Chapitre 71 📸
« Happy birthday sweet honey »
📸 Aiden 📸
Oh. Bordel.
Ce sont les seuls et uniques mots qui me viennent quand je repense à tout ce qu'il vient de se passer. Ça a été si soudain, si spontané... Je ne l'avais pas vue venir celle-là !
Alors qu'elle, je suis certain qu'elle avait tout prévu...
Une véritable diablesse, voilà ce qu'elle est. Endormie pour le moment, vêtue d'une simple culotte en dentelle noire (elle avait prévu, c'est certain !) et dépourvue de tout autre tissu, jugé inutile. Ses petites respirations successives frôlant ma peau par moment, me privent des miennes. Elle est sublime, nue, juste sous mon nez, que voulez-vous.
On dirait presque un petit bébé, tellement elle me paraît paisible. Une image assez étrange, presque glauque quand je pense aux diverses merveilles qu'elle vient d'accomplir contre mon corps.
Ses doigts me caressent encore légèrement, bien qu'éteints. Du bout des ongles, elle parvient tout de même à me faire frissonner.
— Tu ne dors pas ? murmure-t-elle la voix ensommeillée.
— Non, je n'y arrive pas. J'en veux encore, la taquiné-je.
Ses yeux s'ouvrent totalement, affichant un regard ahuri.
— Je rigole petit oiseau, chuchoté-je en caressant le haut de son front.
— Ce n'est pas drôle, réplique-t-elle en tirant le bout de sa langue.
— Si en réalité. Ta tête était magique.
Elle se recouche confortablement contre moi.
— T'es toute cuite ? chuchoté-je à son oreille.
— Oui. Tu as déchargé toutes mes batteries.
Je lâche un petit rire. C'est vrai qu'elle a l'air complètement à plat.
— On recommence quand alors ? l'embêté-je de plus belle.
— Doucement. C'est parce que c'était la première fois hein, je préfère te prévenir. La prochaine fois tu seras un peu plus doux avec moi ? ajoute-t-elle en souriant.
— Comment ça ?
— Je dis simplement que je ne tiendrai pas le rythme s'il est aussi soutenu. Tu vas devoir te contenter de ça si tu ne veux pas me retrouver toute cassée à ton retour.
J'éclate d'un rire franc, qu'elle étouffe de sa paume. J'en profite pour l'embrasser à cet endroit, sous un « berk » dépourvu de toute élégance.
— On pourrait dormir maintenant ? Je suis crevée par nos exploits olympiques comme tu peux le voir, et on a cours demain matin...
J'opine du chef, avant d'embrasser son front, de fermer la lumière puis mes paupières successivement.
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La première vision que j'ai en me levant, c'est elle. Curieux n'est-ce pas ?
En réalité je suis réveillé depuis plus de vingt minutes, mademoiselle n'avait évidement pas tiré les volets après s'être introduite par la fenêtre hier soir...
Elle se balade avec une serviette autour d'elle, et les mèches encore humides. C'est assez drôle cette couleur qu'elles prennent lorsqu'elles sont mouillées. On dirait presqu'elle est brune.
Elle se change devant moi, ou plutôt étale sur le bord du lit les différentes tenues emportées. Perturbée par tant de propositions, elle passe un temps fou à se décider, avant de se raviser et de s'occuper de ses cheveux.
Les filles sont vraiment chiantes pour de si petits détails.
Elle revient parfaitement coiffée, ses mèches devenues toutes lisses et surtout aussi blondes que le blé.
— Hey, lance-t-elle comme si elle venait à peine de remarquer mes yeux braqués sur sa silhouette.
Je la dévore du regard depuis plus de dix minutes...
— Hey ! répliqué-je avec ce même petit sourire en coin qui arbore ses lèvres.
— Tu es au courant qu'on va être en retard ? lance-t-elle avec innocence.
— Tu peux m'accorder une faveur ? la coupé-je presque.
Elle fronce les sourcils, avant d'hausser timidement les épaules.
— Je voudrai te prendre en photo.
— Maintenant ?
— Oui.
Elle bat plusieurs fois des cils, l'air perplexe.
— J'espère que ça n'a rien à voir de près ou de loin avec un truc pervers parce qu'on a eu notre première relation, rit-elle nerveusement.
— Absolument pas. Je trouve simplement que la lumière est magnifique. Et le modèle également alors la photo ne peut qu'être réussite.
— C'est une belle disquette que tu viens de me sortir là !
Je me relève, et fais une moue de fillette suppliante.
— S'il te plaît ?
Elle serre les lèvres, avant d'accepter. Je hurle intérieurement de joie, et attrape mon Canon, soigneusement déposé sur la table de chevet. Ça faisait longtemps qu'il attendait patiemment mon retour celui-là.
L'appareil s'allume en quelques secondes, faisant apparaître mon modèle, pensive, au creux de l'objectif.
— Tu veux bien enfiler une chemise à moi ? chuchoté-je.
— Une chemise ? On n'est pas à un shooting photo que je sache.
— S'il te plaît ?
— Je suis sûre que c'est un délire pervers, marmonne-t-elle en enfilant le vêtement.
J'effectue pendant ce temps les premiers réglages, dirigeant mon objectif à contre-jour. J'aime énormément jouer sur ces teintes et nuances-ci.
— Et maintenant ? Je fais quoi ? murmure-t-elle d'une petite voix.
— Tu sais que je ne vais pas te manger, n'est-ce pas ?
— Oui, oui. Bien sûr. Mais quand même, dépêche.
— Mets-toi devant la fenêtre. Il y a une lumière incroyable.
— Tu ne seras pas à contre-jour ?
J'esquisse un petit sourire malicieux.
— C'est justement ça qui sera joli. On va jouer sur ta silhouette et les ombres du contre-jour.
Elle roule des yeux, avant de se mettre devant la source de lumière.
— Essaye d'être quand même un minimum naturelle, répliqué-je en riant.
— Si tu crois que c'est aussi simple, soupire-t-elle.
Je positionne mon objectif, jusqu'à la voir de la plus belle manière qui soit. Mes doigts effectuent habillement les réglages, me remémorant à la perfection les mots de mon instructeur. Comme une chanson inoubliable, reprenant les critères clés pour réussir une photographie parfaite.
L'appareil en mode manuel, j'ai le contrôle sur les trois points les plus importants : l'ouverture, la vitesse d'obturation et les iso. Une langue compliquée qui compose mon quotidien depuis maintenant des années.
Je me reconcentre sur mon modèle, pas très à l'aise dans son nouveau rôle. J'ouvre l'ouverture, pour obtenir un fond légèrement flouté. Mon regard se focalise uniquement sur elle, et les courbes prononcées de son corps.
— Tu peux baisser un peu le menton ? murmuré-je perdu dans ma passion.
Elle s'exécute, timidement. J'en profite pour terminer les réglages, effectués avec des gestes précis et fins. Le noir et le blanc prennent possession de l'image, créant de jolis contrastes. Les cheveux de mon adorée cachent une partie de son visage, ombrageant son regard, alors qu'à l'opposé, la lumière qu'il reste nous laisse parfaitement imaginer chaque détail, chaque trait qui la rend aussi jolie.
Je retiens mon souffle, et immortalise cet instant. Elle relève les yeux suite au bruit de mon cliché, avant de sourire délicatement. Emplie d'une timidité nouvelle, une sensibilité que je ne lui connaissais pas qui semble prendre tout de même le dessus.
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— Aiden, bon sang tu vas être en retard ! Est-ce que tu as mangé au m...
Ma mère se stoppe net, au milieu de la cuisine. Avant d'ajouter, étonnée :
— Iliana ?
— Bonjour, répond celle-ci, les joues cramoisies.
On a décidé de jouer franc jeu. Après tout, elle n'allait pas repasser par la fenêtre quand même ?
— Vous avez passé la nuit ensemble ? nous interroge immédiatement ma mère.
Sans aucune gêne visiblement.
— Ça me paraît assez évident, non ? grogné-je agacé.
— Seigneur, ne me dis pas que tu as obligé ta petite amie à passer par la fenêtre ?!
— Vous savez, je me suis obligée toute seule, bredouille-t-elle.
Ma mère mime de s'étouffer.
— Ne me vouvoie pas, je t'en prie ! commence-t-elle. Et quelle inconscience, dans la nuit ! Tu aurais pu te faire mal ! Vous pensez vraiment qu'on est le genre de parents tyrans qui interdisent à leurs enfants de se voir ?
Elle roule des yeux, avant de disparaître dans l'autre pièce.
— Bon, ça a été, sourit Iliana en me regardant.
Je ressers ma main sur la sienne, me méfiant de la réaction de ma mère. Celle-ci revient avec une boîte pleine de cookies, qu'elle ouvre et me tend.
— Mangez au moins quelque chose avant d'aller au lycée, supplie-t-elle.
— C'est gentil maman, mais tu sais on va...
— Aiden, si ton père apprend que je vous ai laissés quitter cette maison le ventre vide, il me tuera pour sûr, ajoute-t-elle.
— Je vais en prendre un, intervient Iliana en prenant un gâteau.
— Tu n'en veux pas un autre, tu es sûre ?
— C'est déjà largement suffisant, ajoute-t-elle. Merci.
Ma mère hoche la tête, avant de remettre le couvercle et de me tendre la boîte.
— Merci, la remercié-je tout de même, avant d'aller prendre mes affaires de cours, et d'emmener Iliana jusqu'à la porte.
— Passez une bonne journée, nous lance ma mère depuis l'entrée. Et joyeux anniversaire Iliana !
— Merci beaucoup, répond-elle en lui faisant signe de la main.
Puis elle se glisse dans la voiture, et boucle sa ceinture.
— Qu'est-ce que c'est, les documents à l'arrière ? m'interroge-t-elle après avoir posé son sac sur la plage arrière.
— Mes dossiers d'inscription pour Stanford, expliqué-je avec un beau mensonge, et en évitant son regard.
— Oh... souffle-t-elle.
Une ombre passe dans son regard, qui semble se voiler instantanément. Je déteste lui mentir, encore moins pour des choses sur ce sujet-là. Mais ces documents sont beaucoup trop importants et son père a été très clair sur le sujet.
— Tu sais qu'ils ne m'ont toujours pas accordé d'audience, poursuit-elle en replaçant une mèche dorée.
— Une audience ? me figé-je.
— Pour les différentes étapes des inscriptions. Pour les cours que je voulais suivre, ça se passait la dernière semaine avant les vacances de Noël, ainsi que la première de celles-ci.
Elle n'a pas besoin d'ajouter quoi que ce soit. De toute manière, elle ne prononcera pas un mot au sujet de sa semaine d'hospitalisation.
— Ils t'en accorderont une, c'est obligé Iliana, la rassuré-je en posant ma main sur son genoux.
— C'est déjà la troisième fois que je les relance. Et la réponse est toujours la même.
— On s'est fait une promesse. Si on doit aller à Stanford, on ira ensemble, murmuré-je en cherchant son regard.
— Je sais bien, mais je... c'est quand même mal parti !
— On trouvera une solution. Et si Stanford ne veut pas de toi, très bien, tu iras à Princeton, ou même à Yale.
— Avec mon frère ? Certainement pas ! rit-elle.
— Et pourquoi pas ? Tu as les capacités pour, tu sais. Qu'est-ce que tu y perds ?
— C'est une solution de secours. Jamais je n'ai imaginé être prise dans ces universités-là lorsque j'ai rempli les formulaires.
— Je pense qu'il y a pire comme plan B.
Elle hausse les épaules, avant d'ajouter d'une petite voix fluette :
— Mais je dois aller à Stanford. Et tu le sais. C'est très important pour moi, c'est mon rêve, termine-t-elle du bout des lèvres.
— C'est le tien, ou celui de ta mère ? l'interrogé-je en me garant.
— C'est le notre.
Je hoche la tête, sans nouveaux arguments à l'appuie.
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— On peut se joindre à vous ? nous lance joyeusement Charlie, suivie de son frère.
Je guette la réaction d'Iliana, qui hoche poliment la tête. D'une certaine manière, elle voit Courtney à travers les traits de son amie, je peux comprendre qu'elle n'ait pas envie de se retrouver face à elle. Un fantôme encore beaucoup trop présent dans nos vies si vous voulez mon avis.
Josh et sa sœur s'installent à nos côtés, en sortant leurs affaires des cours qui suivent. La cafétéria se remplit progressivement à ces heures-ci.
— Alors Iliana, tu survis au cours de Monsieur Boris ?
— Je m'y fais, c'est quand même compliqué, d'autant plus que je n'aime pas particulièrement les maths... soupire celle-ci en roulant des yeux.
— Mais elle a une chance inestimable, vu que son copain est plutôt doué dans les matières scientifiques, on s'arrange !
— J'aimerai bien voir le genre d'arrangement qu'il y a entre vous deux, rétorque le blondinet en souriant avec malice.
Iliana s'empresse de lui donner un coup de coude, avant de rire aux éclats. Les jumeaux se joignent à elle, tout comme moi au bout d'un moment.
— Bon, rétorqué-je après un temps. Je reviens, je vais voir ton frère.
— Pour le tuer ? demande-t-elle en clignant des yeux.
— Non, pour parler avec lui, idiote.
Je l'embrasse sur le front, en repoussant ma chaise de la main. Ils reprennent la discussion, en se dirigeant vers l'organisation de notre future fête d'anniversaire.
Je retrouve mon meilleur ami à l'extérieur, sur le terrain de basket. Il s'amuse à envoyer le ballon contre le mur, à le rattraper, et à recommencer l'expérience inlassablement. Jusqu'au moment où il me voit, m'envoyant la balle à toute vitesse, contre le torse.
— Tu m'as volé ma sœur, le jour de son anniversaire en plus ! crie-t-il.
— C'est elle qui est venu toute seule, j'ai rien fait, répliqué-je en driblant agilement.
Mon ami se met immédiatement en travers de ma route, tentant de me reprendre la balle. Je l'évite facilement, avant de mettre le ballon à sa juste place : dans le panier.
— Petit con, m'insulte-t-il en s'asseyant sur la rambarde de protection.
— Dit-il, soufflé-je pour toute réponse.
On reste silencieux un instant, avant de reprendre d'une petit voix, et de marmonner quelques excuses chacun de notre côté. Je replace ma capuche, avant d'enfouir mes mains dans mes poches, en écoutant les mots de mon ami.
— Je n'en peux plus de Mahé, rit-il en tapant trois fois de suite dans la balle.
— C'est-à-dire ? demandé-je en lui renvoyant en un rebond.
— Elle est insupportable en ce moment. Je l'adore, et tu le sais, mais en ce moment, j'aimerai bien l'enterrer dans un coin, soupire-t-il.
J'éclate de rire, en voyant qu'il rit également. Il tente d'être sérieux, mais dès qu'on parle de son exécrable copine, ses efforts s'envolent.
— Non, mais vraiment, elle me fatigue !
— Tu crois que tu peux être en couple avec Mahé à mi-temps ? me plié-je de rire.
— Mais qu'est-ce que t'en sais toi, rit-il avec moi.
Je m'arrête immédiatement. Et passe mes doigts dans mes cheveux d'un air absent.
— Quoi ?
— Rien.
Il me sonde du regard un moment, avant de lâcher la gorge nouée :
— Aurais-tu couché avec ma copine, Aiden Miller ?
— C'est déjà arrivé, répliqué-je tout bas. Mais c'était y'a bien longtemps, y'a deux ans pour être exact...
Austin serre le poing, avant de pousser le soupir du siècle.
— Et t'es conscient qu'un jour je vais te buter ? répond-il avec sérieux.
— Oui, j'avais saisi, rétorqué-je avec un petit rire nerveux.
— Je vais faire comme si je n'avais rien entendu, et rien compris, continue-t-il. Je n'ai pas envie de déclarer la troisième guerre mondiale ouverte.
— Elle l'est déjà je te rappelle. Mahé et Iliana l'ont déclenchée.
— Ouais, faut faire quelque chose pour ça aussi, ajoute-t-il en prenant son visage entre ses mains. Elles sont toutes les deux encore plus insupportables quand elles se font la tête.
— Sur ce point, je suis tout à fait d'accord avec toi...
— En ce moment, Mahé est en boucle sur l'organisation de notre future fête d'anniversaire, et sur son audition pour Julliard, mais ça, elle est la seule à en parler. Si j'évoque le sujet de sa future école, je me fais décapiter dans la minute.
— Elle bosse ?
— Bosser c'est un euphémisme, crois-moi. Elle passe dix heures par jour dans sa salle de danse, elle y va avant les cours, part directement après... Une vraie folle furieuse. J'espère qu'elle va l'avoir sa place, parce que sinon ça va être la crise du siècle !
— Elle est ambitieuse, et elle se donner les moyens au moins ! Je trouve ça bien, répliqué-je en haussant les épaules. Apparemment Charlie est pareille en ce moment, Josh m'a dit qu'elle n'avait plus de peau sur le bout des doigts à force de jouer du violon.
— Elles sont complètement folles, soupire-t-il finalement.
— Elles sont simplement passionnées. Regarde Iliana avec la mer et le surf... C'est pareil !
— Pas faux. Au fait, mon père t'a donné les papiers ?
— Oui, murmuré-je tout bas.
— Et ?
— Je ne sais pas Austin. C'est compliqué, je ne suis pas certain d'avoir envie de lui mentir sur ça. C'est important, et je pense qu'elle mérite de savoir. Faire ça dans son dos, c'est franchement pas la meilleure solution. C'est déjà compliqué comme situation, alors sans l'informer...
— C'est toi qui décide. Tu n'es pas obligé le faire. Mon père a été clair là-dessus.
— Je verrai. Je veux d'abord en parler avec le mien, voir ce qu'il en pense.
— Je comprends, chuchote-t-il en ramassant la balle.
Il enchaîne deux-trois paniers, pour combler ce nouveau silence qui s'installe.
— Et toi, ajouté-je quand même. Qu'est-ce que tu vas faire cette année avec t...
— Rien, me coupe-t-il. Je ne vais rien faire de particulier avec lui. Comme toujours.
— Tu n'as pas envie ? continué-je malgré tout.
— Non, je n'ai pas besoin de le voir. Ça ne sert à rien de toute façon.
— Pourtant tu es allé le voir pendant les vacances. Et c'était p...
— Aiden, n'insiste pas. Je n'ai pas envie de parler de mon géniteur, c'est inutile. Il aura beau tenter de reprendre contact, comme à chaque fois le jour de mon anniversaire, je ne céderai pas. J'ai fait une erreur en allant le voir la dernière fois, ça ne se reproduira pas.
Je hoche la tête, sans ajouter le moindre mot. C'est son choix. Et c'est un sujet sensible.
— On rentre ? J'aimerai souhaiter l'anniversaire à ma petite sœur.
— Ta demi-sœur, nuancé-je immédiatement.
— Commence pas, grogne-t-il en me devançant et en piquant presque un sprint jusqu'à la porte pour que je le suive.
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— Happy birthday sweet honey, chuchote-t-il à l'oreille de ma copine en déposant devant elle une petite boîte rose pâle.
— Merci ! sourit-elle en embrassant sa joue doucement. Désolée pour ce matin.
— Pas important, t'es toute pardonnée honey.
— T'es le meilleur ! lance-t-elle avec un sourire radieux.
C'est faux, je suis le meilleur. Mais je n'en dis pas moins, me contenant de croiser les bras sur ma poitrine.
— Je peux espérer t'avoir pour moi ce soir ? demande-t-il naïvement.
— Je crois que oui, sourit-elle de plus belle en ouvrant sa boîte de pâtisseries.
Ah. Je sens la jalousie monter en moi d'un seul coup. Ce petit pincement-là, que je commence à trop bien connaître. Je déteste cette sensation.
Soudain, c'est un autre détail qui attire mon attention. Un peu plus loin, assis sur un des bancs de la cafétéria. Evan, encerclant une fille de ses bras. Une petite blonde, un grade en dessous du notre. De loin je croirai presque voir mon Iliana entre les mains de ce violeur.
Cette vision me rend dingue. Et même si c'est soudain, voir injustifié, je meurs d'envie de lui mettre mon poing dans la tête. Après tout, il n'a jamais rien reçu, de ma part pour ce qu'il avait fait à celle que j'aime. Personne ne sait vraiment ce qu'il s'est passé, on a toujours eu que des paroles rapportées.
Alors celui-ci sort en compagnie de sa nouvelle conquête, n'oubliant surtout pas de taper dans les mains de tous les copains qu'il croise, tel le petit con de populaire qu'il était devenu dernièrement. Je me lève l'air de rien, me dirigeant vers le couloir moi aussi.
— Aiden ? Où tu vas ? m'interrompt immédiatement Iliana.
Cet air pincé qu'elle arbore, la forme qu'esquissent ses lèvres et l'expression de ses yeux ne trompent pas. Elle lit en moi comme dans un livre ouvert.
— Chercher un truc à manger. Tu ne veux toujours rien ?
— Non, ça va.
L'intérieur de sa joue qui se creuse légèrement, ainsi que l'apparition de ce petit air penaud telle une ombre qui vient se poser sur son minois, confirment mes dires. Je lui offre un petit sourire qui se veut rassurant, et elle hoche doucement la tête avant de détourner le regard.
Je rejoins le connard de service dans le couloir, qui est littéralement en train de rouler une pelle à sa « copine ». Déjà que ça me dégoûtait lorsqu'il agissait de la sorte avec Iliana, mais finalement ce sentiment ne s'est pas du tout estompé.
Au contraire.
À peine la jeune fille disparaît au bout du couloir, que je lui envoie un coup de poing dans la mâchoire, dont il risque de se souvenir toute sa vie. Ma propre main me lance sous l'impact, c'est pour vous dire la force que j'y ai mis.
Sous la surprise et le choc, celui-ci s'adosse au mur sous un grognement, tout sauf viril. Un véritable grognement de fillette effrayée.
— T'es complètement malade, articule-t-il sous la douleur.
— Et toi t'es complètement con mon pauvre. C'était pour ma copine, et pour tout ce que tu lui as fait. Tu peux prendre ça pour un acte gratuit, juste parce que tu as eu l'audace de recommencer à poser tes sales pattes sur une fille innocente.
Je m'éloigne, en souriant comme un con. Ça fait tellement longtemps que je rêvais de faire ça. C'est comme une seconde résolution, enfin accomplie.
Pourtant mon téléphone vibre, rompant mon court instant de bonheur savoureux. Je décroche, baissant instantanément la tête face à la discussion qui s'apprête à commencer.
— Andrew, bonjour, lancé-je avec un air faussement enjoué.
— « Comment vas-tu Aiden ? Tout s'est bien passé avec Iliana ?»
— Oui, tout va très bien, pas de problèmes.
— « Aiden, il faut qu'on parle sérieusement tous les deux. Il me faut une réponse dans la journée, le procès approche à grand pas et j'ai besoin de savoir. »
— Je sais... tu as besoin d'une réponse tout de suite ? Je ne suis pas sûr encore.
— « Ce soir, au plus tard mon grand. C'est très important. »
— J'en parle avec mon père, et je te rappelle tout à l'heure, lâche-je.
— « On fait comme ça, bonne journée alors. »
Il raccroche sans me laisser le temps d'ajouter le moindre mot. Au moins ça a le mérite d'être clair. Je range mon mobile en soupirant, absolument perdu devant l'immensité des choix qui s'offre à moi.
Je ne veux pas lui mentir. Pas sur quelque chose qui la concerne d'aussi près. Je me bats tous les jours avec elle pour la convaincre d'arrêter ses insoutenables mensonges, de changer ce détail de sa personnalité pour moi. Jouer à son propre jeu sur un sujet aussi important serait ignoble de ma part.
Mais d'un autre côté, son père refuse qu'on lui en parle. La principale concernée n'est de toute façon pas apte d'un point de vue psychologique à donner son avis. Une belle bêtise que je suis dans l'obligation de respecter. Ce sont deux options radicales, opposées et contraires.
Mentir pour la venger, ou être honnête pour la protéger ?
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Hey ! Voici le nouveau chapitre !
Comment allez-vous depuis la semaine dernière ?
Je tiens en tout premier à vous remercier pour tout vos messages, c'est juste adorable tout le soutient que vous m'apportez !
Ensuite, on revient sur ce segment...
Qu'avez-vous pensé du moment où Aiden et Iliana s'improvisent une séance photo ?
Je remercie de ce fait @zaheis pour ses connaissances et pour m'avoir guidée dans ce monde inconnu qu'est la photographie !
Que pensez-vous de ce procès ? De ces cachotteries entre notre petit couple ? Avez-vous compris se qu'il se passe ?
Et pour finir, le "meilleur" pour la fin :
Avez-vous aimé l'apparition d'Austin ?
Merci beaucoup pour votre présence et votre lecture, après autant de chapitres..
Quelque chose à ajouter ?
On se retrouve samedi prochain pour la suite, et croyez-moi, les premières réponses arrivent à grand pas...
Bonne journée à tous, des bisous,
Lina 😘
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