Chapitre 3

« Un billard en bois avec des bougies parfumées. »

La tête appuyée contre l'habitacle de la voiture, mes yeux dérivent un moment contre la vitre, apercevant tout juste les nuées colorées émises par le ciel au soleil couchant, offrant luminosité et nuances remarquablement photogéniques. L'estompement de l'obscurité termine dans les flots, me procurant une divine sensation de retour à la maison. Tout m'est de nouveau familier, tout m'est de nouveau aimé. Si je n'étais pas en ligne avec ma sœur, je serais en train de capter ce miraculeux spectacle pourtant si commun ici, afin d'en garder un souvenir immortel.  

— Aiden est-ce que ça serait trop compliqué pour toi de lâcher ce téléphone cinq minutes ? râle ma mère en bousculant mon spectacle visuel. 

— Maman, je suis avec Cléa, expliqué-je nerveusement.

— Oh ma petite chérie, comment va-t-elle ? m'interrompt de nouveau notre maman, en s'adressant directement à mon interlocutrice, tentant même d'atteindre le combiné pour s'approprier notre conversation. 

Dis-lui que je la rappelle demain, grogne ma sœur depuis l'autre côté, visiblement énervée par cette coupure. 

— Elle te rappelle demain, répété-je.

J'aperçois ma mère lever les yeux au ciel, illustrant son mécontentement à travers le rétroviseur.  

 Alors Aiden on a des problèmes d'obéissance avec maman ? Espèce de sale gosse, c'est mal de désobéir, se moque mon interlocutrice.

— La ferme, soupiré-je.

— Aiden ton langage !

J'espère que te faire gronder par ta mère à ton âge ne te pose pas de problème mon chou, dit-elle. Hein, Aiden, ajoute-t-elle juste pour m'embêter, en prononçant mal mon prénom avec un accent qui ne lui appartient pas.

Elle éclate de rire, visiblement heureuse de sa bêtise. Je me contente de passer au-dessus de ce pic, le silence étant ma meilleure arme contre elle.

— Arrête de m'appeler comme ça Cléa, répliqué-je simplement.

Bon, tu n'es vraiment pas d'humeur aujourd'hui, je pensais que tu serais plus heureux de rentrer au bercail. Sinon, il fait quel temps ?

— Mais quelle transition, digne d'une experte en conversation.

 Mon petit frère revient en Californie après six mois d'absence ! J'ai bien le droit d'être contente ! En plus je suis certaine que tu écoutes « going back to my roots » de Synapson...

— Comment tu sais ça toi ?

Je te connais par cœur p'tit frère !

C'est bien vrai, après toutes les années qu'on a passé et notre complicité redoutable, elle ne peut que bien me connaître. Pourtant, elle sait beaucoup plus de choses sur moi que l'inverse, c'est un fait.

— Alors de un, je ne suis pas ton petit frère. Je te rappelle qu'on est des jumeaux.

— Toi t'es mon jumoche, et je suis ta jubelle. Et je suis née la première !

— Ça, ça n'a aucun rapport. C'est de l'impatience. Rien de plus !

Elle pouffe à l'autre bout du téléphone. Ce sujet de discorde est universel, et ne nous épargne en aucun cas... 

— Arrêtez de vous disputer tous les deux, s'écrie mon père.

— On ne se dispute pas ! On entretient nos relations fraternelles maintenant qu'elles sont à distance, nuancé-je.

 De toute façon je ne vois pas le problème, on se déchire si on en a envie ! crie mon double depuis le portable, cassant les oreilles de tout le monde au passage.

Je plaque instantanément ma main sur le combiné pour étouffer sa voix.

— Qu'est-ce qu'elle vient de dire ? s'exclame ma mère, visiblement furieuse.

— Qu'elle vous aime beaucoup trop et que vous lui manquez énormément ?

— C'est ça oui. Rappelle-lui que si elle est en France et qu'elle poursuit ses études là-bas à cet instant c'est uniquement grâce à nous, réplique mon père en me fusillant du regard.

Ce n'est pas exactement la vraie raison. Mes parents n'avaient rien à voir là dedans, nous étions en France parce qu'on avait besoin de se réfugier quelque part. Tout est de ma faute.

Je vois pas de pourquoi, ça n'a rien à voir, soupire-t-elle.

— Maman ? Où est le panneau de la ville ? demandé-je avec un petit sourire en coin.

— Attends, ne me dis pas que quelqu'un a réussi à le voler et que j'ai raté ça !

— Des jeunes du coin se sont amusés à écrire des choses... dévalorisantes, explique notre mère.

— Dévalorisantes comment ?  s'écrie ma sœur.

— Ils ont remplacé les lettres de la ville pour compléter et écrire le mot "Marijuana", dit-elle d'un air dégoûté.

J'éclate de rire alors que ma sœur s'écrie :

 Mais qui sont ces génies ? Vite, je veux envoyer des fleurs pour les remercier, ce sont mes nouveaux héros !

— Un coup de maître, complété-je.

 On parle bien du panneau à l'entrée de la ville ? Celui qui est plus surveillé que la prison d'Azkaban ?

— Mais enfin Cléa, il n'y a pas de quoi se réjouir ! C'est honteux, gronde ma mère.

C'est beaucoup trop génial ! chuchote-t-elle à mon attention.

— Bon, je te laisse on arrive chez les Midden, expliqué-je en écartant quelque peu le téléphone de mon oreille.

D'accord, à plus tard Aiden ! Tiens moi au courant, surtout si tu finis ivre !

Je raccroche en riant. Le visage souriant de mon double s'éclipse au même instant. On se ressemble, évidemment, des cheveux bruns foncés et des traits fins pour tous les deux, notre seule distinction est probablement la couleur de nos yeux. Les siens sont sombres et imposants alors que les miens sont d'un gris acier, toujours jugé trop froid.

La laisser en France a été la chose la plus simple à faire, comme la plus compliquée. C'est ma sœur, alors il y a toujours des moments où elle me manque, et d'autres pas du tout.

Après tous les sacrifices qu'elle a fait pour moi, c'est elle qui se retrouve seule dans un autre pays...

Même après son appel, je continue d'utiliser mon portable, pour communiquer cette fois avec mon meilleur ami, qui semble très impatient de me revoir.

De : Austin / A : Aiden
Vous arrivez bientôt ? Sauve-moi, tous les collègues de mon père me harcèlent pour savoir si je veux faire des études de droit ! Pitié...

De : Aiden / A : Austin
T'inquiète, on passe devant la baignade et le café de ta sœur.

De : Austin / A : Aiden
Vous n'en êtes qu'à là ?! Et ce n'est pas ma sœur, arrête.

De : Aiden / A : Austin
Tu es sur les nerfs ou quoi ?  
Et c'est ta demi-sœur c'est pareil ! Elle sera là j'imagine ?

De : Austin / A : Aiden
Bien sûr qu'elle sera là elle emménage aujourd'hui ! D'ailleurs elle vient de se faire réprimander par ma mère parce qu'elle est rentrée de la plage trempée !

De : Aiden / A : Austin
Attends, elle s'est baignée ? Sur quelle folle tu es tombé ?

De : Austin / A : Aiden
Ecoute, c'est la fille de mon père, je n'ai rien choisi. Tu vas voir, tu vas la reconnaître tout de suite...

De : Aiden / A : Austin
C'est-à-dire ? Explique !

De : Austin / A : Aiden
On a toute la soirée, sois pas pressé !

De : Aiden / A : Austin
Ok.

De : Austin / A : Aiden
Tu n'oublies pas ce qu'on a dit tout à l'heure ? On ne s'est pas vus depuis six mois... 

De : Aiden / A : Austin
Pas de soucis.

Dix-sept ans de bêtises les plus immatures et de coups en douce, on n'est pas prêt à s'arrêter sur cette si belle lancée. Alors se retrouver après six mois a été une délivrance pour moi, lorsqu'on s'est revus hier soir.

— Aiden, essaye de te tenir normalement, je t'en supplie, m'interpelle ma mère.

— Maman, arrête de toujours faire comme si j'étais une calamité ! soufflé-je, vexé.

— Mais, c'est le cas, me coupe mon père en riant.

Ma mère l'accompagne en éclatant de rire. Leur complicité me fait chaud au cœur, même lorsqu'il s'agit de se moquer de moi. Ils m'avaient manqué, tout comme notre foyer.  

— C'est ça, marrez-vous. C'est trop drôle.

— Mais c'est parce qu'on est heureux que tu sois de retour mon chéri, ajoute ma mère d'une voix mielleuse, en me tendant sa main. 

— Moi aussi je suis content d'être revenu...

...pour voir tous mes amis et faire le plus de bordel possible, complété-je dans ma tête. Cette année, c'est la dernière avant l'université. C'est supposé être la plus belle année de notre vie. Hors de question que je la passe loin de mes proches, ma sœur est peut-être de cet avis, mais pas moi ! Mes six mois d'exil, ça m'a largement suffi... C'est terminé l'apprentissage approfondi du français, retour aux sources à présent !

֍

— Aiden ! Mon chéri tu as tellement grandi, je suis ravie de te revoir !

La mère d'Austin me serre dans ses bras gentiment, et m'offre un sourire conquis.

— Moi aussi Madame Midden.

— Aiden, s'étrangle-celle-ci. Ce n'est pas parce que tu es parti pendant six mois que tu dois retourner dix ans en arrière ! Appelle-moi Carolina enfin !

— Bien sûr, désolé. Un vieux réflexe, m'expliqué-je en me grattant la nuque.

— Enola ! Jacob ! Quelle joie de vous revoir ! s'écrie-t-elle vers mes parents cette fois-ci.

J'entre dans leur immense maison et prends le temps de regarder autour de moi. Depuis toujours, cet endroit est un refuge, un deuxième chez-moi qui a le don de m'apaiser à chaque fois. L'ambiance qu'elle dégage est unique, chaleureuse accueillante comme elle l'a été durant toute mon enfance. Ma présence ici ne signifie qu'une chose : je suis de retour pour de bon.   

— Aiden ! m'interpelle mon meilleur ami en écartant légèrement les bras pour m'accueillir. 

On s'enlace rapidement, en se tapant chacun les épaules. C'est comme ça qu'on réagirait si on ne s'était pas vus depuis aussi longtemps, un beau cinéma pour cacher que la veille, on était déjà dans les rues de notre ville, à se tenir mutuellement compagnie.

— Alors c'était comment la France ? Il y avait des belles filles ?

— Tu n'imagines même pas, mais on va aller en parler plus loin, parce que ma mère écoute avec attention tout ce que je dis, nuancé-je en me tournant vers elle, et en la fusillant du regard.

Celle-ci roule des yeux et se dirige vers la cuisine pour soulager Carolina de ses tâches.

— Tu t'es fait tout beau qu'est-ce qu'il se passe ? le taquiné-je avec un coup de coude.

— T'es con quand tu veux ! Ce sont tous les collègues de mon père, il faut bien que je fasse un effort...

— Tu m'as promis de la nourriture, et un buffet. Tu sais bien que c'est la seule raison de ma présence ! 

— On a tout ce qu'il faut, ne t'en fais pas, rit-il. Viens, on va dans la cuisine.

Sa mère est maintenant toute seule en train de placer sur des plateaux les petits fours provenant du traiteur. Elle lève à peine le nez vers nous, se contentant de nous indiquer les boissons disponibles. Une fois ses bras chargés, c'est mon père qui la succède en saluant Aiden d'un signe de tête.

— Tu n'aurais pas vu Iliana par hasard ? Je ne l'ai pas encore aperçue...

Je fronce les sourcils. Iliana ?

— Elle est dans sa chambre, elle se prépare, indique Austin.

— Oh bon sang, elle a la ponctualité de sa mère... soupire-t-il en partant.

Il s'éloigne en regardant sa montre et on part s'assoir dehors dans son salon d'été, à l'écart des autres invités.

— Attends, il a dit Iliana ? La Iliana qu'on connaît ?

— Oui, cette Iliana-là, confirme-t-il.

— Mais comment as-tu pu ignorer qu'Iliana était ta demi-sœur ?  

— Aucune idée...

— Ce n'est pas logique, continué-je.

— En fait on ne s'est jamais vraiment parlés... Je suis plutôt avec Courtney, Liam ou Lindsay au lycée, jamais avec elle. Les autres membres de leur groupe je ne les connais pas si bien que ça. A part l'identifier comme la fille qui était à côté de moi en permanence, je n'avais aucune raison de la connaître ! Je n'ai jamais vraiment fait attention à elle avant l'accident de sa mère.

— C'est juste incroyable, soufflé-je.

— Voilà comment je me suis rendu compte qu'Iliana Midden était en réalité la fille de mon père. Mais le plus bizarre, c'est qu'on ne s'est absolument pas parlé de l'été. On s'est à peine croisés...

— Pourquoi tu n'as pas cherché à la voir plus ? 

— Je ne suis pas certain qu'elle en ait vraiment envie en fait. C'est un peu compliqué avec ce qu'il s'est passé avec sa mère, et elle est un peu perturbée, m'explique-t-il en approchant son verre de ses lèvres.

— Oui, j'ai lu les journaux... Vous n'évoquez jamais le sujet ?

— Non, jamais. Je sais qu'elle passe le plus de temps possible avec son beau-père, parce qu'elle n'est pas vraiment ravie de vivre ici, avec son père, alors je ne souhaite pas empirer les choses... Elle était mieux là-bas d'après ce qu'elle dit.

— C'est vrai qu'elle est le portrait de sa mère ? interrogé-je de nouveau. 

— Exactement. Je ne connaissais pas sa mère personnellement, seulement de nom, comme tout le monde. Mais depuis qu'il y a eu l'accident, et qu'Iliana passe plus de temps ici, j'ai de plus en plus l'impression qu'elles se ressemblent, physiquement, moralement et surtout avec les mêmes valeurs.

— Et malgré tout ce qu'il s'est passé, elle continue d'aller à la mer ? demandé-je incrédule.

— Oui, c'est assez flippant d'ailleurs. Elle dit que ça ne lui fait pas peur, au contraire.

— Encore une belle énigme... Tu es servi avec elle ! Et d'une fille de plus sous ton toit...

Je lui souris, alors qu'il lève les yeux vers moi. Je ne peux retenir mon rire face à son expression.

— Une fille qui m'a envahi ! J'ai dû laisser la salle de jeu pour faire sa chambre ! se lamente-t-il.

— Quoi ? Il n'y a plus de billard ?

— Non, soupire-t-il spectaculairement. Il s'est fait renvoyer dans le sous-sol pour être remplacé par des trucs de fille. Parfumés et roses.

— Un billard en bois avec des bougies parfumées, j'imagine bien.

— Arrête de te moquer de moi ! On va être obligés de tout partager à présent !

— Tu pourrais être galant quand même, c'est ta demi-sœur et c'est une fille.

— Je ne vois pas le rapport. Pour moi, ça ne change rien. Qu'elle mette une jupe pour voir, après on en reparl...

Sa phrase demeure inachevée, et son regard se fige derrière mon épaule. Je fronce les sourcils, interpellé par cette subite lueur qui transcende ses pupilles. 

— Je n'ai absolument rien dit, ajoute-t-il en me faisant signe de me retourner.

Je suis son regard juste à temps pour la voir arriver en courant. Elle s'arrête en haut des escaliers en bois pour descendre jusqu'au jardin. Avec un air un peu perdu, elle replace l'ourlet de sa manche, une robe bleu foncé soulignant des courbes parfaites. Ses fines chaussures blanches résonnent sur le bois lorsqu'elle dépasse l'escalier, révélant une démarche douce et délicate. Elle remet inutilement la montre qui lui couvre le poignet et passe à côté de nous sans regarder autour d'elle, avant de se figer et de faire tournoyer ses mèches dorées autour de son doigt, en un toc nerveux. Ses yeux clairs glissent un peu partout, comme à la recherche d'un point où s'ancrer. Sa légèreté me coupe le souffle, semblable à un courant d'air ou à une petite plume qui dévale le vent.

— Messieurs, laissez-moi vous présenter Iliana, ma fille aînée, avance Andrew en glissant une main dans le dos de la jolie blonde.

— Enchantée, bredouilla-t-elle alors que l'un d'entre eux lui serre la main.

— L'aînée ? interrogé-je Austin avec un sourcil haussé.

— Elle est née trois jours avant moi.

— Hum, ça va être super pour les fêtes d'anniversaire. J'ai hâte d'être à nos dix-huit ans...

Il me pousse avec force, et je me retiens de justesse. Austin, passe ses doigts dans ses cheveux châtains, plusieurs fois, signe qu'il est en train de penser à quelque chose.

— Quoi ?

— Je me demandais simplement si à la rentrée on allait devoir se présenter en tant que demi-frère et demi-sœur.

— Je n'en sais rien, c'est à vous de vous mettre d'accord, répliqué-je. En tout cas, elle est super mignonne. 

— Pas touche, pas les demi-sœurs, me menace-t-il immédiatement.

— C'est ta demi-sœur quand ça t'arranges, on dirait.

— Sérieux Aiden, je suis vraiment sérieux. Elle est en couple, et toi aussi.

— Je ne suis pas en couple, nuancé-je sur la défensive.

— Tu es dans le brouillard, c'est différent.

— Ce n'est absolument pas vrai, et de toute manière, je n'ai pas envie de parler de Courtney.

— Tu tiens encore à elle. Votre histoire a été interrompue par ton départ, il n'y a jamais eu le moindre épilogue.

— Je ne l'ai pas vue depuis six mois Austin, et après ce qu'il s'est passé, tout est remis en question. Peu importe comment elle voit les choses, c'est elle qui m'a trompé. De toute façon, il n'y avait rien de sérieux là-dedans.

— Mais bien sûr, c'est donc pour ça que tu t'es exilé en France. Ose me dire que ce n'était pas sérieux et que tu n'en tiendras plus compte !

Parce que c'est ce que je veux que tu penses. Je veux que tout le monde pense que j'ai disparu de mon pays pour en rejoindre un autre simplement à cause d'une fille. Je refuse qu'on me prenne pour un imbécile, pour un garçon violent et qu'on me rejette pour cela.

Tu dis n'importe quoi, conclus-je. Et elle, qui est son copain ? changé-je de sujet.

— Elle sort avec l'actuel capitaine de l'équipe de basket.

— Quoi ? Iliana avec Evan Brown ? Tu rigoles ! m'écrié-je.

Il ne mérite même pas de vivre. Pas après tout ce qu'il a fait ce connard.

— Non, pas du tout, ils sont ensemble depuis sept mois.

— Ce gars n'est absolument pas sincère ! Comment peut-il rester en couple aussi longtemps ? 

— Je sais parfaitement ce que tu penses de lui, mais Iliana est bien avec lui. Il l'aide à tenir le coup, et aucun petit nuage ne vient obscurcir leur monde de Bisounours.

— Jusqu'à ce qu'il la trompe, lâché-je. C'est quand même de sa faute si Courtney est devenue une vraie garce et qu'elle a filé avec lui !

— Je sais que ton jugement est influencé par la haine puissante que tu ressens envers lui, mais je préfère te rappeler aussi que Courtney, alias ton ex-copine  est tout sauf innocente. Il faut être deux pour ces conneries. Ce n'est pas parce qu'elle t'a trompé avec lui que les choses vont se reproduire. Iliana a l'air contente et même heureuse. S'il te plaît, ne lui enlève pas ça à cause des erreurs que ton ancienne copine a pu commettre.

Je confirme d'un signe de tête, incapable d'ajouter quoi que ce soit.

A ce moment-là, j'aurais voulu abandonner, renoncer à cette vengeance sauvage qui me tendait les bras. Mais la jeune fille aux cheveux couleur blé serait mon arme. Cette jolie énigme à la robe bleue serait ma rédemption. Je ne pouvais pas savoir ce qu'elle endurait. Personne ne le savait. Elle se présentait comme forte et téméraire alors qu'elle n'en était que le parfait opposé.

L'ombre d'une menteuse qui me manipulerait plus que je ne l'utiliserais.

— Elle m'intrigue énormément, poursuit Austin. J'aimerais comprendre ce qu'elle a en tête en venant ici et ce qu'elle pense lorsqu'elle garde le silence. Avoir la solution de l'énigme.

— Comme une sorte de jeu, où on apprendrait à la connaître ?

— Tout à fait. Tout le monde a des secrets... Mais il est clair qu'elle cache beaucoup plus de choses que la majeure partie de notre entourage. Une énigme à résoudre, rien de plus...

Une "petite énigme" n'était vraiment pas le terme adapté. Cette jolie blonde représentait en réalité un magnifique mystère, aussi sombre que les secrets qu'elle masquait au plus profond de son cœur. Qui aurait cru que son sourire était faux à ce point ? Elle qui ne semblait n'être qu'une âme égarée de plus, cachant en réalité une menteuse avérée qui deviendrait mon obsession perfide.

— Une énigme aussi drôle à résoudre que d'écrire "Marijuana" sur le panneau de la ville ? répliqué-je avec un petit sourire en coin.

— Aiden, on est entourés de monde là. Pour la discrétion, on repassera...

Si seulement on avait su à qui on avait affaire.

Je lui souris, affichant un air conquis. Depuis qu'on est petits, on ne peut s'empêcher de faire des plans ensemble, des bêtises plus tordues les unes que les autres. On a toujours fait les quatre cents coups, tous les deux. Ce n'est certainement pas maintenant qu'on va s'arrêter.

Et encore moins à cause d'une fille.
Aussi mignonne soit-elle...

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Hey ! Et oui deuxième chapitre en si peu de temps !
J'ai profité de tout ce trajet du retour pour mettre à jour mes chapitres 😉

Mais bon, revenons aux choses sérieuses...

Deux nouveaux personnages !
Le fameux demi-frère !
Et Aiden...
(et sa folle de jumelle 😂)

Qu'est-ce que vous en avez pensé ?

Le chapitre est-il trop long, ou ça vous va ce genre de taille ?

Les vacances étant bientôt terminées, je ne suis pas certains d'arriver à poster un autre chapitre avant lundi... Mais bon, qui sait 🤷🏼‍♀😏

Des bisous 😘 Lina

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