffrir, de détruire jusqu'à qu'elle ne soit plus rien. Mais pour l'heure ces plans avaient été chamboulé par cette foutu tempête. Néanmoins, il savait aussi que ce prince aussi répugnant et exécrant qu'il pouvait être, il était l'unique espoir qui leurs permettraient de retrouver Cassiopea. Il finit par planter ces yeux bruns dans ceux noir sans fin du suzerain qui n'avait pas bouger d'un centimètre. Il lui fit penser vaguement à une statue figé sur un piédestal.
- Bien sûr comment ne le pourrais-je pas ? C'est ma maîtresse, je lui dois allégeance et ma vie. Répliqua Ares, sur le même ton
- Je ne suis pas dupe, je sais que tu ne la considères pas seulement comme celle qui t'a sauvé de ton ancienne vie. Pourtant je te sais sincère quand tu me dis que tu es inquiet pour elle. Cependant, tu n'as pas à t'en faire, elle ira bien. Confia Harshad, en portant ces yeux vers les étoiles
- Comment pouvez-vous être certain ? Ne put s'empêcher de demander Ares en regardant à son tour les étoiles
- Si les étoiles brillent toujours, alors elle est toujours en vie. Affirma Harshad avec un sourire mystérieux aux lèvres
Le prince du désert s'abstint de dire qu'au fond de lui il avait l'intime conviction que les dieux avaient placés cette femme sur son chemin pour une bonne raison. Et qu'ils n'auraient surement pas fait s'ils l'avaient reprise à ces bras aussi vite. Non, il savait que c'était de leurs faits à eux, les cieux, et les autres. Et il savait aussi que c'était irrationnel qu'elle rejoint les dieux à cause d'une tempête de sable.
Ares haussa un sourcil mais étrangement il avait foi aux paroles du prince et s'abstint d'ajouter quoi que ce soit d'autres.
La nuit fut parsemée d'étoiles et de vœux.
La romano-gauloise s'éveilla berçait par les chants de certains oiseaux. Elle remarqua qu'Ilta était encore endormie, elle sourit puis se retira dans un coin pour prier les dieux. Cette chose faite, elle revint à leur camp de fortune alors qu'Ilta la salua d'un grand sourire. Elles dégustèrent de quoi se rassasiait puis se firent un petit brin de toilette. Alors qu'elles s'apprêtaient à s'orienter, et établir un plan. Elles furent interrompu par un bruit inattendu, Cassiopea se dissimula immédiatement dans les hautes herbes avec Ilta. Et lui intima le silence, peu de temps après un groupe de cavaliers inconnus apparurent. Tous armés de sabres recourbés et drapés d'habits noirs. C'était des persans à ne point de douter mais ils n'avaient pas l'air commode, et Cassiopea savait flairait un ennemi quand elle en voyait un. Et en l'occurrence ces hommes-là étaient leurs nouveaux ennemis. Elle grimaça, mais tint sa main près de la garde de son sabre prête à s'en servir. Ils étaient au moins une dizaine tous à dos de cheval, ils mirent pied à terre puis s'abreuvèrent. Ilta était blême, tremblante peinant à rester calme. Cassiopea dressa l'oreille, elle connaissait le perse elle l'avait apprise bien que certains dialectes étaient difficiles à interpréter.
- Chut. Souffla Cassiopea, à l'adresse d'Ilta, un doigt sur la bouche
Les perses se concertèrent, leurs traits étaient semblables ils avaient leurs visages dissimulés derrière un châle tout comme le prince Aris. Il semblait qu'ils cherchaient quelqu'un ce qui était assez étrange. Elle tendit l'oreille pour saisir quelques brides de la discussion des persans.
« Il faut les retrouver »
« Qu'est-ce qui nous dit qu'ils ne sont pas déjà tous mort ? »
« Tu n'as pas tort mais notre prince ne pourrait pas mourir de cette manière, nous vivons dans un désert, nous connaissons mieux que personne ce genre de tempête »
« Cherchant les juste, il faut accomplir la mission que princesse Aicha nous à confier. »
« Il faut obligatoirement éliminer cette dame romaine et les autres aussi. Mais nous devons veiller à ce que notre prince ne découvre qui nous sommes »
Cassiopea se tendit, c'était des assassins envoyé par Aicha, la seconde épouse du roi Harshad ? Etait-ce donc cette menace dont parler l'oracle ? Elle savait que sa venue ne serait pas la bienvenue mais n'avait pas envisagé pareille situation. Perdu dans ces pensées, elle ne put retenir le cri d'épouvante d'llta. Réagissant au quart de tour, elle apposa sa main sur la bouche de la servante. Mais c'était déjà trop tard, elle bouscula rapidement Ilta et lui intima de fuir, elles avaient été repérer. Malheureusement pour elles, elles se retrouvèrent encerclées. D'instinct, Cassiopea se dressa comme ultime rempart devant sa servante, et dégaina son sabre.
« Est-ce elle ? »
« Elle porte un tigre argenté c'est son symbole »
Comme un seul homme, tous dégainèrent leurs sabres menaçant les deux jeunes femmes. Ilta trembla dans le dos de sa maîtresse, allaient-elles mourir? Assurément.
- Ilta tient toi toujours auprès de moi. Ne t'éloigne pas de moi. Ordonna Cassiopea, en se dressant de toute sa hauteur devant le groupe
- Mais Domina*. Tenta Ilta, horrifiée
- Fais seulement ce que je te dis, et tu sais pertinemment que je ne les laisserais ni te faire du mal, ni même tenter de prendre ta vie. Confia Cassiopea, en affermant sa prise sur son sabre
La servante voulut intervenir mais elle fut interrompu quand un perse accourra à leur rencontre sabre levé. Cassiopea répliqua rapidement s'ancrant dans le sol tel un arbre comme lui avait appris ces maîtres d'armes. Elle leva sa lame et rencontre avec fracas celle du guerrier, leurs lames scintillèrent à la lueur des rayons. Sous l'impact tout d'eux reculèrent, mais Cassiopea répliqua rapidement et d'une parade elle trancha la gorge du guerrier. La surprise se ficha sur les traits de l'homme qui s'écroula tout comme sur le reste de l'assemblée. Sans attendre, les autres guerriers attaquèrent, uns à uns ils s'écroulèrent dans le sable, tandis que leurs sangs s'imprégnaient dans la lame de la romaine. A chaque combat, Ilta avait appliqué à la lettre les ordres de sa maîtresse, elle était resté dans l'ombre de celle-ci afin d'être protégée et cela sans pour autant être un fardeau pour celle qui la protégeait.
- Nous avons eu tort de te sous-estimais. Fit le dernier guerrier en serrant les mâchoires
- Et cela a votre perte. Répondit Cassiopea de nouveau en position de défense
Le dernier combat s'engagea mais celui-ci fut plus ardu car l'adversaire de la fille de l'empereur était d'un niveau hautement plus supérieur à celui de ces comparses. Chaque parade était contré, chaque coup était arrêté, tout comme chaque défense rester infaillible et cela de deux côtés. Pourtant dans une énième attaque, Cassiopea dût plonger d'urgence sur le côté mais Ilta ne suivit pas le mouvement. Réalisant cela, c'était déjà trop tard, Ilta était devenu prisonnière du dernier guerrier. Celui-ci avait sa lame contre la jugulaire de la servante, qui avait les yeux embrumés de larmes, et était blême. La fille de l'empereur s'interrompit net, comme-ci le temps venait d'être suspendu.
- Si tu tentes quoi que ce soit. Je l'élimine. Menaça l'homme
Cassiopea réaffirma sa prise sur la garde de sa lame cherchant une alternative. Elle savait que l'homme n'hésiterait pas à mettre à exécution sa menace, mais elle savait aussi qu'il pouvait aussi éliminer Ilta même si elle rendait les armes. Elle grimaça et analysa avec minutie la situation, il y avait à peine cinq pas entre elle et le guerrier. Impossible de couvrir une telle distance en un si petit laps de temps. Elle écouta attentivement le vent, c'était une brise légère cela ne l'aiderait pas. Devait-elle rendre les armes ? Elle s'y résout, elle s'abaissa avec calme pour poser sa lame sur le sol sablonneux. Ilta secoua la tête la sommant de ne pas le faire, alors que des larmes dévalaient ces joues.
- Ilta tu sais que ça a été un honneur pour moi d'être ton amie. Souffla Cassiopea, sur un ton doux
Cassiopea ne quitta pas des yeux la jeune femme alors qu'elle déposa avec une certaine délicatesse sa lame sur le sol sablonneux.
- Tout l'honneur me revient de droit Domina. Répondit Ilta, sur le même temps
Cassiopea hocha la tête, et Ilta comprit immédiatement. Tout à coup avant que la jeune femme puisse faire quelque chose, la servante mordit le guerrier. Qui lâcha un cri de douleur alors que celle-ci s'abaissa. N'accordant aucun répit au guerrier, Cassiopea l'aspergea d'une pincé de sable qui fit hurler de douleur l'homme qui recula en chancelant. Avec désespoir, il pourfenda de sa lame tout ce qui se trouvait aux alentours. Avec espoir, il chercha à enlever les grains de sables. Un instant, Cassiopea voulut achever l'homme mais pour une obscure raison elle ne le fit pas. Elle le menaça de sa lame alors qu'il sembla avoir de nouveau la vue.
- Dit-moi qui t'a envoyé ? Questionna Cassiopea
- Pourquoi je te le dirais ? Jamais je ne trahirais les miens pour toi ! Rétorqua l'homme, avec rage
Le guerrier ne pouvait croire cela ? Comment avait-il put être berné si facilement? Pire par des romaines en plus de cela.
- Si tu reviens sur ta décision, alors je t'épargnerais. Concéda Cassiopea, avec calme sans pour autant baisser sa garde
- Mais domina ! Tenta Ilta en s'agrippant au bras de sa maîtresse
Mais la fille de l'empereur l'arrêta d'un geste sans quitter du regard le perse. Etait-elle sincère? Etait-ce une tentative de bluff ? En vrai et elle était elle-même surpris par cette décision, elle était sincère quand elle lui disait qu'elle l'épargnait. Elle avait l'intime conviction qu'elle devait le garder en vie.
- Qu'est-ce qui me dit que tu respecteras ce que tu dis? Demanda le guerrier
- Je n'ai qu'une parole. Et les romains tiennent toujours leurs paroles. Et si j'avais voulu vraiment que tu meurs alors tu demeurerais dans ton propre sang avec tes confrères en ce moment même. Répondit Cassiopea, avec un calme olympien
Le guerrier dût donner raison aux propos de la romaine, elle n'était pas comme les autres romaines. Elle n'était pas hautaine, fière et le traiter d'égal. Autre chose, dans sa voix elle ne lui témoigner aucun mépris ou haine. Et cela malgré le fait qu'il était venu pour l'assassiner. Elle était étrange, déconcertante et il devait bien l'avouer elle l'avait impressionné. La manière dont elle les avait uns à uns éliminer, comment elle se battait, son style de combat, son maniement parfait de sa lame. C'était une grande épéiste et la meilleure qu'il lui ait été donné de rencontrer et d'affronter.
- Je doute vraiment qu'il n'y ait que le fait que je serais la troisième épouse du Harshad qui vous ait attiré jusqu'à moi. Commenta Cassiopea en abaissant sa lame
- Je ne te dirais rien. Affirma le guerrier
- Tu n'aurais pas à le faire enfin pour l'heure oui. Je t'accorde ce répit, mais je sais que tu as été envoyé par la princesse Aicha, la première épouse d'Aris. Rétorqua Cassiopea alors que son sourire illuminait ces traits
Tout à coup, le guerrier devint blême comment avait-elle put le savoir ? Les avaient-elle écoutaient tout à l'heure ? Comment pouvait-elle savoir une telle chose ? Ah moins qu'elle, non ce serait improbable ! Mais le doute persistait, les perses haïssaient les romains, et de tout le groupe ils étaient le seul survivant. Qui aurait pu lui apprendre pareil détail alors qu'ils étaient auparavant à connaître celle qui leur avait donné cet ordre? On y repensant, il n'y avait qu'une seule solution à cela. C'était que la jeune romaine comprenne et parle le dialecte persan.
- Pour répondre à ta question, je comprends et je sais parler votre langue. Confia Cassiopea en rengainant son sabre dans son fourreau
- Si tu as compris ma mission pourquoi m'épargner ? Demanda le guerrier abasourdi
- Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'intuition que tu as plus de valeur vivant que mort. Et j'ai assez fait couler de sang aujourd'hui. Ah moins que tu souhaites que je fasse pareil avec toi ? Fit Cassiopea, en désignant du regard les corps des guerriers morts
- Non, qu'est-ce que tu veux exactement ? Demanda le guerrier, en cherchant à trouver une once de fourberie dans le regard de la romaine
- Je sais que tu as obéit aux ordres de ta maîtresse. Commenta Cassiopea
- Qu'attends-tu de moi ? Demanda le guerrier
- Devient mon allié, j'aimerais me faire des amis et pas que des ennemis. En choisissant de devenir la troisième épouse de ton prince je ne fais que mon devoir. Le prince Aris ne m'importe pas autant que certains le pensent comme ta princesse Aicha le soutient. Je n'ai besoin que de la Perse pour que l'empire romain ne soit pas souiller des barbares ainsi qu'apporter tout l'aide à ma disposition pour aider les gaulois. Ceci est mon unique motivation, et tu sais que la Perse à autant besoin de Rome que le contraire. Expliqua Cassiopea
Le guerrier fut ébranlé par la sincérité et la véracité du discours de la romaine car elle avait raison. Et il décelait en elle qu'il pouvait lui faire confiance, et qu'elle pouvait le traiter comme égal et non pas comme un sale cabot de bas étage. Mais aidez cette femme reviendrait à trahir les siens non ? Néanmoins, elle deviendrait l'une des princesses de la Perse après son mariage avec le roi Harshad Donc elle ferait parmi des perses tout comme lui, et la servir reviendrait à servir son prince non ? Il prit donc sa décision, puis il mit un genou à terre et après avoir récupéré sa lame il la présenta à la romaine en gardant la tête baissé.
- Ma lame vous appartient désormais. Jura le guerrier la tête incliné, avec respect
- Puisse-t-elle bien me servir. Admit Cassiopea
Le guerrier releva la tête alors qu'il vit avec stupeur la romaine lui accorder une inclinaison de la tête. Elle lui témoignait donc sa reconnaissance et qu'elle le respectait, une chose si improbable. Mais il comprit qu'elle était sincère en voyant que le poing de celle-ci était contre le cœur de celle-ci, symbole d'engagement chez les romains. En regardant cette femme, il sut au fond de lui qu'il ne pourrait jamais la quitter, et la protégerait au péril de sa vie. Il rengaina son sabre et se releva.
- Puis-je au moins connaître ton nom ? Interrogea Cassiopea
- Dastan, princesse. Répondit le guerrier
Cassiopea sourit au perse puis se détourna de lui en entendant des sabots de chevaux et des hennissements. Tout à coup de derrière une dune de sable jaillit le roi Harshad et les survivants.
- Cassiopea! Appela Harshad en faisant cambrer sa monture
Peu de temps après lui jaillit les autres membres du groupe, dont les trois gladiateurs. A leurs vues, la fille de l'empereur soupira de soulagement. Ils étaient vivants c'était essentiel pour elle.
Finalement, le suzerain mit un pied à terre puis accourra auprès de la romaine et l'étreignit fortement avec soulagement. N'étant pas habituer à cela, la romaine rendit au roi perse néanmoins son étreinte. Les gladiateurs voulurent eux aussi se jetez dans les bras de leur maîtresse mais se retinrent ils n'en avaient pas le droit. Le roi perse vérifia que tout allait bien auprès de la romaine, tandis que les autres membres du groupe furent surpris de voir les cadavres.
- Domina vous allez bien ? Ne put s'empêcher de demander Crixo, avec inquiétude
- Oui tout va bien Crixo, et comme tu peux le constater par toi-même nous sommes encore vivante donc tout va bien. Rassura Cassiopea, avec un grand sourire
Les guerriers perses finirent par examiner les corps tandis que le suzerain se recula un peu. Et c'est là qu'il remarqua la présence du guerrier perse étranger. Immédiatement par réflexe, il porta sa main à la garde de son sabre, alors que tous les autres perses dégainèrent leurs sabres menaçant le guerrier perse.
- Qui es-tu ? Questionna Harshad, méfiant à l'égard de Dastan
Néanmoins avant que le guerrier puisse glisser un mot, la romaine se dressa devant lui de manière à le protéger.
- Vous n'avez rien à craindre de lui. Il m'a aidé, nous avons été attaqué et ce noble guerrier nous à aider. Défendit Cassiopea avec conviction
La fille de l'empereur romain soutint sans sourciller le regard nullement convaincue du monarque et celui suspicieux d'Ares. Ilta acquiesça et attesta de mes dires ce qui finit par détendre l'atmosphère. Puis finalement, le groupe choisit de reprendre la route, et cette fois-ci le suzerain resta en tête de cortège.
Cependant, Cassiopea veilla à ce que Dastan soit à ces côtés, elle ne désirait pas qu'à peine le dos tourné en plante un couteau dans le dos de son protégé.
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