Chapitre XIIIAku
Anaïs
Mes jambes s'effondrent en voyant la scène. Aucun mots ne pouvaient sortir de ma bouche, la scène n'étant pas descriptive à mes yeux. Gilgamesh se penche près de moi pour me bouger, sans doute pour me dégager la vue de ses horreurs. Mais mon corps ne me répondait toujours pas. Il a commencé à me porter et c'est à ce moment-là que je suis sortie de mon « rêve ». Je suis revenue à la réalité : mes parents étaient belles et bien morts, tout comme mes sœurs. Je n'ai en face de moi que des cadavres. Rien d'autres.
Les larmes commencent à couler le long de mes joues et la première chose que je fais est de vomir tout ce que j'ai. Bien évidemment, Gilgamesh fait un pas de recul, mais semble être bien embêté, ne sachant que faire pour moi. Après que tout soit sorti, je me suis mise à crier. À crier de toutes mes forces. Ma douleur, ma haine... Tout. Je criais tout. Plus rien ne restait en moi.
Mon pire cauchemar venait de prendre vie : perdre ma famille. Elle était tout ce qui me restait. La seule chose qui me gardait en vie, malgré tous mes problèmes. Comment je peux vivre, maintenant, moi... ? Qui a fais ça... ? Comment c'est possible... ? Pourquoi... ? Pourquoi moi... ?
« Pourquoi... je subis toujours des horreurs comme ça... ? Pourquoi... moi... ? Qu'est-ce que j'ai donc... pu faire... ? , demande-je, à bout avec une toute petite voix à Gilgamesh. Pourquoi... POURQUOI ?! , crie-je, prête en donnant un coup dans le sol, voulant déchaîner ma colère sur quelque chose. Pourquoi ?! Pourquoi ?! Pourquoi ?! , répète-je, continuant mes coups dans le sol et serrant mes poings au point d'avoir les ongles qui rentrent presque dans ma peau. Je... Je vais tous les tuer ! Tous ! Je vais tous les tuer ! Ils... Ils vont me le payer... Ils vont me le payer !!! » , crie-je le plus fort possible en assénant le plus gros coup au sol que je ne pouvais.
À ma surprise, une main se pose sur mes yeux, me calmant de suite. Je ne voyais plus rien, ce n'était que le noir. Pour autant, je ressentait de la chaleur...
« Anaïs... C'est bon. Ne t'en fais pas. Tu n'as pas à te charger de ça. Ce n'est pas à toi de te salir les mains. » , me dit-il d'une voix bien calme et pleine de bienveillance.
En y repensant, c'est bien une des premières fois que je l'entends me parler comme ça... Les larmes continuent de couleur et je me mords la lèvre inférieure pour me contenir de pleurer davantage.
« Pourquoi... ? Mes parents... Mes sœurs... Ils... Ils...
- Oui, ils ne l'ont pas mérité. Mais ce n'est pas à toi de le faire. Les coupables méritent la pire des sentences possibles, mais toi, tu ne dois pas le faire. Tu n'as pas à tuer des gens. Ta famille n'aurait jamais voulu ça. Jamais. »
Je pleure de plus belle, incapable de riposter contre cette vérité.
« Mais... Alors... Co... Comment... ?
- Je vais m'en charger. , dit-il avec une voix glaciale. Je sais qui a fais ça. Je vais leur faire regretter. Cela fait déjà bien trop longtemps qu'ils posent des problèmes. Aujourd'hui, c'était l'acte de trop. »
Je ne dis rien, étonnée, et surtout effrayée : des sueurs froides traversent mon dos tellement ses mots étaient pleines de haines. J'avale avec difficulté ma salive, décidant d'abandonner mon idée de vengeance. Après tout, il a raison... Ma famille n'aurait jamais voulu... Et puis... Je serais incapable de le faire. Lui, il le peut. Il est tellement fort qu'il pourrait faire n'importe quoi. En plus, il semble vouloir régler des comptes avec ces personnes...
« Gil... Je... Je compte... sur toi... » , murmure-je en souriant légèrement.
Je tombe alors de fatigue, la pression étant d'un seul coup redescendu.
« Tu peux compter sur moi... Master. » , dit-il calmement.
Oui... Après tout... J'ai quelqu'un de confiance, à mes côtés. Je ne suis pas seule... Il me reste encore Gilgamesh. Lui ne m'abandonnera pas.
*
Gilgamesh
Je la laisse tomber sur moi, évitant qu'elle ne puisse tomber à la renverse et donc se blesser. Je reste silencieux pendant plusieurs minutes, retenant ma rage. Pendant tout ce temps, il était donc bien toujours là, à surveiller... À cause de moi, il a refais une horreur comme celle-là. Maintenant, je suis sûr d'une chose : Anaïs et « Elle » sont bien liées. Mais pourquoi lui faire subir la même chose qu'elle a déjà subi... ? Elles sont donc réellement liées, toutes les deux... ?
Je grince des dents et balance l'une de mes armes dans ma Gate of Babylon dans la table en face de moi avec une grosse haine. Elle traverse cette dernière, s'enfonçant dans le sol.
« C'est la deuxième fois... C'est la deuxième fois qu'il vient m'emmerder... , peste-je, retenant de hurler et d'éclater de colère, conscient des conséquences. Je vais le buter... Cette fois-ci, c'est un souhait personnel de mon Master. Ne crois pas pouvoir m'échapper, sale chien...
- Je vois que tu m'apprécies autant... » , ricane un homme pas loin de moi.
Comme j'avais remarqué sa présence depuis quelques temps, je lance cinq armes contre lui avec mon portail. Je ne bouge pas d'un pouce, tenant calmement ma Master dans mes bras.
« Oh... Quelle violence... , constate-il, évitant mes lames avec ses chaînes.
- Tu es sûr de ce que tu viens de dire, sale chien... ? Tu es pire qu'une sous-race. Pire qu'une larve. Tu ne mérites même pas d'exister et d'apparaître dans mes alentours... » , souris-je avec un regard noir.
Je me redresse et prends Anaïs dans mes bras, me tournant vers le gêneur. Je regarde dans ses yeux marrons et constate qu'il possède toujours autant ce côté charismatique mais surtout pleins de malice prêt à vous fendre en deux par derrière.
« N'est-ce pas... Aku ? »
Il me sourit, ravi que je me souvienne de lui. Après tout, je ne pourrais jamais oublié son visage... ni ce qu'il a fais à celle que j'ai aimé.
« Où est-elle ? » , demande-je directement, attendant une réponse claire.
Il me regarde, semblant presque dubitatif par ma question.
« Tu sais très bien de quoi je parle, crapule. , crache-je. Qu'est-ce que tu lui as fais pendant toutes ces années, hein ? Après que tu me l'ai prise... Qu'est-ce que tu as fais d'elle ? Et où est-elle, aujourd'hui ? »
Il sourit simplement et fait mine de réfléchir. Il fait quelques tours sur lui-même et se retourne vers moi, comme si la réponse était revenue d'un seul coup.
« Ah oui ! Tu me parles de ma petite princesse, c'est bien ça ? Celle que tu m'as prise et donc que je t'ai repris ? , réfléchit-il. Eh bien, je l'ai gardée. Elle est redevenue mienne. Jusqu'à la fin de ta vie, elle est restée à mes côtés. Qu'est-ce qu'on s'est amusé, ensemble... Tu ne sais pas à quel point... » , se remémore-t-il, le grand sourire aux lèvres.
Je lance une de mes armes juste à côté de son visage, la rage au plus haut point. Il me regarde, tout à fait calme. Vu le nombre de fois qu'on a pu parler ensemble... On pourrait presque dire que l'on se connaît comme de bons vieux amis. Je connais ses faiblesses, et il connaît les miennes.
« Toujours aussi brutal. Incapable de partager des biens. Elle était à moi, à la base.
- Elle n'a jamais voulu de toi. , réplique-je.
- Et elle n'a jamais voulu de toi. , me répond-t-il à son tour. Tu ne lui rappelais que son bien-aimé disparu. , sourit-il.
- Espèce de... ! » , hurle-je.
Je sors plusieurs armes de ma Gate of Babylon mais Aku, mon pire ennemi, s'approche tranquillement de moi. Il se rapproche de ma tête et met sa main devant sa bouche en me montrant Anaïs. Je grince des dents, énervé qu'il ai raison. Je ne dois pas la réveiller. Il ne faut surtout pas qu'elle voit cette raclure.
« Et je peux savoir pourquoi tu t'en es pris à elle ? Une personne ça ne te suffit pas ? Elle n'a rien à voir avec tout ça... Si c'est pour moi, tu ne penses pas que tu mérites que je t'appelle « sale chien », hein, sale clébard ? » , rigole-je mauvais.
Il éclate de rire et part vers les cadavres de la famille de ma Master, tous posés en pleins milieux du salon, les têtes toutes posées en évidence. Il caresse la tête du père et de la mère en souriant puis se relève.
« Tu ne trouves pas que la coïncidence est grande ? Deux parents... Elle, c'était deux frères. Anaïs, c'était deux sœurs. Elle, c'était des grands. Anaïs, c'était des petites. Dans les deux cas, elles étaient aimées de leur famille, aimées de beaucoup de gens. Je dirais même tout le monde. Mais tous les jalousent, dans tout les cas. Tous les « amis » qu'elles ont, ce n'est que par intérêt. Même ses amis d'aujourd'hui... Personne ne les aiment réellement. Tu ne penses pas... Qu'elles se ressemblent beaucoup... ? Voire même... Beaucoup trop... ? »
Je le regarde, espérant ne pas comprendre le sous-entendu. Si c'est vraiment le cas, je... Il se rapproche de moi avec un petit sourire.
« Je pense que tu es assez intelligent pour le comprendre, non, Roi de tous les Rois ? , ricane-t-il. Alors... Je n'ai pas besoin de répondre à tes anciennes questions. Tu as déjà la réponse. » , sourit-il.
Il me sourit et tapote mon épaule. J'essaye de garder ma tête la plus neutre mais la difficulté est bien grande. Je regarde ma Master, Anaïs, comprenant réellement tout. Ce que je pensais depuis le début était bien réel. Ses sensations étaient bien réelles. Depuis le début, en fait...
« Ah ! Tant que j'y pense ! , me réveille-t-il de mes pensées. Essaye de ne pas trop traîner à poser tes questions... Bientôt, ça risque d'être trop tard ! , rigole-t-il en me saluant de la main.
- Quoi ? » , m'étonne-je.
Il rigole et disparaît progressivement. Il utilise toujours une magie que je n'arrive pas à comprendre... Mais ses dernières paroles me laissent bien perplexe. Et ce qui m'inquiète le plus... c'est qu'il a toujours raison. Il arrive toujours à prévoir ce qui va se passer, ou alors, il arrive à faire en sorte que tout se passe toujours comme il le souhaite. Je regarde ma Master, bien inquiet.
Je soupire lourdement puis regarde les alentours.
« Bon... Je vais devoir m'occuper du sale boulot, on dirait... » , soupire-je lourdement.
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