Chapitre XXXIX : Marcia face à elle-même
Spyros observait les gladiateurs avec curiosité. Il n'avait pas vraiment fait attention aux passagers depuis leur départ de Pompéi. Andréas le comptable de la domina s'était chargé de mener les négociations auprès des gladiateurs et ils ne les avaient pas rencontrés avant. Il ne s'était pas rendu au munus non plus. Il s'était occupé de vérifier le chargement du navire avec le capitaine.
Le navire appartenait à Gaïa Metella. Spyros appartenait à la familia de Julia Metella Valeria. Andratus l'avait envoyé retrouver la sœur de sa domina à Portus. Il avait conclu d'importantes affaires à Aquae Cutiliae, gagné des marchés. Il s'était aussi occupé de vendre les marchandises embarquées et, sur les indications de Gaïa Metella et les instructions qu'Andratus lui avait données avant de partir, de s'assurer que le navire rapporterait d'Italie des marchandises prisées en Lycie-Pamphylie et en Égypte : des vins de grand prix, des amphores de garum en provenance de Pompéi, un grand nombre de bijoux de toutes sortes, de l'huile d'olive venue d'Hispanie, de l'ambre venue de Scandinavie, de la vaisselle en argent, des récipients en bronze, des armes d'apparat et de la céramique. Andréas lui avait raconté le munus. Mais l'embarquement des gladiateurs sur le navire n'avait pas vraiment excité sa curiosité. Il avait surtout eu d'autres préoccupations en tête.
Il les découvrait réellement pour la première fois. Andros vint le rejoindre.
— Ce sont elles qui ont offert au public un si beau combat au munus, lui chuchota Andréas à l'oreille, Le grand, là-bas, est aussi un fameux combattant, ajouta-t-il en montrant Piscès du doigt.
— La domina n'a pas reçu une des deux gladiatrices chez elle hier soir ?
— Si, la petite. Rachel la connaît et la vénère comme si c'était une déesse.
— Pourquoi ?
— Elle dit qu'elle lui doit la vie.
— Rachel appartient à la familia de Quintus Valerius, non ?
— Oui, confirma Andréas. Elle est arrivée avec lui et la sœur de la domina à Alexandrie. C'est le dominus qui a voulu qu'elle accompagne Gaïa Metella à Portus.
— Elle était à Bois Vert quand ils ont été attaqués ?
— Oui, je crois. On sait à Patara qui est responsable de cette attaque ?
— Non, et toi, tu n'as rien entendu à Alexandrie ?
— Non, Quintus Valerius et Julia Metella n'avaient pas l'air de le savoir.
— Andréas, pourquoi Gaïa Metella voulait qu'on embarque avec ces gladiateurs ?
— Je ne sais pas.
— Tu sais comment s'appellent les deux gladiatrices ?
— Oui, la petite s'appelle Aeshma, la grande, Atalante.
— Ah... fit Spyros d'un air entendu.
— Quoi ?
— La domina les connaît. Ce sont les deux gladiatrices que Julia Metella a reçues chez elle au Grand Domaine. Mais c'est Gaïa Metella qui avait payé leur séjour.
— La domina s'est payé des gladiatrices ?!
— Mmm, ça a fait scandale à Patara. Par contre, elles se sont taillées une incroyable réputation au Grand Domaine. J'y ai accompagné une fois la domina, et même l'intendant qui porte si bien son nom, Marcus Severus, a demandé de leurs nouvelles. Elles ont aidé les dominas à combattre des loups et je t'assure que les récits qu'on m'en a fait étaient dignes de la chasse de Calydon*.
— Elle voulait peut-être les revoir, suggéra Andréas.
— Oui, c'est possible.
— En même temps...
— En même temps ?
— Je ne sais pas, la domina avait une idée derrière la tête en entreprenant ce voyage. Elle n'est pas seulement partie pour conclure des affaires. Oh, s'écria tout à coup Andréas. Regarde, c'est l'auctorata dont je t'ai parlé !
— Où ?
— La blonde, là.
Spyros plissa des yeux. La gladiatrice lui tournait le dos. Elle avait d'incroyables cheveux bouclés, qu'elle portait très longs, très blonds. L'homme qui soignait les gladiatrices sous l'auvent, l'appela, elle se rapprocha et hocha la tête.
— Non ! cria l'une des deux blessées. Marcia, non, n'y va pas, attends ! S'il te plaît !
La jeune fille ne sembla pas prêter attention aux injonctions et aux supplications de sa camarade car elle haussa les épaules et se retourna, ignorant les cris qui la rappelaient. Il y eut du mouvement et une courte lutte sous la tente.
Spyros fut soudain attiré par deux gladiateurs qui accouraient, le cri du barreur qui signalait des dauphins. Lui et Andréas se penchèrent par-dessus le bastingage. Une douzaine de dauphins sautaient et bondissaient au-dessus des vagues, glissaient, fendant les eaux, se relayant à l'étrave du navire. Des marins et des gladiateurs vinrent eux aussi assister au spectacle, oubliant les gladiatrices rebelles.
— Hum... excusez-moi, dit poliment une voix féminine derrière Andréas et Spyros.
Les deux hommes se retournèrent. L'auctorata se tenait derrière eux. Spyros resta sans voix.
— Oui ? demanda Andréas.
— Le medicus aimerait savoir si vous pourriez nous laisser chauffer de l'eau pour soigner des blessés.
— Les deux gladiatrices ?
— Oui.
— Je ne vois pas pourquoi nous refuserions, va dans la cabine et demande Rachel.
Marcia jeta un coup d'œil à Spyros qui ressemblait à un parfait imbécile puis, elle remercia Andréas et partit frapper à la porte de la cabine.
— Andréas, demanda Spyros qui n'en croyait pas ses yeux. L'auctorata, comment elle s'appelle ?
— Marcia.
— C'est dingue, souffla Spyros.
— Quoi ? Tu la connais ?
— C'est une amie de la domina.
— De Gaïa Metella ?
— Elle doit la connaître, mais c'est surtout une amie de sa sœur. Julia Metella Valeria l'aime beaucoup et elle avait porte ouverte chez elle.
— Tu es sûr ?
— Comment veux-tu confondre avec quelqu'un d'autre une femme qui possède de tels yeux et de tels cheveux ?
— La domina l'a vue ?
— Je ne sais pas.
.
Gaïa ne l'avait pas vue. Pas encore, et Marcia ne savait pas qu'elle se trouvait à bord d'un navire qui appartenait à la sœur de Julia Metella Valeria. De la femme qui lui avait tellement fait défaut quand Aulus Flavius avait voulu mettre la main sur elle. Julia avait représenté son seul espoir face aux manœuvres du proconsul. Son horrible proposition de mariage. Le sourire fielleux et salaces du centurion qui était venu lui remettre la tablette.
Marcia avait d'abord cru à une plaisanterie. Elle venait à peine d'apprendre la mort de son père que cette espèce de soldat à la tête d'assassin avait exigé de la rencontrer. Il lui avait remis une tablette. Elle l'avait lu. Elle avait ri. Claudius Silus lui avait demandé la raison de son hilarité.
— C'est la tablette la plus idiote que je n'aie jamais ouverte, avait répondu Marcia.
— Vous avez tort de prendre à la légère une proposition qui ne vous apportera que des avantages.
— Des avantages ?! s'était esclaffée Marcia. Aulus Flavius ne m'aime pas et sans vouloir t'offenser, je ne l'aime pas du tout non plus.
— Il s'attendait un peu à votre réaction. Il m'a donc chargé d'un message plus personnel à votre égard.
— Ah oui ? Et quel est-il ?
— Tu ne possèdes plus rien, Marcia. Seulement un petit héritage qui ne t'assurera pas de quoi survivre. Tu ne sais rien faire. Le procurateur t'offre généreusement un avenir.
— Que je refuse, répliqua sèchement Marcia qui n'avait pas apprécié la soudaine familiarité du centurion.
— Tu ne peux pas refuser. Je te laisse deux jours, pour accepter.
— Et si je n'accepte pas ?
— Tu seras quand même à lui, parce que la loi l'aura décidé ainsi,avait posément répondu Silus. Tu ne vas pas t'opposer à la loi ?
— ...
— Je te laisse... Oh, et ne t'avise pas de vouloir fuir. On ne m'échappe jamais, l'avait-il menacé.
Il était parti. Elle avait convoqué Caper, cherché avec lui une échappatoire. Julia seule pouvait l'aider. Sans famille, sans soutien, elle ne pourrait pas s'opposer aux décisions d'un puissant procurateur. Julia l'aimait, Quintus l'adopterait et elle retrouverait sa liberté. Mais Julia avait disparu et Marcia avait pensé à Aeshma.
.
Gaïa ouvrit la porte et se figea de surprise. Marcia attendait assise devant le petit brasero que l'eau bouillît. Elle leva les yeux et ne resta pas moins stupéfaite que Gaïa de se retrouver en sa présence.
— Marcia ? dit lentement Gaïa. Julia s'inquiétait tellement pour toi. Qu'est-ce que tu fais ici ?
— Julia est vivante ?
— Oui.
— Et Quintus ?
— Oui, oui, ils sont tous les deux vivants.
— Mais ils ont été attaqués, non ?
— Oui, mais ils ont survécu et ils sont venus avec moi à Alexandrie. Ils ont même eu un fils.
— Un fils ?! s'écria Marcia. Julia a eu un fils ?
— Oui, il est né en avril, il s'appelle Gaïus.
— C'est génial ! s'enthousiasma Marcia sincèrement ravie par cette bonne nouvelle.
— Mais... Marcia, je ne comprends pas. Le capitaine avait reçu l'ordre de n'accepter aucun passager.
La jeune fille se pinça les lèvres et son regard se chargea de divers sentiments que Gaïa peina à analyser, à comprendre. Tristesse,colère, honte, indécision.
— Marcia ?
— Je suis avec les autres.
— Avec Aeshma et Atalante ? Tu sais qu'elles sont là, n'est-ce pas ?
— Oui.
— Je... Marcia, comment se fait-il que tu sois sur ce navire ?
L'eau commença à bouillir. Marcia se tourna vers Rachel et lui demanda si elle pouvait emporter le petit chaudron. Rachel acquiesça. Marcia remercia et se leva. Elle évita de regarder Gaïa. Elle ne savait pas quoi lui dire. Comment lui expliquer qu'elle avait cru Julia morte et qu'elle avait fui. Qu'elle avait fait un choix, qu'elle n'était plus la jeune fille qu'elle avait rencontrée à Patara. Qu'elle était une tueuse, qu'elle avait renié le nom de son père,qu'elle avait embrassé l'infamie. Elle avait peur du jugement de Gaïa. Elle ferma les yeux en ouvrant la porte et trouva le courage de se retourner :
— Je suis avec eux, Gaïa, répéta-t-elle. J'ai rejoint la familia de Téos.
Elle sortit aussitôt après. Spyros la croisa sur le pas de la porte et entra. Il trouva Gaïa debout dans la cabine.
— Domina, commença-t-il.
Il se tut soudain, il n'avait plus à lui apprendre que Marcia Atilia était à bord, elle le savait parfaitement.
— Spyros ?
— Euh... je voulais seulement vous dire que, euh... Marcia Atilia... Mais...
— Qu'est-ce qu'elle fait là, Spyros ?
— C'est une auctorata.
— Ça, je l'ai compris, mais pourquoi ?
— Je ne sais pas, domina. Elle a disparu peu après la mort de son père.
— Son père est mort ?
— Oui.
— Quand a-t-elle signé son contrat ?
— Je ne sais pas. Personne ne sait à Patara qu'elle est devenue gladiatrice.
— Elle est vraiment gladiatrice ?
— Oui, Andréas m'a dit qu'elle combattait sous l'armatura des rétiaires et qu'elle se battait très bien.
— Qu'est-ce qu'il se passe sur le pont ? Pourquoi voulait-elle de l'eau bouillante ?
— Deux gladiatrices se sont battues cette nuit. C'est pour les soigner avant de les mettre aux fers.
— Qui ?
— La femme que vous avez reçue hier soir et une autre.
— Une grande brune, très mince ?
— Oui.
Gaïa sortit sur le pont et se dirigea aussitôt vers l'auvent où étaient soignées Aeshma et Atalante. Un gladiateur prévint Tidutanus. Le soldat se précipita à la rencontre de la jeune femme. Il voulait s'assurer de garder la familia de Téos de toutes représailles funestes. Qui sait si la domina furieuse et inquiète qu'on se battît à bord de son navire n'exigerait pas qu'on jetât à l'eau les fauteuses de troubles. Téos ne lui pardonnerait jamais la perte de deux de ses meilleures gladiatrices. Il devait rassurer la domina, lui prouver qu'il contrôlait étroitement les gladiateurs et qu'elle, son navire et son équipage ne couraient aucun danger.
— Domina, demanda-t-il obséquieusement. Vous désirez quelque chose ?
— Je veux voir les deux gladiatrices qui se sont battues.
— Ce sont de fortes têtes, domina, et elles seront punies en conséquence. Elles serviront d'exemple et personne ne causera plus de désordre sur votre navire. Je ne voulais pas leur imposer le flagellum, mais si vous le jugez nécessaire, je le ferai.
— Montre-les-moi.
Tidutanus accompagna Gaïa. Aeshma avait exigé qu'Atalante fût soignée la première et elle pressa tellement Métrios, qu'il finit par lui proposer de s'occuper de la jeune Syrienne. Elle avait défait les pansements et lavait soigneusement les plaies de sa camarade. Gaïa ne se manifesta pas et arrêta Tidutanus d'un geste quand il voulut l'introduire auprès des deux jeunes gladiatrices. Aeshma refit les points qui avaient sauté sur Atalante, passa du baume sur son visage et sur des hématomes qui s'étendaient sur ses côtes.
— Je crois, que je t'en ai cassé une, dit-elle en palpant son torse.
— Cassée ou pas, ça fait mal, grimaça Atalante.
— Tu m'en as au moins cassé deux, répondit Aeshma
Un petit sourire étira le coin de sa bouche. Un sourire incertain, un appel.
— Ah, super ! Ça me soulage un peu de mes douleurs, plaisanta la jeune Syrienne qui avait saisi la tentative d'Aeshma de dédramatiser la situation. Deux contre un ? Oui, c'est déjà un joli score.
— Vous êtes vraiment débiles, murmura sourdement Marcia qui se tenait à côté d'elles.
Elle sentait la présence de Gaïa dans son dos. Si seulement Astarté avait été là. Elle l'aurait soutenue face aux deux débiles. Les autres membres de la familia s'amusaient de la situation, tout en veillant à ce que les gardes ne le remarquassent pas, ou s'ils la regrettaient, ils n'osaient pas ouvertement manifester leur désapprobation devant Aeshma et Atalante. La présence de la jeune Dace aurait surtout réconfortée Marcia. La jeune fille avait envie de pleurer. Atalante sentit sa contrariété et sa peine.
— Eh, Marcia, l'appela-t-elle gentiment. Ça va. Tu sais, ce n'est pas la première fois qu'on se prend la tête avec Aeshma, ni qu'on est punies pour ça. Ça va faire neuf ans qu'on se connaît alors... Tu connais Aesh et son sale caractère. Et tu sais que j...
Les mots d'Atalante moururent sur ses lèvres. Elle venait d'apercevoir la domina. Elle reporta son attention sur Marcia. Marcia savait.
— Euh, tu sais, Marcia, reprit-elle. Tu es une fille bien. Si ce n'était pas le cas, personne ne t'aimerait. Si tu n'étais pas quelqu'un de bien, tu ne te serais jamais attirée le respect des gens qui comptent pour toi. Et ceux que tu aimes... ils t'aiment aussi, Marcia. Fidèlement. Je n'ai jamais rien eu à te reprocher, pas plus moi, que les autres.
Marcia regarda Atalante. Son discours avait un sens caché. Elle ne lui parlait pas simplement d'elle ou de la familia, elle lui parlait d'Astarté et de Gaïa Metella. Atalante savait qu'elle était à bord. La jeune gladiatrice s'essuya rapidement les yeux d'un revers de la main.
— Sauf quand tu réagis à la vitesse d'un escargot, continua Atalante. Et que tu donnes à Astarté l'occasion de te larder de coups de glaive. Tu n'aurais jamais dû être blessée au bras lors du dernier munus. Tu as fait une faute.
— Euh... balbutia Marcia prise au dépourvu par les reproches d'Atalante.
— Oui, je n'ai pas eu le temps de revoir le combat avec toi. Astarté ne t'a pas ratée et elle a bien fait.
Un sourire grandit lentement sur les lèvres d'Atalante. Un sourire chaleureux. Aeshma leva les yeux sur elle, surprise par son discours dont elle avait elle aussi, saisi le double sens. Elle se retourna pour savoir ce qui avait pu inciter Atalante à tenir de telles paroles.
Gaïa Metella.
Aeshma retourna son attention sur ses soins. Elle tendit une main et Métrios lui donna des bandes de lin. La jeune Parthe se concentra sur la confection d'un bandage.
— Ouais, grommela-t-elle tout en travaillant. C'est pour ça que j'aime tant Astarté. Elle ne supporte pas les gladiateurs médiocres, elle leur fait toujours payer leurs fautes, par contre quand elle les apprécie, elle est plutôt sympa.
Marcia leva vivement le regard sur elle. Aeshma lui grimaça un sourire.
— Tu ne lui répéteras pas.
— Parce que tu crois qu'elle ne le sait pas ? sourit narquoisement Marcia.
— Ah... euh... se troubla Aeshma.
— Aesh, tu ne veux pas finir ? la sauva Atalante de son embarras. Tidutanus attend impatiemment de nous coller à fond de cale.
— J'ai presque fini.
— Oui, mais après, il faudra que je m'occupe de toi, déclara Métrios.
— Mmm.
— Si tu ne me critiques pas toutes les trois secondes, maugréa le jeune médecin.
— Tu devrais parfois user des stratagèmes d'Atticus, Métrios, lui conseilla Atalante. Quand Aesh l'embête, il sait très bien la faire taire.
— Je ne suis pas sûr qu'elle accepte de ma part, ce qu'elle accepte d'Atticus.
— Bien vu, Métrios, confirma Aeshma.
Marcia se mit à rire. Elle eut tout à coup envie de serrer Atalante et Aeshma dans ses bras. Astarté avait raison en ce qui les concernait. Elles s'étaient mêlées de ce qui ne les regardait pas, mais pas parce qu'elles n'approuvaient pas que Marcia aimât Astarté, qu'Astarté eût séduit Marcia. Elles leur reprochaient seulement de se mettre en danger, elles avaient voulu les protéger de Téos, elles condamnaient les gladiatrices, pas leurs sentiments. Aeshma et Atalante l'aimaient sincèrement et elles aimaient Astarté. Atalante venait aussi de lui affirmer que gladiatrice ou pas, elle était toujours Marcia Atilia. Qu'elle ne s'était jamais reniée et que les gens qui l'aimaient sincèrement ne lui tourneraient jamais le dos.
Elle irait parler à Gaïa. Elle ne la fuirait pas. Elle ne la connaissait pas très bien, mais elle aimait beaucoup Julia et elle voulait savoir ce qui s'était passé, savoir comment elle et Quintus se portaient, si leur fils était beau et en bonne santé. Elle ne s'étendrait pas sur les raisons qui l'avaient poussée à devenir gladiatrice. Elle dirait simplement que son père était mort, qu'elle s'était retrouvée seule, que Julia n'était pas là et que voilà. Gaïa n'avait pas semblé mépriser Atalante et Aeshma au Grand Domaine, et Marcia se souvenait qu'Aeshma avait attiré son attention. Elle n'avait pas avoir honte avec elle d'être devenue gladiatrice.
***
NOTES DE FIN DE CHAPITRE :
Illustration : Le labyrinthe du minotaure.
pavement de mosaïque romain Ier sc. Villa Ahenobarbus, Ile de Giannutri, Italie.
La chasse de Calydon : Chasse mythique. Artémis courroucée d'avoir été oubliée dans ses sacrifices par le roi Oenée, envoya un sanglier monstrueux dévaster les terres de celui-ci. Dans l'incapacité de s'en débarrasser, le roi lança un appel à tous les grands chasseurs vivants. Ils vinrent en grand nombre et se placèrent sous les ordres du prince Méléagre. Parmi eux on trouvait Castor et Polux, Jason, Thésée et une femme, Atalante.
Certains chasseurs refusèrent de partir en expédition avec une femme, mais Méléagre la défendit et ce fut Atalante qui, la première, blessa le sanglier et permit ainsi à Méléagre de le tuer. Il lui offrit ensuite la dépouille du sanglier en remerciement, et une nouvelle querelle éclata. Certains affirmant qu'il était déshonorant de l'attribuer à une femme. Mais Méléagre tua les fâcheux et donna la dépouille à la jeune fille.
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