Chapitre XVIPerte de mémoire... ?


Gilgamesh

Un silence s'installe dans la pièce. Ce con de prêtre comme moi nous attentions pas à entendre une chose pareille. Je la dévisage, ne sachant que dire.

« Ne te fous pas de moi, bâtarde. Ta blague n'est pas drôle. Pour le moins du monde. » , peste-je, agacé mais dans un même temps inquiet.

Elle me regarde, ne comprenant pas. Elle met sa tête sur le côté, dubitative.

« Blague... ? Qu'est-ce que c'est une blague... ? » , demande-t-elle.

Un silence pesant se réinstalle. Elle ne semble pas inquiète. L'autre gusse et moi, en revanche... c'est une autre histoire. Alors que je m'apprête à hurler, le prêtre lui sourit gentiment et lui tend les bras, comme s'il s'adressait à une enfant de deux ans.

« Anaïs... Tu veux bien venir ici ? , demande-t-il doucement. Ne t'en fais pas, je ne vais rien te faire. »

Je me tourne vers lui, hors de moi. Comment peut-il parler comme ça à ma Master... ?!? Il me fait un signe de silence avec son doigt puis se retourne vers la jeune française. Il lui fait un sourire et tend un peu plus ses bras, lui faisait signe d'approcher.

Elle nous regarde tous les deux, semblant se poser des questions, puis avance vers lui. Enfin, avance... Elle essayait de mettre un pied devant l'autre. Elle n'arrivait pas du tout à marcher : c'était à la limite si elle arrivait à tenir sur ses deux jambes. Elle s'agrippait donc à tout ce qu'elle pouvait et longeait quasiment le mur. Une fois arrivée près d'Amakusa ou je ne sais qui, elle s'arrête, anxieuse : elle ne voulait plus aller plus loin.

« Ne t'en fais pas. Je te rattrape. Allez, viens ! » , sourit-il tendrement.

Elle acquiesce puis ferme les yeux pour les rouvrir, prête à affronter un très grand défi, semble-t-il. Elle lâche le mur et fait un pas en avant. Malheureusement, elle commence à perdre l'équilibre et tente de faire un autre pas en avant. Bien évidemment, l'effort est trop compliqué et elle se retrouve à tomber en avant. Comme promis, le prêtre de mes deux la rattrape avant qu'elle ne se fracasse la tête par terre.

« C'est bon, je te tiens. » , sourit-il.

Elle le regarde et se laisse tomber pour être par terre. Elle sourit, contente de la situation.

« Mer... ci ! » , arrive-t-elle à prononcer avec difficulté.

Je regarde la scène, abasourdie. Anaïs n'a jamais eu un si bon jeu d'acteur. Elle se débrouille bien... Mais là, c'est beaucoup trop réaliste. Comme si...

Je m'approche des deux et Anaïs me regarde, perplexe. Même si elle avait perdu la mémoire... la logique serait qu'elle est peur de moi, vu comment je me suis énervée. Pour autant, ce n'est pas le cas. C'est comme si j'avais un nouveau né en face de moi. Mais déjà que j'ai dû mal à comprendre pour la possibilité d'une perte de mémoire, alors là...

Le fameux Ruler sourit doucement à ma Master et lui tend la main qu'elle prend sans trop réfléchir, se demandant ce qui se passait.

« Dis-moi... Qui es-tu ? , demande-t-il doucement. Sais-tu comment tu t'appelles ? »

Elle réfléchit pendant quelques secondes et fait un non de la tête. Je me penche vers elle, essayant de rechercher quelque chose.

« Anaïs... Est-ce que ce nom te dit quelque chose ? , reprend-t-il, voulant la rassurer.

- Ana... ïs... ? , répète-elle. Il... Il a pronon... cé ce nom... non... ? » , dit-elle avec quelques difficulté en me montrant du doigt.

On se regarde avec l'autre Servant, craignant le pire.

« D'accord. Bon. Tu vas me répondre à toutes les questions que tu peux, d'accord ? Je vais toutes te les poser, et tu vas me dire ce que tu peux, d'accord. » , s'exprime calmement le cheveux blanc.

Elle hoche de la tête et semble se concentrer le plus possible.

« Où es-tu ? Qui es-tu ? Quel âge as-tu ? Qui sommes-nous ? » , demande-t-il tout avec lenteur pour qu'elle est le temps d'avoir toutes les données.

Elle met sa tête sur le côté, comme pour réfléchir. Elle regarde son environnement, nous, puis ses mains.

« Je... ne sais pas. C'est... grand, ici. , constate-elle. Vous êtes... gentils. Je suis... Anaïs ? »

Ses propos étaient quasiment incompréhensible. Ça n'avait aucune continuité. Je regarde le prêtre, plus qu'inquiet. Même s'il semble faire comme si de rien n'était, il avait le visage pâle.

« Bien. Dernière question... , soupire-t-il, un peu embêté. Où est... ta famille... ? »

Je le regarde avec de gros yeux, craignant le pire. Je me relève, prêt à m'énerver. Parler de sa famille maintenant, c'est la pire des choses ! Il est conscient de sa stupidité, ou c'est comment que ça se passe ?!

« C'est... méchant... ma famille ? » , demande-t-elle, en attrapant ma jambe.

Je la regarde, étonnée. Elle semble sérieuse dans sa question. Je ne sais que dire, sous le choc. La seule chose que j'arrive à faire est de m'installer sur le banc juste derrière moi. Je mets ma tête en arrière et pose mon bras droit sur celle-ci.

Anaïs regarde le prêtre, se posant des questions. Ce dernier lui attrape ses mains pour la rassurer, le sourire aux lèvres.

« Non, au contraire. Ta famille est très gentille, tu sais.

- Mais pourquoi... il est... énervé et... pas bien... ? » , questionne-t-elle.

Je la regarde comme l'autre avec surprise puis soupire lourdement.

« Eh merde... » , souffle-je.

Elle met de nouveau sa tête sur le côté, se demandant sans doute ce que voulait dire le mot que je venais d'utiliser. Mais c'est quoi ce bordel... ? Pourquoi elle est dans cet état... ? Je réfléchis, ne comprenant pas. Le prêtre aurait fait quelque chose ? Non, je ne pense pas. Il n'est pas fou. Ça ne peut pas être lui. Aku ? Peut-être... mais ça serait bizarre. Comment il aurait bien pu faire ?

Alors que je suis plongé dans mes pensées, je sens quelqu'un qui s'installe à côté de moi : le prêtre, justement. Il pose ses avants-bras sur ses jambes, réfléchissant.

« Elle a vraiment perdu la mémoire. » , constate-il.

Je ne réponds rien à cette déclaration, la réponse me semblant trop évidente.

« Et... je pense que personne n'y est pour quelque chose. »

Je me tourne vers lui, surpris. Il regarde par terre, les mains serrées, perdu dans ses pensées.

« Ça ne peut pas être le fait de quelqu'un. Je pense que le trop d'émotions lui a causé ça. C'est sans aucun doute sa révélation d'hier qui en est la cause. Son corps n'en pouvait plus, ça a fais une surdose. Et le plus simple, dans une situation comme celle-là...

- Se donner la mort ou tout oublier. » , finis-je, frappant le banc, horripilé.

Amakusa ou quelque chose du style reste silencieux, ne voulant rien rajouter. Je réalise alors quelque chose d'important : ce que m'avait dit Aku. Je me redresse et réfléchis, comprenant la situation.

« Ah ! Tant que j'y pense ! Essaye de ne pas trop traîner à poser tes questions... Bientôt, ça risque d'être trop tard ! »

Il avait tout prévu. Il savait déjà qu'elle allait rentrer dans cet état... Il savait que ça allait faire trop pour elle... et qu'elle allait tout perdre. À moins... qu'il ai aidé pour qu'elle se retrouve dans cet état... ?

Je mets ma main sur mon visage et éclate de rire. Je soupire, dépitée, prêt à faire un meurtre.

« Ce connard... savait déjà tout ce qui allait se passer. , constate-je.

- Pourquoi... énervé... ? » , demande une toute petite voix.

Je baisse la tête et constate qu'Anaïs s'était rapprochée de nous (en rampant, je suppose). Elle est agrippée à nos jambes, essayant de rester redressée. Elle me regarde, presque inquiète pour moi. Elle lève son bras vers moi et tente de tapoter ma tête, comme l'avait fais juste avant le Ruler.

Je ne dis rien, surpris. Elle me rappelle beaucoup « Elle ». Après tout, maintenant, je sais pourquoi, mais... je ne sais pas quoi faire. Qui est vraiment devant moi ? « Elle » qui a perdu la mémoire ? Anaïs qui a perdu la mémoire ? Un mélange des deux ?

Je soupire lourdement et souris doucement à la jeune fille en face de moi.

« Rien... Ne t'en fais pas. Ce n'est rien. »

Je ne dis rien d'autre, tapotant sa tête. Finalement... on peut dire que j'ai encore perdu « Elle »... et ma Master, en plus, ce coup-ci. Quel piètre Roi et Servant je fais...

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