Chapitre LXVI : Rome.
Des cris, du bruit, des rires, des exclamations. Pourquoi les villes étaient-elles si bruyantes ? Et si ce n'étaient que les villes. Le port, les quais et les routes semblaient eux aussi plongés dans un constant vacarme.
La plèbe ne se lassait pas d'acclamer les gladiateurs qui par centaines rejoignaient Rome. Ils arrivaient de Gaule et des provinces du nord ou de l'ouest par les vias Aurelia, Cassia ou Flaminia qui amenaient aussi les gladiateurs et les animaux débarqués des ports de la côte Adriatique ; du Latium, de Campanie et de Capoue par la via Appia ; et si, comme la familia de Téos, ils débarquaient à Ostie, ils remontaient vers Rome par la via Ostiensis.
Vingt milles à parcourir entre Ostie et Rome.
Entravés.
Aeshma avait l'impression d'être reléguée à de la viande fraîche destinée aux sanglantes représentations des meridiani. Non seulement, elle portait des entraves aux pieds, mais en plus, elle avait les poings liés devant elle et rattachés par une longue corde à ses chevilles. Elle ne pouvait pas lever les mains plus haut que son nombril. Elle n'était pas la seule. Tous les gladiateurs serviles partageaient sa condition. Et tandis que les auctoratus marchaient d'un pas souple, qu'ils souriaient et répondaient avec bonhomie aux vivats du public, leurs camarades se déplaçaient à petites foulées.
La familia s'était agrandie. Téos avait spécialement affrété un navire pour transporter ce que sa familia comptait de gladiateurs, de gladiatrices, de masseurs, de valets, de gardes, d'esclaves, d'aides. Près de deux cent personnes avaient quitté le ludus de Sidé.
Cent deux gladiateurs.
Des novices, des meliores, des hommes et des femmes qui promettaient de s'illustrer sur le sable ou d'y mourir. Téos savait qu'il ne ramènerait pas sa familia au complet, mais il s'enrichirait. Le Prince était riche et généreux, il paierait au prix fort ses gladiateurs égorgés. Téos en rachèterait. Cent jours de jeux. À la gloire de la dynastie des Flaviens, de Vespasien et de son fils Titus. Il fallait de l'or et du sang pour s'assurer de l'amour d'une plèbe inquiète et turbulente. Prompte aux émeutes. Téos gagnerait fortune et reconnaissance. Ses gladiateurs n'étaient pas tous de la trempe de ses meliores, un bon quart n'était même composé que de médiocres combattants. Mais Téos saurait les appairer ou les intégrer dans des représentations qui mettaient en scène des batailles mythiques. Lui et ses doctors leur avaient inculqué l'amour de leur métier, le courage face à la mort, la volonté de faire honneur à leur familia. Leurs prestations ne déclencheraient peut-être pas le fol enthousiasme du public, mais elles ne déclencheraient ni son ire ni son mépris.
.
Marcia vint se placer à la hauteur d'Aeshma. La thrace arborait une mine sombre et contrariée. À côté d'elle, Atalante ne semblait pas plus heureuse.
— Vous êtes déjà venues à Rome ? demanda-t-elle.
— Ouais, dans ma litière personnelle, escortée par des esclaves et des gardes. J'ai même été reçue par l'Empereur, répondit hargneusement Aeshma.
Marcia se pinça les lèvres.
— C'est une très belle ville, essaya encore Marcia.
— Sans rire ?! Je m'en fous.
— Aesh, arrête. Ce que tu peux être mauvaise parfois, lui reprocha Atalante qui appréciait les efforts de Marcia pour les distraire et se montrer gentille.
— Ya combien de milles jusqu'à Rome ? demanda Aeshma.
— Un peu plus de vingt.
— Génial !
— Aesh...
— On nous enchaîne comme des criminels, maugréa la jeune Parthe.
— T'es une criminelle, Aeshma, ricana Sabina derrière elle. Ça se voit dans ton regard.
— Ta gueule, Sabina !
— C'est la règle, Aeshma, lui expliqua Marcia dans l'espoir de la ramener à de meilleurs sentiments. Ça n'a rien à voir avec toi. Le préfet du prétoire a demandé à ce que tous les gladiateurs serviles soient entravés s'ils se déplaçaient à moins de quarante-cinq milles de la capitale.
— Tous des trouillards, grommela la jeune Parthe.
— Ils ont gardé un mauvais souvenir des bandes de brigands menées par Spartacus.
— Tous des lâches, assura Aeshma avec encore plus de mépris.
Atalante lui donna un coup coude dans les côtes.
— J'adore tes jugements à l'emporte-pièce, Aesh. Tu devrais plutôt penser à la gloire qui va t'échoir dans le nouvel amphithéâtre.
— Ouais, ben, si je me retrouve à jouer les bestiaires, je ne suis pas sûre de vraiment apprécier.
— C'était marrant avec les loups, avança Marcia pour la dérider.
— Ouais, super marrant. Tu as beaucoup ri quand tu m'as laissée seule face à une meute de loups enragés ?
— Euh... hésita Marcia.
— Marcia a fait quelques progrès depuis, Aesh, vint Atalante au secours de la jeune fille.
— Si c'était maintenant, je ne te laisserais plus, affirma Marcia.
— Tu ferais ce que je te dis de faire et puis c'est tout, répliqua sèchement Aeshma.
— Parfois, tu es vraiment nulle ! se fâcha Marcia.
— On se demande aussi, pourquoi tu l'aimes tant et pourquoi tu ne lui as jamais cassé la figure, plaisanta Sabina.
Galini rit à côté d'elle. Aeshma lui lança un regard noir et la jeune fille se tut. Enyo, qui suivait la conversation, se dit que la jeune mirmillon avait été bien audacieuse de rire ainsi de la meliora.
— Elle ne l'a jamais fait, parce qu'elle sait qu'elle ne fait pas le poids et que je lui ficherais une correction, se vanta Aeshma.
Marcia lui envoya une taloche sur la tête.
— Marcia ! râla la jeune Parthe.
— Tu ferais mieux de te taire, Aeshma. Pour l'instant, tu n'es pas vraiment dans la meilleure position pour me flanquer une correction.
— Tu ne perds rien pour attendre, rétorqua celle-ci.
— Regarde ce que je peux faire aussi, dit soudain Marcia en souriant.
Aeshma s'alarma, mais elle ne put empêcher Marcia de lui attraper la tête et de lui coller un baiser sonore et baveux sur la joue.
— Marcia !
— Moi aussi, j'en veux un, plaisanta Septimus qui marchait derrière avec Caïus et Anté.
L'auctoratus était laid, il le savait. Il s'en désolait et avait depuis longtemps cessé de fantasmer sur les gladiatrices. Curieusement, dès qu'il avait arrêté de baver après elles et de les poursuivre de ses regards concupiscents, il s'était attiré la sympathie de celles-ci et des gladiateurs qui entretenaient des liens d'amitié avec elles.
— Viens par-là, Septimus, l'invita Marcia.
Le gladiateur s'approcha et la jeune fille embrassa son épaule dénudée.
— Je suis le plus heureux des hommes ! Je veux bien courir cinquante milles sans m'arrêter !
— Pff, souffla Aeshma. Au bout de trente, tu t'écroulerais par terre.
— Je n'ai pas dit que je le ferais, mais que j'essaierais. Et puis, chacun à son maître. Tu courrais plus loin que moi, Aeshma, mais est-ce que tu courrais plus loin qu'Atalante ?
— Non, mais je pourrais toujours essayer, reconnut honnêtement la jeune Parthe.
— Ah, tu vois ?! se félicita Septimus qui prenait des libertés avec la jeune Parthe parce que, même si elle avait l'air contrariée de marcher vingt milles les entraves aux pieds et aux mains, elle semblait plutôt prendre les plaisanteries de Marcia avec indulgence.
— Je t'attendrais, Aesh... avec une gourde de posca et Saucia ! s'esclaffa Atalante sûre de sa supériorité dès qu'on parlait de course de fond.
— Abrutie ! lui renvoya Aeshma bougonne, mais sans traces d'acrimonie.
Septimus l'avait bien jugée. Aeshma était de bonne humeur.
— Eh, les auctoratus ?! les interpella Sabina. Vous savez si Téos veut qu'on fasse le trajet jusqu'à Rome d'une seule traite ?
— Il ne nous laissera jamais dormir dans la nature, observa Aeshma.
— On va loger où ?
— ...
— Marcia, si tu connais Rome, tu ne sais pas où on pourrait être logés ? l'interrogea Sabina.
— Ça fait longtemps que je ne suis pas venue. J'ai entendu dire que ça avait beaucoup changé et qu'on prévoyait de construire de nouveaux ludus, mais je ne crois pas qu'ils soient achevés ou même construits. Je ne connais pas tous les ludus de Rome, mais je sais qu'il y a deux grands ludus à proximité du nouvel amphithéâtre et qu'il y en a un autre près du théâtre de Pompée, le ludus Vestitus. Je pense qu'on sera logés dans l'un d'entre eux*.
— Ouais, confirma Septimus.
— On sera logés tous ensemble ? demanda encore Sabina.
— J'espère, répondit Marcia. Mais si ce n'est pas le cas, je viendrais vous voir. De toute façon, Téos nous regroupera pour les entraînements.
— Marcia, tu pourras m'acheter du khôl de bonne qualité ? lui demanda Atalante. Je n'aime pas celui que tu m'as rapporté l'autre fois, il est trop pâteux.
— Vous pouvez passer vos commandes, proposa la jeune gladiatrice. N'importe quoi.
— Merci, répondit Atalante.
— Bah, fit Marcia en haussant les épaules comme si la gentillesse dont elle faisait preuve n'avait aucune importance.
— Si, Marcia. Atalante a raison de te remercier, affirma Aeshma. Tu es une bonne camarade.
— C'est vrai, confirma Atalante.
— Je vote pour, aussi ! s'exclama Galini.
— Et nous ? protestèrent les auctoratus.
— Ce n'est pas pareil. Chez les garçons, vous êtes presque une vingtaine d'auctoratus. Chez les gladiatrices, il n'y a que Marcia, expliqua Sabina. Elle n'a jamais profité de ses privilèges, mieux, elle nous en fait profiter.
La jeune fille avait la possibilité de quitter le ludus quand elle ne devait pas se soumettre à des entraînements. Elle pouvait dormir et manger hors des murs du ludus. Les auctoratus assez riches pour se le permettre, louaient des chambres ou des petits appartements à Sidé. Le ludus se trouvait à quelques milles de la cité, mais ils préféraient être libres. Tant qu'ils se montraient ponctuels, Téos n'y trouvait à rien à redire. Les plus pauvres, ceux qui économisaient ou ceux que les trajets ennuyaient, logeaient au ludus.
Marcia pensait qu'elle n'avait pas beaucoup de mérite à loger au ludus. Qui eût voulu loger une jeune fille seule ? Une gladiatrice ? Cependant, rien ne l'obligeait à se charger des achats privés de ses camarades consignés au ludus. Il était très rare que Téos autorisât des sorties aux gladiateurs serviles. Marcia s'était acheté un cheval. Elle le laissait à l'entrée de la ville, se jetait un manteau sur les épaules et partait faire ses achats. Les achats de ses camarades.
Les remerciements d'Atalante, le compliment d'Aeshma, celui de Sabina. Marcia rayonnait de fierté. Les déclarations des melioras étaient sincères et se faire traiter de bonne camarade par Aeshma rendait Marcia euphorique. La petite thrace et Atalante avaient toujours insisté sur l'importance que revêtait à leurs yeux les notions de solidarité, de franchise et de loyauté pour un gladiateur. Marcia faisait partie d'une familia, elle devait s'en montrer digne. Tous les gladiateurs ne partageaient pas leur vision de ce que devait être un comportement honorable. Les deux melioras considéraient que c'était un tort. Les gladiateurs jouaient leur vie dans l'arène. Sans entraînement rigoureux, leur espérance de vie diminuait drastiquement. On pouvait s'entraîner seul, mais les entraînements en groupe étaient un complément indispensable à leur formation. Une question vitale. Une bonne ambiance permettait aussi de se construire un meilleur mental. Les bavards comme Sabina se détendaient en bavassant, les joueurs partageaient leurs passions, les silencieux ou les discrets bénéficiaient de leur tranquillité. La violence, la brutalité régnaient sur le sable, c'était un fait. Une nécessité. Mais en dehors ? C'était stupide. Les entraînements étaient durs, mais c'étaient des entraînements. Celui qu'on affrontait était un partenaire, un élève, un melior, pas un ennemi. Et s'il voulait l'être... Alors Atalante et Aeshma jouaient le jeu et cela ne se finissait jamais bien.
Elles n'étaient pas les seules à croire aux vertus de la camaraderie, Ajax, Gallus, Caïus, Anté, Sabina, beaucoup d'autres, même la revêche Xantha y croyaient, mais Marcia considérait Aeshma et Atalante comme ses mentors. Comme ses modèles. Comme bien plus que cela. Recevoir un compliment de leur part ne la laissait jamais indifférente, tant pis si parfois les autres se moquaient d'elle.
Six combats, cinq victoires. Marcia n'avait perdu que contre Astarté à Capoue. Un palmarès modeste comparé à celui d'Aeshma et d'Atalante, de tous les meliores et de beaucoup de gladiatrices. Mais sa première prestation sur le sable ne datait que d'un an auparavant et elle s'était attiré beaucoup de considération. Elle combattait avec panache et à l'exemple d'Atalante, c'était une bonne tacticienne.
— Tu sais que parfois, tu as l'air d'une vraie abrutie, Marcia ? observa Aeshma.
— Mmm ? fit Marcia la mine toujours aussi épanouie.
— Pff...
Aeshma tourna la tête vers Atalante. La grande rétiaire semblait aussi contente que la jeune rétiaire.
— Merde, ronchonna Aeshma. Je n'avais pas compris que tous les rétiaires étaient des demeurés. L'absence de casque sans doute.
— Tu détestes les casques, Aesh, rit Atalante.
— Au moins, ça me protège du soleil et ça me garde de vous ressembler !
Marcia la poussa brusquement. Aeshma partit sur le côté, elle s'empêtra dans ses entraves, trébucha, bouscula Atalante qui jura qu'elle n'avait jamais rencontré des gladiatrices aussi idiotes et qu'elles n'étaient pas plus matures que des chiots. Marcia s'esclaffa, Aeshma grommela des excuses et des imprécations. Ceux qui les précédaient et les suivaient dans la file s'amusaient. Leurs échanges les distrayaient de la marche que tous ressentaient comme infamante. Un garde vint cingler les épaules d'Atalante, elle cria de surprise, repoussa Aeshma et l'aida à retrouver son équilibre.
— Tenez-vous bien ! leur enjoignit le garde. Téos ne veut pas qu'on vous prenne pour une bande de criminels.
— Comme si c'était facile de se faire passer pour autre chose quand on est entravés comme des bêtes de somme, grommela Aeshma.
— Allez, les filles, c'est seulement un mauvais moment à passer, tenta de les raisonner le garde. Une fois à Rome, vous retrouverez votre statut de gladiateurs honnis et adulés par les foules. Je suis sûr qu'on vous inondera de cadeaux et que vous croulerez sous les invitations dans des villas de rêves.
— Jaloux, Barbula ? l'apostropha Sabina.
— Oh, non ! se récria le garde. Je vous laisse la gloire et les cadeaux qui vont avec, de bon cœur. J'ai servi dans la légion pendant vingt-cinq ans, j'ai eu mon compte de combats et de danger.
.
Galini écarquillait tant les yeux qu'ils menaçaient de lui sortir des orbites. Tous ceux qui n'avaient jamais vu Rome se sentirent écrasés par la cité qui leur sembla énorme, immense, surpeuplée, grandiose, magnifique. Ils longèrent le Tibre, bifurquèrent à droite en atteignant le Cirque Maximus. Ils remontèrent les vingt milles pieds du mur immense rythmé par deux niveaux d'arcades et un niveau de petites fenêtres. Sur leur gauche, le palais impérial les dominait, dressé sur une colline. Les toits de tuiles rouges, les arcades, les frontons, les terrasses, les bâtiments, s'empilaient les uns sur les autres avec grâce et rigueur.
Les gladiateurs levèrent la tête en passant sous l'immense aqueduc, un ouvrage impressionnant même pour ceux qui avaient beaucoup voyagé.
— Regarde ! Des provinciaux, s'exclama un badaud.
— Jamais vu d'aqueduc, les petits ? Vous venez d'où ? demanda un autre.
— Je suis né à Capoue, répondit un auctoratus. Mais notre ludus est situé à Sidé, en Lycie-Pamphylie.
— Et vous nous amenez des femmes ! s'enthousiasma le Romain.
— Des gladiatrices.
— Oh...
— Rome vous plaît, mes jolies ?
— C'est beau ! s'extasia Sonia d'un air niais.
Sabina leva les yeux au ciel, elle ne ferait jamais rien de cette hoplomaque.
— Mais est-ce que vous nous en mettrez plein la vue ? demanda le futur spectateur.
— Viens nous voir. T'en auras pour ton argent, lui assura Lysippé. Pour tes yeux et pour ton argent.
— J'en ai déjà un peu pour mes yeux, fit l'homme en jetant des regards appréciateurs sur les gladiatrices et Lysippé en particulier.
— Attends de nous voir sur le sable.
— Une invitation ?
— Si tu paries sur moi, rétorqua Lysippé.
— Comment te reconnaîtrais-je ?
— Lysippé, tu connais ?
— Non.
— Maintenant si, c'est moi.
L'homme rit.
— J'attends avec impatience de te retrouver au combat, ma belle.
— Garde tes compliments pour après.
— Quelle est ton armatura ?
— Secutor.
— Chance, je suis un scutarius, lança-t-il goguenard.
Un étal de boulanger attira son regard et il s'arrêta. Les gladiateurs continuèrent leur route.
— Même en sueur, crasseuse et entravée, tu trouves le courage de flatter les spectateurs, lança Septimus à Lysippé.
— Si tu enlèves les entraves, la tunique, que tu rajoutes mon équipement et du sang, je ne vois pas trop la différence avec ce que je suis dans l'arène, rétorqua la jeune femme.
— Regardez ! L'amphithéâtre ! annonça Caïus.
— Houa ! s'extasia Lysippé. Celui de Capoue était... mais là...
— C'est le plus grand de l'Empire, déclara Marcia.
— L'arène est grande ?
— Ben, vu la taille de l'édifice...
— J'ai entendu dire qu'elle faisait deux cent quatre-vingts pieds sur cent soixante-trois, expliqua Septimus.
— C'est grand ?
— Pas tant que cela, c'est à peu près les dimensions de l'arène de Capoue. Un peu plus grand peut-être, mais pas de beaucoup
— Et Pompéi ? demanda Sabina qui n'était pas allée à Capoue.
— L'amphithéâtre de Pompéi était plus petit. Euh, je crois que son arène centrale faisait deux cent vingt-six pieds sur cent vingt*.
— C'est pas si grand alors.
— L'arène peut-être pas, mais le reste... À Capoue, l'amphithéâtre ne pouvait accueillir que quarante mille spectateurs, ici... On parle de cinquante-cinq mille, soixante dix milles, j'ai même entendu dire que quatre-vingt mille personnes pouvaient rentrer dedans.
— Tu sais ça d'où, Septimus ?
— Quand je vivais à Capoue, on parlait beaucoup du projet de Vespasien. Il y a le cirque Maximus à Rome pour les courses de char, mais rien pour donner des munus. Le Taurus a flambé sous le règne de Néron et on n'a rien construit ensuite. Ce qu'on était fiers à Capoue de notre amphithéâtre ! Les plus beaux munus se tenaient chez nous, mais maintenant...
— Allez, pressez ! intervint soudain Tidutanus venu resserrer les rangs. Et surtout, restez bien groupés.
— On va loger où ?
— Au ludus Aemilius.
— Pas au Vestitus?
— Il est réservé aux gladiateurs impériaux.
— Oh, c'est dommage, regretta Septimus. il y a un petit amphithéâtre aménagé dans le ludus Vestitus, avec des gradins pour les spectateurs. C'est bien pour les démonstrations.
— Tu y es déjà allé ? demanda Galini.
— Non, j'ai commencé ma carrière avec vous, je te rappelle.
— Il n'y avait pas de filles à Capoue ? plaisanta Sabina qui savait qu'un temps, Septimus avait bavé sur toutes les gladiatrices.
— Elles étaient moins belles que vous et...
— Tu ne veux pas fermer ta grande gueule, Septimus ? intervint soudain Aeshma.
— Euh, si, comme tu veux, je file en avant, je veux une belle cellule.
Il partit en avant, les discussions se turent.
Capoue.
Astarté.
Aeshma n'avait pas encore digéré la vente de la meliora.
.
La familia s'installa dans ses quartiers. Elle y resterait trois mois, peut-être quatre. Les jeux n'avaient pas commencé. Téos avait voulu donner le temps à ses gladiateurs de s'adapter à leurs nouveaux quartiers, de se remettre des fatigues inhérentes aux voyages et de jauger leurs futurs adversaires.
Il rassembla la familia une fois que tout le monde eut déposé ses effets personnels dans sa cellule. Personne ne bénéficia de cellules individuelles. Trop de gladiateurs se pressaient en ville. Chacun partageait sa cellule avec au moins deux de ses camarades. Pas un, afin d'éviter des relations trop intimes et trop fréquentes. Herennius et Typhon avaient assigné les chambres.
Ils n'avaient aucun intérêt à se montrer pervers et ils regroupèrent les gladiateurs selon leurs affinités. Les mois à venir les confronteraient à de dures épreuves et certains ne reverraient jamais le ciel de Sidé. Les gladiateurs avaient plus que jamais besoin de compagnie apaisante et rassurante. Aeshma se retrouva logée avec Atalante et Marcia. Atalante parce que c'était l'une des rares personnes capables de supporter Aeshma quelle que soit son humeur sombre et parce que la jeune Parthe la respectait.
Il était inhabituel de loger une jeune gladiatrice avec deux meliores, mais Marcia aimait beaucoup Aeshma et Atalante. Téos avait des projets la concernant. Aeshma et Atalante prendraient soin d'elle et il savait que la jeune fille serait heureuse de retrouver ses deux mentors quand elle rentrerait le soir.
Il avait comme tout le monde entendu parler des exploits d'archère de Marcia. Elle était rétiaire, habituée à manier le trident et le filet. Elle savait monter à cheval. Elle présentait tous les atouts nécessaires aux bestiaires. Il pensait engager d'autres gladiatrices avec elle dans des venatios. Il doublerait ses gains et sa notoriété en grandirait d'autant s'il présentait des gladiatrices capables de briller le matin dans les venatios et l'après-midi dans les munus. Pas ses melioras, mais les autres. Peut-être la jeune Bastet qui avait remporté son premier combat en mai, Britannia qui s'était trop allongée pour faire une bonne mirmillon, Celtine et Dacia. Pas d'hommes, sauf ceux qui avaient été spécifiquement formés comme bestiaires. Les autres se concentreraient sur les munus. Du moins, pour l'instant.
Les filles s'entraîneraient le matin au ludus Aemilius avec leurs camarades et l'après-midi, au ludus Bestiari. Situé à quelques pas du ludus Aemilius, on y entraînait les bestiaires et des combats avaient lieu dans une petite arène construite au centre du bâtiment.
.
Aeshma avait pesté en apprenant la nouvelle.
— Non, mais sans rire ! Ce sont des filles formées pour se confronter à des secutors, des mirmillons ou des thraces, pas à se promener dans des forêts artificielles et à jouer à cache-cache avec des bestioles. Bastet va foutre le camp en courant si elle tombe nez à nez avec un ours. Elle n'en a même jamais vu. Il n'y en a pas en Abyssinie.
— Bastet n'est peut-être pas très aguerrie, Aesh, lui dit Atalante irritée par sa déclaration. Mais je te défends de la traiter de lâche.
— Je ne la traite pas de lâche, se défendit la jeune Parthe.
— C'est plus facile de tuer un loup qu'un thrace protégé par son armure et son casque.
— Mouais, sauf qu'elle n'a pas été formée pour ça. Téos a vraiment des idées de merde !
— Il n'aura pas pris la décision sans avoir l'aval des doctors.
— Ils sont cons.
— Tu leur dirais en face ?
— T'es chiante. Et puis, c'est nul de massacrer des animaux.
— Il vaut mieux massacrer des hommes ?
— Au moins, eux, ils ont choisi leur destin.
— Tu t'inquiètes pour Marcia ?
— Il ne va certainement pas la cantonner à ne se battre comme bestiaire, je suis sûre qu'elle participera à des munus. Une auctorata ! Il doit se faire un fric dingue sur son dos.
— C'est tout bénéfice pour Marcia.
— Il n'y a pas que le fric qui compte.
— Elle est bien trop précieuse pour que Téos la mette en danger.
— Tu crois qu'on va participer à beaucoup de combats ?
— Mmm, si notre condition physique suit, si Atticus donne son accord, si Herennius donne le sien aussi, je crois qu'on en fera autant que possible.
— On va devenir célèbres ?
— Tu aspires à la célébrité, Aesh ?
— J'aime bien qu'on reconnaisse mes qualités sur le sable.
— Cent jours de jeux, Aesh. Tu auras l'occasion de te faire apprécier.
— On sera peut-être appairées ensemble, fit Aeshma pleine d'espoir.
— Oui, rit Atalante. Mais le dernier jour !
Aeshma la regarda en souriant.
— Ouais, il nous faudra gagner ce droit en alignant les victoires.
— Oh ! Ben, je vais me préparer tout de suite à te mettre une raclée !
— On verra... Ata ? redevint soudainement sérieuse Aeshma.
— Oui ?
— Tu pourrais entraîner personnellement Marcia au maniement du poignard ? Si on demande à Herennius, il sera d'accord.
— Tu l'as entraînée, Aesh. Elle se débrouille bien.
— Votre première arme est le trident, mais le poignard vous assure parfois la victoire, même si vous ne vous en servez qu'en dernier ressort. J'ai assisté à des chasses. Marcia aura peut-être un arc. Mais si elle a un arc, elle n'aura pas de lance ou de trident. Elle aura des armes courtes. C'est ta spécialité.
— Et c'est moi qui m'inquiète ?
— Si on se laisse déborder par un animal, c'est mort.
— Tu sais bien que je ferais n'importe quoi pour Marcia, fit Atalante. Mais il n'y a pas que le poignard. Il faut aussi qu'elle se débrouille sans armes, qu'elle se renforce musculairement. Tu t'en occuperas ?
— Bien sûr.
— Et les autres ? Tu accepterais aussi ?
— Celtine me fait chier, répondit vulgairement Aeshma. Les autres, ça va et Bastet est plutôt agréable.
— Normal, c'est une rétiaire et je suis sa meliora !
— Mouais, je dois aller me plaindre auprès de Sabina, si je comprends bien.
— Je ne te conseille pas. Elle râle déjà assez de ne pas avoir de jeunes hoplomaques à la hauteur. Elle ne te pardonnera pas de lui reprocher de mal les entraîner.
— Je ne lui ferais jamais sérieusement ce reproche, je la connais, Dacia n'est pas si mauvaise et Marcia lui doit beaucoup à elle aussi.
— Mmm, sympa, Aesh. Il faut absolument que je revoie Gaïa Metella.
— Pourquoi ? demanda Aeshma en fronçant les sourcils.
— Elle t'a jeté un sort pour que tu sois devenu aussi gentille, ou... Elle ne t'a rien offert ?
— Si, le tétradrachme.
— Après. Après que vous ayez navigué ensemble ?
— Euh... se trahit Aesh en prenant un air gêné.
— Elle t'a fait un autre cadeau ?! Je le savais ! Quoi ? La ceinture ?
— Non, la ceinture n'est pas un cadeau, se renfrogna la jeune Parthe.
— Les caligaes... non, c'est stupide, tu les as refilées à Sara.
— Ishtar, elle s'appelle Ishtar, maintenant.
— Bon, oui, à Ishtar. Ça m'étonnerait que tu donnes à une novice, un cadeau que t'aurait offert Gaïa Metella.
— Ata...
— Oh, mais tu vas me répondre, Aesh, parce que tu me caches cela depuis onze mois... Donc... Quoi ? Que t'a-t-elle offert que tu caches depuis si longtemps ?
— Je ne le cache pas.
— Non ?
— Non, je lui ai laissé, avoua Aeshma.
— Tu lui as laissé un cadeau qu'elle t'a fait ?!
— Je ne pouvais pas le rapporter, on me l'aurait confisqué et je ne l'aurais jamais revu.
— Une arme... Un pugio ! s'exclama soudain Atalante si fort qu'Aeshma sursauta de surprise. Elle t'a offert un pugio ! Tu rêves d'un pugio depuis des années. Je suis sûre que c'est un pugio ! Et vu ses goûts et ses moyens... Il est beau ?
— Mais, euh...
— Aeshma, dis-moi.
Ce qu'Atalante pouvait être insupportable parfois. Elle ne lâchait jamais rien avec elle. La grande rétiaire obtenait toujours ce qu'elle voulait. Elle arrivait toujours à savoir ce qu'Aeshma voulait garder pour elle toute seule. Ce qui la tourmentait ou l'ennuyait, et Aeshma, comme une imbécile, lui cédait toujours. Comme elle céda, cette fois-ci encore.
— Il est très beau et c'est surtout une très belle arme, pas seulement un objet d'apparat... Ata, qu'est-ce que tu fais ?
La grande rétiaire s'était détournée. Elle avait ouvert son coffre et farfouillait dedans. Elle brandit soudain son nécessaire à écriture.
— Tu vas me le dessiner !
— Hein ? Non !
— Si, tu dessines très bien, j'ai regardé tes rouleaux. Je veux voir comment il est. Aesh, j'ai toujours rêvé d'en avoir un aussi. Je suis sûre que Gaïa Metella a un goût sûr. S'il te plaît, la supplia Atalante.
Aeshma grogna, mais elle arracha le nécessaire à écrire des mains d'Atalante et s'installa sur la table.
— Je ne sais pas si je m'en souviendrais très bien.
— N'essaie pas de te défiler, je sais que tu t'en souviens dans les moindres détails.
Atalante avait raison. Le poignard naquit sous la main d'Aeshma aussi beau que celle-ci l'avait détaillé quand elle l'avait tenu en main. Elle le dessina lame rentrée dans son fourreau et lame nue. Atalante posa des questions sur son poids, sur son équilibrage, sur la qualité de la lame et Aeshma répondit avec enthousiasme. La grande rétiaire avait la capacité de créer entre elles une ambiance chaleureuse et confiante. En sa compagnie, Aeshma se relâchait. Elle se confiait honnêtement, partageait ses sourires, parfois ses rires, mais aussi ses colères et ses contrariétés. Son silence.
Marcia les retrouva en train de discuter. Elle était fatiguée. Les deux melioras s'inquiétèrent, elle les rassura et s'allongea sur son lit. Elle les écoutait débattre sur la qualité des armes et les prouesses que pouvaient déployer certains armuriers, certains forgerons. Marcia sourit déjà à moitié endormie. Elle aimait quand les deux melioras discutaient ainsi, complices et proches l'une l'autre. Elle les aimait et l'amitié qu'elles éprouvaient l'une pour l'autre la touchait et la réconfortait.
***
— Eh, Marcia ! l'appela Aeshma. Réveille-toi, c'est l'heure de la cena.
La jeune fille grogna. Ses doubles entraînements la fatiguaient. Herennius veillait à ce qu'elle ne s'épuisât pas et Atalante et Aeshma veillaient sur son sommeil et son alimentation. Elles l'obligeaient à faire des siestes. Le midi et l'après-midi. Mais c'était dur.
Le lendemain aurait lieu leur premier engagement. Des combats d'essai, pour se familiariser avec la piste, avec le public. Marcia participait à une chasse le matin. Une chasse sans animaux trop dangereux. Beaucoup d'herbivores, quelques chacals et des hyènes. Pas de félins, pas de taureaux, d'éléphants ou hippopotames. On parlait aussi d'animaux étranges venus des lointaines contrées boréales. Marcia les avait vus. Des bêtes énormes, avec des moustaches et des défenses longues comme celles des éléphants. Des animaux qui se déplaçaient lourdement. Elle était confiante. Pour sa première chasse, elle serait armée d'un arc et d'un poignard. Si elle s'en sortait bien, Téos lui avait promis des combats plus glorieux.
Aeshma et Atalante combattaient l'après-midi.
.
Il y avait de nombreux invités à la cena. Aeshma et Marcia arrivèrent en dernier. Atalante fronça des sourcils. Marcia ne se maquillait pas aussi bien qu'Atalante et c'était pourquoi la grande rétiaire préférait se charger elle même de lui apposer le khôl sur les yeux, mais leur entrée fit quand même sensation. Elles étaient coiffées avec soin. Aeshma portait des tresses, Marcia avait gardé ses cheveux libres de tout lien. Aeshma les avaient soigneusement peignés et ses boucles blondes lui donnaient des airs de Vénus. Elle irradiait. Un murmure d'approbation salua leur apparition. Aeshma donna à Marcia un coup de coude complice.
— Tes admirateurs.
— T'es débile.
— Demain, ils se pâmeront à tes pieds si tes flèches volent comme elles le doivent droit au but. Ils voient Venus ce soir, demain, ils verront Diane.
— Je croyais que tu ne connaissais rien à nos dieux.
— Je me cultive... Pour toi.
— Et toi, tu seras qui ?
— Marcia..., grogna Aeshma.
— Je suis flattée !
— Pff... Arrogance de jeunette. Je serai ce que je suis : Aeshma.
— Le démon parthe ?
— Mazdéen, ignorante !
Atalante leur fit signe de la rejoindre. Elles s'assirent en face d'elle.
Le repas venait à peine d'être servi, qu'un valet déposa un grand pot fermé par un couvercle devant Aeshma.
— Pour toi.
— Moi ? s'étonna Aeshma.
— Oui.
— De la part de qui ?
— D'une jeune femme. Elle a précisé que tu devais partager ce qu'il contenait avec Atalante et Marcia. Et j'ai aussi un paquet pour Marcia.
— C'est moi, dit la jeune fille
— Tiens.
— Elle est toujours là celle qui t'a donné cela ? demanda Aeshma.
— Oui, là-bas.
Le valet lui désigna une très jeune femme qui salua timidement les trois gladiatrices d'un signe de tête.
— Mais ce n'est pas... ? commença Marcia.
— Si, confirma Aeshma.
Marcia déroula le linge qui entourait son présent. Des bâtons de réglisse. Elle adorait mâchonner ça.
— Aesh, qu'est-ce qu'il y a dans le pot ? demanda Atalante curieuse.
La petite thrace souleva le couvercle. Marcia se pencha au-dessus du pot.
— Des lentilles ?! s'étonna-t-elle.
— Ouais, fit Aeshma en souriant.
Gaïa Metella.
La domina était présente à Rome. Elle ne l'avait pas oubliée et avait fait de Néria sa messagère. Un clin d'œil pour Aeshma, un rappel pour Marcia. Elle n'avait même pas oublié Atalante.
***
NOTES DE FIN DE CHAPITRE :
Illustration : reconstitution de Rome au IV sc. (1933-1937), maquette réalisée par Italo Gismondi, Musées royaux d'art et d'histoire de Bruxelles.
De droite à gauche : Le Tibre, le cirque Maxime, le Capitol, l'aqueduc et l'amphithéâtre Flavien (dit le Colisée). A gauche on aperçoit le ludus Magnus (avec sa petite arène) et le ludus Dacicus construit par le successeur de Titus, Domitien.
Dimensions des amphithéâtres cités par les gladiateurs :
- L'Amphithéâtre Flavien (le Colisée) : dim. externes : 188 m × 156 m. / dim. de l'arène : 86 m × 54 m / capacité estimée : 50 000 places (estimation max : 80 000 places.)
- L'amphithéâtre de Capoue : dim externes : 167 m × 137 m / dim. de l'arène : 80 m × 50 m / capacité estimée : 40 000 places.
- L'amphithéâtre de Pompéi : dim. externes : 140 m x 105 m / dim. de l'arène : 67 m x 35 m / capacité estimée : 20 000 places.
Les ludus les plus célèbres de Rome : On attribue à Domitien (le frère de Titus qui lui succédera à la tête de l'Empire en 81) la construction de quatre ludus autour du Colisée :
- Le ludus Magnus, équipé d'un petit amphithéâtre qui pouvait accueillir plus de deux mille spectateurs.
- Le ludus Dacicus dont les murs s'appuyaient sur les thermes de Trajan et qui possédait lui aussi une arène, mais de moindres dimensions que celle du Ludus Magnus.
- Le ludus Maticus, construit sur les fondations d'un autre ludus, peut-être le ludus Bestiari. Hypothèse pour laquelle j'ai opté dans ce récit.
- Le ludus Galicus près du temple de Claude
Ces quatre ludus parfois très célèbres encore aujourd'hui, n'existaient donc pas à l'époque de l'inauguration de l'Amphithéâtre Flavien.
Cependant, on sait que plusieurs ludus coexistaient à Rome avant les constructions de Domitien.
Les ludus dans Le sable rouge :
- Le ludus Vestitus : Il est avéré qu'un ludus se trouvait ainsi situé près du théâtre de Pompée, mais on ne sait pas le nom qu'il portait. Dans l'histoire je l'ai baptisé ludus Vestitus et j'y ai logé les Juliani. Astarté et Lucanus s'ils sont présents y posséderont donc leurs cellules.
- Le ludus Aemilius : Attesté dans les écrits antiques, on ne connaît pas son emplacement exact, sinon qu'il se situait près d'une forge. Je l'ai personnellement situé à proximité de l'amphithéâtre et c'est dans celui-ci que j'ai logé la familia de Téos.
- Le ludus Bestiari : Marcia va y suivre ses entraînements de bestiaires, il est situé à proximité du ludus Aemilius où elle est logée en compagnie d'Aeshma et d'Atalante.
On ne sait pas s'il existait d'autres ludus à l'époque de Titus... Donc, liberté d'auteur !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top