Chapitre 4
« On ne se connait pas. On ne se parle pas. Tu veux voir un film ? »
Les invités mettent un temps fou à partir, et je dois dire que je n'ai aucune patience pour ce genre de fêtes, d'ailleurs, je déteste me retrouver au centre de l'attention comme cela. Je réponds mécaniquement, sans aucune envie ni émotion.
Non, je ne sais pas si je vais faire du droit plus tard...
Oui, je suis bien la fille d'Anisa.
Merci, c'est gentil à vous.
Je déteste la compassion, surtout lorsqu'elle est mal placée comme aujourd'hui. Ces gens transpirent d'hypocrisie et de sentiments dérivés, ne cessant jamais de me regarder avec pitié face à ma situation et celle de ma mère. La pauvre petite, comme on dit souvent. Je sais que c'est difficile, m'expose-t-on parfois.
"Non" j'aimerais leur répondre au nez. Non, tu ne sais rien de ma situation et des difficultés que je rencontre au quotidien. Tu ignores tout, et moi, je n'ai pas besoin de ta pitié. Le lycée et ses occupants en débordent déjà, m'étouffant un peu plus à chaque regard. Je n'ai qu'un souhait : qu'à la rentrée tout soit oublié et terminé comme le moindre petit potin de couloir.
Apparaître comme une petite fragilité aux yeux de tous, sur laquelle le destin s'est acharné, est devenu insupportable pour moi.
J'épie Austin du coin de l'œil, assis, le visage penché vers son portable. Je n'ose pas m'approcher, je ne veux pas le déranger, alors je me contente de faire des allers-retours pour débarrasser les assiettes sales jusqu'à la cuisine.
Il va bien falloir qu'on se parle à un moment, même s'il partage toutes ses journées lycéennes avec des personnes détestables, on ne peut pas continuer à s'ignorer perpétuellement. Comment trouver un juste milieu entre apparaître comme une fille collante et énervante qui souhaite prendre des nouvelles, et une "demi-sœur" qui veut simplement apprendre à la connaître un peu ?
Résignée pour aujourd'hui, je me contente de monter dans ma chambre, et de regarder ce qui m'entoure. Rien n'est hors de ces immondes cartons aux couleurs fades, tout est en boule ou mélangé, rien qu'à regarder une fatigue lourde m'assaille les paupières.
— Iliana ?
— Oui ? répliqué-je à l'entente de mon nom.
Je hausse les sourcils devant la silhouette de mon interlocuteur, Austin étant sûrement la dernière personne à qui je m'attendais adresser la parole ce soir. Le jeune homme me sonde d'un regard brun, en replaçant une mèche de ses cheveux, plutôt châtains.
— Je te dérange ?
— Non, pas du tout.
— Tu ranges ?
— Non, je pense que c'est mort pour ce soir...
On se regarde en silence, pendant un moment. Je baisse les yeux sur mes pieds, sentant mes joues rougir à cause de ce silence gênant. Il s'avance d'un pas, ses cheveux prenant des teintes plus claires qu'auparavant grâce à la lumière.
— Que voulais-tu ? brisé-je le silence en dansant sur un pied, puis l'autre.
— Bah... commence-t-il en se grattant la nuque.
Le poids de notre silence s'abat immédiatement sur mes épaules. Il s'alourdit de minute en minute, m'accablant légèrement, provocant quelques mouvements nerveux du bout des doigts.
Jamais je n'aurais adressé la parole à ce jeune homme en temps normal. Pourtant le voilà aujourd'hui à la porte de ma chambre. Mon demi-frère.
— On pourrait peut-être faire un truc ensemble non ? propose-t-il.
— Maintenant ? le coupé-je rapidement.
— Ou pas, c'est comme tu veux, se reprend-il en voyant mon expression.
— Si tu veux.
Va-t-on un jour prononcer des phrases complètes ? Pour le moment, ça relève du miracle.
— Ok, répond-il.
— Ok, répété-je.
Est-ce qu'une âme gentille va-t-elle se décider à nous sortir de ce malaise pour remplacer cette nuée d'anges qui traverse la maison ?
— On ne se connait pas, lâche-t-il.
— On ne se parle pas, complété-je.
— Tu veux voir un film ? me demande-t-il.
Je ne peux retenir mon rire, libéré à cause de sa subite réplique. Après tout, un film ne demande pas forcément de dialogue durant son déroulement, si ? C'est peut-être un bon moyen de nouer un lien, ou au moins, de prendre un minimum contact.
— Ça marche, accepté-je.
On est donc descendu, et on a regardé un film. Je crois que je n'ai jamais été aussi silencieuse et aussi loin de la personne avec qui je partage l'écran...
֍
La première constatation à mon réveil n'est autre qu'une forte odeur de café qui vient chatouiller mes sens. Le temps que mes yeux s'adaptent à la lumière et mon esprit à la soirée précédente, je ne peux que soupirer face à la position inconfortable dans laquelle je suis.
— Vous n'avez pas le droit, déclare une petite voix devant moi.
Encore quelqu'un qui me dicte quoi faire. Ai-je vraiment l'air aussi perdue pour que tout le monde juge nécessaire de m'imposer des ordres ?
Je me frotte les yeux avant de regarder Célia, assise sur la table qui me regarde fixement. J'ai l'impression d'avoir dormi deux heures, ce qui est peut-être le cas d'ailleurs. J'ai dû abandonner le film, bravo Iliana. Je me laisse retomber contre le matelas, mais percute quelque chose de beaucoup plus dur, semblable à un accoudoir.
— De quoi ? grogné-je en retenant un bâillement.
— D'être amoureux. Vous n'avez pas le droit. Parce qu'on n'est pas amoureux d'un membre de sa famille, et vous êtes de la même famille.
— Hein ?
La chose si dure sur laquelle je viens de m'abandonner se met en mouvement, glissant mollement sur le côté. Une main apparaît non loin de mon visage, avant d'être accompagné de la voix de son propriétaire.
— Je suis confortable j'espère ? demande Austin en se réveillant doucement.
Je sursaute en me jetant littéralement à l'opposé du canapé. Il en éclate de rire.
— Tu n'as pas à avoir honte, tu me tenais bien chaud. Très agréable.
— C'est toi qui dormais sur moi, râlé-je.
— Bien sûr, rit-il en m'envoyant un clin d'œil.
Je me mets instantanément à rougir, en replaçant mes cheveux correctement.
— Mais vous n'avez pas le droit ! continue Célia en parlant plus fort.
Sa petite voix soudain criarde résonne au plus profond de mon esprit. L'alcool ne pouvant être à l'origine de ce stratagème, j'en déduis qu'une grosse migraine me guette déjà.
— C'est rien Célia, c'est juste Iliana qui s'est endormie... sur moi.
— Tu peux parler, c'est toi qui étais complètement accroché à moi ! ajouté-je en le désignant.
— Menteuse.
C'est ce que je suis. Sauf que ça, tu l'ignores pour le moment.
— C'est toi le menteur, lancé-je telle une enfant en manque d'arguments.
— Mais alors pourquoi vous faites des câlins ? demande encore la petite.
— Ah non, on se fait pas de câlins, la rassuré-je.
— On a simplement regardé un film et on s'est endormis. Les membres d'une même famille ont bien le droit de regarder un film, non ? demande rhétoriquement Austin pour convaincre la petite.
— Moi je ne fais pas ça avec toi, insiste Célia.
— C'est parce que toi, tu es ma petite sœur. Iliana a le même âge que moi, nous sommes plus grands.
— Pas vraiment, elle est plus grande. Elle est née trois jours avant toi, murmure la crapule avec un petit sourire.
J'éclate de rire alors qu'il marmonne un « c'est bon on a compris » plein de sens.
— Et moi, je peux savoir à quelle heure vous vous êtes couchés tous les deux ? résonne la voix aiguë de Carolina dans ma tête.
Aïe...
— Heu... commence Austin devant le regard appuyé de sa mère.
— Pas très tard non ? lui porté-je secours.
— Oui, on a été plutôt raisonnables il me semble.
Disons qu'une nuit commençant à l'aube n'a rien de reposant... On a commencé en regardant le premier Hunger Games puis tous les autres derrière. On a rapidement parlé après le premier, Austin voulant absolument me prouver qu'il a entièrement raison sur ce sujet alors que je suis imbattable.
— Tu es plutôt une bonne menteuse, me chuchote-t-il.
Oh, tu n'imagines pas à quel point.
— Et toi un bon oreiller.
— Ah, tu avoues !
— Seulement si toi tu veux bien consentir que tu m'as prise pour ton doudou, cette nuit.
Je lui tire la langue en repliant la couverture et en filant prendre mon petit déjeuner. Je fais d'ailleurs des bonds dignes de Mario pour attraper le paquet de céréale, extrêmement haut pour moi.
— Si tu mets le lait avant les céréales, commence Austin, tu peux tout de suite quitter cette maison.
— Ne t'en fais pas pour ça.
Je me sers une bonne portion, et commence à manger en silence au bar. Lui, exécute les mêmes gestes de son côté. Pour ma première journée dans cette maison, ce n'est pas si mal. Un peu perturbant de voir la tête d'endormi de mon "demi-frère" que je voyais auparavant tous les jours au lycée bien habillé, et coiffé, mais il faut un temps d'adaptation pour tout...
— Austin, quel est ton programme aujourd'hui ?
Il n'a même pas le temps de répondre que sa mère continue déjà, bien décidée à nous imposer son propre emploi du temps.
— Vous pourriez peut-être faire quelque chose ensemble, non ?
— On a regardé un film hier, ajouté-je.
Je vois à sa tête que ce n'était absolument pas ce genre de réponse qu'elle attentait. Je reprends donc avec un :
— Pourquoi pas.
— Je vais au golf à 11h, on voit après ? me demande-t-il.
Je ne peux m'empêcher de pouffer. Ce sport est une caricature de notre situation financière à lui tout seul, illustrant parfaitement les coincés en voiturettes que je m'imagine depuis toujours. Peut-être que je me fais des illusions, mais j'en doute fort.
— C'est génial ça ! Tu peux emmener Iliana avec toi !
Je m'étouffe avec mes céréales lorsque j'entends ça. Je me mets à tousser sous le regard amusé d'Austin.
— Pardon, murmuré-je en me raclant la gorge.
— C'est une super idée, s'auto-félicite sa mère en souriant. Ça vous fera une activité ensemble !
Pour toutes réponses de notre part, elle obtiendra seulement deux longs soupirs.
֍
Délicat et blanc, le sable se retire sous mes pas. La chaleur des grains, garantie par l'immense soleil californien me fait sourire. J'ose m'approcher près du rivage, et engager une jambe dans l'eau dangereuse. Même si elle dort, elle reste mortellement imprévisible.
Telle une petite fille, je la caresse du bout des doigts. L'écume des vaguelettes diffuse une odeur salée agréable, qui me réconforte comme toujours.
Je n'avance pas plus, méfiante. Hier, les flots étaient mouvementés au point de me mouiller sans que je n'aie à m'engager complètement. Aujourd'hui, cela semble impossible.
L'eau me manque. L'adrénaline me manque. Les vagues me manquent. Ma mère me manque.
Je souris devant ce beau paysage, mes yeux rivés sur l'horizon. Avant de tourner les talons, jugeant mon moment de tranquillité maintenant terminé.
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— Je te préviens, tu ne touches pas à un club. C'est clair ?
— Très clair.
— Tu ramasseras mes balles, ça te va ?
— Dois-je en conclure que tu m'as prise pour ton chien ? lancé-je en haussant un sourcil.
— Au golf, on appelle ça des « caddies ».
— Attends, il existe des gens qui partent avec comme projet professionnel, ramasseur de balles ? Pour se faire appeler le « caddie » toute sa vie ?
— Exactement. Et avec des très bons joueurs, tu es vraiment bien payé.
— Mais comme tu n'es pas un bon joueur, et que moi, je ne suis pas payée, je vais me contenter de conduire la voiturette et de te laisser sur le bord, ça te va ?
— C'est ça, même pas en rêve Iliana, m'arrête-t-il dans la minute.
On arrive devant le club house où je soupire déjà. Qui a inventé ce sport idiot ? Et qui l'a réservé aux riches coincés du coin ? Austin semble connaître absolument tout le monde, assorti à ses camarades de polos bleus.
— Votre carrosse est avancé mademoiselle.
Je pouffe et monte à côté de lui, le laissant conduire jusqu'à son premier trou pour amorcer le début de la partie.
— Combien y'en a-t-il comme ça ? demandé-je en m'ennuyant déjà.
— Dix-huit, répond-il en tapant fort.
— Quoi ? C'est une blague, c'est ça ?
— Tu as vu ma balle au moins ?
— Ta balle ? Non, absolument pas, je m'en fiche complètement !
— Mais putain, je n'ai pas regardé parce que je pensais que toi tu regardais ! râle-t-il.
— Pardon ? Mais tu ne veux pas que je joue à ta place aussi ? ironisé-je en croisant les bras sur ma poitrine.
Il soupire et nous conduit jusqu'à sa balle. Les dix minutes suivantes sont consacrées à la recherche de la fameuse disparue, avant qu'il ne se décide à en prendre une autre. Ce petit cirque dure plus de deux heures. Pourtant, au bout de ce qui me semble être une vraie éternité, et pendant qu'il frappe comme un fou vers le ciel, une idée me passe par la tête.
— Tu as vu, j'ai super bien joué et...
— On se rejoint au trou suivant ! m'écrié-je.
— Iliana ? Non, Iliana arrête !
J'appuie sur l'accélérateur de toutes mes forces, m'éloigne de plus en plus de lui et de ses cris. J'éclate de rire avant de suivre le chemin pour aller au trou suivant. Je me baisse pour attraper sa balle en passant, et arrive à destination. Alors que je m'apprête à freiner et à admirer Austin courir derrière la voiture, s'en est une autre qui me double, accompagnée d'une voix taquine qui hurle :
— Le premier arrivé au drapeau a gagné !
C'est un défi Austin ? Bien, j'accepte.
J'accélère le plus rapidement possible et nous voilà en train de faire la course au milieu d'un golf comme si cette situation était parfaitement normale. Austin manie mieux le volant que moi, sa conduite est irréprochable et lui offre la première place sans soucis.
— C'est bon, on arrête. Je n'en peux plus, rit-il.
Il quitte sa voiture et vient rejoindre la mienne.
— Allez, avance. Je te laisse conduire, juste parce que je suis génial à la course, et j'admets que tu te débrouilles pas mal.
— Wow, je prends ça directement comme un compliment ! souris-je.
Je commence ma marche arrière, incapable de tourner dans un si petit espace. Je suis immédiatement surprise par le bruit strident qui alerte l'ensemble des joueurs de ma manœuvre, rougissant mes joues dans l'instant.
— Qu'est-ce que deux voyous comme vous foutent ici ?!
— Si seulement il connaissait rien que notre nom de famille... se marre Austin.
— Attendez que j'en parle au directeur ! menace-t-il.
— Accélère, on s'en va ! s'écrie-t-il en adressant un signe de main à l'autre homme.
Mon pied rejoint le plancher, et je démarre en trombe. On quitte les lieux en vitesse, laissant le véhicule fraîchement abandonné à l'accueil.
— Je vais me faire tuer par papa ! s'exclame Austin, visiblement inquiet.
— Oh, arrête, c'était marrant, non ?
Je le regarde, et il n'a pas l'air rassuré. Il me fixe à son tour, et admet quand même :
— Oui, plutôt drôle, je veux bien l'avouer.
On éclate de rire alors qu'il accélère sur la ligne droite. Le moteur de la voiture ronronne pendant qu'il termine de doubler.
— Je pense que je vais me faire virer du club mais bon...
— Arrête, papa laissera un gros chèque et tout sera résolu j'imagine.
— Sans doute.
La ville se dessine progressivement au loin, sous nos yeux. Je souris en repensant au petit moment qu'on vient de partager, bien décidée à tout faire pour le perpétuer.
— Tu veux manger un bout ? proposé-je.
— Oui, pourquoi pas.
— Tu veux aller à un endroit en particulier ?
Il nie, alors mon sourire s'agrandit. Je me mords la joue en hésitant à le guider jusqu'au café. J'aimerais l'emmener dans mon monde. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai cette impression depuis hier. Je dois présenter Austin à mon beau-père. Raphaël n'a aucune confiance l'ex-mari de maman, alors c'est peut-être une belle manière de lui dire "le fils n'est pas aussi inintéressant que le père"...
— Non, non. On va où tu veux.
Je le guide jusque chez moi, en indiquant la route à suivre. Je l'observe du coin de l'œil, sans comprendre comment nous pouvons aussi bien nous entendre, en un temps record. Somme nous plus "des amis" que "des frères et sœurs" ? Oui, la vraie raison est qu'on n'est pas vraiment des frères et sœurs. On ne se connaît que de loin, cherchant à en apprendre plus sur l'autre. C'est mécanique, voir forcé pour l'instant. Je crois que les choses vont vite car on veut apprendre qui est la personne en face de nous, plutôt que de vivre sous le même toit qu'un inconnu. Je prends une grande inspiration en songeant aux futures présentations, puis quitte le véhicule une fois décidée.
— Iliana ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ma puce ? se demande Raphaël en nous voyant.
— Je suis venue te faire un petit coucou, et te présenter Austin, mon demi-frère.
— Oh, enchanté.
Ils se serrent la main tous les deux, échangeant regards et sourires successivement.
— Vous voulez manger quelque chose ?
— Oui, je peux aller en cuisine ? interrogé-je.
— Bien sûr, sers-toi.
— Merci. À plus tard, dis-je en embrassant sa joue après mettre haussé sur les pointes des pieds.
Je commence à cuisiner un plat que ma mère aimait beaucoup faire. Une recette que j'apprécie particulièrement déguster. Une pâte feuilletée, de la viande hachée, des épinards, des oignons, de l'ail, du fromage et encore une pâte feuilletée plus tard, mon énorme tourte sort du four.
En un battement de paupières, la silhouette de ma maman s'impose à mon esprit. Elle reproduit les mêmes gestes à travers les miens, et en une pensée, je pourrais m'imaginer...
— Tu cuisines toi ? me demande-t-il en me voyant couper proprement une part.
— C'est un plat de ma mère, bredouillé-je en lui tendant son assiette. Tu veux boire un truc avec ? De l'alcool ou un soda ?
— Si tu as un Coca je suis preneur.
Je souris en lui donnant une canette. On mange tranquillement, en reparlant du film d'hier soir. Il n'est pas de la même opinion que moi concernant la relation de Katniss et Peeta qui sont faits pour être ensemble. Il pense plutôt qu'elle serait mieux avec Gale. Une longue discussion, aussi animée que la veille. On rentre une heure plus tard et il quitte immédiatement la maison pour rejoindre des amis en ville.
Moi, je commence à ranger, jugeant nécessaire de mettre un peu d'ordre dans tout ce bazar. J'ai reçu de nombreux colis avec les « éléments de déco » nécessaire pour me faire un « chez-moi » comme dirait mon père. Ce que je préfère dans cette chambre ? Le fait qu'il y ait des immenses fenêtres où je peux de loin apercevoir la mer et en dessous, tout le long du mur, une large banquette où j'ai la possibilité de m'assoir. Je déballe des plastiques les coussins rose pâle et noirs avant de les caller sur le lit.
L'installation des photos, de moi et de mes amis, ma famille prend beaucoup plus de temps... Un système un peu étrange, j'avoue, qui consiste à coller des pressions sur le mur et à clipser les photos dessus, hérité de ma mère. A l'ère des téléphones portables, notre meilleur ami en soirée, c'est bel et bien le polaroïd. Les petites photos s'enchaînent et viennent compléter la place restante sur le mur. Pour peaufiner le tout, je place une guirlande aux couleurs chaleureuses autour.
Les mains tremblantes, je désire déposer le dernier souvenir imagé qu'il me reste d'elle.
Alors je m'assois sur le lit, conquise en admirant tout. Mes lèvres se serrent en déchirant l'emballage d'un dernier élément, essentiel. Ce simple cadre rose pâle. J'y glisse une photo, un cliché de ma mère et moi, à la plage comme toujours, souriantes, et l'une dans les bras de l'autre. Mes yeux s'emplissent de larmes. Je les chasse, et saisis un feutre noir pour y inscrire sur le bois sa phrase. La mienne. La nôtre.
Depuis ma naissance je l'entendais. Comme un éternel refrain qui enveloppait mon passé, un chemin à suivre guidant mon avenir. Sa voix me la murmure, encore et encore. Elle s'ancre dans mon esprit, se grave dans mon cœur.
« Quoi qu'il arrive, n'oublie pas.
Le sable reste toujours blanc. »
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Hey ! Finalement tout est possible, voilà un nouveau chapitre !
Rien de bien excitant, on apprend à mieux connaître la p'tite héroïne et surtout on découvre Austin 😁
Qu'est-ce que vous avez pensé de ce chapitre ?
Le prochain sera REMPLI de nouveaux personnages 🙌🏻
J'espère qu'ils vont vous plaire 😎
Petit message pour les trois folles qui me servent d'amies :
Vous en savez beaucoup plus que les autres !
Faites attention à vos commentaires please 😉
(C'est juste un p'tit rappel vous inquiétez pas 😘)
Des bisous 😘 Lina
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