Chapitre 3
La lumière blanchâtre du claire de lune embellissait le lieu où nous étions. Je ne pouvais m'empêcher de fixer ce cercle de couleur, sa beauté m'éblouissait. Mon père, quand à lui, se contentait de prendre deux-trois photos par-ci par-là du phénomène. Très vite, il se lassa. Je tentai tout de même de rester encore une dizaine de minutes mais je n'en eus que cinq. Je pris mon téléphone et immortalisai cet instant, bien que ce ne soit pas la qualité photographique de mon père, l'image rendait bien.
-Dépêche-toi, on y va, m'avertit mon père.
-Oui, je prends une dernière photo pour Miranda.
Je positionnai l'objectif vers la lune mais aperçus une faible lueur provenant de "la maison de la forêt. " C'était une maison abandonné -la seule dans le quartier- mais qui restait malgré tout en assez bonne état. Étant plus jeune, je m'étais convaincue que c'était le repère des anges déchus avant qu'ils ne deviennent une de ces créatures de la nuit.
Je me rapprochai dangereusement de l'habitacle. Mon père ne manquait pas de souffler en m'incitant à partir maintenant. Je ne l'écoutais plus et avançai. Cette forte impression que je m'apprêtais à faire une découverte m'excitait intérieurement. D'un coup, je sentis quelque chose m'agrippait le bras. Mon premier réflexe fut de tourner la tête vers ce qui me tenait fermement, et ce n'était rien de plus que mon père.
-Tu m'as fait peur bon sang !, râlai-je.
Il ne répondit rien et nous nous dirigeons vers notre foyer. Sur le chemin, je ne pouvais m'empêcher de songer à ce sentiment étrange qui avait parcourus chaque parcelle de mon corps, chaque recoin de mon échine, chaque poil sur ma peau. Plus nous marchions, plus je me rendis compte que je n'avais jamais vécu ce trajet aussi long que ce soir même.
Mon père déverrouilla la porte puis referma derrière nous avec une certaine inquiétude dans ses gestes. J'avais beau lui demander ce qui n'allait pas, mais il ne répondait pas. Quand à ma mère, elle avait décidé de s'enfermer dans sa chambre une fois de plus. Chaque jour, je me demandais encore et encore quand est-ce qu'ils allaient se séparer. Tout notre entourage voyait qu'ils ne s'aimaient plus depuis longtemps mais ils restaient ensemble malgré tout.
A cette dernière pensée, je dédaignais enfin bouger de l'entrée pour me diriger vers la cuisine. Je pris une pomme et croquai dedans à pleine dent. Je détournai le regard dans le vide et fis tomber ma pomme en jurant lorsque j'aperçus cette même lueur au loin entre deux pâtés de maisons. Je bondis vers la fenêtre et plissai les yeux pour mieux voir. Rien. La lueur avait disparu au moment où j'avais clignais des yeux.
Encore ton imagination Anderson !
Je roulai des yeux, jetai ma pomme et montai dans ma chambre. En fermant la porte, les vibrations firent tomber un livre de mon étagère.
-La dame blanche..., lisais-je à voix basse. Étrange, je n'ai jamais acheter ce livre.
J'apportai le livre jusqu'à mon lit et le dévora toute la nuit. Les premiers rayons du soleil me brûlèrent la rétine et me firent prendre conscience de l'heure que mon horloge affichait. Il était près de six heure du matin, un dimanche matin. Personne se lève aussi tôt un dimanche, surtout moi. Malheureusement, je venais de finir mon livre et je n'avais pas du tout sommeil. Une idée me traversa l'esprit.
Je me levai, enfilai les premiers habits venus et sortis de ma chambre discrètement. L'histoire bouleversante de la dame blanche envahissait toujours mon esprit. Tout en faisant le moins de bruit possible, je descendais dans la cuisine, pris de quoi manger et sortis de la maison. Tout le long du chemin, je guettais mon quartier illuminait par les premiers rayons du soleil, j'avais rarement l'occasion de voir ça. Très vite, je fis face à la maison abandonnée. Je jetais un bref regard à droite, puis à gauche et m'aventurai à l'intérieur.
La petite parcelle de terrain avait l'air en plus mauvais état que la maison elle-même, les arbres voisins avaient commencé à envahir l'espace aérien tandis que le sol pourrissait à vue d'œil. Plus je me rapprochais de l'habitacle, plus l'ambiance chaleureuse et apaisante du lever du jour laissait place à la fraîcheur et la peur de la nuit. J'étais désormais sur le palier, en face de la porte d'entrée.
-Je.. Woaw..., m'exclamai-je.
Cette maison semblait tellement délabrée de l'extérieur ! Comment c'était possible d'avoir un intérieur aussi beau avec une devanture pareil ? Après tout, les humains peuvent être pareil... Il suffit de voir au delà de la barrière visuelle.
Je m'avançai à pas de loup vers le centre de la pièce. Un grand escalier faisait face à moi avec de belles moulures sur chaque rampe. Le charme ancien de la pièce est à couper le souffre. D'un élan de curiosité, je me pris d'avancer rapidement vers ses escaliers mais je me stoppais net.
Je sentis mon cœur s'accélérait et tous mes sens en éveille. Mes mains étaient moites et la petite voix dans ma tête m'avait comme abandonné à mon sors.
-Je... Calme toi bon sang ! Mais qu'est-ce qui m'arrive ?
Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait et ce fut à ce moment précis que la porte claqua violemment, me faisant sursauter au passage. J'étais plongée dans le noir complet sans pouvoir bouger.
Mes yeux repassaient en boucle chaque mur à la recherche du danger. Mes oreilles entendaient comme des bruits sourds se rapprocher de plus en plus. Ma respiration devenait incontrôlable, et mes membres se pétrifiaient d'autant plus. C'était comme une crise d'angoisse, sauf que je n'en savais pas la raison cette fois-ci.
Soudain, toute la pression accumulée dans mon corps s'échappa en un claquement de doigt. Je soufflai enfin de libération et repris mes esprits avant de sentir une présence derrière moi. Mon premier instinct fut de le prendre par surprise mais je décidai d'attendre d'avoir ses intentions d'abord... Cette personne pouvait être armé, elle pouvait atteindre à ma vie.
A cet instant, j'ai su que ma vie allait prendre un tournant qui aillait me marquer à jamais. Je n'eus pas le temps d'approfondir mes pensées qu'une voix féminines brisa le silence.
-Te voilà enfin...
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