Nota bene
La gladiature est un monde très controversé. L'armement, les armaturas, le déroulement des combats, tout est sujet à controverse.
J'ai croisé les sources et dû parfois effectuer des choix. Je n'ai pas multiplié pour cette raison les armaturas. Au premier siècle, elles étaient de toutes façons beaucoup moins nombreuses que plus tard, donc pas de scissors ni d'essédaires, de velites, de provocators ou d'andebates.
Même chose pour les gladiatrices.
Le plus souvent, même encore maintenant, les gladiatrices font l'objet des pires fantasmes (de même que dans l'antiquité, il est vrai !), soit d'un curieux déni.
J'ai lu des thèses expliquant que les gladiatrices n'avaient jamais existé. Démontant parfois avec la plus mauvaise foi, tout ce qui pouvait y faire allusion.
Pourtant on sait que Néron a le premier fait combattre des femmes (même si c'était pour s'amuser), que Domitien a organisé des combats de gladiatrices à la lueur des torches, que Commode avait certainement pour maîtresse une gladiatrice du nom de Marcia et que celle-ci a participé à son assassinat. Que Septime Sévère a interdit les combats de gladiatrices en 200 et que s'il a pris la peine de les interdire, c'est que ceux-ci devaient exister.
.
On a nié l'existence des Amazones et des femmes guerrières. On a oblitéré le rôle guerrier qu'ont pu jouer les femmes chez les Thraces, les Scythes (noms générique de nombreux peuples nomades vivants entre la mer noire et les frontières de la Chine), les peuples Celtes (de la Germanie aux iles bretonnes). Comme il a été oblitéré chez les tribus d'Arabie et d'Afrique du nord avant l'avènement de l'Islam.
Pourtant, dans l'antiquité, de nombreuses femmes ont combattu, aussi bien contre les Grecs que contre les romains.
Pompée avait ramené des guerrières appartenant aux peuples scythes alliés au roi Mithridate du Pont. Faites prisonnières en 66 av. JC, Pompée décida d'en ramener à Rome pour qu'elle participent à son triomphe. Elles attendront six ans avant de défiler derrière le char du Grand Pompée en 61 av. JC.
Contrairement à l'usage elles n'ont pas été garroté comme l'étaient les prisonniers participant aux triomphes des généraux romains. Pompée les « renvoya tous chez eux (l'ensemble des prisonniers scythes) aux frais de l'État sauf les rois » (Appien).
Les armées d'Auguste ont combattu, et essuyé de cuisants revers, contre des armées menées par des reines nubiennes, d'abord Amanirenas la Courageuse (appelée Candace par Strabon) durant une guerre qui dura de 27 à 22 av. JC, puis dix ans plus tard contre Amanikesto.
Elles n'ont pas été souvent reconnues et identifiées sur les champs de batailles, parce que ce qu'on a montré à travers les siècles n'était pas conforme à la réalité. Parce que les femmes combattaient avec le même équipement défensifs que les hommes et qu'une cuirasse qui aurait souligné leurs formes féminines aurait entraîné leur mort au premier coup reçu, à la première flèche reçue (voir les tombes Scythes de Sibérie).
.
Les unités féminines kurdes qui ont combattu au sein du PKK contre les Turcs ou au sein du YPJ syrien contre Daesh, ne sont que les héritières d'une longue histoire qui remonte à la plus haute antiquité, et les tribus nomades d'Asie centrale lors des grands rassemblements annuels qui célèbrent cavaliers, archers et lutteurs, entretiennent la mémoire des temps ou les héros s'affrontaient en duel, faisaient assaut de vaillance et de force, et scellaient leur alliance en se mariant, parce l'un était homme et l'autre femme, parce qu'ils se reconnaissaient comme égaux en valeur et digne de vivre ensemble.
À moins que la guerrière demandât au guerrier de lui faire un enfant et ne s'en retourne ensuite chez elle.
Mais il a toujours semblé inacceptable à certains, particulièrement s'ils se meuvent au sein de sociétés patriarcales, que des femmes eussent pu, à l'égal des hommes, prendre les armes, mener des peuples à la guerre, se battre avec courage et efficience, et remporter des victoires, même si les récits de leurs exploits ont alimenté l'imaginaire et les fantasmes à travers les temps.
***
PS:
J'ai aimé ces gladiatrices, j'espère que vous les avez aimées aussi. Pour leur courage, leur force et leur faiblesse, leurs blessures, leur orgueil, leur sens de l'amitié et de la loyauté, pour leur jeunesse, parfois leur sagesse. Leur ténacité et leur farouche volonté. Elles et leurs camarades gladiateurs ainsi que tous ceux qui ont croisé leur route : esclaves, médecins, masseuses, doctors, forgerons, intendants, marins, prétoriens, aristocrates, cuisinières, prostituées, marchands... et le petit Gaïus.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top