Chapitre 68 🌊
« Leurs ombres monopolisaient mes pires cauchemars, tout comme leurs gestes effrayaient mes réalités. »
🌊 Iliana 🌊
Chaussures à talons. Il faut que mes pas résonnent.
Cheveux attachés. J'ai besoin d'assurance.
Maquillage prononcé et foncé. Je suis quelqu'un d'autre.
Je termine d'appliquer mon rouge à lèvres pourpre, avant de boucler ma ceinture argentée. J'arpente du regard mon téléphone depuis vingt bonnes minutes, à la recherche du fameux message de rentrée de ma meilleure amie.
Mais toujours rien.
Je n'aurais pas mon traditionnel « bonne fête des licornes », comme à chaque reprise depuis maintenant trois ans. Je reste de marbre par rapport à ce détail si important pour moi. Encore et toujours ces fichues apparences qui prennent le dessus...
De : Aiden, à 8h21 :
Tu veux que je passe te prendre petit oiseau ?
J'esquisse un sourire, en déclinant poliment sa proposition. J'ai décidé que j'allais conduire aujourd'hui. Conduire la voiture que mon père m'a offerte. Peut-être que me cacher derrière le volant d'une Porsche noire m'aidera à prendre confiance.
Austin m'attend en bas des escaliers, je lui souris tendrement en avançant jusqu'au meuble d'entrée où je déballe les clefs, neuves, de ma voiture sous les yeux aberrés de mes proches.
Le trajet n'a pas été aussi simple qu'espéré. A croire que manier ce genre de voiture n'est pas donné à tout le monde, je fais partie des boulets qui ont du mal à passer la première vitesse.
A l'hôpital, tout est calme. J'aime beaucoup y venir le matin, loin de l'agitation et de la foule. Le dernier étage est comme une bulle isolée, silencieuse et douce. Remplie de pères, mères ou sœurs, tous atteint du même mal que la belle au bois dormant.
C'est tellement plus beau que de se dire qu'ils vont tous mourir.
Je trace ma route jusqu'à la chambre familière, et j'ai du mal à croire qu'il y a encore quelques semaines, j'étais moi aussi en ces lieux paisibles. Mon regard parcourt la chambrette en quête d'un petit détail, un rien.
Qu'est-ce que je cherche en venant ici ?
Je scrute le plafond, les dalles sont toujours identiques. La vue exposée par la fenêtre est toujours la même. Rien n'a changé.
Quelques portes closes plus loin, j'observe Jack assis au chevet de ma mère. Le père d'Aiden lui parle avec attention, comme je pourrais le faire. Et c'est sourire aux lèvres que je le salue d'un signe de tête, en partant. Pas besoin de mots.
— Bonjour maman, m'avancé-je en embrassant son front. Je me dépêche, je n'ai pas beaucoup de temps malheureusement. Je voulais simplement te dire que je t'aime beaucoup. Plus que n'importe qui en fait. Ris-je en caressant son visage blanchi par le manque de soleil. Et te dire que tu me manques énormément. J'ai encore besoin de toi, ne l'oublies pas.
Je saisis ses deux mains froides dans les miennes, les yeux brumeux et la voix tremblotante je murmure :
— Mais j'ai besoin de toi, maintenant plus que jamais. Il me faut un signe maman. Il leur faut une preuve que tu es encore bien vivante. Je t'en prie.
Mon dernier baiser se dépose sur sa peau, avant de quitter les lieux aussi discrètement qu'auparavant. Je m'arrête néanmoins devant le bureau du père d'Aiden. D'un pas hésitant et avec un petit sourire gêné, je dépose un café sur la table jute devant lui. Sans dire un mot supplémentaire, je tourne les talons, sous son sourire bienveillant.
🌊🌊🌊
Les regards ne cessent pas. Est-ce de la pitié ? De la colère ?
Le mien est simplement empli d'une peur froide, qui ne me quitte pas.
Il vient de me frôler, je sais que c'est lui.
Peut-être m'a-t-il vue ? Entendue ?
Je suis prise d'un frisson violent.
Elle me fixe, à l'autre bout de la salle, j'en suis certaine.
Prépare-t-elle quelque chose ?
Je ne respire plus.
La brune vient de se retourner et de sourire.
S'adresse-t-elle à moi ?
J'étouffe, bordel.
La sonnerie me réveille brutalement de ce moment d'absence. Le professeur me fixe d'un regard noir. Je baisse la tête en rangeant rapidement mes affaires, en vrac dans mon sac.
Je me lève brutalement, rattrapant de justesse la chaise qui bascule derrière moi. Je passe dans les rangées bruyantes, afin de rejoindre la porte au plus vite.
Eviter le bruit, les regards, la foule.
Les éviter... Eux.
— Ce n'est pas comme ça que vous serez prise à Sandford, Mademoiselle Midden.
En un mouvement lent, je relève le regard vers cet enseignant. Qu'en sait-il ? Que connait-il de moi ? Ou de ce que je vis ? Personne ne peut comprendre.
Je dévale les escaliers du dernier étage, pour rejoindre la cour. Les couloirs bondés m'encerclent, putain depuis quand y a-t-il autant de monde dans ce lycée ? Me faufilant entre groupes et élèves, je cherche simplement la sortie. Mon sac est serré contre moi, me protégeant inconsciemment des coups que je pourrais recevoir. Hors de question d'avoir plus mal.
J'entends mon prénom, noyé dans cet amas d'élèves. Mais je refuse de me retourner, car je sais parfaitement qui m'appelle. Et je ne veux pas le voir.
Pourtant il persiste, et m'attrape le bras, trop fort.
— Il faut que je te parle Iliana., dit-il d'une voix grave.
Je secoue la tête, paniquée. Et le repousse violement pour qu'il me lâche.
Il n'a pas le droit de me toucher. Pas après ce qu'il a fait.
Le garçon sur lequel il atterrit lève le ton, sur moi plutôt que sur mon agresseur. J'ai l'impression que tout le monde me regarde, et je me sens obligée de me justifier.
— Ne me touche pas, bafouillé-je.
Des rires s'échappent du cercle qui se forme progressivement autour.
Est-ce dans ma tête ?
— Alors Midden, c'est vrai ce qu'on raconte ? Un petit penchant pour les capitaines de l'équipe de basket ? Est-ce que tu te tapes les deux en même temps ?
— Arrêtez... rétorqué-je, pitoyablement.
— Et moi alors ? C'est quand mon tour ma jolie ? S'avance un autre, en m'attirant contre lui.
— Lâche-moi putain ! hurlé-je.
Personne ne doit me toucher.
— Je dois te parler, insiste Mike.
— Non, je ne veux pas te parler, alors fout-moi la paix !!!
— Regardez comme elle tremble, rit un autre garçon.
— C'est pour quand l'inceste ? Le prochain c'est Austin non ?
Le groupe éclate de rire au grand complet, avant de tous se frapper les mains d'un air victorieux.
— Hé, regarde Midden, j'ai un cadeau pour toi.
Le garçon en question, qui me dépasse d'une tête et demie, m'envoie sa batte de baseball. Je la rattrape du bout des doigts, avant de la laisser tomber violemment. Son bruit résonne, mais je suis la seule à l'entendre. Je n'entends plus que ça. Le bruit du bois qui résonne contre le lino. Le bruit du bois contre ma peau. Je plaque mes mains contre mes oreilles, pour faire taire ce monstrueux écho.
— Putain, mais t'es complètement tarée en fait !
Je secoue le visage, les larmes aux yeux. Puis, je bouscule ces enfoirés afin de sortir de là. Les larmes dévalent mes joues lorsque j'enfonce la porte des toilettes d'un coup d'épaule. Mon regard se fige sur les lèvres rouges vifs qui esquissent un sourire. Un sourire de pure salope.
— C'est bon, la folle est calmée ? me scande-t-elle avant de me bousculer sur le côté.
Je la revois me pousser contre le mur, me cogner, encore et encore.
— Casse-toi, murmuré-je les bras serrés autour de mon propre corps.
— A tes ordres, pétasse.
Elle roule des hanches, et claque la porte derrière elle. Mon téléphone vibre, s'emplit de « tout va bien ? » « où es-tu ? » « Iliana, réponds-moi ! » ou encore d'appels d'Austin, qui composent à présent ma boîte vocale.
Je laisse mes mains glisser sur le bord du lavabo, le visage baissé. Chacune de mes larmes roulent sur mes joues, avant de s'échouer lamentablement au fond du bac. La porte s'ouvre de nouveau, mon regard se déposant sur la silhouette de ma meilleure amie. Elle me fixe à son tour, et sans un pas de plus, fait demi-tour, m'ignorant totalement.
Je m'assois à même le sol, laissant ma tête de poser contre le mur. D'un air absent, je parcours les innombrables stories de réseaux sociaux me concernant. Des vidéos m'appelant la folle, des photos me surnommant la traînée...
J'avais trois "harceleurs", voilà que c'est le lycée tout entier qui veut ma peau.
Lorsqu'il s'agenouille à côté de moi, je n'ai pas besoin de lever le regard pour savoir qui il est. Ses baskets me suffisent, tous les jours exposées à côté de mes éternelles Converse bleues. Mon frère s'assoit à côté, et adopte la même position que moi. Rien que ça, me fait esquisser un petit sourire timide.
— Ça va ? me demande-t-il après un moment.
— Non, avoué-je dans un murmure.
Il me regarde, en crispant les lèvres. Il a toujours cette mimique adorable quand il ne sait quoi répondre.
— Mais ce n'est pas grave, après tout, le sable reste toujours blanc, scandé-je avec ironie.
— Ne fais pas ça. Ne critique pas tes propres valeurs simplement parce que tu es en colère, reprend-il d'une voix délicate.
— Je ne suis pas en colère. Je suis simplement déçue, murmuré-je en essuyant une larme supplémentaire.
— Alors ne laisse pas les autres te faire douter de toi-même. De la personne que tu es vraiment. Ne les laisse pas gagner à ce petit jeu pitoyable.
Je confirme d'un vague signe de tête. Il a raison. Je vaux bien mieux que ça.
Mais c'est tellement plus compliqué de s'en rendre compte.
— Mahé m'ignore, soufflé-je.
— Tu fais la même chose je te rappelle.
— Mais elle est en colère contre moi, m'indigné-je en allongeant mes jambes sur le sol.
— Tu l'es d'avantage.
— Je la déteste, mais j'ai mes raisons.
— Elle a également les siennes, rit-il.
— Mais arrête de la défendre. C'est vexant. En plus, je la déteste parce qu'elle couche avec mon frère et qu'elle n'a même pas eu le courage de me le dire. Elle, me déteste uniquement parce que MOI je la déteste.
— Elle n'a jamais eu aucune logique, à quoi tu t'attendais, sourit-il.
— À mieux, venant d'elle.
Je croise les bras, comme la petite fille boudeuse que je suis.
— Tout ça c'est de ta faute. Tu es venu foutre la merde dans ma vie, soupiré-je.
— Qui a commencé ? Je te rappelle que TU es venue en premier foutre la merdre dans MA vie. J'étais tranquille, et il a fallu que tu te ramènes et que tu vives chez moi. C'est toi le problème, pas moi.
— Je vais prendre ça comme un joli compliment.
Je dépose tranquillement mon front sur son épaule, jouant avec ma manche.
— Et puis, ne t'en fais pas pour Mahé. Elle est énervée, mais ça passera. C'est sa fierté qui parle pour elle. Tu sais, c'est elle qui est venue me chercher, en hurlant que je n'étais pas capable de surveiller ma propre sœur. Elle fait son cinéma avec des grands gestes, mais elle n'est pas véritablement loin de toi, au fond.
Je hausse les épaules. Ça ne m'étonne pas d'elle. De toute manière, elle est incapable de parler cette enfant.
— Bon, par contre, j'ai un conseil à te donner, continue-t-il.
Je fronce les sourcils. Qu'est-ce qu'il va encore me sortir comme bêtises....
— Il faut que tu t'accroches. Que tu tentes de ne pas te faire marcher dessus, parce que je sais qu'au fond de toi, tu mourrais d'envie de leur coller des gifles à ces idiots. Alors lâche-toi, je te jure que ça leur fera du bien.
Je lui souris gentiment. C'est vrai, ma main me démange quand elle ne tremble plus. Et je suis persuadée que cette atèle peut faire des ravages incroyables.
— Mais aussi que tu t'accroches en maths, ajoute-t-il.
J'éclate de rire, quel est le rapport ?
— Il est hors de question que tu restes dans cette classe, avec tous tes enculés de camarades. De toute façon, tu as toujours eu des combinaisons pourries pour chacun des grades, rit-il en passant sa main dans ses cheveux. Dès la prochaine heure, tu es avec nous. Tu viens dans notre classe, et je te garantis que tu seras bien mieux.
— Avec Aiden, Mahé, Lindsay et toi ?
— Oui. Par contre, on est bien meilleur en maths, faudra que tu travailles plus, moi je te le dis, réplique-t-il en se moquant carrément de moi.
— Si faire des équations est le prix à payer, j'accepte, répliqué-je avec le sourire.
Je pense rapidement à Josh, que je vais laisser seul avec les autres. Mais pour une fois, je n'y peux plus rien. Je ne pourrais pas passer cette fin d'année entourée de ces odieux regards malsains. Être avec mon frère, mon copain et mes amies est la meilleure chose qui pouvait m'arriver.
Pour une fois, je n'aurait plus peur.
🌊🌊🌊
Allongée sur mon lit, je fixe interminablement le plafond. Est-ce que ça m'aide à réfléchir d'une certaine manière ? Je ne pense pas. Pourtant, je reste figée sur l'édredon bien tiré. Ça va faire dix minutes.
Vous voulez la vérité ? Je me sens coupable. Coupable de ne pas ressentir toutes les émotions qui devraient m'accabler, me contrôler. Après tout, le temps est compté.
Mais je me sens tellement coupable, bordel.
Mon éternel optimisme est en train de me déchirer, d'emporter mon cœur et mon esprit. J'en ai parfaitement conscience. J'ai toujours eu un mal fou à gérer mes émotions, et le temps n'arrange rien cette fois. Il estompe peut-être les blessures, mais il accentue nos peurs, transformant de simples petites ombres en immenses cauchemars.
Ce n'était pas une simple remise en question, ce n'était pas un bilan sur moi-même comme dirait certains. Je ne crois ni au mea-culpa, ni au carpe diem. Je me pose simplement des questions vitales pour une jeune fille, des questions existentielles étant sa fille, des questions nécessaires pour une future adulte.
Allais-je devoir réagir ainsi à présent ?
J'ai pourtant une certitude, au milieu de ce brouillard. Je ne suis pas prête à prendre mon envole. Je ne suis pas prête à ce qu'on me lâche la main en souriant.
Je ne veux jamais qu'elle le fasse.
J'ai vécu avec ce masque pendant des mois, et il me rassure tellement. Mais parfois, j'aimerai simplement me comporter comme la petite adolescente que j'étais. J'aimerai rentrer et ouvrir la porte de mon appartement, me rendre au salon et raconter à ma mère ma journée. Chose que je n'ai pas assez faite. J'aimerai ouvrir la porte de la chambre en souriant, et l'embêter avec mes questions idiotes. Je veux lui dire je t'aime, encore et encore.
Pourtant toutes ces choses, ces petits riens du quotidien, je les invente. Je les réalise devant des photos, des souvenirs, des fantômes.
Est-ce que ça fait de moi une personne horrible ? Après tout, je n'ai pas peur. Pas une seule seconde.
Je ne doute pas non plus, pas l'ombre d'une hésitation dans le sombre mélange que sont mes pensées. Je souris pour rassurer, je mens pour mieux tromper. Mais au fond, à quoi ça m'avance ? Ça n'a rien de rassurant, rien d'agréable. Pourtant, je mens plus que je ne respire ces derniers temps. Chaque regard est une illusion, chaque geste un nouveau poison.
Je n'avais toujours pas peur.
J'étais simplement en train de perdre l'espoir qui m'avait maintenue en vie ces derniers mois.
La seule chose qui me sort de mes pensées ? Aiden qui frappe à la fenêtre. Oui, oui, vous avez bien lu. J'avais laissé préalablement la fenêtre entrouverte, parce que la loutre que j'étais allait probablement avoir un gros coup de flemme. C'est carrément le cas d'ailleurs.
Il franchit agilement l'encadré de ma vitre, puis éclate de rire lorsque ses yeux se posent sur ma silhouette échouée.
Je me redresse à toute vitesse, et lui mime de se taire.
— Pardon, mais qu'est-ce que tu fais habillée comme ça ? se moque-t-il.
Je me vexe dans la seconde qui suit, en croisant mes jambes en tailleur.
— Ce n'est pas parce qu'on est mardi que tu as l'autorisation de te moquer.
— Ah ? Mais mardi tout est permis, non ?
— Non, conclus-je en croisant les bras.
Et il me met à éclater de rire de nouveau. Je lui envoie un coussin pour le faire taire.
— Mais enfin qu'est-ce qui te fait rire comme ça ?!
— J'étais en train de m'imaginer notre future première fois.
— Pardon ? m'empourpré-je.
Il s'assoit sur le bord du lit, après avoir retiré son manteau et ses chaussures.
— Je pensais à comment je m'y prendrais, si on venait à coucher ensemble et que tu étais dans cette tenue.
— On fait l'amour, le repris-je. Ne soit pas vulgaire sur ce genre de choses.
Il sourit, comme un idiot.
— Et alors quoi, elle ne te plaît pas ma tenue ?
— C'est un peu inaccessible à mon goût.
— Tu n'as jamais précisé que nos mardis devaient être sexy.
— Mais là c'est un extrême mon petit nounours.
— Oiseau. Mon petit oiseau, le grondé-je.
— Mais je prends ça comme un joli défi, une petite pochette surprise qui se cache derrière ton déguisement, sourit-il.
Bordel, j'adore son petit sourire.
— Alors, par contre ce n'est pas un déguisement. C'est une grenouillère le Roi Lion. Et je l'ai p...
— Là, c'est le moment où tu arrêtes de parler, petit oiseau, me coupe-t-il en descendant progressivement ma fermeture éclair.
— Oh, ok... capitulé-je en me laissant tomber sur les coussins.
Petit sourire coquin d'ailleurs.
Je vois clair dans son jeu.
— Tu es conscient qu'on ne va pas faire ce que je lis dans tes pensées, ici ?
— Parfaitement conscient, affirme-t-il en disposant ses lèvres sur les miennes.
Je bloque ma prise derrière sa nuque, entre mes deux mains celées l'une à l'autre. Je maintiens la pression qu'il exerce contre mes lèvres, le dévorent de petits baisers fougueux. Après tout, c'est lui qui avait commencé ? J'avais bien le droit d'en profiter un peu !
— Aiden... chuchoté-je néanmoins.
— Quoi, grogne-t-il contre ma peau.
La peau de mon cou d'ailleurs. Je le déteste une seconde pour être à cet endroit-là de mon corps. Mais celle d'après, je me souviens que je suis folle amoureuse de lui, et j'oublie.
— Je meurs de chaud, ajouté-je à bout de souffle.
— Tu t'es déguisée en Simba. Rien d'étonnant.
— C'était une invitation pour que tu la retires cette grenouillère. Tu n'es pas hyper réceptif.
— Je suis concentré sur autre chose. Et ce truc est une vraie forteresse !
— Adorable ce soir dit donc, râlé-je.
Il bloqua subitement mon bras, avant de le guider plus délicatement hors de ma manche.
— Ça va aller comme ça princesse ? Tu vas t'en sortir pour le reste ?
— Ne m'appelle pas comme ça, murmuré-je du bout des lèvres. Evan le faisait.
Ses propres lèvres se crispent contre moi. Je ferme les yeux le plus fort possible, consciente de ma connerie.
Il soupire en s'écartant de mon corps brûlant de désirs, et s'allonge sur le dos, comme moi.
— Désolée, lâché-je au bout d'un moment.
— Ça ne fait rien.
Il ment. Je l'ai blessé, j'arrive à m'en rendre compte rien qu'au son de sa voix.
Je me décale progressivement, et me colle contre lui telle la gamine que je suis. Il ne peut pas me faire la tête. Parce qu'on est mardi.
Je glisse mon visage jusqu'à lui, en me niche dans le creux de son cou. Après quoi, je torture doucement sa peau entre mes lèvres, jusqu'à y laisser une jolie trace, toute rosée.
Et ça me fait sourire malicieusement.
— Est-ce que tu viens de me...
— Trop tard, chantonné-je tellement fière de ma bêtise.
— Oh non, ce n'est pas vrai, me gronde-t-il en se contorsionnant dans tous les sens pour voir les dégâts. T'es une vraie gamine, soupire-t-il.
— Une gamine super précoce alors ! ris-je.
Il s'assoit, serrant les dents. Je reste soigneusement allongée, et souris comme une garce. Il est si mignon avec le tatouage de mes lèvres encré dans son corps.
— Je vais te dévorer. Toute. Crue.
Je roule des yeux, en retirant mon élastique pour défaire mes cheveux.
— Je peux savoir ce que tu attends ?
Le même sourire s'impose sur son beau visage, alors que ses mains s'appliquent à faire glisser ma grenouillère le long de mes chevilles. Je retire mon tee-shirt et me recouvre rapidement de la couette sous ses caresses chaleureuses. Mon dos contre son torse nu, je ferme calmement les yeux, menée par sa respiration.
— Je peux ? chuchote-t-il à mon oreille, les doigts pressés contre l'agrafe de mon sous-vêtement.
Je l'autorise d'un simple signe de tête.
— Et ça ? demande-t-il en enroulant son index à l'élastique de mon bas.
— Même pas en rêve Aiden Miller, m'offensé-je. Espèce de pervers !
— Fou amoureux. C'est mieux.
Encore un petit sourire malicieux, et un regard conquis lorsqu'il se penche au dessus de moi pour m'embrasser, ou me dévorer comme il l'a promis. Très agréable de se faire manger par lui, franchement je n'aurais jamais imaginé que ça faisait autant de bien de se faire manger toute crue.
— Tu stresses pour demain ? finit-il par m'interroger après nos interminables câlins.
— Pas du tout. Je ne vois pas pourquoi je le devrais. Ça va très bien aller.
Il hoche la tête, mais j'attrape son menton entre mes doigts.
— Pourquoi ? Tu stresses pour moi toi ?
— Toujours petit oiseau.
— Ohhh, mais arrête de t'en faire pour moi. Ce ne sont que des examens. Tu peux être rassuré, ça va aller.
— Je serai rassuré quand mon père me dira que tout va bien dans ce joli petit corps. Et que tu auras mangé. A ce moment-là seulement je serai soulagé.
— On fait comme ça alors, sourié-je pour le rassurer.
Je n'en pensais pas moins au fond de moi.
Je me laisse aller contre lui, fermant les yeux et abandonnant toute lutte contre le sommeil. Il a déjà gagné de toute façon.
Demain allait de nouveau être une journée difficile à affronter. Mais pourtant j'avais la sensation que tout allait bien, que le sable était vraiment blanc.
🌊
_____________________________
Hey ! Bonjour à tous !
Comment vous allez ?
Personnellement je suis six pieds sous Terre, ensevelie sous une couche de boulot plus haute que mon bureau... Tout ça pour dire que je ne vous oublie pas, loin de là ! Malheureusement mon travail n'avance pas, et je commence à être en retard dans trop de matière...
Bref assez parlé de moi. Revenons plutôt sur ce chapitre.
Qu'en avez-vous pensé ?
J'ai l'habitude de "contrebalancer" le chapitre, afin de mettre une touche de drame, et un petit peu de joyeux à la fin (je tiens à ma vie, je sais que vous êtes vite agressif dès que je touche à notre surfeuse préférée !)
Que pensez-vous de la petite Iliana ? Et de son retour difficile en cours ?
Heureusement qu'un certain grand frère est là pour elle...
Ce petit moment vous a plu ?
Et pour finir, notre petit scène Aidana !
L'ambiance devient de plus en plus chaleureuse entre eux, vous ne trouvez pas ?
Ils prennent bien leurs repères, et commencent à jouer l'un avec l'autre, c'est le cas de la dire...
Mon petit doigt me dit que les choses pourraient bien se concrétiser dans peu de temps,
Oui, encore plus tôt que vous ce pensez...
Merci d'avoir lu, prenez soin de vous et de vos proche surtout, je pense fort à vous !
PS : OMG on a passé les 10 K !!! Merci pour tous vos messages, vous êtes juste les meilleurs !
Bon week-end, des bisous, Lina 😘
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