Chapitre 51 🌊
« Je t'aime. »
🌊 Iliana 🌊
La lumière crue au-dessus de ma tête est la première chose que j'observe. En deuxième, mon cou. Mon cou est nu et découvert de tout bijou. Ma chaîne n'est plus à sa place. Mes yeux papillonnent un instant pour s'adapter à la luminosité.
Je retire avec délicatesse mon masque afin de respirer toute seule. Je grimace en prenant mes premières respirations puis, secoue doucement le visage en tentant de bouger. J'ai l'impression que ma tête est remplie de coton, et c'est plutôt étrange comme sensation.
Je laisse mes yeux glisser vers le monitoring à ma gauche. Je sais que je ne dois pas m'endormir à nouveau, enfin, je suppose. J'aimerais me laisser partir paisiblement, mais les chiffres qui se succèdent sur mon électrocardiogramme m'obnubilent.
Ma respiration se calle sur les propres battements imagés de mon cœur. Je me calme toute seule. On a tous déjà eu ce besoin de rester sans rien faire, simplement se concentrer sur quelque chose. Je le regarde, sans le voir. Les lignes sont floues et fixer cet écran n'est qu'un prétexte. En réalité je suis perdue dans mes pensées.
J'ai vu ma mère. Est-ce que ça veut dire que j'ai été moi aussi dans le coma ? Tout s'est passé le samedi 21 décembre. Quel jour sommes-nous ?
J'essuie d'abord mes larmes et me reconcentre sur mon rythme cardiaque. Je respire avec attention, pour calmer une nouvelle fois mon anxiété naissante.
- Mademoiselle Midden, bonjour. M'interpelle une femme que je ne connais pas.
Infirmière.
Je la salue simplement d'un signe de tête. Elle me sourit gentiment en s'approchant de mon lit. Elle appuie sur un bouton d'appel, et m'informe doucement qu'un médecin arrive.
- Envoyez un message à mon fils, Aiden, et dites-lui que sa petite-amie est réveillée.
Petite-amie ? C'est bien le père d'Aiden qui vient de dire ça ?
Oh mon dieu qu'est-ce qu'il s'est passé ici...
- Comment vas-tu jeune fille ? Me demande-t-il en tripotant déjà toutes les machines autour de moi.
- Ça va. Répondis-je simplement.
- Je vais tout t'expliquer d'accord ?
Je hoche la tête en regardant un peu mon propre corps, à mesure qu'il énumère mes blessures.
- Je voudrais savoir ce qu'il s'est passé et tout ce dont tu te souviens. Tu veux bien essayer ?
- D'accord.
- Je vais te dire, d'un point de vue médical, car c'est mon rôle. Et après, je veux que toi, tu me racontes tout ce que tu peux. Chaque détails, mais en prenant ton temps, c'est compris ? Rien ne presse, si tu n'es pas prête, ce n'est pas grave.
- Vous pouvez me dire, je veux savoir.
Il confirme, en sortant une petite tablette qu'il allume devant mes yeux.
- Ce sont tes radios.
- Ma main ?
- C'est pour ça que tu as une attèle. La fracture n'est pas très importante mais...
« Qu'est-ce que tu fais de beau ? »
J'éclate de rire en voyant le destinataire du texto. Il me fatigue...
« Sous la douche, je termine l'entraînement. » Tapé-je rapidement.
« Je peux venir te rejoindre ?! »
Je roule des yeux, en rougissant malgré moi. Du Aiden tout craché...
Le coup jaillît de nulle part, fendant l'air sans que je m'y attende. Quelque chose de dur entre en contact violemment avec ma main, maîtresse de mon portable. Celui-ci, suite à un craquement sordide, part à l'autre bout de la pièce. Je ne peux retenir mon cri de douleur, avant de plaquer ma main, brisée, contre moi.
- Iliana ?
- Oui. Répondis-je d'un air absent en auscultant ma main du regard.
C'est vrai qu'elle est emprisonnée dans une attèle serrée, et que les quelques centimètres de peau qui en dépassent sont bleuis. Mon autre main, et d'une pâleur effrayante. Entourée d'un épais pansement. De celui-ci s'échappent des fils. Beaucoup de fils.
- C'est une... Commencé-je avec un haut le cœur en démontrant un fil rouge.
- Elle sera bientôt terminée. Et c'était la dernière.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé...
- Tu as fait une hémorragie interne. C'est mon fils et ton frère qui ont alerté les secours. Tu as subi une lourde intervention et tu as eu beaucoup de chance Iliana.
Je repousse le fin drap et écarte la blouse de papier. Je me mords la lèvre en sentant les larmes me monter aux yeux, rien qu'en regardant ma peau. Mon ventre est couvert d'hématomes. Ce qui explique mon incapacité à bouger. Il y en a tellement, des dizaines peut-être ? On dirait des tâches de peinture bleues, dispersées un peu partout. Ma respiration s'accélère, alors que mes yeux deviennent plus humides encore.
- Tu n'avais pas le droit, pas lui.
Sa voix résonne encore dans mon esprit.
La bruit du bois résonne dans toute la pièce, vide. La dernière batte tombe au ralenti, claquant trois fois successivement avant de se poser définitivement. Les pas s'éloignent, alors que je ne peux bouger d'un centimètre.
Ils étaient nombreux. Seuls deux me reviennent en mémoire, les autres s'étant perdus en route. Ils n'ont pas hésité un seul instant, se munissant tous d'une batte de baseball. « Jamais plus haut que le menton » c'était leur règle.
Les coups durs, les coups de pieds, de poings... Il y en a eu tellement que j'ai perdu le compte. Et j'ai toujours refusé de tomber inconsciente.
- Tu as perdu une quantité importante de sang, et ça a été très compliqué de stopper l'hémorragie. Pour ça, nous avons dû retirer ta rate, qui n'était plus viable.
Ma respiration se bloque dans ma gorge. Mes yeux se ferment, masquant mes pleurs idiots. Pourquoi suis-je revenue ?
J'étais si bien avec ma mère.
Maman... J'aimerais tellement que tu sois là. Et que tu me prennes dans tes bras.
Mais j'ai beau regarder tout autour de moi, personne n'est là. Personne.
- Tu es en soins intensifs pour le moment.
- Quel jour sommes-nous ? Demandé-je d'une voix blanche.
- Le dimanche 22 décembre. Et il est près de 20h.
C'était la veille. Tout s'est passé hier.
- Pour des raisons évidentes, tu a été placé sous coma artificiel. C'est merveilleux d'avoir pris si peu de temps.
Coma artificiel. Coma... Maman...
Mes larmes roulent sur mes joues, et je ne sais quelles mains utiliser pour les chasser. Le père d'Aiden me regarde, sans rien dire.
- Je voudrais voir mon père, s'il vous plaît... Pleuré-je en fuyant son regard.
- Bien sûr. Il est juste à côté. Je vais aller le chercher, ne t'inquiète pas.
J'avais besoin de quelqu'un qui savais mentir si nécessaire. Les adultes savent tellement bien mentir dans ces cas-là. Pour protéger leurs enfants. Aiden ou Austin, aucun des deux ne sauraient me mentir et me convaincre que tout irait bien. Mon père, avait ce pouvoir. Et je voulais vraiment le croire. Et oublier un seul instant que je m'étais faite frappée, à mort, par Courtney et sa bande de garçons fous à liés.
J'avais besoin qu'on me tienne la main, et qu'on me mente en me rassurant. Un « tout ira bien » vide de sens mais auquel je pourrais m'accrocher, juste une fois.
🌊🌊🌊
Il arrive quelques minutes plus tard. Une dizaine, tout au plus. Je passe mon temps à regarder les chiffres se modifier, ou fixer mon goute à goute de morphine. Rien que ça, me fatigue.
Mon père est assis à côté de moi, alors que je suis soigneusement dans ses bras. Il me serre contre lui, en m'affirmant que tout ira bien. J'en viens à parler de ce que j'ai vécu pendant ma phase « d'absence » comme il dit. J'en viens à parler de maman et je n'arrive plus à m'empêcher de pleurer.
- Ma chérie, tout va bien se passer, ne t'inquiète pas.
Il frotte mon dos alors que je laisse ma tête se poser sur son torse.
- J'aimerais qu'elle soit là, j'aimerais être avec elle.
- Je sais, elle me manque à moi aussi.
- Qu'est-ce que je peux faire ? Il a bien quelque chose à faire pour l'aider !
- Tu ne peux rien faire ma puce.
- Je préfèrerais retourner auprès d'elle, j'étais mieux, c'était simplement parfait. Je n'avais pas envie de revenir ici tout est de sa faute. Je veux retourner avec ma maman. Pleuré-je.
- Je sais, je sais.
Je finis par me calmer, et arrive à dissimuler ma faiblesse. Je retrouve mon masque qui cache comme toujours tout ce que je ressens vraiment. Et qu'est-ce que ça fait du bien, de me sentir en confiance.
- Qui t'a fait ça Iliana. Me demande tout de même mon père.
- Austin est venu ?
- Oui, il était là cette nuit, et je l'ai envoyé se coucher il y a moins de deux heures.
- Tu lui feras un bisou de ma part ?
- Bien sûr. Mais ça ne répond pas à ma question. Je veux des noms.
- Je n'ai pas envie d'en parler maintenant.
- Iliana, c'est important. Tu dois me dire qui t'as fait ça.
- Pas maintenant, s'il te plaît papa.
- Andrew, bonsoir. Nous interrompt miraculeusement le père d'Aiden.
- Bonsoir, soupire mon père.
- Tu vas mieux Iliana ? Me demande-t-il en tripotant ma perfusion.
Il ne peut pas s'en empêcher ma parole.
- Oui. Répondis-je simplement.
- Rassurée ? Demande-t-il en désignant mon père.
- Oui. Affirmé-je.
Je suis contente qu'il soit là. Ça me fait du bien de le voir.
- Vu que tu es en soin intensif, tu as des règles de visites assez strictes, commence mon médecin en regardant mon père. Et personne ne peut rester avec toi, la nuit. Pas temps que tu es dans ce service.
- Je vais y rester combien de temps ?
- Tu es hospitalisée jusqu'à samedi, et tu auras une chambre à partir de mardi.
- Et je suppose que les visites sont terminées depuis déjà un bon bout de temps, dit mon père en se levant.
- Exactement, mais c'était... différent cette fois.
- On ne peut pas faire d'exception ?
- Papa, l'appelé-je doucement. Tout ira bien. C'est bon, ne t'inquiète pas. Reviens demain matin et ça sera déjà parfait pour moi.
Il hoche la tête, et m'embrasse sur le front en m'ordonnant de me reposer.
- Il faut vraiment que tu dormes, m'explique le père d'Aiden. Tu as perdu beaucoup de sang, et ce n'est qu'en te reposant que tu reprendras des forces.
- Entendu. Dis-je avec le sourire.
- Un infirmier devrait passer t'amener à boire, et parler un peu avec toi. C'est la dernière personne que tu verras je pense.
Je hoche la tête, comprenant bien que sa garder est bientôt terminé. Vous vous rendez compte, que je ne me souviens même plus de son prénom. Alors que c'est le père de mon copain.
- Tu termines ta garde à quelle heure Jack ? Demande mon père en remettant son manteau.
Je savais que tu pouvais lire dans mes pensées papa. Jack. Et c'est Jacob son vrai prénom. Enfin... je crois ?
- Maintenant.
Ils s'en vont en continuant de parler tous les deux. Je m'allonge totalement cette fois, comptant les carreaux au plafond. « La première nuit, est toujours la plus difficile » m'a-t-on toujours dit. Je ne vois pas pourquoi. Après tout, je n'ai qu'à dormir.
Et je suis tellement fatiguée qu'il me suffirait de fermer les yeux pour que Morphée me prenne dans ses bras.
- Il paraît qu'il faut que je t'amène de l'eau, lance une voix familière.
- Mais qu'est-ce que tu fais ici, m'étonné-je en souriant.
- Mon père ne t'a pas dit que j'allais venir ? Un infirmier à ce qu'il paraît.
- Je ne pouvais pas l'imaginer plus sexy que ça, répondis-je.
Il m'embrasse doucement, entortillant déjà sa main dans mes cheveux.
- Tu as l'air bien, on dirait presque qu'il ne s'est rien passé, dit-il en me détaillant du regard.
Aiden... Mon masque est donc de nouveau efficace sur toi. Et moi qui croyais que tu avait réussi à le briser. Ce n'était peut-être qu'une simple fissure.
- Je vais bien. Ça va, le rassuré-je.
Il me donne mon verre d'eau, le prétexte de sa présence. Il scrute chacun de mes faits et gestes avec attention. Je me sens tellement vulnérable, allongée alors que lui est assis. Mais je ne peux pas le rester plus de dix secondes, tellement j'ai mal au ventre.
- Je vais devoir y aller, mon père m'attend.
- D'accord.
- Austin m'a dit de te dire, qu'il t'embrassait. Et qu'il aurait préféré ne pas avoir de place dans le lit cette nuit.
- Qu'il est con, roulé-je des yeux.
- Je viens te voir demain, c'est promis.
- C'est gentil.
J'ai pourtant l'impression que beaucoup de choses ont changé. Est-ce le cas ? Si ça l'est, Aiden n'en montre rien. Il semble tellement... attentionné. Une certaine forme de fragilité qui se lit dans ses yeux lorsqu'il me regarde.
- A demain petit oiseau. Me chuchote-t-il en tournant les talons.
Je n'ai même pas le temps de répondre, qu'il s'éloigne.
Ça a été bref. Trop rapide à mon goût.
Seuls les bruits infernaux de mon cœur me tiennent compagnie à présent.
Des pas précipités se rapprochent de nouveau. Je relève le menton dans l'espoir que mon copain soit revenu, qu'il se soit rendu compte du peu de temps qu'il m'a accordé.
Ses lèvres se plaquent violement aux miennes. Ses mains se posent sur mes joues, et maintiennent mon visage contre le sien avec force.
- Je t'aime, je t'aime, je t'aime... Murmure-t-il très rapidement.
Mes joues se mouillent de ses larmes, alors qu'il colle son front contre le mien. J'ose passer ma main sur son visage, pour essuyer toutes ces marques de tristesse de son si joli minois. J'en suis la cause. C'est pour moi qu'il pleure à cet instant.
- Tu ne dois pas pleurer, Aiden, répondis-je simplement.
Pourtant, ses sanglots redoublent. Pourquoi s'inflige-t-il ça ? Je ne l'ai jamais vu pleurer et savoir qu'il se met dans des états pareils, pour moi, me fend le cœur.
- Hey... Tout va bien, le rassuré-je.
- Je suis désolé, tellement désolé.
Je le fais s'assoir et me relève légèrement.
- Ce n'est pas ta faute.
- Je suis désolé quand même, tu ne mérites pas ça.
Les larmes me montent aux yeux. Non, je ne le mérite pas. Personne ne mérite ça.
- Ne pleure pas pour moi, s'il te plaît.
- J'ai cru que... enfin que tu...
- Je sais. Moi aussi, le coupé-je à voix basse. Mais ce n'est pas arrivé. Je vais bien. Enfin je... j'irais mieux. Je suis un peu fatiguée, et pas très jolie pour le moment, mais tu verras, ça reviendra. Tout va bien Aiden.
Je prends sa main dans la mienne, et tout en faisant attention aux fils, je dépose sur ma poitrine pour qu'il sente mon cœur battre. Il reste un moment comme ça, avant de m'embrasser sur la joue. Je le serre contre moi, sa joue posée contre ma peau. Je le berce comme un enfant, et attends qu'il se calme.
- Moi aussi, je t'aime, répondis-je avec certitude.
Ses yeux ne sont plus gris, et ça me brise. Ils sont rougis, et larmoyants. Les miens le seraient aussi s'il n'était pas là.
- Arrête de pleurer, d'accord ? Le supplié-je le cœur au bord des lèvres. Parce que si tu pleures, je vais pleurer aussi. Tu ne veux pas que je pleure, pas vrai ?
- Bien sûr que non.
- Alors souris. Car je vais bien. Répété-je une fois de plus en essuyant ses pommettes de mes pouces.
Il me bricole un sourire, rien que pour moi. Mon sourire à moi, rien qu'à moi.
- On se voit demain, d'accord ? Affirmé-je en sentant de nouveau mes yeux me piquer.
- Je serais là dès que je pourrais te voir. Confirme-t-il en serrant ma main.
Il m'embrasse une nouvelle fois, avant de partir. Son « je t'aime » résonnant encore aussi bien dans mon esprit, que dans mon cœur.
🌊🌊🌊
Le voir pleurer a brisé quelque chose en moi. Je ne saurais expliquer ce qu'il se passe réellement dans mon cœur à ce moment-là, mais j'ai l'impression qu'un lourd étau se referme autour.
Il a pleuré. Il a pleuré pour moi. À cause de moi.
Je me suis mise à pleurer à mon tour. C'est bête, hein ? Mais j'ai pris conscience de ce qu'il se passait. « La première nuit est toujours la plus
dure ». Je comprends maintenant. C'est pire que de la solitude. C'est comme... Être abandonnée ?
Mes larmes redoublent en pensant à elle. En entendant son prénom.
- Comment as-tu pu faire une chose pareille ?! Qu'est-ce que je t'avais dit ? Tu n'avais pas à l'approcher ! Et comment tu m'obéis ? En l'embrassant !
- Courtney, arrête, je t'en prie.
Elle a une batte de baseball. Et elle m'a probablement déjà cassée la main. Même si je ne comptais pas la supplier à genoux, je sais ce qu'elle peut faire. Elle n'hésiterait pas à me fracasser la tête avec.
- Tu mérites de disparaître d'ici. Tu mérites de...
Je pars en courant entrant dans une salle adjacente. Elle me suit, faisant racler la batte contre le sol tel un tueur sanguinaire. Les mains tremblantes, j'appelle mon frère. Sa messagerie fait monter des larmes de désespoirs dans mes yeux. Je l'appelle une seconde fois, priant tous les Dieux pour qu'il accepte de répondre. J'éclate en sanglot, la porte de la cabine de douche s'ouvrant à la volée. Elle attrape mon téléphone, l'envoie valser dans la pièce, et il s'écrase contre le mur d'en face. Il se brise sous mes yeux, et ses deux mains de fer se referment sur mes bras, me relevant d'un seul coup.
Je pourrais encore les sentir contre ma peau. Et sa voix qui résonne encore dans ma tête. « Je ne me salirais pas les mains pour toi. Tu mérites de souffrir, mais ce sont eux qui s'en chargeront pour moi. »
C'était bien plus que quelques coups. C'est bien plus que quelques larmes qu'elle m'a volée. Elle m'a tout pris. Mon bal d'hiver, que je passerais seule, ici dans mon lit. Des heures et des heures d'essayage avec mes amis, de projets de coiffure et de bonheur avec lequel elles ont choisi chaque détail, envolé. Mon premier bal, avec Aiden, en public. Mon premier Noël sans ma mère, déjà bien douloureux, que j'aurais pu passer avec ma nouvelle famille. Voir mon frère, Célia qui ouvre ses cadeaux, mon père et ma belle-mère... Oublier pendant quelques minutes que ma mère n'est plus là pour moi. Interdit. Je vais passer Noël, ici. Et personne ne sera là, car c'est un jour de fête. Personne n'a envie de le passer dans un hôpital.
La respiration inexistante, mes mains devenues faibles n'arrivent plus à essuyer autant de larmes. Je suis pliée en deux, mon ventre me brûlant affreusement.
Puis, mon souffle se calme.
Qu'est-ce que je suis en train de faire ?
Des enfants passent des journées entières enfermés ici à souffrir le martyr. Certains avec des maladies incurables et des handicapes terribles. Et moi ? Je me mets à pleurer pour une petite semaine isolée, avec quelques bleus et une entaille ? Je ne peux pas être égoïste à ce point. Je m'en remettrais, et ce n'est pas mon genre de m'apitoyer sur mon sort.
Je me laisse tomber sur l'oreiller, en chassant mes pleurs ridicules.
Je serre mes draps contre mon corps, en imaginant ne plus avoir mal. Je serre plus fort encore ce bout de tissu, pour ne pas garder ce vide dans les bras.
Me reposer est une chose essentielle pour aller mieux. C'est ce qu'on m'a dit.
Pourtant cette nuit-là, je n'ai pas fermé les yeux une seule fois. J'ai simplement attendu que le sommeil vienne, il ne l'a jamais fait.
On verra bien comment je tiendrais demain.
🌊
________________________
Hey !
Comment allez-vous ?
Encore un nouveau chapitre, et cette fois notre petite surfeuse est réveillée ☺️
Un réveil un peu agité, je suis d'accord.
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Heureusement que certaines personnes sont là pour elle...
Comment avez-vous trouvé Aiden ?
Et leur premier "Je t'aime"?
Bon, sinon, pour assassiner définitivement Courtney, c'est par ici 👉
Je voulais vous remercier, l'histoire vient de passer les 4K de vues, c'est juste incroyable ! 🥳
Merci à tous 🥂
Gros bisous, Lina 😘
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