Chapitre 48 🌊
« Leur retour était à la fois la meilleure nouvelle de la semaine...
Comme la pire. »
🌊 Iliana 🌊
Je fixe avec attention la dernière épingle au creux de mes mèches. Les doigts de la vielle femme, semblable à des doigts de fée, façonne avec soin ma coiffure.
- Vous avez une couleur magnifique. Me dit-elle avec un sourire.
- Merci.
Elle prend un miroir, et tente de s'aligner avec le deuxième juste devant mes yeux pour que je puisse voir le résultat. Mes lèvres esquissent un sourire.
- Qu'est-ce que vous en pensez ?
- C'est très beau.
- Vous pouvez faire ce genre de chignons, ou alors les laisser détachés, c'est vous qui voyez. Si vous voulez mon avis, vu la robe que vous avez choisi, attacher vos cheveux mettra en valeur votre buste, et votre décolleté.
- J'en connais un qui va être ravi, murmuré-je.
- Ça et des petites boucles longues sans oublier des chaussures nacrées, vous serez parfaite. Voulez-vous
essayer le tout ?
- Heu... enfiler la robe ?
- Bien sûr.
- Oui, je veux bien alors !
Avec des précautions infinies, j'arrive à enfiler la robe, et même des chaussures pour la taille nécessaire d'après la couturière. Je reste figée devant mon reflet. C'est carrément étonnant.
Je me sens totalement perdue dans cette infinité de tulle bleu et de tissu à paillettes.
Mais pourtant, j'adore ça. Je fais un rapide petit tour sur moi-même. Bon, la très bonne nouvelle c'est que si par malheur je devais tourner trop vite, je ne serais pas emportée par le poids de la jupe.
Attendez, je vous rappelle que je suis le genre de personne à se fracturer la cheville sur une marche d'escalier. Vous vous attendiez à quoi ?!
- Bon, qu'est-ce que tu fais Iliana ? Minterrompt la voix agacée de ma meilleure amie.
Celle-ci entre en roulant des hanches. Mais écarquille ensuite les yeux.
- Wow, tu... tu es magnifique !
- Merciiii !
Elle détaille chaque partie de ma tenue. De haut en bas, chaque petite chose brillante qui fera de moi une reine, mais sans diadème cette fois.
- Il te faut un bijou pour mettre sur le chignon, je t'assure.
Je roule des yeux, toujours en mettre PLUS. Je suis déjà une vraie boule à facette, ça ne suffit pas ? Je confirme d'un signe de tête, un « peut-être ».
- Bon, tu te bouges par contre ? C'est pas comme si TOUT le monde t'attendait quoi.
- J'arrive, répondis-je avec un petit rire.
Je les retrouve tous, dehors assis sur un banc. Enfin assis, je veux dire « vautrés ». Je leur fais rapidement coucou, avant de tomber nez à nez avec...
- Charlie ?! Mais qu'est-ce que tu fais là ?! M'écrié-je en la serrant dans mes bras.
- Une petite surprise !
La jolie blonde, assise élégamment m'offre un sourire. Ses cheveux sont plus courts, plus lisses, la peau plus claire. Elle est encore plus belle.
- Josh !
Je le serre dans mes bras, puis, fais la bise au copain de Cha'.
- On est rentrés plus tôt, il faisait trop froid au Canada. Rit-elle.
Leur retour était à la fois la meilleure nouvelle de la semaine... Comme la pire.
- On en avait surtout marre, d'être aussi loin ! On a demandé à nos parents de venir exceptionnellement fêter Noël ici avec notre famille, et ils ont dit oui, renchérit son frère jumeau.
- Mais c'est génial ! Souris-je.
- On n'allait quand même pas rater le bal d'hiver !
- D'ailleurs, on se retrouve plus tard ? Nous coupe Charlie. J'ai les essayages de ma robe à faire.
Avec un petit signe de main elle s'éloigne, poussée par son copain.
- Bon, vous êtes prêts pour vous prendre la raclée de votre vie ? Se réveille Aiden en descendant du dossier du banc.
- Mais carrément, siffle mon frère en lui frappant le poing.
Les filles éclatent de rire, et partent devant en parlant magasins. Comme c'est étrange. Austin et Liam partent avec Josh, qui raconte ses semaines d'exil au Canada. Je me retrouve un peu derrière, avec Aiden.
- Alors, tu as la défaite facile jespère ? Me lance-t-il.
- Pardon ? T'as dit quoi là ? On m'appelait Katniss Everdeen dans une autre vie mon gars. C'est toi qui va perdre lamentablement.
- J'attends de voir ça.
- Ah mais moi aussi mon petit canard.
- Ce n'est qu'un laser game. Calme.
- Si je suis venue, c'est pour t'éclater. Pas pour faire mumuse dans le noir.
- « Les gagnants trouvent des excuses et les perdants des moyens », c'est ça ?
Je souris, quand même étonnée qu'il se souvienne de ma citation favorite.
- Tu t'en souviens à ce que je vois.
- Il faut dire que ça m'a servi de leçon.
- Evite de casser un bras à quelqu'un cette fois.
- Ce n'était une simple épaule démise ! Se justifie-t-il.
- Pardon ?! M'indigné-je. Tu n'as pas intérêt à refaire ça !
Je le prends sur le ton de la rigolade, mais ce jour-là, ça ne m'avait pas fait rire. Pas du tout même.
- C'est noté.
- On parie, que je gagne ? Le défié-je.
- Tu es sûre de toi là ?
- Oh que oui. Je sais que je suis la meilleure à ce jeu.
- Ok. Je parie que je gagne. Et si c'est le cas, tu m'appartiendras pendant tout en week-end. Et je décides de ce qu' on fait.
- Marché conclu ! C'est le même deal pour toi beau gosse.
On se tape dans la main, et on entre dans le bâtiment, à la suite de nos amis.
Le jeu est simple.
2 équipes. 2 couleurs différents. 20 minutes.
Le but ? Les tuer tous. Ok, ok, je rigole. Le but est de leur tirer dessus grâce au laser, mais ça revient pratiquement au même ! On termine notre partie de bowling, mais je ne tiens déjà plus en place. Il reste seulement une manche, je fais les cents pas devant eux. Incapable de rester assise sagement sur ma chaise !
Lorsqu'on nous donne enfin les gilets, et les pistolets, mon corps est parcouru de toutes parts d'adrénaline. Je meurs d'envie de commencer.
Je ne peux que sourire en voyant mon nom s'afficher sur larme.
- Alors, t'es qui ?
- Katniss Everdeen. Dis-je, hyper fière.
- Non, sérieux ?!
- Oh que oui. Et toi ?
Aiden, soupire et me montre son écran. J'éclate de rire.
- Piou-piou ? Mais ça te va à ravir dis-moi !
- Tu feras moins la maligne dans 10 petites secondes, je t'assure.
Je lui offre un nouveau sourire. Celui-ci traduisant un simple : « viens, attrape-moi si tu peux ». Le sien reflète plus un « tu vas voir ce que tu vas voir ».
Ok, ok. Je prends en note ce défi. Et c'est parti.
La musique assourdissante nous plonge directement dans l'ambiance. Je tombe tout de suite sur Mahé, en chaussette et la désactive au bout de trois secondes. Elle manque de glisser en courant dans les escaliers. Il manquerait plus que ça, après le cirque qu'elle a fait parce que les gérants ont insisté pour qu'elle retire ses talons hauts. Je crois qu'au moindre problème, c'est le procès.
Je suis de l'autre côté du terrain, chez les adversaires. La moitié de la partie est écoulée, et je me fais plus que discrète. Seul les lumières de mon gilet rouge peuvent me trahir. J'avance à reculons en quête de la moindre cible à abattre. Je sens mon gilet vibre une première fois, signe que je suis touchée. Avant de pouvoir me cacher, je suis moi aussi désactivée.
Je me retourne brusquement, profitant de mes 5 secondes de pénalité pour voir qui m'a attaquée. Mes pieds se suivent les uns après les autres, l'arme bien haute. Une main se pose brutalement sur mes lèvres, alors que je pousse un cri de surprise étouffé par la musique électronique.
Aiden... Grogné-je intérieurement.
- Pas aussi discrète que tu le prétends ma belle.
Je lui fais face, baissant mon arme pour le fixer. Sa main est tapie dans mon dos, geste que j'interprète comme une certaine forme de possession.
Je dépose mes lèvres sur les siennes, alors que ses deux mains rejoignent mes hanches. Je sens son arme se coller contre moi, alors que ma main gauche descend lentement vers la mienne. En moins de deux secondes, je le mitraille de coup de laser.
- Et toi, un peu trop distrait à mon goût. Lancé-je pour le provoquer.
Et ça marche carrément. Je me mets à courir, comprenant qu'il ne reste plus que 3 secondes avant de me faire tuer sous ses tirs.
10 minutes de rire, de couleurs et de musique plein la tête, on sort enfin. Les yeux rivés vers l'écran je lâche un soupir, alors que l'autre pousse un cri de joie.
1 putain de point.
C'est ce qui me sépare de la première place. Ce qui me sépare d'Aiden.
Ah bah lui, il fait le fier, ce con. Ouais, ouais, rigole bien.
On rejoint Charlie dans un dîner pour manger. On se retrouvait souvent ici avant. Mon amie est au téléphone avec sa sœur, je l'entends crier de là où je suis. Ça se termine comme souvent : elle raccroche. Bien fait.
- On aurait vraiment dû la laisser avec les caribous elle. Se plaint sa jumelle en venant vers nous.
J'avais une chance de ne pas croiser cette horrible connasse. On était vendredi soir. Le 20 décembre pour être exacte. Le bal a lieu le 24 au soir. Et demain, j'ai entraînement le matin. Enfin, je vais m'entraîner pour améliorer mon enchaînement de gym. Ensuite, j'ai volley dans mon vaste souvenir. Bref... Normalement aucune chance de la croiser, seule du moins.
Je pique une frite à mon copain, qui lui a déjà son assiette. Je picore calmement, comme si j'étais chez moi.
- Tu me dois un week-end miss, me chuchote-t-il à loreille.
- C'est bon, j'ai compris. Répondis-je à voix basse.
On mange nos hamburgers en continuant de parler de tout et de rien. Ça fait tellement du bien de se retrouver tous ensemble un peu de temps en temps...
Charlie qui nous décrit en détail sa tenue de bal, mon frère qui tente d'expliquer pourquoi ce sont les Yankees qui vont gagner la coupe de baseball, Lindsay et Mahé qui parle de licornes... L'agréable routine quoi !
🌊🌊🌊
J'ouvre les yeux doucement, avec l'impression de ne pas avoir dormi une seule minute. Mahé et Lindsay ne sont plus dans leurs lits respectifs. Charlie dort paisiblement, mais mes deux amies sont introuvables. On s'est pourtant endormies il y a plus de 3h. Qu'est-ce quelles font ?
Je longe le couloir des chambres, et débouche sur le salon. La porte fenêtre est entrouverte. J'ai la surprise de découvrir mes amies, accoudées contre la rambarde du balcon, chemise de nuit pour lune, et en pyjama normal pour l'autre. Je suis encore plus surprise de voir un petit rond rouge, diffuser une petite quantité de fumée invisible et de luire dans l'obscurité.
Comme pour répondre à ma question indirecte, cest Lindsay qui explique :
- Ce sont celles de Liam. Elles étaient dans la poche de sa veste, qu'il m'a confiée hier soir. Je crois qu'il me tuerait s'il savait que je les utilise.
Elle passe sa cigarette à Mahé, qui l'apporte à ses lèvres. On voit directement qu'elle nest pas à l'aise, elle n'aspire même pas la fumée. Lindsay, elle semble avoir beaucoup plus d'assurance.
- Tu veux en parler ? Continue Lindsay.
- Non, achève ma meilleure amie.
Qui malgré ses crises de jalousie ne semble pas plus dérangée que ça de me remplacer dès que j'ai le dos tourné.
Elle lui rend le poison, presque terminé à présent.
- C'est comme tu veux.
- Et je t'ai dit non, Lindsay.
- Ok, ok.
- C'est mal ce que j'ai fait, je le sais. Mais maintenant, je ne peux plus revenir en arrière, tu comprends ? C' est impossible. Et je ne veux pas que ça se sache. Promets-moi de ne rien dire, je t'en prie.
- C'est promis.
Mahé se jeta dans les bras de son amie. Et mon cœur à moi, se serra. La possibilité qu'elle ne me dise pas à moi, mais plutôt à Lindsay ce qui la pèse, me fait extrêmement mal. Savoir qu'elle a fait quelque chose de mal, peut-être de grave et qu'elle partage son secret avec quelqu'un d'autre que moi, ça me tue.
Appelez-ça jalousie si vous le voulez, parce que c'est exactement ça.
Je fais demi-tour les larmes aux yeux, et le cœur lourd. Je me force à me recoucher, à ne pas me poser de question. Juste fermer les yeux. Et dormir.
🌊🌊🌊
∞ Omniscient ∞
(Dont Forget About Me, Cloves)
Pourtant, il aurait suffi d'une seule fois. D'un seul geste.
Un petit rien qui aurait pu changer la donne. Ce petit tout qui aurait modifié le court du temps.
Mais non.
Rien de toutes ces petites choses ne se sont produites.
Tu as encore payé le prix fort, toi, qui es la douceur et l'innocence incarnée. Tu as subi l'injustice de nouveau.
Humiliée, abandonnée, trahie, tu as attendue des heures, seule.
Tu as attendu qu'on vienne t'aider, te porter secours comme on te l'avait promis tant de fois. Mais alors pourquoi ?
Pourquoi ne sont-ils jamais venus ?
Après tout, tu avais leur promesse.
« Je serais toujours là pour toi ». Ah oui ? Alors où étais-tu quand elle avait besoin de toi ? Où bordel ?!
Elle t'a appelé, Austin, encore et encore. Et tu n'as jamais répondu.
Oui, ce n'est pas réellement de ta faute. Tu ne lui as pas vraiment fait de mal. Mais ses blessures de l'âme, l'abandon que tu lui as offert, seront bien plus difficiles à soigner que ses humbles blessures physiques.
Oui, tu devrais te sentir coupable. Car elle, ne te reprochera jamais une telle chose. Mais c'est trop facile de penser comme ça ! « Elle ne m'en veut pas, je n'ai pas à m'en vouloir ». C'est faux. Tu es autant coupable qu'eux.
Tu ne vaux pas mieux qu'eux.
N'oublie pas qu'elle le sait parfaitement. Mais que jamais, elle nosera te l'avouer. Ton absence la achevée. C'est pour cela que ses larmes ont coulées.
Pas à cause de la douleur, pas à cause de la honte. A cause de la peur.
Elle était morte de peur, seule sur ce sol froid. Elle ne respirait plus dans cet endroit clos. Elle t'avait pourtant appelé. Tu le sais maintenant.
Ils l'emmènent loin de toi, quand tu as compris ton erreur. Il paraît qu'ils vont lui sauver la vie. C'est ce qu'ils te répètent depuis le début. Tu les crois ? La naïveté est un beau cadeau, tu peux me croire.
Son sang macule le sol, s'infiltre entre les lattes du parquet bien ciré. Son sang colore tes vêtements. Colle contre ta peau à présent.
Tu as peur à présent ? Tu paniques ?
Pense un peu à elle. Elle obsède tes pensées, tu dis t'inquiéter pour elle. Mais est-ce vrai ? As-tu peur de la perdre ?
J'en suis convaincue.
Elle compte beaucoup pour toi. Trop même. Mais vous êtes tous les deux, parfaitement droits et immobiles. Vous vous fixez à bout de souffle, et vous regardez ces inconnues l'emmener loin.
Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi elle ?
Tu aurais pu le savoir. Si seulement, tu avais regardé ton téléphone, tu aurais tout changé. Un regard, sur ses appels. Et elle serait saine et sauve.
Mais tu en as décidé autrement. Tu as refusé l'appel. Et c'est arrivé.
Elle se sentira bien dans tes bras forts et rassurants. Elle te dira combien elle t'aime, et tu lui répondras combien tu as eu peur pour elle. Elle pleurera contre toi, criera peut-être l'injustice qu'elle vit. Tu seras là pour elle.
Mais son cœur, ne se trompera pas.
Elle t'avait demandé de l'aide.
Et tu n'as rien fait.
Tu dois te sentir coupable en voyant son état. Tu devrais être à sa place, et ressentir sa douleur. Tu devrais déjà être auprès d'elle.
Tout est rapide et irrémédiable.
Ce qui est fait, est fait.
C'est trop tard maintenant, tu ne peux revenir en arrière. Tu ne le peux plus.
Oui, souviens-toi.
Tu es aussi coupable que ceux qui donnent les coups.
Et maintenant, elle meurt à vue d'œil dans l'ambulance.
Loin des autres, loin de tout, loin de toi.
∞
_________________________
Hey ! 😈
(oui, ce smiley est de rigueur mwouahaha)
Comment vous allez ? Pour ma part mes vacances touchent à leur fin...
Parlons un peu de ce chapitre ?
Qu'en avez-vous pensé ?
Bon, je vous donne l'occasion de me traiter de sadique et tout et tout... Peut être que @laurelyne a un nouveau plan pour se venger ?
Revenons sur les essayages et les retrouvailles avec les triplets...
Bonne nouvelle ?
Mais également des petits secrets...
N'est-ce pas Mahé ?!
Jalouse notre petite surfeuse... Personnellement je la comprends.
Et ce point de vue omniscient ? Flou n'est-ce pas ?
Mais c'est le but !!
Des hypothèses, remarques, (menaces de mort) ?
On se retrouve demain pour la suite.
Et la torture continue 😈
De gros bisous, Lina 😘
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