Chapitre 41 🌊
« Parce que les princesses ne pleurent
pas. »
🌊 Iliana 🌊
2h45. L'heure fatidique. Mon dos se colle au mur, alors que je l'attire à mes lèvres. Je les dévore voracement, une envie naissante tordant mon ventre de plaisir et de fureur. Il réagit étrangement. Je suis peut-être trop brusque pour lui ? Je ne pense pas. C'est inimaginable. Il attrape sauvagement mes mèches, les serrant entre ses doigts.
Je ris nerveusement, en tenant fermement le col de son polo noir. Ses yeux gris captent les miens, absorbés les uns par les autres. J'aime ce contrôle que j'ai sur lui. J'ai toujours aimé ça. Ce pouvoir que j'ai sur les battements de son cœur, sur sa respiration, sur ses réactions. J'adore ça.
- Iliana...
Je stoppe ses mots grâce à mes lèvres contre sa peau. Un grognement de plaisir s'échappe des siennes. Et ça me fait sourire. La petite princesse domine. Elle maîtrise et conquit son adversaire. Elle gagne en assurance. Elle est folle de lui.
- Putain, j'ai tellement envie de toi... Murmure-t-il tout près de mon oreille.
- Pas ici. Pas maintenant. Haleté-je.
- Il y a des chambres à l'étage.
- Non. Aiden. On pourrait nous voir.
- On peut se faire discrets.
- Impossible.
Il me plaque subitement contre la surface froide. Il torture mon cou entre ses lèvres, me privant d'oxygène. Je ferme les yeux, sentant la pression s'accroître contre ma peau et dans mon cœur. Je le repousse doucement.
- Tu ne peux pas faire ça.
- Quoi ?
- Pas de marques.
Il hoche la tête, se contentant de me serrer contre lui. Sa main s'aventure sous mon tee-shirt, des doigts froids faisant frissonner mon dos. Je suis appuyée sur lui, le laissant jouer un peu avec moi. Et profitant de l'effet qu'il me fait.
- Tu es sûre qu'on ne peut pas... essayer au moins ? Insiste-t-il.
- Non. S'il te plaît, pas ici.
- Iliana, je pense que.
- Non, le coupé-je. Je ne veux pas faire ça ici, dans la peur qu'on nous trouve. C'est non. N'insiste pas.
Si seulement.
(⚠️) 4h10. C'est l'heure du crime. Mais ça je ne le savais pas encore. Naïvement...
Ses lèvres me parcouraient assidûment. Mais elles n'avaient plus le même effet sur moi. Il n'était pas dans son état normal. Je ne l'avais jamais vu comme ça, encore. Son envie est dépassée par de la haine... ou une envie, très violente. Trop pour moi. Pour ce genre de chose. C'est la douceur qui doit toujours prendre le dessus. Pas autre chose. Jamais. C'est une règle d'or. Qu'on doit respecter. Je le repousse une nouvelle fois, mais sa force me dépasse. Il est là.
- Arrête, s'il te plaît. J'ai dit non. Murmuré-je.
Il ne m'écoute pas. Il ne le fait plus. Ses yeux sont presque vides. Sans aucunes émotions. Il me fait peur bordel.
- Arrête, je t'ai dit !
Je tombe à la renverse, sous son poids. Pourquoi n'en ai-je pas envie ?! Je l'aime tellement ! Il me cloue au lit, resserrant et rapprochant mes bras l'un de l'autre. Je me retrouve coincée, bloquée par mon propre corps.
- Evan... Lâché-je d'un souffle.
Il ne lève pas les yeux, il m'embrasse les lèvres. Ma jupe glisse sous ses doigts. Je bloque sa main contre mon flan, l'empêchant d'aller plus loin.
- Stop, ça suffit, arrête je t'ai dit ! Crié-je.
Je ne veux pas lui faire du mal. C'est mon copain. Il ne peut pas...
- Evan, stop !
Je me débats, arrivant juste à me redresser légèrement.
- NON ! Hurlé-je lorsqu'il parvient à retirer mon haut.
- Je t'aime tellement... Me répond-il.
- ARRETE ! Bordel lâche-moi tu me fais MAL !
Il est au dessus de moi, resserrant sa poigne sur mes bras. Sa force me fait mal. Son envie me fait peur. C'est à cause de l'alcool. IL N'AVAIT PAS BU ! Je suis restée avec lui tout le temps, IL N'A PRESQUE PAS BU ! Ce n'est pas lui...
- Chut... Susurre-t-il.
Je me mets à crier, pour la première fois. Un long cri strident, qui reflète l'urgence. Personne ne m'entend. La musique résonne.
- Arrête, je t'en supplie, arrête ! Je sais que tu m'entends, arrête ça !
Il bloque ma nuque, me forçant à l'embrasser. Je plaque mes mains contre lui, il est sur moi. Je ne peux plus bouger, je n'y arrive plus. Non, non, non. Je suis bloquée ! Il m'empêche de bouger, de respirer !
En un mouvement sec, je me jette en arrière, pour lui échapper. La proie est apeurée devant son prédateur. Je le suis à cet instant.
Mouvement violent. Trop rapide. Coin de la table de nuit.
Noir total.
(⚠️)
🌊🌊🌊
Je descends la rue en vacillant. Il ne s'est rien passé. Il ne s'est rien passé. Il est 5H21, et il ne s'est rien passé. Bien sûr qu'il s'est passé quelque chose... Je ne peux pas penser à ça.
[NdA: je sais que je maltraite sauvagement vos petits cœurs... Et encore une fois je vous sors un moment musical dans ce genre de moment (est-ce que je suis folle ? Clairement oui ! Sadique ? Encore mieux...). Mais faites moi confiance, et lancer la musique...]
(princesses don't cry, Aviva)
Boys, they're handsome and strong
But always the first to tell me I'm wrong
Boys, try to tame me, I know
They tell me I'm weird and won't let it go
- Je veux la bouteille du haut, désigné-je au caissier.
- Vous n'êtes pas majeure.
- Je prends la plus chère. Ajouté-je en sortant 500 dollars.
Il hoche la tête, et m'en sort une. Une bouteille. Une entière pour oublier. Pour être bien.
- Pourquoi une si jolie jeune fille voudrait-elle boire ?
Je répondis d'une voix monotone, neutre sans rien laisser paraître.
- "Cause a princess doesn't cry, a princess doesn't cry"
Over monsters in the night
Don't waste our precious time on boys with pretty eyes
A princess doesn't cry, a princess doesn't cry
Burning like a fire, you feel it all the time but wipe your teary eyes
J'ouvre la bouteille de vodka. Une entière pour oublier l'enfer. Je l'apporte à mes lèvres, et fais glisser son contenu dans ma gorge. La nausée me prend, instantanément. Pourtant, je continue. Une fille derrière le volant couronne sur la tête, qui remplace ses larmes par de l'alcool. Une fille perdue, seule et oubliée.
Cause princesses don't cry
Une demi-bouteille, c'est ce qu'il me reste pour perdre le contrôle. Je suis encore trop consciente, trop réactive. Ma maison est silencieuse, je suis de nouveau abandonnée. Mon haut a disparu, j'avais trop chaud. Aucunes larmes à l'horizon, je suis une princesse après tout ! Mes pointes tournent sur le parquet, bouteille en main, et seule amie pour la nuit.
No, I'm fine, I'm lying on the floor again
Cracked door, you only gonna let them in
Once, and you won't come undone
Ma jupe s'enroule autour de moi lorsque je tourne. J'ai l'impression de venir d'un conte de fée. Je souris contre la bouteille, sentant mes lèvres se transformer en pierre. Mais je suis tellement légère ! Tellement libre. Je me sens tellement bien à cet instant. Plus question de problèmes, d'emmerdes, de larmes. La joie. Rien que le bonheur et l'euphorie qui constituent mes veines. L'adrénaline me parcourt, à l'idée de faire quelque chose de mal, de briser mon propre pacte. L'adrénaline positive, et non celle due à ma peur idiote, dépassée, et surmonter.
Maintenant. Je veux simplement. Danser.
Danser et ne plus penser à quoi que ce soit d'autre.
Cause princesses don't cry, don't cry, don't cry
Don't cry x5
Cause princesses don't cry
- "I'm fine, I won't waste my time" Crié-je.
Comme si on me demandait, une nouvelle fois la source de mon malheur. Il n'y en a pas, je vais bien ! Je suis heureuse bordel ! Pas besoin de pitié, de regard bas, JE VAIS BIEN. Je m'énerve contre des fantômes, qui ne cessent de me demander comment je vais. Les joues noires de maquillage, et les lèvres rouges.
Yeah, I'm fine, I'm lying on the floor again
Un quart. C'est ce que je peine à terminer. C'est le reste de mon bonheur envolé. A moins que ce ne soit moi qui m'envole au loin ? Il est tard, tôt, ou bien... je ne sais plus. Mes pieds s'emmêlent, je manque de glisser. J'éclate de rire inutilement, trinquant avec moi-même à ma folie.
Des voitures s'approchent, je crois ? Je danse sensuellement en sous-vêtement, redressant mes cheveux pour libérer ma nuque. Ma couronne ne tient plus sur ma tête, hélas. Je porte mon amie à mes lèvres, dépendant de ce bonheur forcé. On me l'arrache des mains. Un bruit brutal et horrible me faisant à peine lever les yeux. Elle s'éclate au sol.
Cause princesses don't cry, don't cry, don't cry
{Les garçons, ils sont beaux et forts
Mais la première chose qu'ils me disent toujours est que je vais mal
Les garçons, ils essaient de me dompter, je sais
Ils me disent que je suis bizarre et je ne vais pas les laisser parler
Non, je vais bien, je suis encore allongée sur le sol
La porte est fissurée, je voudrai toujours de laisser entrer
Même après toute cette merde, je suis résiliente
Les filles tellement jolies et apprêtées
Et douces au toucher mais Dieu m'a faite rude
Les filles, la couronne est tellement lourde
Elles la portent élevée, mais elle me redescend
Car une princesse ne pleure pas, une princesse ne pleure pas
Sur les monstres dans la nuit
Nous n'allons pas gaspiller notre temps avec des gars aux beaux yeux
Une princesse ne pleure pas, une princesse ne pleure pas
Brûler comme un feu, tu le ressens tout le temps mais effaces tes yeux en larmes.}
- Bravo, tu viens de casser une bouteille à 500 balles Austin. Dis-je froidement.
🌊🌊🌊
Je ne sais pas pourquoi il y a ces trois petites vagues au-dessus, alors que tout s'enchaîne très rapidement. La bouteille vient tout juste de s'étaler au sol, sous mes yeux larmoyants. Sans aucunes larmes. Ça fonctionne quand même ?
- Mais qu'est-ce que tu fais Iliana ? M'interroge Austin.
Qu'est-ce qu'il fait chez moi d'abord ? Pourquoi il est chez mon papa ?
- Qu'est-ce que tu fiches ici toi ? Lancé-je froidement en me rendant à la cuisine.
- Comment qu'est-ce que je fais là ? C'est pas la question !
- Si, c'est celle que je te pose, répondis-je en ouvrant le placard.
- Je t'avais dit que je reviendrai le matin, avec Aiden.
- Qui ?
- Aiden. Tu sais, mon meilleur ami. S'agace-t-il.
- Ah. Ok. Tiens.
- Mais pourquoi tu me donnes ça ? S'énerve-t-il en me montrant la pelle et le balai.
- Pour que tu nettoies tout ton bordel. Tu ne crois quand même pas que je vais nettoyer moi, si ? Je l'ai déjà payée une fortune ça suffit. C'est parce que je suis une fille que je devrais absolument faire le ménage moi ?! Raciste des femmes.
Il soupire, en appelant son pote.
Je marche en faisant glisser mes pieds sur le parquet. Je manque de glisser plusieurs fois, c'est assez drôle. Mon bas de collant est recouvert de vodka, la faute à qui hein ?! Je me laisse tomber sur le canapé, caressant du plat de la main. La tête de ce chieur d'Austin apparaît dans mon champ de vision.
- Qu'est-ce que tu veux encore.
- Est-ce que ça va ?
J'éclate de rire. Quelle question conne ! Je vous l'avais bien dit !
- "Yeah, I'm fine, I'm lying on the floor again". Répliqué-je en parlant calmement.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi tu es ici ?
- Je suis chez moi. Pas comme certain.
- Je suis chez moi aussi Iliana.
- Non, ce n'est même pas vrai.
- Si, c'est ma maison depuis toujours, où je vis avec ma famille.
- Tu insinues que je ne suis pas ici chez moi ? Demandé-je en le fixant.
Lui, penché sur le dossier du canapé, moi en dessous, allongée sur l'assise.
- Je n'ai pas dit ça. On est de la même famille, tu vis ici, avec moi et les parents et Célia.
- N'empêche que ce n'est pas parce que mon père m'a abandonnée que ce n'est pas le mien ! M'écrié-je. C'est MON papa. A MOI.
Il hoche la tête, avant de me relever de force. Je m'assois en soupirant.
- Pourquoi tu as bu ?
- Je n'ai pas bu.
- Si, tu es totalement ivre.
- Faux !
- Dis-moi pourquoi.
- Parce que je voulais apprendre à voler.
- Qu... Quoi ?
- Je voulais voler. Comme papa le fait. Comme Evan aime tant. On dirait toujours que c'est agréable quand ils le font.
- Et toi, tu trouves ça comment ? Demande-t-il en s'asseyant à côté de moi.
- Mouais. Pas top. J'ai plus l'impression d'être sur un bateau que dans les airs. Je suis tellement nulle que je n'arrive même pas à décoller.
- Mais non, ne dis pas des choses comme ça.
- C'est la vérité, soufflé-je. Je n'arrive même plus à aimer mon copain. Je n'arrive même plus à aimer ses baisers, ses caresses. Je... Tout est ma faute, me perdis-je dans mes propres mots.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé. Redemande-t-il d'une voix douce.
- Alors ? T'es arrivé à comprendre ce qu'il se passe ? Lance une voix dans mon dos.
Mon regard dérive sur ce deuxième garçon. Il lui ressemble. Tellement. Il a lui aussi les cheveux bruns, coupé pas trop court. Quelques mèches sur le bord du front. Des yeux... gris. Il devrait avoir les yeux bruns, comme lui. Ils sont tous pareils. Ils me feront tous du mal à un moment ou à un autre. Ils sont identiques.
- Non. Elle plane à des kilomètres. Je ne comprends rien à ce qu'elle raconte.
- Ça va ? Demande, le dénommé Aiden en osant sa main sur la mienne.
Je. Ne. Dois. Pas. Faire. De. Gaffes.
C'est un secret.
Je secoue la tête en regardant ses yeux gris. Comment peuvent-ils l'être autant ?
- Iliana ? Demande-t-il de nouveau.
Je n'ai pas le droit de pleurer. Je suis une princesse, je ne peux pas faire ça.
- Qu'est-ce que tu fais là toi aussi... Murmuré-je. Qu'est-ce que vous faites tous chez moi... Laissez-moi un peu tranquille.
- Quelqu'un t'as fait du mal ? Demande subitement Aiden en me prenant le bras.
- Qui t'as fait ça ? M'interroge fermement Austin en capturant mes mains.
- Personne, c'est n'est qu'un bleu, un simple petit bleu qui ne veut rien dire. Paniqué-je.
- Comment tu t'es fait ça Iliana ?! Me gronde Aiden.
- Laisse-moi ! Crié-je.
- Honey, on veut juste savoir pourquoi tu t'es mis dans un état comme ça... M'explique doucement mon frère.
- Mais je t'ai répondu. Je voulais vraiment apprendre à voler. Répondis-je les larmes aux yeux.
Il remonte mon menton, me forçant à regarder ses yeux. Ils sont très beaux.
- Pourquoi tu pleures chou ?
- Je ne pleure pas. Je n'ai pas le droit.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Parce que les princesses ne pleurent pas... Sangloté-je.
Je me mets justement à pleurer à la fin de ma phrase. Mon frère me prend dans ses bras. Il me serre contre lui, en jouant avec mes cheveux.
- J'ai pas réussi à voler Austin, sangloté-je dans son cou. Je n'ai pas réussi alors que c'est tout ce que je voulais faire.
- Tu apprendras un jour, j'en suis sûr.
- Non, je veux le faire maintenant. Je veux voler.
- Pas aujourd'hui honey. Ce n'est pas encore le moment.
Mes pleurs sont bruyants, ils me dérangent. C'est extrêmement désagréable à écouter. Très chiant à supporter. Un frisson me parcourt. Heureusement que je suis « ivre ». Je suis bien trop bourrée pour me préoccuper d'être en sous-vêtements dans les bras de mon frère, ou presque nue devant Aiden.
- On va dans la chambre ? Me demande Austin à l'oreille.
- Pourquoi. Ce n'est pas l'heure de dormir.
- Si, tu vas dormir un peu, ça te fera du bien. Regarde, tu as froid en plus.
- Bon... D'accord.
Il me sourit avec soin, et me relève à côté de lui. Je traîne les pieds comme une enfant derrière lui. Il ne lâche pas ma main, et me regarde monter chaque marche. Il a peur que je tombe ou quoi ? On arrive dans la chambre, je mets un de ses sweats, et me glisse dans mon lit. En regardant ses yeux, j'ai su. Il ne partirait pas de sitôt. Il n'avait pas l'intention de m'abandonner. De partir. Lui.
🌊🌊🌊
- S'il te plaît. Le supplié-je. Laisse-moi seule...
- Non.
Je me tords de douleur sous les horribles crampes d'estomac que j'ai. J'en pleure tellement elles me tordent les entrailles. Pourquoi ça me fait aussi mal ?!
- Je t'en prie Austin... Murmuré-je.
- Certainement pas.
C'est déjà suffisamment la honte, alors devant lui...
- Austin, je suis en train de vomir, tu peux me laisser seule ? S'il te plaît ?
- Je t'ai déjà répondu. Et je t'ai dit. Non.
Je soupire, abandonnant. Je suis assise à même le sol, devant les toilettes depuis plus de dix minutes. Je meurs petit à petit, vomissant toutes les deux minutes ou presque. Et l'autre là, assis sur une chaise derrière moi. La. Honte. Sans parler d'Aiden, derrière la porte. Doublement. La. Honte.
- Occupe-toi de vomir le plus proprement possible, je gère tes cheveux. Me dit-il.
- C'est dégueulasse ce que tu me dis putain !
- Parce que tu crois que te voir vomir c'est mieux ?
- NON !
Je passe les 10 minutes suivantes à compter les carreaux au sol. Si j'arrive à les compter, c'est que ça va mieux. J'ai des cachets pour mon horrible mal de tête, et une bouteille d'eau entre mes jambes pour « diluer » le peu d'alcool qui me reste dans les veines. Je commence à croire que ça va mieux lorsqu'Austin dit :
- Tu vas me dire ce qu'il s'est passé, oui ou non ?
- Non.
- Iliana, s'il te plaît.
- Je t'ai dit non. Je ne veux pas.
- Et moi je ne veux pas te voir comme ça sans comprendre pourquoi.
- Mais je vais bien.
- Non, arrête de dire ça, c'est faux. Tu ne vas pas bien du tout. Tu t'es bourrée la gueule sans raison apparente, t'as conduit, certainement déjà ivre, tu tiens à peine debout, et tu vomis toutes tes tripes depuis 30 minutes. TU NE VAS PAS BIEN DU TOUT.
- Tant que je suis en vie, tout va bien, répliqué-je de nouveau avec les larmes aux yeux.
- Tu sais que tu as le droit de ne pas être bien, de temps en temps. Tu le sais ça ?
Je hoche la tête. Sans pour autant réellement approuver. Je n'aime pas être négative. Je préfère être joyeuse, même quitte à faire semblant.
- Tu as le droit, de te reposer un peu sur les autres parfois.
- Si c'est pour qu'on me fasse ce genre de merdes... ça ne sert à rien.
- Qu'est-ce qu'on t'a fait ? Qui ?
- Il m'a... Il...
Je me mets de nouveau à pleurer. J'ai fait éclater mon couple. Je suis la responsable. Mais comment pourrais-je rester avec un mec, qui a essayer de me... d'abu... Enfin il a...
- Dis-moi.
- C'est Ev... c'est Evan, il...
Je lui déballe TOUT. Sans aller trop dans les détails. Mais je lui dis, et il comprend. Sans que j'ai à prononcer CE verbe. Il a compris. Et il est parti en courant une fois mes pleurs calmés. Il est sorti en faisant claquer la porte contre le mur. Il a hurlé quelques mots à Aiden. Il lui a crié des informations à suivre, et il est parti, me laissant seule avec Aiden. Je l'ai entendu descendre les escaliers bruyamment, et claquer la porte d'entrée.
- Aller, lève-toi, murmure Aiden à ma hauteur.
- Ok.
Je lui tends mes mains pour qu'il me relève. Il me porte comme une poupée, et me pose sur le lavabo.
- Tu fais quoi là ? Demandé-je tout bas.
- Je veux savoir si ça va.
- Et par terre, je ne peux pas te parler ?
- Là, au moins, je vois tes yeux.
Je souris, et essuyant mes joues.
- Tu insinues que je suis trop petite pour toi ?
- Non. Tu es toute parfaite. Mais t'es plus jolie quand tu rigoles petit oiseau.
- T'es mignon, soufflé-je.
- Et toi, tu n'es pas sincère.
- Est-ce que tu fais tout ça, juste parce que tu sais que maintenant, je n'ai plus de copain ? Lancé-je subitement.
- Quoi ? Mais Iliana...
- Dis-moi la vérité, s'il te plaît. Est-ce que maintenant, tu considères que la voie est libre et qu'on peut-être en pré-couple.
- Pas du tout Iliana. Je... non. Je ne suis pas comme ça.
- Promis ?
- Bien sûr.
Je confirme, le regard dans le vide.
- Austin a dit que tu avais perdu connaissance. C'est vrai ?
- Oui.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Coin de la table de nuit.
- Sur ta tête ?
- Bah oui, sinon comment j'aurais pu perdre connaissance banane.
- Banana split, hein ?
- Et son p'tit canard laqué. Souris-je.
Il s'avance entre mes jambes, et je pose mes mains sur son torse. Il passe sa main dans mes cheveux et tâte ma bosse.
- Tu as mal ?
- Non.
- Tu es certaine ?
- Non.
- Ah. C'est douloureux ?
- Oui. Un peu.
Il avance son visage vers le mien, et dépose ses lèvres sur les miennes.
Son baiser a un goût amer. Mais il est doux et agréable quand même.
- Et là, ça va mieux ?
- Oui. Mais ce n'est pas exactement là que j'avais mal. C'était... un peu plus haut.
Il m'embrasse sur le front. Ma douleur ne cesse pas, mais mon sourire s'agrandit.
- C'est mieux. Ça me plaît.
- Bon, on retourne au dodo ma belle ?
- Tu me parles vraiment comme à une enfant de 3 ans ?
- Ouais. C'est trop mignon.
Il me porte en riant, et je me glisse sous la couette. Il s'assoit à côté, et me regarde.
- Tu me stresses.
- Pas du tout, réplique-t-il en riant.
- Si, tu me fixes.
- Je t'admire. Nuance.
C'est trop tôt. Trop rapide. Je ne veux pas de ça. Pas maintenant.
- Je vais... dormir un peu.
- D'accord.
Je ferme les yeux, et enfouis mon visage dans l'oreiller. J'ai toujours fait ça. Depuis toute petite. Sentir l'odeur de mes draps, m'enfouir sous la couette. Ça a toujours était un refuge pour moi. C'est réconfortant de reconnaître quelque chose. De pouvoir se réfugier quelque part autre que dans... les bras de quelqu'un à qui on est censé faire confiance.
- Mais... tu trouves qu'on est en pré-couple ? Chuchote Aiden tout proche.
J'ouvre les yeux. Ce petit sourire. Malicieux, impatient.
- Non. Répliqué-je tout de même.
Je ne peux pas faire ça. Je... j'ai quand même... Non, il n'y a plus aucun espoir possible. Evan est... perdu ? Tout est réellement terminé ? Une partie de moi voudrait lui pardonner... encore. Mais l'autre, me rappelle qu'à cet instant, même les mains d'Aiden, ou celles de mon frère me font frissonner.
C'est un signe assez clair, je crois.
Et d'un autre côté, c'est Aiden. Je ne peux pas nier ce qu'il se passe entre nous. Je n'en aurais pas la force. Ni l'envie.
Il n'y avait plus de triangle. Nous n'étions qu'une ligne. Eux, chacun à un bout, et moi, au centre. Un pas vers la gauche, aurait choisi Aiden. Celui vers la droite, Evan. Mais une nouvelle fois, ce n'est pas moi qui avait choisi.
Le choix était tout tracé. Et en dépassant les limites ce soir, alors que je me tournais vers lui à ce moment, Evan m'a faite peur. Et on recule face à ses peurs. J'ai reculé, d'un pas pour m'éloigner de lui. Et je me suis retrouvée du côté d'Aiden.
- Du moins... pas encore. Murmuré-je les yeux clos.
Je n'ai pas besoin d'ouvrir les yeux et de le voir pour connaître sa réaction. Sa main posée sur la mienne suffi. Son souffle perturbé le trahi.
Je n'étais pas prête, c'était beaucoup trop frais dans mon esprit. Je ne voulais pas passer pour la fille qui avait désespérément besoin d'un copain. Je ne voulais pas que ça ait l'air d'une solution de secours. Il ne l'était pas. J'hésitais. Je me perdais dans mes sentiments. Mais lorsqu'une possibilité se retire du choix, la solution n'est-elle pas évidente ? Elle me semblait pourtant.
- Je t'attendrais, prends tout le temps qu'il te faut petit oiseau.
J'aime Evan de tout mon cœur. Il a été ma plus belle rencontre. Je suis tombée folle amoureuse de lui. Mais tout avait... enfin, je l'avais prévenu. Je savais qu'il pouvait avoir ce genre de comportement, dangereux. L'alcool était traître.
Mais je refusais d'y croire.
J'avais besoin de douceur, et de sureté. J'avais besoin d'Aiden, dans mon cœur.
Parce que j'avais redonné une chance à Evan. Et il savait pertinemment qu'il n'en aurait pas une deuxième. Cette fois, tout était différent. Je savais surtout...
Ma peur prendrait à présent le dessus sur l'amour.
🌊
___________________
Hey !
Voilà un chapitre supplémentaire.
Bon, on a des choses à dire je crois.
On apprend effectivement que c'est Evan le coupable.
Cette histoire va forcément marquer un tournant dans la relation de notre "couplé goal" vous l'aurez compris...
Pour brûler, torturer, insulter Evan, c'est par là 👉
Vous avez mon autorisation 🤬
Revenons à notre moment musical, Princesses don't cry. Qu'en avez-vous pensé ?
Notre petite surfeuse ivre... 😶
Sans oublier notre Austin qui est adorable avec elle !
Mais qui risque, comme vous l'avez compris, de faire quelques bêtises 😕
Je suis consciente de vous maltraiter car même après des horreurs pareilles il y a un moment Aidana !
Ils sont pas mignons ?
Alors pré-couple ? 😉
Ne vous réjouissez pas trop trop vite surtout... Malgré tout cet événement va causer pas mal de soucis...
À mardi pour la suite, gros bisous, Lina 😘
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