Chapitre IIIGilgamesh


Anaïs

L'homme me regarde, surpris que je me sois enfuie de sa prise. Je décroche aussi rapidement que possible, espérant qu'il ne tenterait pas de faire quoi que ce soit.

- Oui allô ? , fais-je.

- Anaïs ? , me fait ma mère, semblant légèrement inquiète.

- Anaïs... ? , fait l'homme en armure, surpris.

- Ou... Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ? , fais-je, tentant de cacher la voix du squatteur.

- Ah... Tu vas bien... , fait ma mère, rassurée.

- Hein ?

- Eh bien, quand on est parti, on a cru entendre un cri et j'ai cru que c'était toi. Comme ton père tentait de me rassurer en me disant que je m'étais trompée, je ne t'ai pas appelée tout de suite. Mais bon, j'ai vraiment eu peur et j'ai fini par décider de t'appeler ! , fait-elle, gênée.

- Ah... Ah bon... ? , fais-je, tentant le plus possible de cacher le mensonge.

- Tu n'as rien entendu ?

- Non, j'étais en train de parler avec Claire, au téléphone... , fais-je, tentant de rester le plus calme possible et la plus réaliste aussi.

- Ah, je vois ! Bon, allez, désolée de t'avoir déranger. À tout à l'heure !

- À... à tout à l'heure !

Je reste sur place, le téléphone à la main, ne sachant pas quoi faire. Je fais quoi... ? Je repose mon téléphone alors qu'il y a des risques pour que ce gars se jette sur moi ? Qu'est-ce que je fais ?!

Alors que je suis en pleine réflexion, il s'approche calmement de moi et me prend par la taille.

- Tu as fini ta conversation, non ? Alors pourquoi gardes-tu ton téléphone ? Tu souhaite m'impatienter, c'est ça ?

- HIIIII !!! , crie-je de peur, ne m'y attendant pas.

Il tourne sa tête de l'autre côté, cherchant à sauver le plus possible ses oreilles.

- Lâ... Lâche-moi, Gilgamesh !!! , m'écrie-je.

Surpris, il me lâche, et je recule à l'autre bout de la salle. Il me regarde, perplexe.

- Comment connais-tu mon nom ? Je ne me suis pas présenté, il me semble. , fait-il.

Je ne dis rien, venant de m'en rendre compte.

- Co... Comment je ne pourrais pas reconnaître le Roi des Héros, le Roi des Rois Gilgamesh ?! , fais-je, tentant de trouver une excuse.

Il me regarde surpris de ma réponse et éclate de rire.

- HA HA HA !!! Que tu es drôle, bâtarde !

- Arrête de m'appeler « bâtarde » ! J'ai un nom !

- Comment veux-tu que je t'appelle par ton nom si je ne le connais pas ? , fait-il, toujours en train de rire mais tentant de froncer des sourcils.

- AH ! , fais-je, venant de m'en rendre compte.

Je rougis, gênée de ce que je viens de dire et alors que Gilgamesh venait de se calmer, il éclate de nouveau de rire et part dans un grand fou rire. Mes joues deviennent rouges et je le regarde méchamment, énervée qu'il se moque de moi ainsi. Il rigole encore plus. Je croise les bras et lâche un « Tss ».

Il finit par se calmer (avec un peu de mal).

- Ha ha ha... Ça fait longtemps qu'une personne ne m'a pas fait autant rire, crois moi... J'ai cru que j'allais déjà mourir, alors qu'on a rien fait encore... , fait-il, exténué. En tout cas... Je sui ravi de voir une personne autant m'admirer. , fait-il, le sourire aux lèvres.

Je rougis sur le coup, ne sachant pas comment réagir.

- Et pour cela, je vais rester ici pour que tu puisses m'admirer comme tu le souhaites. Occupe toi bien de moi comme tu le ferais avec la personne que tu vénères le plus. , fait-il, vainqueur.

- HEIN ?!?!?! , m'écrie-je. Mais tu as écouté ce que j'ai dit tout à l'heure, ou pas ?!

Il me regarde, comme s'il commençait à s'énerver. Merde !

- Heu... Je voulais dire... Vous avez écoutez ce j'ai dit tout à l'heure ?!

Il sourit, satisfait. Il se lève et s'approche de moi. Il me tapote la tête gentiment.

- C'est bien, tu apprends vite ! , fait-il, le mauvais sourire aux lèvres, se foutant clairement de moi.

- Grrr... Si je trouve une bonne excuse, ok ! Mais tu m'expliques comment je te présente à mes parents, moi ? Euh... , fais-je, me rendant compte de mon erreur. Comment je VOUS présente à mes parents, moi ?

Il me regarde, surpris.

- Quelle question stupide, bâtarde. Comme je suis, bien évidemment.

- ANAÏS !!! Arrête de m'appeler « bâtarde » ! Je m'appelle Anaïs !

Il sourit, amusé de me voir m'énerver.

- Bref ! Je ne vais pas pouvoir vous présenter comme vous êtes ! Qu'est-ce que mes parents vont penser d'un type habillé en armure, hein ? Déjà que vous êtes assez facilement reconnaissable, si en plus vous restez avec votre armure... J'en parle même pas !

- Eh bien, tu n'as qu'à me donner des habits.

- Mais t'es con ou t'es con ! , m'écrie-je, désespérée. Le seul homme qui vit ici, c'est mon père ! Tu crois vraiment pouvoir prendre ses habits comme ça ?! Il va s'en rendre tout de suite ! Je te signale que nous, on n'est pas forcément riches en vêtements ! Notre garde-robe est assez restreinte, comparé à toi !

- Dis-donc, qui t'as permis de me parler sur ce ton ? , fait-il, exaspéré par mon comportement. Si c'est ça qui pose vraiment problème, tu n'as qu'à m'acheter des habits ! Tu pourrais bien faire ça pour ton Roi adoré, n'est-ce pas, bâ – tar – de ? , fait-il, accentuant bien sur chaque syllabe du mot.

Je me retiens, à deux doigts de craquer. Je l'adore ce Roi. Je le vénère, honnêtement. J'ai toujours rêvé de le rencontrer, en chair et en sang, mais là... Qui aurait cru que c'était vraiment un cas comme ça ?! Je vais finir par devenir folle à cause de lui !

D'un seul coup, la porte d'en bas s'ouvre. MERDE ! Mes parents sont déjà de retour !

Gilgamesh se tourne vers ma porte.

- Hum ? Qui sont ces personnes ?

- Tais-toi !!! , chuchote-je, lui faisant signe de se taire. C'est mes parents et mes sœurs qui rentrent des courses. Merde !

Je regarde à gauche et à droite. Merde, aucune cachette. Je me tourne vers le Roi en armure.

- Planque-toi ! Il ne faut pas que quelqu'un te trouve ! , chuchote-je.

- Dis-donc, dois-je te rappeler sur quel ton tu dois me parler ?

Il m'attrape mon menton et plaque mon dos contre son torse. Son doigts est à deux doigts de rentrer dans ma bouche. Je rougis et me débats.

- Pa... Pardon ! Je... Je voulais dire qu'il fallait que vous vous cachiez de la vue de ma famille, le temps que je trouve une solution...

Il me lâche, amusé. Je l'entends tout de même grogner sur le fait de se cacher. Je descends ranger les courses avec mes parents. Qu'est-ce que je pourrais bien faire ? De toute façon, il ne me lâchera pas, quoi que je dise. Et puis... Si il reste là, il pourra peut être m'expliquer qu'est-ce qu'il fout ici, qui sont ces gens qui m'ont attaqué et qui plus est, c'est quoi cette marque. Je me rends compte d'ailleurs que la marque est rouge bien marquant. Je la cache le plus que je ne le peux et heureusement, personne ne l'a remarquée. Mes sœurs remontent avant moi. Merde. Bah, de toute façon, elles iront dans leur chambre.

Je monte les escaliers et me dirige vers ma chambre calmement, ne voulant pas faire trop bizarre. À ma grande surprise, mes sœurs sont... en train de regarder dans ma CHAMBRE ?! Oh non ! Pitié ! Pas ça !

Je les regarde, surprise.

- Qu'est-ce qu'il y a, les... ? !!!

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je vois ce qui les surprend. Dans ma chambre, il y a... un trône qui brille de mille feux ainsi que des draps rouges sangs un peu partout ?!?!

Je regarde la scène, n'y croyant pas mes yeux. Mais attends, il est où... ?

- C'est quoi, ça, Anaïs... ? , me fait Eloïse.

- C'est toi qui a fait ça... ? , poursuit Angel (Angelina).

- Euh... Ou... Oui... C'est... C'est ça... Je... Je ne savais pas quoi faire, et...

- C'est trop géniale ! , s'écrie Angel.

- Je vais montrer ce que tu as fait à papa et maman !

Je n'ai pas le temps de les stopper qu'elle descend en quatrième vitesse, appelant papa et maman pour qu'ils montent. Angel regarde attentivement le trône et essaye de s'asseoir, mais j'arrive à l'en dissuader, disant qu'il n'a pas de siège.

J'ai très bien compris ce que c'est : le trône de Gilgamesh. Si quelqu'un s'assoit dessus... c'est sa mort assuré.

Ma chambre devient très vite une salle de spectacle, tous en train de complimenter mon « chef d'œuvre » et l'observant de près. Pendant ce temps, je cherche Gilgamesh : introuvable. Où est-ce qu'il est parti... ? La fenêtre est fermée, alors où... ?

Tout le petit monde finit par partir, ma mère me tapant un peu sur les doigts pour avoir fait quelque chose qui prend autant de place.

Je ferme la porte une fois que tout le monde est parti et attends un peu.

- Gil... ? , chuchote-je. Gilgamesh ?

Aucune réponse. Je regarde à droite et à gauche, pas vraiment rassurée et avance, près du trône.

- Gilgamesh ? Mon Roi ?

Pile à ce moment-là, je sens une main me prendre par les hanches. Je me retiens de crier et je sens mon corps basculer vers l'arrière. Je m'apprête à lâcher un petit cri mais quelqu'un met sa main en armure sur ma bouche, me faisant alors poussé un cri quasiment inaudible. Je m'accroche à sa main, effrayée sur le coup. Je sens mes fesses toucher quelque chose de gelées, comme... une armure. J'entends quelqu'un pouffer de rire : Gilgamesh.

- Mon Roi... ? Je suis touché. Je crois bien que c'est la première fois que tu m'appelles comme ça, je me trompe... ? , me chuchote-t-il.

Mes joues prennent feux. Il était là depuis le début ! Il attendait juste que je l'appelle comme ça ! Espèce de... !!!

Je me débats, énervée. Je me suis fait avoir... Ça m'énerve !!! Il pouffe de rire, se retenant de rire à voix haute. Il met sa tête dans mon cou, pour pouvoir rigoler sans faire trop de bruit. Il... Il me chatouille !!! Je me retiens d'éclater de rire. Gilgamesh en profite pour m'embrasser mon cou. Je me retiens de pousser un cri, « sauver » par sa main plaquée contre ma bouche. Je donne un petit coup de poing droit dans son torse mais évidemment me heurte à son armure. Heureusement que je n'y suis pas aller fort.

Malgré mes efforts pour me débattre, rien à faire, rien ne marche. Il profite de la situation pour continuer de m'embrasser mon cou, délicatement mais commençant petit à petit à devenir de plus en plus sensuelle et puissant. Je gémis légèrement mais la main de Gilgamesh sur ma bouche m'empêche de faire trop de bruit. Je m'agrippe à ses bras et lui sourit, content de ma réaction. Il continue comme ça pendant quelques minutes et plus le temps passe et plus je sens que me m'agrippe à lui de plus en plus fort, même s'il ne s'en rend pas réellement compte, et je sens l'excitation monter.

Il finit par s'arrêter, calmement, en me laissant respirer (enfin) avant de me refaire de nouveau un baiser en glissant légèrement sa langue, touchant alors mon cou. Je lâche un petit gémissement et il se met à rigoler et me lâche. Sur le coup, je n'arrive pas à bouger, essayant de m'en remettre.

- Oh, tu en veux encore... ? , me chuchote-t-il.

Je me relève en quatrième vitesse et m'enfuis de ses jambes. Je le regarde, les joues en feux, et tente de lui lancer un regard noir, réduit un peu en échec. Il rigole, assis sur son trône qu'il a gentiment installé dans ma chambre sans mon autorisation.

- Je dois avouer que tu étais vraiment mignonne et tes petits gémissements vraiment adorables ! , fait-il, le mauvais sourire aux lèvres.

Je m'apprête à l'engueuler pour de bon, hors de moi par ses propos et surtout des plus gênée, mais je m'abstiens : j'ai déjà de la chance que ma famille ne m'ait pas entendu, alors bon... Je lui lance juste un regard noir et me retourne, réfléchissant à la suite des évènements.

Il éclate de rire assez discrètement heureusement. Bon. Je ne pourrais jamais réussir à cacher sa présence ici. Il faut que je trouve une excuse pour qu'il reste ici, mais quoi.. . ? Mais tout d'abord, avant de le présenter... Il faut que je lui trouve une tenue adéquate !!!

Je soupire désespérée. Je me dirige vers mon bureau, suivi du regard par Gilgamesh et ouvre ma tirelire : j'ai 40€. 40€... Pile poil pour m'acheter deux Nendoroid d'occasion (petite figurine japonaise kawai). Je ferme les poings, dans la plus grande des souffrances. Je... Je dois faire avec. Tant pis. Je prends une grande respiration et me tourne vers Gilgamesh.

- Gilgamesh... On va te prendre des habits.

Il me regarde, surpris de ma déclaration.

- Cet après-midi, après avoir mangé. On réfléchira à une solution pour que tu restes ici au passage.

Il ne dit rien, d'abord surpris et me regarde, dépité.

- Pourquoi fais-tu cette tête ? Ce devrait être un honneur pour toi de venir faire des courses avec moi, surtout si c'est pour dépenser ton argent pour moi. Alors pourquoi faire cette tête là ? Peut être parce que tu penses ne pas pouvoir répondre à mes attentes... ? , fait-il, le sourire aux lèvres.

Je ne dis rien. Il sourit, ayant touché un point sensible.

- Ohhh ! Je vois ! Tu t'inquiètes donc pour cela ! Ne t'en fait pas, va ! Je te pardonne. Du moment que tu m'achètes au moins quelque chose, le reste, je peux me débrouillé seul. , fait-il, en rigolant.

- Ce n'est pas que ça. , fais-je.

Il me regarde, se demandant alors l'autre raison.

- Je... Je récupère de l'argent tout les mois : cinq euros. J'étais enfin arrivée à quarante. Je pouvais enfin m'acheter des Nendoroid... Surtout une qui, même d'occasion, coûte quarante euros... J'avais enfin l'argent... Je vais devoir encore attendre pleins de temps... Des mois et des mois... , fais-je, agenouillée par terre, rentrant dans une terrible dépression.

Gilgamesh me regarde, gêné de ma réaction, cherchant ses mots.

- Dis... Dis-toi que c'est pour faire plaisir à ton Roi. , fait-il, cherchant quelque chose. Si tu me fais assez plaisir, je me résoudrais peut être à t'offrir cette « Nendoroid » ou je ne sais quoi pour te récompenser.

Je me tourne vers lui, l'espoir revenant.

- C'est... C'est vrai... ?

- Pauvre folle ! Tu oses mettre en doute la parole de ton Roi ? , fait-il, énervé mais en même temps gêné par ma réaction.

Je souris, des plus heureuses. Je me jette sur lui et le sers de toute mes forces.

- Dis... Dis-donc, toi ! Qui t'as permis de te comporter ainsi avec moi, hein ? , fait-il, faisant celui qui était énervé mais en même, les joues un peu rouge.

Je me rends compte de ce que je viens de faire et recule, gênée.

- Par... Pardon ! Bon, euh... Je... Je crois que ça va être l'heure de manger, là. Je... Je vais y aller ! Par contre, interdiction de faire n'importe quoi dans ma chambre, comme rajouter un autre trône où je ne sais quoi ! Et interdiction non plus de descendre manger, c'est clair ? Je me charge de te ramener quelque chose à la fin du repas !

À ces paroles, je me tourne et me dirige vers ma porte.

- Bâtarde, pour qui te prends tu pour me donner des ordres ?! , fait-il, agacé.

J'ouvre la porte et lui tire la langue. Je ferme la porte derrière et descends pour aller manger. Bon ! Plus qu'à négocier avec les parents pour pouvoir sortir, et ça sera bon !

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