Chapitre XXVII : Des têtes dures si exemplaires


Le fouet claqua.

Oh, cette fois, ça va mal tourner, augura Piscès. On ferait peut-être mieux de prudemment se retirer.

Non, refusa Sabina. De toute façon, c'est trop tard.

Piscès hocha la tête, mais il retira son coude de l'épaule de Sabina et redressa sa posture. Prévenus par les gardes, Téos et Herennius venaient d'arriver. La lanière du fouet n'avait déchiré aucune chair, juste claqué comme un avertissement.

Tous les gladiateurs participaient au munus, tous avaient été engagés. Quelles excuses Téos fournirait à Aulus Flavius s'il se trouvait obligé de retirer des paires ? Les affiches étaient déjà peintes sur tous les murs de la ville et les programmes avaient commencé à circuler. Il regarda les gladiateurs en train de se battre, ceux étalés par terre. Que diraient le munéraire et le public quand à la première cena, à la pompa, ses gladiateurs présentaient des corps suppliciés, des visages déformés par des hématomes ? Ces imbéciles jouaient avec sa réputation. Les bagarres étaient prohibées, les rixes sévèrement réprimées et ces imbéciles se tapaient dessus à cinq jours du début d'un important munus ? Un laniste concurrent ricanait dans un coin.

Arrête-ça, Herennius, ordonna-t-il à son doctor. Tout de suite !

Le doctor avança d'un pas ferme au milieu des belligérants. Le combat cessa instantanément, presque. Dès qu'ils l'eurent aperçu, les gladiateurs, les uns après les autres, se redressèrent, Aeshma comme tout le monde. Mais un homme profita de l'opportunité qui lui était offert de marquer la petite thrace. Aeshma n'avait pas, en abandonnant le combat, cessé pour autant de surveiller son environnement. Elle para le coup et riposta. Férocement. Une main dévia son poing. Elle pivota vivement.

Aeshma ! crièrent d'une seule voix Atalante et Astarté.

La jeune Parthe avait déjà armé un poing. Un regard noir la défia de le lancer. Son bras retomba et elle recula. Ses trois camarades, mais aussi Sabina, Piscès et Marcia soupirèrent de soulagement. Frapper Herennius en dehors d'un entraînement s'apparentait à un crime. Impardonnable.

Les gladiateurs, par habitude de la discipline se placèrent en rang face à leur doctor. Le regard fixé sur le sable devant eux. Conscients de leur folie. Des membres d'autres familias s'approchèrent curieux d'assister à la suite, alors que ceux de la familia qui n'avaient pas participé à la rixe se fondaient autant qu'ils le pouvaient dans l'ombre du portique sous lequel ils s'étaient retranchés. Seuls Marcia, Piscès et Sabina restèrent sur les lieux.

À genoux, claqua la voix d'Herennius.

Téos bouillait d'une rage dévorante. Il détailla les hommes et les femmes agenouillés devant lui, comptait les bleus, les coupures,cherchait les dommages, épaules démises, os brisés. Beaucoup de bleus, quelques arcades et quelques nez cassés, trois pommettes éclatées chez les hommes.

Il porta son regard sur les quatre femmes présentes. Une arcade ouverte pour Marpessa, des lèvres fendues pour Aeshma et Astarté et des hématomes. Beaucoup. Aeshma était la plus marquée. Pourquoi ? Le scénario le plus probable était que la bagarre avait commencé avec elle. Elle s'était retrouvée en difficulté et les trois autres lui avaient porté secours. Marpessa, depuis qu'il les avait envoyées en mission ensemble, s'était prise d'admiration pour la petite thrace, sa bêtise n'avait donc rien d'étonnant, mais les deux autres ? Atalante aimait Aeshma, mais c'était une fille prudente et raisonnable. Quant à Astarté...

Qui a commencé ? demanda-t-il sévèrement.

Silence.

Typhon ?

J'étais à l'autre bout de la cour, dominus. Quand je suis arrivé, c'était déjà trop tard pour que je puisse les arrêter.

Tidutanus !

Je ne sais pas, dominus, répondit penaud le chef de la garde. Nous n'avons rien vu.

Je veux savoir comment cette bagarre a commencé. Aeshma !

Je...

Elle a attaqué Euryale sans raison, intervint Perseus. Il s'entraînait, elle est arrivée par derrière, elle l'a insulté et elle l'a frappé.

Euryale !

...

Un revers de main envoya le Thrace à terre. Il se redressa immédiatement.

Réponds au dominus, exigea Herennius.

Est-ce que ça s'est passé comme l'a rapporté Perseus ?

Oui, dominus.

Téos vint se placer devant Aeshma.

Aeshma ?

Dominus ? murmura la jeune Parthe.

Tu confirmes ?

Oui, dominus.

Des envies de meurtre étreignirent le cœur de Téos.

Elle n'est pas responsable, osa intervenir Atalante. Elle a peut-être commencé, mais après...

Téos tourna des yeux furibonds sur la grande rétiaire.

Atalante a raison, vint la soutenir Astarté. C'était entre Euryale et Aeshma, les autres se sont lâchement jetés sur elle.

Vous cherchez à justifier votre intervention, c'est ça ? demanda Téos aux deux femmes.

Non, se défendit Astarté. Juste dire qu'Aeshma n'avait rien fait pour déclencher une bagarre générale et euh, dominus, elle...

Astarté se troubla, elle venait de réaliser que tout ce qu'elles pourraient dire pour défendre Aeshma sonnerait faux, qu'elle, Atalante et Marpessa passeraient pour des admiratrices de la petite thrace, qu'elles se ridiculiseraient aux yeux de toute la familia et que la responsabilité d'Aeshma n'en serait en rien diminuée.

Tu viens de comprendre ta bêtise, Astarté, grinça Téos. Et vous deux ? demanda-t-il à Marpessa et Atalante.

Les deux jeunes gladiatrices ne répondirent pas. Marpessa ne regrettait rien, mais elle sentait le sol se dérober lentement sous ses genoux. Elle combattait depuis deux ans, elle n'avait pas l'aura ni la valeur de ses trois camarades. Téos hésiterait peut-être à punir des melioras trop sévèrement, mais avec elle, il n'hésiterait pas. Même à la vendre. Elle était la plus jeune, la moins expérimentée des quatre, s'il devait faire un exemple, donner une leçon aux autres, il tournerait sa vindicte contre elle.

Elle sentit un genou toucher le sien. Aeshma. La meliora avait perçu sa peur. Elle savait que Marpessa était intervenue parce que celle-ci l'admirait. Parce que, depuis qu'elle l'avait accompagnée avec Astarté en août et que, pour la première fois la jeune femme avait vécu loin de la familia, elle avait abandonné tout désir de surpasser Aeshma, de prendre sa place et que depuis, elle travaillait et s'entraînait dans l'unique espoir de briller aux yeux de son modèle. Elle n'aspirait pas à entrer dans l'élite de la familia, à intégrer le primus palus, accéder au second lui suffirait amplement, parce que ce qu'elle désirait par-dessus tout, c'était simplement d'être reconnue et appréciée par la thrace. Aeshma n'approuvait pas son attitude, mais elle n'avait pas à lui reprocher d'être paresseuse ou médiocre, encore moins d'être intervenue. Marpessa ne venait peut être pas de se montrer très sage ni très avisée, mais Aeshma ne pouvait pas l'accuser de pusillanimité. Ses trois camarades avaient manqué de discernement en s'impliquant dans une rixe qu'elle avait elle-même provoquée. Elles s'étaient même montrées extrêmement et dangereusement stupides.

Depuis quatre mois, sa vie bien tranquille avait viré au grand n'importe quoi. Les événements se succédaient et échappaient sans cesse à son contrôle. Atalante et ses histoires de petites sœurs, les dominas et leurs réactions imprévisibles, le tétradrachme, le meurtre des légionnaires, celui de Galia et des brigands, la complicité amicale d'Astarté, l'admiration béate de Marpessa, et maintenant, Marcia. La petite domina engagée comme auctorata ? Par Téos ?

Aeshma !

Téos lui plaça le manche de son fouet, sous le menton et lui releva la tête.

Tu m'écoutes quand je te parle ?

Oui, dominus.

Alors, raconte.

Euh, quoi ?

Pourquoi tu as attaqué Euryale, pourquoi à cinq jours d'un important munus, tu as pris la décision que la moitié de la familia se taperait sur la gueule ?

Je n'avais pas l'intention de... Euh...

Tu n'es qu'une imbécile. Vous êtes tous des imbéciles, aboya-t-il en s'adressant à l'ensemble des gladiateurs qui se tenaient à genoux devant lui. Vous êtes tous engagés pour le munus des Meditrinalias et le doctor et moi allons porter une attention toute particulière à votre entraînement et à votre prestation sur le sable. Vous serez punis après le munus. À la hauteur de votre manquement à la discipline et proportionnellement à votre comportement durant les quinze jours à venir. Je vous conseille de ne plus faire un seul faux pas, de vous entraîner très sérieusement, de vous montrer exemplaires et d'offrir au public de Patara un spectacle dont il se souviendra longtemps. Ce munus décidera de votre avenir. Il vous donnera l'occasion d'appartenir à une véritable école de gladiateurs, à abandonner l'itinérance, à tripler vos primes et à devenir célèbres. Encore faut-il que vous méritiez d'appartenir à cette école. Herennius va tenir les comptes. À l'issue du munus, vous vous retrouverez ici, à genoux, devant vos camarades et des étrangers, et vous recevrez chacun la punition que vous aurez mérité.

Il se tut un moment, laissant les gladiateurs méditer un instant sur leur faute et en imaginer les conséquences possibles : les coups de flagellum, de flagrum, les privations, l'exposition, les nuits et les jours qu'ils passeraient entravés, les semaines de consignation et peine ultime, le bannissement. Les gladiatrices et Euryale y échapperaient, mais pour les quatorze hommes qui les entouraient, Téos venait de suspendre au-dessus de leurs têtes une terrible épée de Damoclès.

Un encouragement à l'excellence.

.

Dans l'arène de Patara, les gladiatrices, déjà connues et impatiemment attendues par le public, déclenchèrent l'enthousiasme. Téos appaira Atalante à Marpessa et Astarté à Aeshma. Marpessa perdit, mais elle n'eut pas à rougir de sa prestation et le sourire d'Atalante quand elles regagnèrent les coulisses, la réconforta. Aeshma et Astarté combattirent avec tant d'énergie et de vélocité qu'elles durent se soutenir en quittant le sable. L'arbitre les avaient laissées combattre jusqu'à l'épuisement. La blessure qu'Aeshma avait reçue en protégeant Julia Metella s'était rouverte et son subligaculum blanc s'était vite teinté de rouge, mais sa sica courbée avait su percer la défense de la jeune Dace et lui avait entaillé le biceps gauche, trois doigts en-dessous de la plaie recousue par ses soins après que Galia l'avait poignardée. Les deux gladiatrices, malgré les blessures et le sang, n'avaient montré aucun signe de faiblesse. Le public trépignait d'allégresse et l'arbitre n'avait pas pris le risque de le frustrer de son plaisir. Il leur avait ménagé deux pauses et tendu sa baguette entre elles à la troisième reprise. Elles n'avaient plus de souffle, dégoulinaient de sueur et ne tiendraient pas encore longtemps. Elles avaient été déclarées ex-æquo et le public approuva la sentence à grands cris.

Quand elles regagnèrent l'abri des coulisses, Atalante les traita de tarées et serra Aeshma dans ses bras, tâchant de sang son subligaculum et son torse. La petite thrace râla et Astarté manifesta sa contrariété de ne pas avoir elle aussi droit à des câlins.

Aeshma, que le combat avait mis d'excellente humeur, lui balança un poing amical au défaut de l'épaule en lui déclarant, l'air facétieux, qu'elle n'avait pas de quoi se plaindre en ce qui concernait Atalante et les câlins. La jeune Syrienne rougit et Astarté engagea sérieusement Aeshma à se taire. La Parthe grommela qu'on ne pouvait plus plaisanter, ce qui lui attira un regard de mise en garde de la part d'Atalante. Aeshma grommela de plus belle. Astarté se vanta alors de l'avoir frappée si fort qu'elle l'avait transformée en sanglier, ajoutant que cette transformation n'avait rien d'étonnant parce que l'âme d'un sanglier grognon devait à sa naissance, avoir choisi de vivre dans le corps de la petite thrace. Piscès interrompit leur échange avant qu'il ne tournât au vinaigre et les félicita de leur performance.

Vous vous en sortirez peut-être pas trop mal. Avec un peu de chance, Téos se montrera indulgent. Vous le méritez parce que vous avez vraiment été géniales aujourd'hui. Et Marpessa te doit une fière chandelle, Atalante. Tu lui as offert un beau combat.

Elle n'a pas démérité, je ne vois pas pourquoi j'aurais cherché à l'humilier.

N'empêche. Tu es une fille bien, insista Piscès.

Ouais, Ata et son cœur en or, se moqua Aeshma décidément en verve.

Tu ferais mieux de te taire, joli-cœur, rétorqua narquoisement Atalante.

Joli-cœur ! s'exclama Astarté ravie de voir la tête qu'avait pris Aeshma en s'entendant gratifiée d'un surnom aussi inattendu. Atalante, je t'adore ! Tu m'accompagnes à l'infirmerie ? Je n'arriverai pas à me traîner là-bas toute seule.

La jeune Dace passa son bras sous celui d'Atalante et partit avec elle.

Vous êtes des abruties, leur lança Aeshma qui avait mis un peu de temps à réagir.

Parfois, je vous envie, murmura Piscès.

Qui ?

Vous, les gladiatrices.

Nous sommes méprisées.

Pas aujourd'hui, votre prestation a obtenu un franc succès et les autres gladiatrices se sont bien débrouillées les jours précédents.

Mouais, sourit Aeshma.

Je ne pourrais pas avoir des amis comme tu en as.

Des amis ?! s'exclama Aeshma. Piscès, tu racontes n'importe quoi. Et puis, Typhon est sympa.

Il est le second du doctor, comment veux-tu être ami avec lui ?

D'accord. Mais ne te leurre pas, Atalante et Astarté...

Ce sont des amies, Aeshma, la coupa Piscès. L'autre jour, Perseus et les autres ne sont pas intervenus pour soutenir Euryale, ils ont juste profité de la chance qui leur était offerte de te coucher par terre. Astarté, Atalante et Marpessa sont venues t'aider sachant très bien qu'Herennius et Téos leur tomberaient dessus ensuite. Du moins Atalante et Astarté.

Les amis, c'est la merde, se renfrogna Aeshma.

Vraiment ?

Pff, elles sont chiantes et un jour on le regrettera. On ne peut pas toujours compter sur la clémence ou l'avarice des munéraires.

Tuer un ami, murmura Piscès qui comprenait son point de vu. C'est...

Oui, c'est... confirma Aeshma. Tu vois pourquoi ça ne me plaît pas tant que ça. Et puis, si ça te manque tant que ça et que tu ne veux pas finir par égorger un ami, rien ne t'empêche de te lier avec une fille.

Ce n'est pas toujours facile.

Tu t'entends bien avec Sabina et elle aime beaucoup Lucanus, ils bavardent ensemble pendant des heures.

Je préférerais qu'ils couchent ensemble et qu'ils se méprisent.

Oh ! Tu crois que... ?

Lucanus est amoureux. J'ai mis en garde Sabina, mais elle ne m'a pas cru. Allez, viens, je vais te conduire à Atticus et t'aider à te défaire de tes ocréas et de ta manica.

Aeshma protesta, mais elle finit par accepter la main secourable de Piscès.

.

Le munus avait donné presque entière satisfaction à Téos.

Les gladiateurs se retrouvèrent comme il l'avait prévu dans la cour du ludus municipal à genoux devant lui. Il en manquait quatre, victimes de leur incompétence et de leur médiocrité, ils avaient quitté le sable par la porta libitina*. Parmi les quinze survivants, tous se virent privés de leur prime. Quatre furent vendus à d'autres lanistes qui se chargèrent de leur appliquer, en guise de bienvenue, les sanctions réservées dans leur familia aux gladiateurs coupables de désobéissance. Les autres écopèrent des diverses peines promises par Téos quinze jours auparavant.

Aeshma porta des entraves durant trois semaines. Elle n'en fut libérée que pendant les entraînements. Elle resta consignée un mois. Les trois autres gladiatrices se retrouvèrent relativement épargnées. Quatre coups de flagellum chacune et le plaisir d'être consignées durant dix jours. Clémence due en partie à la qualité de leur prestation dans l'arène, mais aussi parce qu'elles avaient évité à leur laniste un désastre financier.

Au cours de la rixe, elles avaient intentionnellement évité de blesser sérieusement leurs adversaires et elles avaient protégé Aeshma. Sans elles, la petite thrace ne serait pas sortie indemne des mains des gladiateurs. Elle n'aurait pas pu honorer de sa présence le munus et ne serait peut-être jamais retournée se battre sur le sable.

Quinze hommes s'étaient jetés sur elle. Aeshma n'était pas toujours un modèle de docilité, mais Téos n'avait jamais douté de ses qualités martiales, qu'elle les exerçât sur le sable ou lors des entraînements et surtout, Aeshma lui rapportait beaucoup d'argent. Il devait régulièrement la rappeler à l'ordre, mais tout comme Tidutanus, il savait qu'elle n'avait jamais fomenté de troubles au sein de la familia. Aeshma aimait son métier. Elle y consacrait toute son énergie et toute sa volonté. Elle inspirait de l'admiration, de l'affection et une crainte salutaire. Il la connaissait depuis huit ans et elle faisait partie de ces biens dont on ne se sépare jamais. Il s'était attaché à elle comme on s'attache à un bel animal fougueux et ombrageux dont les autres admirent la beauté, mais reculent à son approche, puis louent son maître quand celui-ci, d'une main assurée dompte ses ardeurs et le soumet à sa volonté, quand la bête sauvage, soudain devenue docile, reconnaît la main de son maître. C'était grâce à l'intervention des trois gladiatrices que Téos avait pu présenter fièrement la totalité de ses gladiateurs. En bonne condition physique.

.

La prestation et la qualité de ses gladiateurs l'avaient conduit à enfin donner vie à l'un de ses rêves. À quarante-six ans, après plus de vingt ans d'errance, il possédait enfin une école de gladiateurs.

Aulus Flavius avait tenu ses promesses, même si Téos ne les avait jamais clairement exprimées. Même s'il ne lui avait pas cédé, comme Silus le lui avait annoncé, un domaine près de Patara, mais un autre, à quelques deux cents quarante-quatre milles de la capitale de la province, aux abords de la ville de Sidé. Aulus Flavius avait voulu se réserver les services du laniste, le garder à portée demain, mais pas trop proche. Il avait su que l'attaque de la villa de Quintus Valerius Pulvillus s'était soldée par la mort des brigands et de l'une des gladiatrices de Téos, mais personne ne semblait savoir ce qu'étaient devenus le jurisconsulte et sa femme. Aulus avait repoussé une entrevue avec les gladiatrices survivantes à plus tard. La disparition du couple avait secoué la ville et il ne voulait pas frayer avec la familia de Téos et risquer de se compromettre.

Téos se consola sans peine, Sidé était une ville portuaire importante, dotée d'un grand amphithéâtre et la villa, achetée à un client du procurateur pour la transformer en ludus, répondait à toutes ses attentes.

Le départ de la familia pour Sidé, s'effectua entraves aux pieds pour beaucoup de gladiateurs, et Aeshma en garda des cicatrices aux chevilles, mais elle sauva Marcia des entreprises du procurateur. Il ne sut pas qu'elle avait intégré la familia de Téos. Personne ne le sut à Patara.

Seul Lucius Cornelius Caper savait que Marcia Atilia, la fille unique du tribun Kaeso Atilius Valens avait intégré une école de gladiateurs et il se garda bien d'en souffler mot à quiconque.


***


Sept mois plus tard, Marcia levait vers le ciel de Corinthe son trident et son filet fermement tenu dans sa main gauche.



***


NOTES DE FIN DE CHAPITRE :


illustration : casque de thrace, sica et manica.

La porte libitina : porte par laquelle sont emmenés les gladiateurs morts sur le sable.  

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