Chapitre 55 🌊

« Quel jour de chance et de
bonheur. »
🌊 Iliana 🌊

C'est un jour normal. Red Hot Chili Peppers, Imagine Dragons et Sia se succèdent, coupés d'un temps à autre par la voix merveilleuse de Coldplay.

Aujourd'hui est un jour parfaitement normal.

Je regarde attentivement le petit sapin confectionné par Aiden et moi hier. Magnifique. C'est à sa vue, que mon sourire persiste.

Je ferme les yeux, rien que 5 minutes de plus, savourant la musique douce.

J'attrape mon téléphone et déverrouille Instagram. Je dérive rapidement sur le compte de mon copain, celui qu'il utilise pour mettre ses plus belles photos.

Lindsay apparaît dans une robe blanche, prise en plein mouvement. Sa tenue pâle s'efface dans ce paysage, et la compare à une mariée.

Son compte privé est plus chargé. Il a posté de nombreuses photos de la soirée. Mahé, apparaissant dans une somptueuse robe rose, aux motifs brodés dorés. Les nombreux clichés s'enchaînent, mes amis tout sourire et sur leur 31.

Lindsay et Liam qui dansent tous les deux, mon frère riant aux éclats avec Mahé. Ou même Aiden, en train de prendre en photo Charlie et Josh.

« Une soirée exceptionnelle grâce à vous tous. Malgré tout, vous êtes encore là. Je vous aime bande de
fous ! »

Je souris face à tous leurs visages heureux. Je passe, et tombe sur d'autres photos, datant d'il y a quelques minutes à peine.

Sa sœur, dans une petite robe noire moulante et décolletée. Des fins collants noirs et une paire de talons, un plat dans les mains. Elle est en plein fou rire, et semble avancer vers leur cuisine, il me semble. La dinde qu'elle tient entre ses mains montre qu'ils ne vont pas tarder à passer à table. Les photos que réalise Aiden sont somptueuses, et la qualité incroyable. On aurait presque l'impression de vivre ce moment avec eux.

« Mon ombre est de retour. »

Et enfin, son tout dernier post, que je reconnais vaguement au loin. Une robe rouge étincelante, et des cheveux blonds dans le vent. Je ne me souviens pas l'avoir vu me prendre en photo à ce moment-là !

Souriante et honnêtement plutôt mignonne, je me reconnais sur son cliché. Nous étions à la plage tous les deux, il y a quelques semaines de ça. Nous n'étions pas encore ensembles, seulement à jouer l'un autour de l'autre comme des enfants. « On ne ment pas à un menteur. » C'est ce que je lui avais dit à cet instant.

« Il ne manque plus que toi, pour que mon bonheur soit sans faille. Je taime et pense à toi à chaque instant. »

Sa dernière petite phrase me fait sourire, faisant presque apparaître des larmes aux coins de mes yeux bleus.

- Bonjour Iliana.

Je souris au père d'Aiden, qui vient d'entrer dans la chambre.

- Qu'est-ce que vous faites encore là ? Questionné-je.

- Je viens de terminer ma garde. Je voulais simplement savoir comment tu allais, depuis hier.

- Tout va bien.

J'ai quitté la réanimation, alors honnêtement, je ne peux pas rêver mieux. Quel jour de chance et de bonheur !

- Il faut que vous partiez, votre famille vous attend, expliqué-je.

- Je pars justement les rejoindre. C'est une bonne nouvelle.

- Ils sont déjà en train de servir le repas, souris-je en lui montrant les photos réalisées par son fils.

- Oh ma petite fille, répond-il avec un sourire immense. Ils se ressemblent plus maintenant que petits, je trouve, rit-il en me rendant l'appareil.

C'est vrai, ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Pourtant, ce sont des faux jumeaux, mais quand on les voit tous les deux, Cléa embrassant la joue de mon copain, aucun doute n'est possible.

- Si jamais tu as un problème, c'est un collègue à moi, qui est de garde et qui s'occupera de toi.

- D'accord. De toute façon, où voulez-vous que j'aille, ironisé-je.

- Tu vas commencer par me suivre, et après, on verra.

Son regard est rempli de mystère. Ce même air qui imprègne parfois celui d'Aiden, lorsqu'il prépare quelque chose.

- Vous êtes certain que je peux marcher ?

- Tu demandes ça à ton médecin, éclate-t-il de rire. Je peux t'assurer que sur ce point-là, je n'ai aucun doute.

Je confirme, en basculant mes jambes sur le côté. Avec le plus de délicatesse possible, je me lève, et tirant sur mon haut. Dieu merci, j'ai pensé à mettre un legging. Je le suis, marchant néanmoins beaucoup moins vite que lui. Il m'ouvre les portes, et je me réjouis honnêtement de faire ces quelques pas. Jusqu'à ce qu'il sarrête, et que mes yeux s'agrandissent.

- Mais je... Commencé-je à bafouiller.

- On s'est mis d'accord, tu as jusqu'à 18h si tu le souhaites.

- 5h ? Entières ?

Je n'en croyais pas un mot. C'était tout simplement impossible.

- Joyeux Noël Iliana, me sourit-il avant de m'ouvrir cette ultime porte.

Je lui rends son sourire, les larmes aux yeux. J'avance délicatement, et m'assois prudemment sur le lit. Je pose ma main sur la sienne, et ajoute la voix remplie démotion.

- Bonjour maman.

🌊🌊🌊

Une odeur douce et fine s'infiltre lentement dans ma chambre. Elle me force à ouvrir les yeux, et m'incite doucement à me lever. J' obéis, il est quand même presque 12h. Ma mère m'accueille avec un sourire radieux, les cheveux attachés en une fine queue de cheval, et un tablier autour de sa taille.

J'aime beaucoup la voir comme ça, ses cheveux blonds ne sont jamais attachés, et ses mains que très peu occupées la plupart du temps.

Elle me sourit, m'embrassant sur le front.

- Tu as bien dormi, ma chérie ? Me demande-t-elle avec douceur.

- Oui, mais je n'ai pas pu résister à l'odeur de tes Mac&cheese.

- L'appel de la nourriture, comme toujours, rit-elle en remuant le contenu de sa poêle.

- On peut dire ça comme ça.

Je me dirige vers le salon, en glissant mes pieds l'un après l'autre sur le parquet fraîchement ciré. Les mains dans les poches, et avec un petit tour sur moi-même, j'arrive dans la pièce principale, où mon beau-père vide la dinde de ce midi.

Elle n'est pas encore au four d'ailleurs ?

- Salut ! Lancé-je en français.

- Coucou ma puce, continue-t-il dans la même langue.

Une musique, française, comme toujours, enveloppe le salon. Un son qui doit être vieux comme le monde, et dont je ne comprends pas le quart tellement le chanteur est rapide. Surtout pas en me levant. J'abandonne, sans tenter le coup.

J'aide ma mère à mettre la table, file m'habiller d'une jolie robe grise patineuse, des collants noirs et des bottines en cuirs. Je rejoins ma mère en courant, enfilant d'un bras mon manteau, et de l'autre, j'enroule mon écharpe autour de mon cou.

- Tu es prête ? C'est bon ? Me demande-t-elle en souriant.

- Ouais, je crois que c'est bon, affirmé-je en mettant mon dernier gant.

- C'est parti alors.

- Je vous envoie un message pour vous dire si je vous rejoins, nous informe Raph avant qu'on ne quitte le domicile.

Ma mère confirme, et on sort calmement en souhaitant le bonjour, et de bonnes fêtes aux voisins qu'on croise.

Nous marchons sur le bord de plage, comme notre petite habitude l'impose. Chaque année, pendant que le repas cuit, on sort, toutes les deux pour écouter le bruit des vagues.

Généralement, elle me répète combien le sable est blanc, et la manière dont les choses iront toujours bien, comme l'indique si bien le proverbe. Je n'ai jamais su si elle l'avait inventé, ou lu quelque part... Mais il a tant d'importance à ses yeux, et je sais, qu'elle tient à ce qu'il ait un sens pour moi aussi.

On fait le tour de la falaise, marchant l'une à côté de l'autre. On rit, parle réellement de tout et de rien. Elle arrive toujours à faire un peu retomber l'ambiance, quand elle me confie qu'elle ne veut pas me laisser partir faire mes études.

Ma mère a toujours été très protectrice, surtout depuis la disparition de son premier enfant. Elle arrive toujours à me faire serrer les dents, pour éviter de penser que dans deux ans, je serais certainement dans un autre Etat, pour obtenir mon diplôme du niveau supérieur. À chaque fois, je la reprends, lui expliquant que je reviendrai tout le temps pour les fêtes, et qu'elle n'a pas à s'en faire. Des Noëls, il y en aura plein d'autre. C'est sûr et certain.

On se retrouve plus tard, tous les trois au coin du feu, à terminer notre repas. Ils entament toujours un petit pas de danse, me racontant avec nostalgie qu'ils se sont rencontrés en dansant, sur cette chanson, ou peut-être une autre encore.

- Ton cadeau est sur la terrasse, ma sourit ma mère en me tendant la clé de la baie vitrée. Raphaël a refusé qu'on le rentre ici.

Je souris, intriguée à mon tour. La forme et la taille de mon paquet ne pouvait que m'indiquer son contenu.

Une planche de surf.

- Je me suis dit, que ma petite fille avait enfin le droit d'avoir sa planche, rien qu'à elle ? Murmure ma mère, le sourire aux lèvres.

Les miennes étaient entrouvertes. Tellement j'étais surprise d'un tel cadeau. Elle était tout simplement sublime. Rose pâle en majorité, les détails et la coque dessous étant roses fushia. De petites vaguelettes étaient dessinées sur tout le contour, dans des tons bleu pâle également. Dès le lendemain, j'allais pouvoir parcourir la mer, et gravir les vagues avec ce bijou.

Je me souviens encore du regard ravi de ma mère, rempli de fierté lorsque je l'ai mise à l'eau pour la première fois. Je me souviens encore de l'excitation que j'ai ressentie lorsque je me suis redressée dessus. Et de la peur de l'abîmer au moindre choc. Ma planche, à moi. Mon prénom proprement marqué en lettres calligraphes à l'arrière. Tout ce bonheur qui allait suivre, et ma mère, qui souriait face à cette joie qui m'enveloppait et m'emportait au loin.

C'est à ça, que ressemblerait peut-être mon dernier Noël avec ma mère. Un jour de fête incroyable, et indélébile dans ma mémoire. Car je ne l'ai jamais vue aussi heureuse, aussi fière de sa petite fille.

∂∂∂

Je quitte ce cocon de chaleur rassurant que m'ont offert ses bras, le temps d'un souvenir heureux. C'est déjà l'heure, je le sais. Mes pieds se posent au sol, et je quitte le lit de ma mère. Je repose soigneusement son bras endormi, pour le replacer comme avant. Il était collé à moi, m'englobant presque si je fermais les yeux pour y croire. Elle me serrait dans ces bras, parce que c'est ce que j'avais envie de voir. Alors, elle l'a fait. Pour moi, et même si seul mon esprit me le permet, j'ai senti sa force, me serrer contre elle.

Je remonte sa couverture, jusqu'en haut, pour ne pas qu'elle ait froid. Et embrasse sa joue, avant de la laisser se reposer en paix.

Mes pas me guident jusquà la fenêtre qui s'ouvre sur l'horizon, au bout de son couloir. Sa chambre a toujours donné vue sur mer, je l'ai exigé. Mon dos se colle contre le mur froid, et je me laisse glisser jusqu'en bas. Les genoux contre la poitrine, je souris. Ce Noël ne vous semble peut-être pas parfait d'un point de vue festif, heureux et chaleureux. Mais pour moi, il était parfait.

Je dépose mon visage contre la vitre, à la température du ciel. Le bleu de mes yeux m'apparaît quelques secondes, avant de rejoindre la couleur de la mer. Je ressers mes bras autour de moi, luttant contre ce frisson, qui dévale ma nuque. Mon flan gauche devient presque douloureux, ma cicatrice supportant difficilement ce genre de position trop longtemps. Pourtant je me plie d'avantage, jusqu'à pouvoir déposer ma joue sur mes genoux.

Et admirer devant moi, l'immensité de l'océan, et le sable blanc, qui s'envole sous mon regard, quittant le sol pour rejoindre les nuages.

🌊

______________________

Hey !

Comment allez-vous pendant cette semaine de confinement ? Pas encore gagnés par la folie ? 🤪

Comment avez-vous trouvé ce chapitre ?

(très court, ne me jetez pas des cailloux !)

Tout délicat, avec une petite surfeuse toute nostalgique, mais avec le sourire.

Vous avez apprécié d'être transportés dans ses souvenirs ?

On se retrouve samedi pour la suite !

Je profite pour faire une petite dédicace à ma petite dompteuse de monstres : Laurelyne

Joyeux anniversaire à toi 🥳
Passe la meilleure des journées !
(PS : on s'en fiche de l'âge 😝)

De gros bisous à tous, prenez soin de vous, Lina 😘

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