Chapitre 32 📸
« Une erreur de la nature au caractère bien trempé. »
📸 Aiden 📸
- Mais arrête ! Crie-t-elle en lui claquant la main fermement.
- Je ne fais rien de mal ! Se défend-il en fourrant une nouvelle poignée de chips dans sa bouche.
- Austin ! Tu me fais honte putain. Chuchote-t-elle vers lui.
- Tu devrais les goûter, elles sont au vinaigre en plus.
- Mais qu'est-ce que je m'en fiche ! Arrête de manger comme ça espèce de fou !
- C'est de famille faut croire.
- T'avoir comme frère est déjà un calvaire.
- Mais non, tu m'adores.
Elle tire le bol de chips vers elle. Et en mange une. Elle le fusille du regard.
- Elles sont natures connard !
- C'est vrai. J'étais certain que tu ne pourrais pas attendre, se moque-t-il.
Elle lui tire la langue, et une personne apparaît dans mon champ de vision. Je me relève d'un seul coup, me redressant sur ma chaise.
- Coucou ! Comment ça va mon chéri ? Interroge-t-elle Austin en l'embrassant sur la joue.
Une femme imposante, dans une robe rouge avec un décolleté plongeant. Même pour son âge. Des cheveux blancs ordonnés, et coupés courts ainsi qu'un maquillage soigné.
- Tout va bien mamie. Répond Austin en se remettant droit, lui aussi.
A la table personne ne parle. Lindsay regarde Liam avec attention, Mahé trouve un intérêt soudain pour sa fourchette, sans parlé d'Iliana qui regarde ailleurs.
- Tant mieux mon chéri. Les discours sont un peu longs pour vous les enfants, ça doit être d'un ennui... Répond-elle en buvant sa coupe de champagne.
- C'est bientôt terminé, alors ça va, ajoute Austin.
- Oui, je dois encore parler après ce gugusse, dit-elle en désignant la scène.
- C'est le témoin de mon père, rectifie Austin.
- Et mon père par la même occasion, reprend Mahé froidement.
- Oh, je suis navrée mademoiselle. Avouez tout de même que c'est un peu long.
- Hum.
Elle croise les bras sur sa poitrine, d'un air boudeur.
La grand-mère Midden me regarde en souriant.
- Aiden. Comment vas-tu mon grand ?
- Bien, merci madame Midden.
- Hélène. Je t'en prie appelle-moi par mon prénom, tu le sais avec le temps.
Je confirme, et vois Iliana se tendre face au regard de marbre que sa grand-mère dépose sur elle.
- Tu ne dis toujours pas bonjour d'après ce que je vois, ajoute la vielle femme.
Iliana tourne son visage vers elle, et secoue simplement la tête pour nier.
- Rien de bien étonnant après tout, ajoute-t-elle en haussant les épaules, avant de replacer ses petites lunettes sur le bout de son nez.
Iliana soupire lourdement, en s'appuyant sur sa main.
- Ce n'est pas de ta faute, c'est simplement que tu as été éduquée ainsi. On n'y peut rien. C'est trop tard maintenant pour rectifier le tire. Le mal est fait comme on dit.
J'aperçois Austin blêmir. Je retiens ma respiration, en glissant ma main sur le genou d'Iliana, figée face à la remarque sanglante de son aînée.
Elle me chasse d'un revers de main, et se redresse à son tour.
- Vous feriez bien de partir, siffle-t-elle entre ses dents.
- Hum, et pourquoi ça ?
- Parce que ma coupe de champagne risquerait d'abîmer la peinture qui vous recouvre le visage, ajoute-t-elle d'une voix remplie d'audace. Vu que je suis une personne polie, je préfère vous prévenir plutôt que de vous prendre par surprise.
La femme aux cheveux blancs s'approche doucement d'elle. Et ajoute froidement :
- Un jour, cette insolence te tuera jeune fille.
- Si vos réflexions ne l'ont pas fait auparavant. Répond ouvertement Lina.
Sa grand-mère, reste de marbre et se contente de sourire. Elle lâche les épaules de mon meilleur pote, et s'adresse directement à lui en disant :
- On se voit plus tard mon chou.
Elle s'éloigne avec sa posture imposante jusqu'à l'estrade où elle s'apprête à faire son discours empoisonné.
Je cherche le regard d'Iliana, perdu dans le vide. Elle comprend mon geste, et le détourne instantanément.
- Je sens que ça va encore être une partie de plaisir ce petit discourt, soupire Austin.
Nos trois amis se tournent vers la scène, pour observer la fin du discours du père de Mahé, et celui de l'ancêtre. Iliana se décale légèrement pour observer la scène, une coupe de champagne pleine à la main.
- Bonsoir à tous ! Intervient joyeusement Hélène.
Elle claque son couteau contre le haut de son verre, alors qu'un silence invraisemblable flotte déjà autour de nous.
- Merci à tous pour votre attention, et votre présence. La plupart d'entre vous me connaissent déjà. Après tout, si vous connaissez Andrew, vous me connaissez aussi. Je vais tout de même me présenter pour les petits nouveaux. Ou simplement pour rafraichir la mémoire de certain.
Avec un sourire joyeux, elle replace le micro devant elle et se racle la gorge.
- Je suis Hélène Suzanne Midden. La mère de l'homme merveilleux que vous avez devant vous. Oui, oui, c'est bien grâce à moi qu'il est ce qu'il est aujourd'hui. Un homme incroyable, formidable et redevable.
Mon regard suit celui d'Austin, vers son père. Qui a la tête basse, les mains serrées l'une contre l'autre.
Le regard d'Iliana est d'autant plus froid, et ses lèvres maquillées emprisonnées.
- J'ai demandé ce matin à faire ce discours. Je n'avais évidemment rien préparé mais peu importe. Les idées me viennent toujours naturellement, je suis née pour faire ce genre de discours. Il semblerait que mon fils ait malencontreusement oublié de me prévenir qu'il y aurait un moment d'expression. Mais passons.
Ou alors, il ne voulait tout simplement pas que sa mère se donne en spectacle, comme maintenant.
- Je vais donc faire court. J'estime en effet que les meilleures choses sont les plus courtes. D'autant plus, données en dernier. Que demander de plus ?
Ce n'est clairement pas la modestie qui l'étouffe, elle.
Austin prend sa tête dans ses mains, et soupire bruyamment. Iliana... figée.
- Je tenais simplement à dire, que je suis fière de toi mon fils. Je peux enfin le dire, haut et fort. Je suis fière de mon garçon. Tu as enfin su faire les bons choix, mais surtout écouter les miens. Mes conseils sont précieux, tu le sais. Et depuis le premier jour, je t'avais dit comment tout cela aller se finir. Heureusement, tu as su reprendre ta vie en moins, effacer les erreurs du passé et revenir sur de nouvelles bases. Mieux vaut tard que jamais comme on dit.
La main d'Iliana se crispe sur la coupe en verre.
- Tu mérites tellement la vie que tu mènes aujourd'hui. Cette vie toute tracée, pleine d'expériences fabuleuses et de bons moments. Tu mérites vraiment ce que tu as aujourd'hui. Après toutes ces années de souffrance endurées à cause de tes nombreuses erreurs de jeunesse. Et Dieu seul sait combien elles ont été envahissantes et difficiles à rectifier. Une mère veut toujours le mieux pour son enfant. Et aujourd'hui, je peux enfin me reposer. Je n'ai plus besoin de me battre avec toi, de te faire comprendre ce qui est bien ou non.
- Ce n'est pas possible, murmure doucement Austin.
Le manque de réaction d'Iliana devient inquiétant. Effrayant. Son regard est vide de toute émotion alors qu'elle semble tout juste apercevoir l'estrade.
- Heureusement, ton ange gardien est passé par là. Carolina est ta sauveuse. Elle a dû faire énormément d'efforts pour toi. Pour arriver à te faire reprendre la voie de la raison. Mais regarde donc les résultats ! Tu es un homme heureux et accompli à présent. Elle t'a ouvert les yeux, enfin. Elle est celle qui t'as sorti la tête de l'eau, celle qui t'as appris à retrouver ton souffle après si longtemps à retenir ta respiration. Tu lui dois la vie mon fils. Comme je lui dois la mienne.
Je n'arrive même pas à cacher ma surprise. Tellement ses propos sont horribles.
- Lâche cette coupe Iliana. Lâche-là. Chuchote Austin en tenant les deux mains de sa sœur entre les siennes.
La jolie blonde finit par lâcher prise, son regard ancré dans les yeux de l'interlocutrice.
- Sans parler des magnifiques petits enfants que vous m'avez offert. C'est le plus beau cadeau qu'on pouvait me faire, et je vous dis ça en toute sincérité. La famille est un lien important qui doit s'entretenir avec amour. Et non avec honte comme auparavant. Austin et Célia sont mes modèles, mon bonheur. Ils sont tout à mes yeux et de les voir heureux tous les deux me comble également de bonheur. Ils sont ma plus garde fierté. Mes dignes héritiers. Ils le méritent.
- Je peux pas la laisser dire une chose pareille, se lève Austin.
En un mouvement, Iliana le fait se rassoir.
- Laisse-la aller au bout de sa pensée, lâche-t-elle sans intonation particulière.
- Je vais citer les plus grands en vous disant « que dans la vie, on ne peut pas faire deux fois la même erreur. La deuxième fois, ce n'est plus une erreur, c'est un choix ». Toi, tu as su apprendre de tes erreurs passées. Je t'avais prévenu, dès le premier jour où tu es arrivé avec... elle. Je savais comment ça allait se terminer. Mais tu as voulu vérifier par toi-même. Tu es allé dans les problèmes la tête la première, et mon Dieu telles ont été les conséquences de tes actes irréfléchis. Mais tu es grand et fort maintenant. Tu as su faire le tri dans ta vie. Trouver ton équilibre, ta joie. Tu as abandonné le superficiel, et refermer les blessures commises par ta jeunesse aventureuse. On a tous le droit à l'amour. Toi, tu y goûtais pour la première fois. Tu t'es laissé entraîner dans la pente mon fils, et tu es tombé. Un première enfant, par accident. Et voilà que 2 ans après, tu as commis la même erreur, sans écouter mes précieux conseils. Je t'avais prévenu. Heureusement, le temps a joué son rôle. Et maintenant je ne m'inquiète plus. Tu as remonté la pente, tu as posé les pieds sur la terre ferme. Le destin a su t'aider en écartant les soucis de ta vie. Maintenant te voilà fier, et heureux. Fidèle et autoritaire. Dominant ton passé et les dernières traces qu'il en reste. Je suis tellement heureuse pour toi que je...
Un rire narquois l'interrompt. Iliana cherche tout de même à l'étouffer, en s'aidant de sa main, absolument inefficace.
- Oh, excusez-moi. Je vous en prie, reprenez. Déclare-t-elle en croisant les jambes.
Sa grand-mère, après un soupir, reprit de plus belle.
- Je disais donc, avant d'être brutalement interrompue par cette impolitesse. Que je suis fière du garçon que j'ai en face de moi et que je vous sou...
Encore ce même rire. Je serre sa main dans la mienne, comme d'une manière simple de lui dire « non, ne réagit pas ». Pourtant, ce n'est pas clair pour elle.
- Excusez-moi. Pourrais-je avoir un micro ? Demande Iliana à son tour.
Elle l'obtient facilement, et après quelques tests, déclare :
- Bonsoir à tous. Je suis navrée d'interrompre ce... chaleureux discours. Mais pour le bien de tout le monde, je dois mettre fin à ce massacre.
Quelques chuchotements s'échappent dans la salle.
- Oh. Je ne me suis pas présentée. Peu de personnes ici présentes me connaissent. Et beaucoup on tenté de m'oublier, je le crains. Je suis Iliana Midden. Oui, oui. Comme le nom de famille de mon père, vous avez bien entendu. Je me présente, je suis l'erreur de la nature, numéro 2.
Elle parle avec aisance, en avançant hors de notre table.
- Comment oses-tu. Gronde la dame sur l'estrade.
- Je m'impose. Navrée. Mais j'en ai assez entendu pour ce soir. Grand-mère.
- Ne m'appelle pas comme ça. Je ne te connais pas, bredouille-t-elle.
- Oh, elle a honte de moi. Excusez-la, elle ne m'a vue que deux fois dans sa vie. Je suis la fille de son fils, et de son premier amour. Son erreur de jeunesse, souvenez-vous. C'était un très beau discours, bravo, applaudit-elle en faisant du bruit dans le micro. Mais comment vous, osez-vous parler de moi et de ma famille ainsi, alors que je suis juste devant vous et que je vous regarde ?
- Je t'interdis de me parler ainsi.
- Oh, mais la famille est un lien à entretenir non ? Par l'amour ? Ou la haine ?
- Tu n'apportes que la honte Iliana. Tu déshonores notre nom en le portant.
- Ma seule erreur étant d'être venue au monde. Après mon grand frère. Oh, ne vous inquiétez pas. Je vous vois affolés, déclare-t-elle à l'intention du public. Il ne va pas apparaître et commettre un scandale comme je le fais à cet instant. « Le destin s'est occupé de lui », comme vous l'a élégamment confié ma mamie. Il est bien mort et enterré depuis des années. Aucuns soucis à avoir.
- Arrête ce micro tout de suite jeune fille ! S'énerve Hélène violement.
- Non. Je n'ai pas terminé de parler. Je veux aller au bout de mes pensées. Comme vous précédemment. Pour ce qui est de mon père, la sienne a été de tomber amoureux d'une autre femme. Et d'avoir deux enfants avec elle. Qui de nos jours considèrent comme un crime d'avoir eu des enfants et d'avoir été heureux avec une femme qu'il aimait ? Certes, ils ont divorcé. Mais après presque 10 ans de vie commune. Une belle erreur, n'est-ce pas ? Pas de panique. Le temps s'est occupé de tout. Ma mère est dans le coma depuis 6 mois et grand-mère pose une petite bougie et adresse une prière symbolique au Seigneur pour qu'il en finisse rapidement avec « la honte de sa vie ». Qui sait, avec un peu de chance je me ferais renverser en passant. Ecrasée par une voiture et hop. Mon père pourra enfin reprendre sa vie à zéro, sans ses abominables pêchés dans les pattes.
- Je ne t'ai jamais souhaité la mort, bâtarde. Mais simplement de disparaître de nos vies et de celle de mon fils ! Crie-t-elle en la pointant du doigt.
Un énorme blanc s'installe. Même Iliana est surprise. Son père est blanc comme un cachet d'aspirine, et sa femme serrée contre lui.
- Oh. Pardonnez-moi. J'ai dû mal comprendre. Tout s'explique mieux. Murmure Lina du bout des lèvres, debout au milieu de la salle.
Elle éteint le micro et le dépose sur une table proche. Elle tourne les talons.
- Iliana ! S'écrit Carolina en se levant précipitamment.
- Non, l'arrête-t-elle. L'erreur de la nature a besoin de prendre l'air.
Elle sort en remuant les hanches et en faisant claquer ses talons. Ses pas résonnent dans la pièce, morte.
- Bon, une bonne chose de faite. Où en étais-je ? Reprend-elle calmement.
- Sors d'ici. L'interrompt une voix.
Avec un cri de surprise, elle se tourne vers son fils.
- Pardon ?
- Sors d'ici ! Si tu n'es pas capable d'apprécier mon enfant comme le ferait une grand-mère tu sors ! C'est toi la plus grande honte de cette famille et c'est toi qui salis notre nom ! Comment oses-tu te pointer devant tout le monde et la critiquer de la sorte ?! Comment oses-tu souiller la mémoire de mon fils et la vie de sa mère ?! Comment oses-tu te regarder en face lorsque tu dis des choses pareilles ?!
- Mais enfin Andrew je...
- Non ! Tu sors d'ici, je ne veux plus jamais te revoir tu m'entends ?! La voilà ma plus grande erreur ! T'avoir eu comme mère. En ce qui concerne ma fille, appelle ça comme tu veux ! Une erreur si tu le souhaites ! Dans ce cas sache que c'est la plus belle et la plus censée que j'ai fait de toute ma vie !
Elle se met à pleurer, avant de quitter les lieux en courant. Andrew cherche sa fille du regard, pendant qu'Austin se lève déjà.
- Va voir ton père. Je m'occupe d'Iliana, lâché-je.
- Ok.
Une erreur de la nature au caractère bien trempé. C'est le cas de le dire. Une fois de plus elle venait de prouver qu'elle ne se laisserait jamais marcher sur les pieds. Ni maintenant, ni jamais. Une jeune fille pleine de sang froid et d'audace, prête à se défendre coûte que coûte.
Je me lève, et suis ses pas légers. Je ne sais pas comment je vais la retrouver.
Mais peu importe. Je sais que ma place est auprès d'elle.
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Bonsoirs à tous !
Un chapitre plutôt court ce soir, je m'en excuse 😌
MAIS demain sera un autre jour et un chapitre tresssss important de l'histoire 😉
Vous avez des suppositions ?
Ce sera un point de vue omniscient pour changer un peu 🙂
Revenons au chapitre...
Qui veut tuer cette ignoble femme qui est censé servir de grand mère ?!
J'ai détesté écrire ce personnage... mais malheureusement notre petite surfeuse n'est pas la bienvenue partout 😔
Quelque chose à ajouter ?
Des bisous, Lina 😘
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