Chapitre 54 📸

« La jolie petite boudeuse qui me servait de copine. »
📸 Aiden 📸

- Lâche-moi immédiatement Aiden !!

- Laisse-moi réfléchir deux secondes... non.

Je resserre ma prise sur ma sœur, qui se tord de rire sous mes mains. Je la chatouille depuis 2 minutes sans interruption, la privant d'oxygène.

- Lâche-moi, putain de frère à la con !!! Hurle-t-elle.

- Je suis ton jumeau sale moche, l'interrompis-je en la pinçant. Répète ?

- Aïeeeeeeeee !

- Ju-meau. Nuancé-je avec le sourire.

- Sadique, tortionnaire !!! Tu me fais mal !

Elle me repousse avec son pied, m'envoyant tout droit dans la table de nuit. La lampe qui s'y trouvait atterrit bruyamment sur le sol, explosant en petits morceaux.

- Oh merde, lancé-je simplement.

- Aucun doute, mes deux enfants sont à la maison... s'exclame une voix depuis l'escalier.

- Maman !!! Chantonne ma sœur.

- Mon bébé ! C'est toi qui a fait ça ?

L'expression de ma mère change à une rapidité incroyable, me faisant éclater de rire.

- Non, tu vois, c'est Aiden. Il vient de se livrer tout seul cet imbécile.

- Cléa...

- C'est comme ça que tu as décidé de me nommer ? Dit-elle d'un air absent.

- Bon, rangez tout ça. On va bientôt manger. Aiden, Suzanne a appelé. Elle m'a dit de te dire qu'elle était d'accord et que tu pouvais aller chez elle sans problème. Elle serait même ravie.

- Super, répondis-je sans quitter mon démon des yeux.

Elle est du genre « contre-attaque dans le dos ». Je lui plaque le coussin en plein tête le premier, après un moment de défi intense et de jeux de regards digne d'un western. Elle hurle alors que je recommence à la chatouiller.

- Stop, stop ! Arrête ou je ne te donne pas ce que je t'ai ramené de France !

Je m'arrête net.

- À manger ? Lancé-je plein d'espoir.

- Oh que oui, me répond-elle diaboliquement.

La nourriture française et divine, les batailles de chatouilles vont devoir attendre.

- Ahhhh. Tu m'as tellement manquée ma sœur adorée ! Dis-je fièrement.

Ce n'est qu'un demi-mensonge. C'est vrai, elle m'a manqué. Mais une énorme partie de moi à simplement l'envie irréfutable de lui éclater la tête contre un mur à chaque fois que je la vois. Charmant non ?

- T'y vas quand chez Suzanne ?

- En début de semaine prochaine si tout va bien.

- Trop bien ! Je peux venir ?
-
Certainement pas. Je fais tout pour vous éloigner bande de vautours, ce n'est pas pour me frapper ma sœur en plus de ça.

- Pfff. Tu n'es pas drôle. C'est simplement parce que tu ne veux pas que je mange tous les gâteaux.

- Exactement.

- Tu pourrais partager quand même.

- Aiden !!! Austin est à la porte !!! S'écrie la voix de ma mère.

- J'arrive ! Répondis-je sur le même ton.

Je remets mon pull correctement, sous les yeux de ma sœur, qui se fout ouvertement de moi.

- Je vais aller faire un petit coucou à ton super meilleur ami ! Lance-t-elle.

- C'est sûr qu'en terme de meilleur ami, on n'a pas tous les mêmes bons goûts.

Elle me laisse dans la chambre, avec comme souvenir son majeur. Ma sœur, la grâce incarnée n'est-ce pas ?

- Mais qu'est-ce que tu fais là toi !!! Crie Austin en faisant tourner ma sœur dans ses bras. 

- Je reviens passer les fêtes ici !

- Mais non ! Personne ne m'a prévenu, je suis trop content de te voir !!!

- Moi aussi, tu m'as encore plus manqué qu'Aiden ! Répond-elle en riant.

- Bon, bah ça va, on a compris hein. Râlé-je.

- Rentre Austin, tu vas faire rentrer le froid, indique ma mère depuis le salon.

- Merci Enola, mais je ne reste pas longtemps, je dois vite repartir.

- Ah ? Et que nous vaut cette visite éphémère dans ce cas ?

- Oh, je venais simplement mettre mon poing dans la gueule de ton fils. Mais vu que vous êtes toutes là, je vais m'abstenir et décaler ça pour plus tard. Dit-il.

Ah. Bon bah ça s'annonce encore super bien pour moi.

- Je crois que vous avez des choses à vous dire tous les deux, murmure ma mère. Cléa ? Tu viens avec moi ? Je voudrais te montrer ma tenue de demain.

- Ah non, désolée, mais ça attendra. Je veux trop savoir absolument tout sur cette jalousie maladive qui anime chacun de mes deux garçons favoris.

Ma mère éclate de rire, avant de quitter la pièce. Ma sœur s'assoit sur un fauteuil, croisant les jambes comme à son habitude.

- Tu veux quoi, lancé-je en servant à boire, pour occuper mes mains.

- Te parler.

- C'est ce qu'on fait, là, non ?

Un blanc s'installe et c'est ma sœur et la délicatesse qui la caractérise qui tranche :

- Alors c'est donc vrai. Mon frère est bien en couple avec ta nouvelle demi-sœur. J'en étais pas certaine vu la photo et je ne l'ai pas vue souvent cette Iliana Midden, mais elle a l'air d'embrasser comme une déesse.

- Mais ta gueule en fait ? Lancé-je pour la faire taire.

- Pardon ? Tu crois pouvoir t'adresser à moi, comme ça ? Je ne faisais qu'un compliment à la demi-sœur, on se calme.

- C'est ma sœur, pas ma demi-sœur.

- Bah théoriquement c'est...

- Elle n'est pas plus ma demi-sœur que ma sœur. Alors on a décidé qu'on serait frère et sœur, la coupe-t-il.

- Ok, ok.

Je pose un verre devant Austin. Mon Dieu, l'ambiance est plus que glaciale.

- Et toi alors, continue mon meilleur ami à l'intension de ma sœur. T'es comme cette salope de Courtney ou je peux m'attendre à mieux de ta part ?

C'est ironique. Austin adore ma sœur, peut être plus que moi. Mais son ton reste cassant. Nous rappelant constament ce qu'a fait la meilleure amie de Cléa, à sa propre sœur.

- Austin, je...

- Non mais parce que savoir que l'une de mes amies proches fait ce genre de chose à un membre de ma famille, que j'aime plus que tout, je peux te dire que ça fait atrocement mal.

- Je comprends, mais je...

- À un moment Cléa, soit t'es comme elle, soit tu la laisses tomber. Termine-t-il.

- Hé, laisse-la tranquille. Elle n'y est pour rien. M'en mêlé-je.

- Ouais, vas-y, défends-la vu que t'as pas pu le faire correctement avec Iliana, rattrape toi avec ta sœur.

- Attends, tu déconnes là ? T'as l'impression d'y être arrivé toi peut-être ? Alors que ce n'est pas un
« membre de ta famille, que t'aime plus que tout » ? Lancé-je froidement.

Les mains de mon meilleur ami se resserrent autour de mon col, et il me plaque violemment contre le mur. Le bruit résonne dans toute la maison, et je vois vraiment dans son regard qu'il est furieux.

- Hé, stop ! Mais qu'est-ce qui vous prend tous les deux, ça suffit ! Crie ma propre sœur en nous séparant.

Il me lâche brusquement. Je meurs d'envie de répliquer, si seulement je ne savais pas qu'au fond, il est simplement inquiet pour sa sœur. Il a la même inquiétude que moi, et il est simplement à cran tout comme je le suis. Il a eu peur, et maintenant, il va faire attention à tout, je le  comprends parfaitement.

- T'as été un vrai connard avec elle, tu le sais ça ? M'agresse-t-il.

- J'ai eu peur et je... Commencé-je.

- Mais putain Aiden, ta peur tu te la gardes ! Tu crois qu'elle n'a pas peur elle ? Elle est morte de trouille, elle n'a pas besoin que tu lui en rajoutes encore ! Ni de se faire engueuler comme tu l'as fait, t'es pas son père, merde ! Si t'as envie de tout casser, tu le fais, mais tu ne te défoules pas sur elle !

- Tu la connais, t'as bien vu comme elle est têtue aussi !

- Mais ce n'est pas la question ! C'est pas du tout important ça ! Tu ne dis rien devant elle, surtout pas sur ça. Parce que tu la verrais là, on dirait un fantôme ! Je ne sais pas ce que tu lui as dit, mais ce n'est certainement pas comme ça qu'elle va comprendre et retenir la leçon. Tu lui fais plus de mal qu'autre chose en faisant ça. Et crois-moi, elle n'a pas besoin de ça. Conclue-t-il.

Je hoche la tête, alors qu'en réalité j'aimerais uniquement le faire taire.

- C'est quand que je pourrais la voir la fameuse Iliana ?

- Certainement pas maintenant, soufflé-je.

- Elle veut voir personne de toute manière. Continue Austin. Tu ferais mieux d'aller voir ta meilleure amie, et de profiter du temps avec elle. Je te le dis.

- Quoi ? Pourquoi ? Demande ma sœur en fronçant les sourcils.

- Parce que mon père a porté plainte contre elle.
- Et ?

- Et ta brillante amie a décidé d'aller emmerder et blesser la fille d'un des plus grands avocats de Californie. Elle cherche quand même un peu la merde.

Un nouveau moment de blanc intense s'installe.

- Je vais aller la voir, de toute façon, elle ne sait pas encore que je suis là. C'est le moment. Réplique ma sœur en enfilant une veste et en sortant de la maison.

- J'y vais moi aussi, j'ai un truc à régler avec Mahé.

- Quoi ? Vous n'avez pas couché ensemble depuis trois jours ? Lancé-je.

- Ferme ta gueule Aiden. Vraiment. On va régler le problème des robes de bal, pour ce soir.

- Vous y allez finalement ? M'étonné-je en haussant un sourcil.

- Ouais. Ma sœur veut qu'on y aille. Alors moi, j'y vais. Pour elle.

- Elle veut quand même que vous y alliez ? Mais pourquoi ?

- Justement parce qu'elle ne veut pas que Courtney lui enlève ça. Elle ne veut pas lui montrer sa faiblesse, pas plus qu'elle en a déjà donné. C'est ce qu'elle dit, moi je ne suis pas du tout d'accord mais si elle veut que j'aille au bal, j'irai. Elle insiste pour que nous on profite, et qu'on lui raconte tout avec des photos. Elle nous a dit que d'une certaine manière, elle sera avec nous comme ça. Personnellement, je trouve ça horrible mais elle fait ce qu'elle veut...

- Putain, mais quand je pense qu'il y a encore un enculé qu'on n'a pas retrouvé... ça me rend malade.

- Ils étaient quatre en tout. On n'en connaît que trois. Il nous manque une fille ou un garçon, on ne se sait pas non plus. Impossible de voir avec la vidéo, et Iliana confirme qu'elle n'a pas vu son visage. Elle reste persuadée d'avoir vu Courtney, Mike, un autre garçon et la personne qu'on ne retrouve pas. Elle a lointainement évoqué Montgomery, mais elle ne l'aurait pas touchée.

- Ça n'a aucune importance. Tant qu'elle lui a fait quelque chose, elle est impliquée.

- Je ne sais pas comment en parler à Josh et à Charlie. Mon père est allé voir leur mère hier, et ils savent tout. Ils ont essayé à plusieurs reprises de venir voir Iliana, mais elle refuse catégoriquement. Ça se comprend, mais Charlie en est malade elle aussi, elle a besoin de la voir.

- Tu ne peux pas demander un truc comme ça à Iliana, murmuré-je. Malgré leurs nombreuses différences de caractères, elles sont identiques physiquement. En faisant entrer Charlie, c'est comme si elle revoyait Courtney. Je peux comprendre qu'elle n'en ait pas envie.

- C'est tout le problème. Bon, j'y vais. C'est le troisième appel de Mahé, rit-il.

- Fonce la rejoindre, souris-je.

- Et toi, fonce rejoindre Iliana. Ne la laisse pas toute seule, s'il te plaît.

- Ne t'en fais pas.

Il hoche la tête, et part à son tour. Je le suis, puis conduis jusqu'à l'hôpital, en passant par un petit arrêt, et continue pour rejoindre la jolie boudeuse qui me sert de copine.

📸📸📸

- Votre fils... Murmure-t-elle.

- Comment ? Répond mon père, concentré sur elle.

- Votre fils est juste derrière vous...

Mon père se détourne un instant de ma copine, et soupire en me voyant.

- Sors d'ici.

Heu... Il est sérieux lui ?
Je dépose mon carton à côté de la porte, et croise les bras.

- Je ne rigole pas Aiden, s'énerve mon père, je travaille, laisse-nous cinq minutes.

Ok. Je n'aime pas du tout le ton qu'il utilise. Qu'est-ce qu'il va faire à mon pauvre petit oiseau ?

Je fronce les sourcils, en refermant soigneusement la porte. Je les regarde rapidement par les fenêtres qui couvrent l'ensemble de son mur, permettant aisément de voir ce qu'il se passe dans la chambre, et de surveiller je suppose.

- Bonjour Aiden, me salue une jeune infirmière que je vois absolument à chaque fois que je viens.

Je lui renvoie le salut, et elle entre à son tour. Elle commence à parler calmement, alors que je tente toujours de comprendre ce qu'ils font.

Mon père qui parle distinctement à son infirmière, mais qui semble donner toute son attention à Iliana. Elle est assise en tailleur, la couverture masquant ses jambes. Elle est très droite, et regarde mon père droit dans les yeux. Celui-ci a deux doigts sous son menton, orientant le visage de ma protégée dans tous les sens possibles et imaginables. Mon Dieu, mais qu'est-ce qu'ils font...

Je me laisse tomber sur la chaise, comprenant beaucoup trop tard qu'ils sont simplement en train de lui retirer sa sonde. Je n'arriverais jamais à oublier son gémissement, qui résonne déjà jusque dans mon cœur.

- Si c'est pour nous réveiller tout l'étage, tu repars immédiatement, m'indique mon père en passant.

- Papa je...

- On en parlera à la maison.

- Elle va bien ? Demandé-je quand même.

- C'est ta petite amie Aiden, comporte-toi en conséquence plutôt que comme un gamin.

Je reste figé. Honnêtement. En réalité, je ne comprends pas ce que l'on me reproche. J'ai simplement eu une petite dispute avec ma copine, ça arrive, non ? Qu'est-ce qu'ils ont tous ? Ils sont tellement à cran...

- Salut, lancé-je avec toute la joie dont je suis capable.

Elle, ne répond absolument rien. Elle est simplement en train de se frotter les yeux, en essuyant ses joues. Elle n'a plus de tube, simplement sa tristesse.

Bon sang, mon cœur se déchire en mille petits morceaux.

- Hey... Répond-elle au bout d'une éternité, la voix remplie de larmes.

J'ai l'impression d'étouffer, comme si l'air me manquait. Et un énorme étau se referme sur moi, nouant mes entrailles, et emportant mon souffle.
J'ai horreur de la voir comme ça.

- C'est bon, ça va. C'est rien, explique-t-elle en se recouchant sur le côté.

Mon cœur se serre à nouveau. Merde, je suis censé dire un truc là !

J'ai tellement envie de la prendre dans mes bras, et de la serrer de la manière la plus égoïste qui soit, juste pour la sentir contre moi, à moi. J'ai envie de me cacher dans ses cheveux blonds et simplement de respirer son odeur.

Mais je crois qu'au moindre mouvement de ce genre, la gifle fendra l'air.

- Je t'ai ramené quelque chose, souris-je tout simplement en posant devant elle un énorme carton.

- Qu'est-ce que c'est que ce truc, dit-elle, désintéressée.

Ouais, bah tu vas t'intéresser rapidement parce que c'est une idée de génie.

- Une petite surprise. Pour... mettre un peu de joie.

Je suis tellement fier de mon coup, vous ne pouvez même pas imaginer.

- Tadammm ! Dis-je le sourire jusqu'aux oreilles en sortant l'objet en question de sa boîte.

Elle détaille la chose posée sur sa table de nuit. Et un minuscule sourire étire ses lèvres. J'ai réussi ma journée, moi je vous le dis.

- Un sapin ? Sourit-elle les larmes aux yeux, en me souriant.

Pourquoi faut-il toujours que son sourire soit aussi triste ?

- Ton sapin. Souris-je à mon tour, en sortant une autre boîte, avec quelques décorations, les plus simples qui soit, mais assez pour remplir cet arbre de Noël.

Elle regarde devant elle un instant. Je m'assois prudemment à côté d'elle, souriant comme un con. Elle évite mon regard, rancunière et têtue comme elle est. 

- Peut-être que tu pourrais le décorer. Et peut-être même, si tu arrêtais de bouder, des cadeaux pourraient se trouver dessous demain matin.

Son regard change instantanément. Il devient vide de toutes émotions, presque vitreux. Elle murmure d'une voix inaudible et remplie de sanglots :

- Je suis dans un hôpital Aiden, qu'est-ce que tu veux qu'il y ait comme cadeaux demain...

Elle ne prend même pas la peine de terminer sa phrase, et éclate en sanglots devant moi.

- Iliana... Murmuré-je un peu démuni, et surtout touché par ses réactions.

Elle essuie de nouveau ses yeux, déjà bien rougis par sa peine. Elle se met à rire, autant qu'on puisse appeler ça, un rire. Je vois bien que c'est plus nerveux qu'autre chose, car elle continue de pleurer en même temps. 

- Je ne sais pas pourquoi je réagis comme ça en fait, sourit-elle. C'est vrai, des Noëls y'en aura plein d'autre, pas de quoi se mettre dans des états comme ça, y'a plus grave dans la vie, finit-elle, en pleurant plus qu'autre chose.

Elle est totalement bouleversée. Je vois bien qu'elle ne sait absolument pas comme réagir, qu'elle hésite entre se morfondre, ou continuer son éternel relativisme. Je commence à la cerner, dans sa tête, un « arrête, tu fais pitié » et un « ça va aller, reprends-toi bordel » tournent en boucle.

Elle est décidée à se cacher, c'est comme ça qu'elle a appris à se défendre. Elle se cache derrière son mensonge, depuis toujours. Et sur ce point, c'est vrai, elle a raison.
Je ne dois pas essayer de la changer.

- Je peux te faire un câlin, ou je vais m'en prendre une ? Tenté-je quand même.

Elle pouffe, et se me répond avec autant de détermination possible.

- Mais je suis en colère contre toi.

J'arrive à voir d'ici à quel point elle en meurt d'envie. Elle est peut-être en colère, mais si sa fierté n'était pas remise en question elle ne se poserait absolument pas la question.

- On a qu'à dire que ça ne compte pas ? Tu pourras me refaire la gueule après, comme si de rien était.

Un minuscule sourire s'esquisse sur ses lèvres rosées, et cette fois, je compte bien le garder ce petit sourire qu'elle m'offre. Plus question de dire les choses de travers ou à l'envers.

- Aller, viens là. Murmuré-je en passant mon bras derrière son dos.

Elle dépose doucement son visage sur mon épaule, avec toute la douceur de l'univers.

Un petit oiseau que je laisse approcher, en attendant l'autorisation de le toucher. Pas de gestes brusques, il pourrait s'envoler si vite.

Elle finit par glisser son bras, elle aussi, derrière mon dos.

- Il sera très joli ce petit sapin. Juste ce qu'il faut.

Mon sourire réapparaît, en la sentant se serrer tendrement contre moi. J'enfouis mon visage dans son cou, sa peau froide, mais divinement douce m'accueillant.

- J'ai horreur quand tu fais ça, rit-elle doucement.

- Je sais. C'est bien pour ça que je me permets de le faire.

Je pose mes lèvres contre elle, laissant pour seul trace un bisou délicat.

Lorsque nos yeux se font de nouveau face, je ne peux que l'admirer. Et me perdre dans ce bleu océan qui s'ouvre à moi, et qui me rend fou amoureux d'elle.

📸📸📸

- Arrête d'insister, ce n'est pas la peine.

- J'insiste si je veux, répond-elle en croisant les bras.

- Je n'irais pas.

- Si. Je veux que tu y ailles, moi.

- Sauf que c'est moi qui doit me frapper ça, tout seul. Alors je décide.

- S'il te plaît, supplie-t-elle en me regardant droit dans les yeux.

- Je n'irais pas au bal, Iliana. Si tu n'y es pas, ça n'a aucun intérêt.

- Justement. Tu y vas pour nous deux. C'est symbolique. Je t'en prie.

Je n'arrive jamais à résister à ce genre de regard qu'elle m'impose. Manipulatrice.

- Mais il y aura Courtney. Je ne suis pas certain d'arriver à me retenir si je la vois. Et vu qu'elle sait qu'on est en couple tous les deux, elle ne va pas se gêner, et va très certainement venir me voir, et foutre la merde.

- Raison de plus. Tu la laisses venir, et tu lui refuses la danse ou la photo qu'elle te demande de faire. Tu l'envoies balader, ça sera la plus belle vengeance que tu pourras m'offrir. Sourit-elle.

Je réfléchis un instant. C'est vrai que tout le monde y sera. Mais par principe, et par respect pour elle, je me suis promis de ne pas m'y rendre.

- En plus, tu crois réellement qu'on peut faire confiance, à Mahé, pour prendre des photos du bal d'hiver de notre dernière année ? Rit-elle. Bien sûr que non !

J'éclate de rire moi aussi, et m'assois à côté d'elle sur son lit.

- Bon, t'as gagné. Mais seulement à partir de 22h30.

- La moitié du temps sera déjà écoulé !

- Justement. Tu veux que j'y aille, moi non. On fait moitié, moitié.

- Ok, ça me va.

Je glisse ma main dans son dos, et la caresse doucement. Elle s'abandonne rapidement à mes gestes, savourant tout au plus.

- Et toi, est-ce que tu regrettes de ne pas pouvoir venir ? Demandé-je après un temps.

- Oui, je crois ? Répond-elle, sincèrement, en me cherchant du regard.

- Je suis vraiment, désolé, Iliana.

Je ne lui avais pas encore dit. Et c'est important pour moi de le faire.

- Je sais.

- Je t'emmènerais à tous les bals que tu veux. C'est une promesse que je tiendrais, tu as ma parole.

- J'ai hâte alors. Murmure-t-elle avec le sourire.

Je la surprends en installant un écouteur sur elle, et l'autre relié à moi.

- On a qu'à commencer maintenant dans ce cas. Expliqué-je.

Elle est allongée contre moi, dans la position d'une parfaite petite cuillère. Mon bras encercle sa taille, et ma tête trône sur son épaule. Je lance la musique.

(I Want to Know What Love is, Foreigner)

I gotta take a little time
A little time to think things over
I better read between the lines
In case I need it when I'm older

- J'ai demandé à ce qu'on passe notre chanson, pendant qu'on descend les marches de l'escalier central. Expliqué-je.

Elle se met à sourire, attrapant mon autre main par-dessus son épaule.

- Ta robe est tellement jolie que je n'ai pas trouvé assez de mots pour te dire combien elle te mettait en valeur. Ce décolleté, (je dessine sur sa poitrine les limites de sa robe invisible) sans parler de la ceinture, juste là, décrivis-je en posant ma main sur sa hanche pour marquer sa taille. Le tulle et les tissus volent autour de toi lorsque tu tournes, mais ça, je suis le seul à pouvoir le voir. Sans oublier, ce dos-nu imposant. Et cette petite fermeture éclair, qui me nargue.

Mon doigt se pose sur sa peau, et je le fais glisser en suivant le dessin imposé par sa colonne, jusqu'au creux de ses reins.

- On ne fait déjà plus attention à la musique, tellement tu penses à autre chose. Tu ne peux pas t'empêcher de regarder tout ce qui se passe autour de toi.

- C'est parce que tout est beau, imagine-t-elle à son tour.

- Tu lâches légèrement ma main, et tu fermes les yeux pour écouter simplement les notes qui s'enchaînent tu te laisses porter, alors qu'on bouge doucement, moi t'entourant exactement comme maintenant pour te garder près de mon cœur.

Je fais des mouvements doux, presque pour la bercer.

- Ferme les yeux, je murmure à son oreille, et en embrassant sa peau juste dessous.

Elle obéit, sans perdre son sourire un seul instant.

- Tu lies tes doigts aux miens, tes yeux toujours clos.

Elle sert sa prise, en glissant ses doigts jusqu'aux miens.

- Tu prends même quelques secondes pour écouter de nouveau la musique, parce qu'elle te plaît énormément. Elle te rappelle tellement de choses. Pendant ce temps, je prends mon courage à deux mains, et finit par te révéler combien je t'aime. Je t'explique que je suis aussi une personne folle amoureuse, que je veux découvrir l'amour. Mais seulement si c'est toi qui me montre. Je veux le ressentir avec toi, uniquement.

- Je te réponds que moi aussi, je t'aime.

- À ce moment précis, tu me sens sourire dans ton cou, avant de l'embrasser sensuellement.

- Concentre-toi au lieu d'en profiter, rit-elle.

Je pose doucement mes lèvres sur sa tempe, ma main déposée sur sa joue opposée pour mieux incliner son visage.

Elle se tourne d'un seul coup, et se plaque contre moi. Elle dissimule son nez dans mon cou, me faisant frissonner de plaisir. Ses bras me serrent, me gardent contre elle, comme une peur de l'abandon, inutile mais bien présente.

Je caresse ses mèches, écoutant calmement sa voix me chanter le refrain. Peu importe le rythme, peu importe le moment où elle atterrit dans la chanson.

Je n'ai pas besoin de plus pour être heureux.
📸

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Hey ! Nouveau chapitre disponible!

Qu'en avez vous pensé ?
(Joly_read_love va me tuer 😂)

C'est un petit chapitre, tranquille mais rempli d'émotions je trouve !

En effet, on rencontre tout d'abord Cléa et sa complicité avec son frère.

Pour ensuite tomber sur Austin, rancunier et Aiden, en colère également.

Les réactions vous semblent-elles démesurées ?

Sans oublier notre petit surfeuse, qui n'est pas dans ses meilleurs jours...

Comment la trouvez-vous ?

Et Aiden avec elle ?

Je trouve qu'il a beaucoup de mérite malgré tout, c'est compliqué de gérer la situation dans ces cas-là.

Sa surprise n'est-elle pas adorable ? Sans parler du petit bal imaginaire ensuite ?

On se retrouve mercredi piur la suite !

Des choses particulières à dire ?

Merci à tous, et bon courage en cette étrange période !

Des bisous, Lina 😘

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