Annexe I : L'esclave et l'esclavage :



L'esclave en révolte dans la haute antiquité ne se meut pas pour des raisons humanistes, il ne se bat que pour sa propre liberté. Il ne cherche pas à remettre en cause l'ordre du monde, il aspire simplement à une vie meilleure (ce qui n'est en rien condamnable...)

En Grèce, on redoute l'esclavage, mais on le pratique sans complexe. Les prisonniers de guerre, grecs ou pas, deviennent esclaves des cités grecques.

Même chose à Rome.

Les guerres historique, dîtes serviles datent de l'époque républicaine (la dernière met en scène Spartacus) et à chaque fois, un événement particulier déclencha des mois de troubles et des répressions sanglantes :

- Un traitement inhumain des esclaves causa de la première guerre servile en Sicile (140-139 av JC)

- Une promesse de libération faite à des hommes victimes de la piraterie d'être libérer qui s'opposa aux intérêts des chevaliers et des grands propriétaires terriens et qui ne fut pas tenue, entraîna, une fois encore en Sicile, une révolte que peina à étouffer Rome (104-⁠100 ).

- La révolte d'un gladiateur qui se voulait libre enflamma toute l'Italie et fit trembler le sénat romain (73-72 av).

Il y en eu d'autres qu'on ne compte pas parmi ces guerres serviles historiques, mais les trois retenues par les auteurs donnent une idée des motifs qui incitèrent des esclaves à se révolter. Injustice, pauvreté et désespoir.

Si Spartacus est considéré comme un champion de la lutte contre l'oppression, cette idée de l'esclave qui espère vaincre Rome pour mettre en place une société humaniste et juste, est une invention moderne chère entre autre aux mouvements marxistes.

Spartacus était d'origine noble et se conduisait en tant que tel. Il fut un grand stratège. Un homme charismatique épris de liberté. De sa liberté. Et c'était un homme de son temps. À la mort de son compagnon Crixus, il organisa des combats de gladiateurs (mettant en scène des légionnaires prisonniers... juste retour des choses diront les plus vindicatifs.) et, comme tout le monde, il massacra ou réduit en esclavage ceux qui ne se rallièrent pas à sa cause.

Des révoltés en Sicile, comme à Pergame, érigèrent des royaumes éphémères dont les chefs étaient les rois.

L'Empire ne connut pas de grandes révoltes serviles. Deux grandes raisons peuvent l'expliquer. D'abord, les esclaves sont plus étroitement surveillés et il leur est interdit de porter des armes. Ensuite, le statut des esclaves s'adoucit. Des lois furent votées qui leur donnèrent peu à peu des droits, mais surtout donnèrent des devoirs à leurs maîtres (par exemple, les maître n'eurent plus droit de vie et de mort sur leur esclave, le droit de le contraindre à la gladiature...).

Et puisqu'on parle d'esclavage et des grecs, parlons de la façon dont on passe sous silence, l'esclavage qu'on pratique auprès des autres et d'une croyance bien ancrée dans les mentalités :


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Du mensonge de la captive amoureuse (ou l'esclavage déguisé et accepté) :


L'une des grandes peurs de la femme grecque est que sa cité ne tombe sous le joug d'un ennemi et qu'elle ne fût réduite en esclavage.

Les captives, si elles sont jeunes, sont un butin très prisé par le guerrier grec. La littérature classique s'est fait l'écho de ces pratiques.

Ainsi, Cassandre et Andromaque, les princesses troyennes, respectivement fille du Roi Priam et femme d'Hector, connurent le sort des femmes dont la cité à été vaincue. Briséis (l'amante éplorée d'Achille) et Antiope (l'épouse du héros Thésée, le tueur du Minotaure.) ne connurent pas un autre sort.

Si Cassandre et Andromaque sont connues pour avoir hérité d'un triste sort : Cassandre a été assassiné par Oreste, et Andromaque - dont le fils, contrairement à ce qui dit Racine, a été tué, et qui elle a été mariée à Pyrrhus puis au frère de celui-ci. - pleurera Hector toute sa vie.

Mais Briséis et Antiope se seraient pâmées d'amour pour leur ravisseur.

On peut douter de telles assertions.

Achille a acquis la reine Briséis après avoir attaqué son royaume et tué ses trois frères et son mari.

Il fallait que Briséis détestât ou à haït beaucoup de personnes, pour tomber ainsi folle amoureuse de leur meurtrier. Qu'elle éprouvât un grand mépris pour la ville pillée et pour ses habitants sur lesquelles elle régnait pourtant. Peu de rancœur et de fierté pour ainsi accepter d'être passée du statut de reine à celui d'esclave qu'on se passe de main en main (Achille, Agamemnon, Achille.).

Antiope, sœur de la Reine Hippolyte a été enlevée par Thésée (après que celui-ci ait déjà abandonné Ariane sur une île perdue...Oups ! Mais ce n'est pas de sa faute, il l'a oublié ! C'est vrai qu'on oublie si facilement une femme à qui on doit d'être devenu un héros et d'avoir sauvé sa cité. Une femme qui a trahi sa famille par amour.). Certaines versions rapportent même que c'est Héraclès qui enleva Antiope et l'offrit à Thésée en guise de butin, exactement comme il l'aurait fait d'un objet précieux.

La légende d'Antiope varie selon les sources, on affirme dans l'une d'elle qu'Antiope tomba amoureuse de Thésée et qu'elle s'enfuit de chez elle. Mais si la jeune princesse avait ainsi trahi son peuple, il est peu probable que les Amazones se soient ensuite lancées dans une guerre meurtrière contre Athènes pour récupérer la jeune femme.

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L'amour que concevrait une captive pour son ravisseur est un mythe viril qui, présent dans l'Iliadperdure encore de nos jours.

Le rapt des femmes en vue d'en faire une épouse fut de tout temps une pratique courante. Elle est :


Héroïque chez les grecs :

Les femmes tombent amoureuses du héros. D'ailleurs les dieux ne se privent pas eux aussi d'enlever les femmes ou les hommes qui attirent leur convoitise : Hadès enlève Perséphone, Éros enlève Psyché et Zeus s'amuse beaucoup : Ganymède, Europe, Egine... (sans parler des viols : Léto, Danaé, Alcmène...)


Héroïque chez les Romains (grands admirateurs des grecs.) :

Les femmes tombent amoureuses des Romains et permettent ainsi à Rome de prospérer. L'enlèvement des Sabines, l'un des mythes fondateurs de Rome ne parle pas d'autre chose.


Intéressée au Moyen âge :

Les filles uniques étaient l'occasion de s'arroger l'héritage de leur père. Aliénor d'Aquitaine en quittant Paris à la suite de son divorce avec Louis VII, connut un voyage périlleux pour rejoindre l'Aquitaine. La belle était détentrice d'un fief fort envié.

Cette pratique cessa peu à peu sous l'influence de l'Église parce que le rapt des jeunes héritières occasionnait guerre et désordre. C'est une des raisons (dont les conséquences ne furent pas toujours des meilleures par la suite) qui décida l'Église à faire du mariage un sacrement, donc un acte indissoluble et consentit par les deux parties (Dans le Droit canonique, un mariage forcé est l'une des rares clauses d'annulation du mariage avec la consanguinité, la non-consommation et une maladie cachée.)


Virile : nombres de cultures et de traditions gardent cet aspect de l'enlèvement de la femme par son futur époux. On gagne la femme. Elle tombe amoureuse de l'homme fort (On rejoint le mythe antique de la belle captive amoureuse de son ravisseur.).


Nécessaire  : quand les hommes ne trouvent pas de femmes :

Le rapt est par exemple pratiqué dans certaines régions du nord de la Chine qui souffrent d'un fort déficit en femme. Il n'est pas rare dans certaines régions, que des femmes qui voyagent seules se trouvent, par sécurité, des compagnes de voyage éphémères.


Le rapt peut être aussi l'assurance pour des guerriers de se trouver des femmes à mettre dans leur lit et des ventres pour enfanter leurs héritiers. Les Syriennes et les Irakiennes de 2015 à 2017 ont été victimes de telles pratiques (Je ne compte pas dans le lot celles qui ont seulement servi d'esclaves parce que jugées impures et donc inaptes de porter les enfants des nobles guerriers, cf. les Yézidis), tout comme les Nigérianes (même si le rapt des femmes au Nigeria ne se limite pas à simplement en faire des épouses.).

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