Chapitre 27 🌊

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Ce chapitre contient des scènes pouvant heurter la sensibilité de certaines personnes. Il aborde des sujets difficiles et souvent passés sous silence à cause de l'horreur qu'ils renferment. Le symbole (⚠️) délimitera ce moment. On ne le répétera jamais assez : Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que vous lisez.
Merci.
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« Je n'en avais pas conscience avant aujourd'hui.
Pour moi, tout ça n'était qu'un simple jeu.
Puis, j'ai compris.
Elle, ne voulait pas jouer. »
🌊 Iliana 🌊

- Je te jure Austin Midden, sur la tête de tous les habitants de cette ville que je vais te tuer, si t'es pas en bas dans moins de 5 minutes !!! Hurlé-je.

- Pff. Pas besoin de crier maman, je suis là, râle-t-il en descendant les escaliers.

- Pardon ? Tu sais ce qu'elle te dit ta mère ? De te bouger le cul parce qu'on est en retard !

- Et alors ? Le weekend tu te lèves pour courir sur la plage, bah là, tu feras pareil mais dans les couloirs.

Je roule des yeux.

- Avec des talons ? Tu n'es pas un peu malade toi ? Tu veux ma mort en fait.

- Quels talons, qu'est-ce que tu racontes...

J'attends qu'il passe à côté de moi pour prendre un fruit dans la corbeille, et lui marche volontairement sur le bout du pied avec le talon en question.

- Ahhhhh ! Mais t'es malade, enlève ton pied de là, t'es en train de trouer le mien !

- Tu le sens mieux mon talon là ?!

- Ouais, aller casse-toi de là ! Crie-t-il.

Je pouffe en réajustant le col de ma chemise. Il siffle en croquant dans une poire.

- Tu t'es fait belle aujourd'hui, qu'est-ce qui t'arrives.

- Bah vas-y, dis que je suis laide d'habitude aussi.

- Je n'ai pas dit ça. Je l'ai pensé, assez fort. Trop apparemment.

- Je t'attends dans la voiture, répliqué-je en prenant ses clés.

Je m'assois derrière le volant, et insère les clés. Mon frère sort de nulle part en ouvrant la portière.

- Descends de là toi.

- Fais pas chier Austin, on est déjà en retard.

- Toi, fais pas chier. Ce n'est pas ta place là.

- Aller monte !

- Non, tu descends et tu vas côté passager.

- T'es vraiment lourd.

- Côté. Passager.

Je soupire en claquant la portière et en boudant jusqu'au parking. Déjà 5 minutes de retard... génial.
Je le regarde du coin de l'œil, alors qu'il se recoiffe. Encore.

- Tu m'étonnes que tes cheveux sont gras, râlé-je.

- Ils ne sont pas gras. J'ai mis du gel. T'es vraiment trop conne avant 10h toi.

- Le « temps de démarrage », tu connais ?

- La « mise à jour » tu connais ?

- « Ferme ta gueule » tu connais ?

- « Double fuck you » tu connais ?

- ...

🌊🌊🌊

- Tu ne m'as pas dit pourquoi tu t'étais fait beau toi aussi... Continué-je.

- Parce que je suis un garçon, je n'ai pas le droit ?

- Tu te fais beau gosse pour aller au lycée. Beau gosse pour aller en enfer. Y'a forcément une raison.

- Et toi alors ?

Je voulais juste le faire chier en réalité parce qu'il n'avait rien de plus que d'habitude. Mais les trajets en voiture pour aller au lycée était devenus une arène de clash où généralement, l'un des deux repartait vexé.

- Ah mais moi j'ai une raison.

- J'écoute.

- Aujourd'hui ça fait 9 mois qu'on est ensemble avec Evan.

- Wow. Ironise-t-il.

- T'es en train de te foutre de moi là ?

- Bah carrément ! Qu'est-ce que tu peux être dans le cliché parfois Iliana...

- Moi j'suis dans le cliché ? La bonne blague ! Ramène-moi une fille et garde-là aussi longtemps que ça et on en reparlera !

- C'est quoi, l'anniversaire de toi et de ton « petit bébé d'amour » ?

- Alors là... le premier mec qui m'appelle « bébé » je le tue de mes propres mains. J'ai horreur de ce surnom. Je trouve ça tout, sauf mignon. Ridicule.

- Ah. T'es moins clichée déjà.

- Bon aller, laisse-moi là, je vais en cours.

- Tu rigoles, tu m'accompagnes !

- Alors non. TU as décidé d'être le chauffeur ce matin alors TU vas la garer. Moi, je vais en cours. Je suis déjà bien en retard à cause de tes conneries...

J'ouvre la portière alors qu'on roule encore doucement.

- Madame la comtesse de mon cul est arrivée, ajoute Austin en ouvrant la vitre.

Je lui envoie un doigt d'honneur, avant de « courir » jusqu'à ma salle.

🌊🌊🌊

Les cours s'enchaînent, lentement. Le français était certainement le plus amusant, continuant notre éternelle petite guerre avec Aiden.

J'étais actuellement assise avec Mahé, qui était très clairement en train de mater. Pour s'alléger la conscience, elle m'expliquait en long en large et en travers que moi aussi, je matais. Ce qui était évidement, faux. Je n'ai aucune raison de la faire vu que je suis en couple. Elle, non. Le célibat lui allait bien, mais elle refusait de l'admettre. En manque constant d'attention celle-là, je vous jure.

- Tu pourrais m'arranger le coup quand même, soupire-t-elle.

- Hein ?

- J'ai dit que tu pourrais être une meilleure amie sympa et m'arranger le coup.

- C'est-à-dire ?

- Bah tu sais... s'arrête-t-elle pour faire des gestes en souriant.

- Quoi.

- Bah avec Austin.

- Bah quoi ?

- Putain, t'es vraiment chiante quand t'écoutes rien.

- Tu parles avec des gestes j'ai envie de te dire.

- Et moi je te demande de m'arranger le coup avec ton frère.

- T'as craqué ma pauvre.

- Mais pourquoi pas.

- Parce que tu veux sauter sur tout ce qui bouge voilà pourquoi ! Argumenté-je.

- Déjà, c'est faux. Et deuxièmement, qu'est-ce que ça peut te faire Iliana Midden, Coco lapin première du nom ?

- Moi je suis un coco lapin ? Moi ?!

- Ouais, t'es la pire des cocos lapins de l'univers.

- C'est carrément faux !

- C'est carrément vrai ! Insiste-t-elle.

- Mais pas du tout ! Je ne suis pas un coco lapin la preuve, j'ai rien fait pendant deux mois parce que mon copain n'était pas là ! Et toi alors ? T'en es où rappelle-moi ?

- Ce n'est pas du jeu, je suis en post-rupture.

- Depuis combien de temps ?! Au moins 4 mois ! C'est toi coco lapin ouais !

Coco lapin est un code entre nous deux. En référence aux petits lapins qui adorent avoir des petites relations avec leurs petits copains, aussi souvent qu'ils le peuvent. Bref, je ne vous fais pas un dessin, et ça ne sert à rien de comprendre comment on fonctionne...

- Jamais tu ne seras le coco lapin de mon frère seulement parce que t'as décidé que tu voulais redevenir un coco lapin, c'est clair ? Et sûrement pas grâce à moi.

- T'es pas sympa, tu pourrais partager quand même.

- Non, c'est mon frère, répliqué-je en tirant la langue.

- Quel cocogoïste celle-là. Soupire-t-elle en reportant son attention sur les garçons.

- Tu parle d'Austin juste parce qu'il est accessible via moi. C'est tout. Juste parce que tu veux un copain et que tu en profites parce que c'est la « solution de facilité ».

- Et parce qu'il est beau gosse célibataire aussi.

- Solution de facilité.

- Bah théoriquement non, parce que je...

- Facilité.

- Ouais, ouais, ça va t'as raison. Mais tu pourrais me rendre ce service quoi.

- Je préfère attendre que tu rencontres l'amour, le vrai. Parce que je suis ta meilleure amie et c'est justement pour ça que je te pousse pas dans les bras de mon frangin, dont tu n'as absolument rien à faire en soi. Attends de tomber amoureuse va, c'est beaucoup mieux.

- Pff. Tu te crois dans un Disney ou quoi.

- Pas du tout.

- Je vais finir vielle fille à cause de toi Iliana.

- Tu me diras merci quand tu auras trouvé le prince charmant et que tu auras des « mini amour de ta vie » qui gambaderont dans les champs.

- Mais qu'elle est con cette enfant.

- Je suis réaliste.

- Justement pas.

- Bon, c'est bon tu me gonfles, râlé-je.

- Pas Austin, si tu veux. Mais un autre ?

- T'as rien écouté de ce que je t'ai dit en fait ?

- J'ai un bouton « On/Off » qui s'active dès que ta voix dit des conneries. Et je crains qu'il ne soit actuellement enclenché.

- Ohhh ! Regarde ce dieu vivant à ma gauche ! M'écrié-je en pointant mon doigt vers sa position.

- Quoi ? Où ça !!!

- Ah non, c'est seulement l'arbre. On dirait qu'il est cassé ton bouton parce que c'est une belle connerie que je viens de te dire. Sourié-je.

- Mais qu'elle coconnasse elle ! Je te connais pas pouilleuse, va plus loin !

J'éclate de rire en la poussant du banc avant qu'elle ne le fasse. J'ai des bottes à talons et je peux vous parier ma propre vie que si on me pousse, je me casse l'autre cheville.

- Tu m'empêche de chasser librement, dit-elle en s'asseyant sur l'assise plutôt que sur le dossier comme avant.

Elle place sa main en visière et scrute les alentours.

- Y'a franchement rien d'excitant aujourd'hui.

La délicatesse avec laquelle elle choisit ses mots me tord de rire.

- T'es encore en train de rire toi ? Mais aide-moi plutôt ! Je joue pas à « où est Charlie » là ! Je cherche mon futur prince avec les petits mômes dans les champs et tout, tu te souviens ?!

Son sérieux me fait me tenir les côtes. Je n'en peux plus !

- T'es vraiment une amie pourrie Iliana, vraiment tu sers à rien.

- Bien sûr ! Si tu veux j'ai un goûter préparé par mon frère pour te remonter le moral ! Tu sais, celui que t'as voulu presque mettre dans ton lit juste parce qu'il est passé devant nous ? Peut-être que si tu manges ce que lui a préparé vos karmas vont se rencontrer, fusionner et se dire tient... un couple goal !

- T'es vraiment trop conne.

- Bah c'est ton idée je te rappelle.

- Idée que tu as démontré comme inutile et conne. Je suis d'ailleurs d'accord avec toi, c'était une idée conne. Je vise plus haut, je vise le prince charmant. Alors arrête de parler dans le vide et mange-le ton sandwich.

- Je n'ai pas faim. Me justifié-je.

- Mais si tu savais comme je m'en badigeonne le coquillage ! Je t'avertis tu vas le manger parce que sinon c'est moi qui te le mets entier dans la bouche.

- Heu mais je...

- Tu vois comme dans les films avec l'entonnoir et tout.

- C'est quoi le délire là ? Je mange quand je veux en fait.

- Pas quand tu fais des malaises parce que t'es trop conne pour penser à manger.

- C'est Austin qui t'as dit ça ?

- Il a bien dirigé tout le monde à ce sujet, vraiment il gère le problème.

- Mais y'a aucun problème !

- Si. Toi, tu es un problème à toi toute seule. Désolée.

- Je vais le tuer ce petit con.

- Une fois que t'auras mangé chérie.

- Arrête, c'est toi qui deviens chiante.

- Pense à l'entonnoir Lina, pense à l'entonnoir...

- Ok, bon appétit, soupiré-je en croquant dans mon morceau de pain.

🌊🌊🌊

- Bah qu'est-ce que vous faites toutes les deux assises comme ça ? Avance une voix divinement douce 20 minutes plus tard.

- On bronze, sourié-je en m'étirant.

- On mate, réplique Mahé en même temps que moi.

- Mais pas du tout ! Me précipité-je en lui envoyant un coup de coude.

- Mais carrément, on le fait depuis une heure au moins. J'espère que t'es jaloux Evan. Lâche diaboliquement ma « meilleure amie ».

- Tu mates d'autres mecs toi ? Demande-t-il en s'avançant vers moi.

- Est-ce que ça te rendrait jaloux ? Tenté-je avec un regard provocateur en l'attirant à moi.

- Je ne serais pas jaloux. Je serais fou de rage contre toi. Susurre-t-il.

- J'attends de voir, murmuré-je du bout des lèvres en faisant courir mes doigts sur sa nuque.

Lui debout et moi assise sur le dossier du banc, les jambes de part et d'autre de lui. Ses mains descendent sur mes hanches, provocant des centaines de petits frissons incontrôlables. Ses lèvres se posent sur les miennes, et je n'arrive pas à m'empêcher de sourire contre lui.

- Tu es très jolie aujourd'hui, chuchote-t-il à mon oreille.

- Merci.

- Bon, c'est bon, on a compris là, l'amour fou et tout et tout pas besoin de nous jouer toute la scène ! Nous interrompt Mahé en soupirant.

- Bah elle est jalouse elle ou quoi ? Déclare mon amoureux en riant.

- Elle est en manque d'amour. C'est tout, expliqué-je.

- N'importe quoi ! Je ne suis pas en manque du tout, c'est vous qui m'étouffez avec tous vos clichés de personnes qui vivent en harmonie parfaite !

On la regarde, puis on se regarde avec Evan avant de déclarer d'une voix.

- Ouais, bah t'es jalouse quoi.

Elle nous répond avec deux doigts d'honneur.

- Voilà, comme ça vous partagez tous les amoureux, aucun jaloux !

Elle s'éloigne en me faisant un signe lointain.

- Mahé ! Fais pas la gueule ! L'interpellé-je en riant.

- Je t'entends pas amie indigne, crie-t-elle avant de disparaître.

🌊🌊🌊

Je détache mon chignon en laissant retomber toutes mes mèches sur mes épaules nues. Je presse ma serviette contre mon corps encore humide.

La buée m'empêcherait presque de lire l'heure sur mon téléphone tellement j'​ai chaud.
16h05.

L'entraînement vient de se terminer. Je m'habille calmement avant de sortir de la cabine de douche pour accéder aux vestiaires. Les autres filles sont déjà parties, toutes pressées alors que moi, je prends ma douche.

Chacun ses priorités ! Pour ma part, je trouvais ça plus logique de me doucher tout de suite après un effort, enfin, on n'avait pas toutes ce point de vue apparemment. Je repliais soigneusement mes habits pour les ranger dans mon sac, quand elle est entrée.

- Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans « laisse Aiden tranquille » ?
« Ne t'approche pas de lui » ?

Je me tourne vers Courtney, avec toute l'aisance et la détermination qui me caractérisent. Elle était seule. Elle ne pouvait rien faire seule.

- Et toi ? Dans « j'en ai rien à foutre » c'est quel mot que tu ne comprends pas ?

Elle s'approche de moi en riant, son téléphone à la main. Elle était le portrait craché de Charlie, évidement. Pourtant, elles étaient tellement différentes. Pour moi, elles n'étaient absolument pas jumelles. Elles ne se ressemblaient pas.

- Je ne sais plus quoi faire pour te faire comprendre, soupire Courtney en faisant la moue.

Elle bascula ses mèches blondes lissées derrière son épaule. Ses cheveux si longs et tellement soignés que je rêverais de lui couper par poignées. Ses lunettes de soleil lui faisant office de serre-tête, et la manière arrogante dont elle jouait avec son talon sur le sol me donnaient envie de la gifler.

- Peut-être qu'il faut que tu comprennes enfin que jamais tu n'auras aucun « contrôle » sur moi. Je n'ai aucune raison de suivre tes ordres. Je ne m'appelle pas Montgomery, dommage pour toi.

- On parle de moi ? Arrive, évidement son acolyte.

Le même genre, les cheveux lâchés et une jupe provocante. Toute mince.

- Salut Iliana ! Sourit-elle.

Je lui ai répondu avec le même sourire. Celui qui disait ouvertement « tu ne me fais pas peur, connasse ».

Malheureusement, il s'est éclipsé de mon visage lorsque j'ai aperçu la même silhouette que la dernière fois. Cette même carrure musclée, qui avait faillit me briser toutes les côtes contre le mur.

Avec un frisson de dégoût, j'ai ramassé toutes mes affaires et me suis précipitée vers la sortie la plus proche.

- Hop, hop, hop. Où crois-tu aller comme ça ?

En un signe de tête, elle a indiqué à son esclave de me ramener devant elle. Mon sac est tombé avec violence alors que je me débattais dans ses bras.

- Lâche-moi connard !

Ses bras tenaient les miens, avec force, en arrière. Si bien qu'il me faisait déjà mal. Montgomery est assise sur une table, en regardant ses ongles manucurés.

- Pourquoi cette photo ? Qu'est-ce que vous faisiez ensemble ? M'interroge Courtney en tendant son téléphone.

Elle l'approche suffisamment de moi pour que j'arrive à l'atteindre, donner un coup dedans pour qu'il tombe. Un silence de plomb tombe après le choc, ma voix l'arrêtant assurément.

- En aucun cas ça ne te regarde connasse.

Son regard changea en un instant. Et un petit sourire, qui m'a montrée toute la cruauté dont elle était capable.

Je n'en avais pas idée à ce moment là.

- Très bien, ma petite Iliana, commence-t-elle en s'avançant vers moi. Tu vois, j'ai compris une chose sur toi. Tu n'es qu'une petite fille perdue sans la moindre éducation. Et parfois, chez certains enfants, il faut leur faire peur pour qu'ils comprennent. Chose que je suis absolument prête à faire pour te faire comprendre ce que tu as le droit de faire, ou non.

Elle caressa doucement ma joue, alors que je me plaque, à contre cœur, contre la personne qui me maintient juste pour éviter ses doigts.

- Tu laisses ma sœur et mon frère tranquille. Tu les oublies, comme si tu ne les avais jamais connus. Austin sera simplement le fils de la nouvelle femme de ton père et tu arrêteras ton cirque de complicité à deux balles. Sans oublier, Aiden. Tu arrêtes tout. Tu le laisses, et tu ne lui parles plus. Même le regarder, c'est déjà trop.

- Mais qui es-tu Courtney pour me dire quoi faire... Murmuré-je.

Elle se redressa d'un seul coup, et se positionna face à moi, les mains sur les hanches.

- Es-tu gauchère ou droitière Iliana ?

Je secoue la tête et réalise des mouvements secs pour me libérer, plutôt que de lui répondre à cette folle.

- Ok. Plouf, plouf. La main gauche. Déclare-t-elle sèchement.

Le garçon relâcha mon bras gauche mais maintient cette fois ma taille de ses mains de fer.

- Je suis certaine que tu connais ce jeu Iliana, explique Courtney en montrant l'image sur son téléphone.

Mes yeux s'écarquillèrent. Non, elle ne pouvait pas faire ça, elle n'avait pas le droit !

- Non, non ! Lâche-moi ! Paniqué-je en me débattant dans tous les sens.

- N'aie pas peur ma chérie, je vais faire très attention je te le promets.

- Ne t'approche pas de moi ! Crié-je les larmes aux yeux.

Je n'en avais pas conscience avant aujourd'hui.

Pour moi, tout ça n'était qu'un simple jeu. Puis, j'ai compris.

Elle, ne voulait pas jouer.
Elle voulait simplement me faire mal, et elle allait le faire.

- Courtney, je t'en prie arrête ! Tu ne peux as faire ça ! Je t'en supplie, arrête !

- Calme-toi, c'est simplement pour rigoler. Je ne vais pas te faire de mal.

- Non, arrête !!!

Mes cris faisaient écho dans la pièce, vide. Un sanglot de panique secoua mes épaules et ma respiration devint difficile à contrôler lorsqu'elle a sorti de sa trousse l'objet de torture qu'elle allait prochainement utiliser sur moi.

L'image flotta devant moi, gravée à jamais dans mon esprit. L'horreur et la peur.

(⚠️ début)

Non, elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne pouvait pas risquer de me couper un doigt juste par simple jalousie ?! C'était tout simplement impossible !

- Aller, on va faire ça sous forme de questions. J'accélère si tu réponds faux et je ralenti en cas de bonnes réponses, ok ?

Je garde les pieds au sol pour éviter d'avancer jusqu'à la table en question. Celle sur laquelle Courtney était assise, où elle s'amuser à faire tourner la paire de ciseaux dans ses mains. Une paire aux lames d'acier aiguisées d'au moins 10cm.

- Non, pitié, arrête, laisse-moi partir ! Hurlé-je.

- Tu ne sentiras rien, je suis agile de mes mains.

Montgomery positionna ma main au centre, et je gardais les doigts serrés les uns aux autres. Une première larme dévala ma joue, totalement apeurée par ce monstre que j'avais devant moi.

- Ecarte tes doigts.

Je secoue la tête en gémissant.

- Comme tu veux. Déclara-t-elle en brandissant la paire de ciseau au dessus de ma main.

En un mouvement, elle l'abaissa à toute vitesse. J'écarte les doigts, juste à temps, en poussant un cri. La main de mon garde se colla contre ma bouche pour m'empêcher de faire du bruit. Il ne l'écarte que lorsque j'étais autorisée à parler.

La peur me nouait le ventre, à chaque fois qu'elle passait entre mes doigts, toujours plus vite dans un bruit horrible. Évidemment, elle m'avait déjà touchée plusieurs fois, laissant de fines coupures rougeâtres sur le bord de mes doigts.

- Alors, es-tu prête à arrêter de tous les voir ? Demanda-t-elle en me regardant dans les yeux pendant que les lames se posaient toujours plus violement et toujours plus près de mes doigts.

- S'il te plaît, arrête... Sangloté-je en essayant de briser cette prison qu'ils formaient tous les trois autour de moi.

Montgomery appuyait sur ma main, tellement fort. Je ne pouvais pas bouger. Pas d'un centimètre.

- Mauvaise réponse.

Elle accéléra les mouvements autour de ma main, coupant une fois, très fort mon annulaire. Mon cri de douleur fût retenu par la paume de sa main, étouffé et inaudible. Mes larmes dégringolaient sur mes joues, et mon corps tremblait tellement...

En tout, leur jeu a duré 20 minutes. 20 minutes de torture qui me sont apparues comme 20 ans, emprisonnée dans ses bras. Elle allait toujours plus vite, toujours en enfonçant plus les lames dans ma chair.

La dernière question qu'elle m'a posée, n'a obtenue pour réponse qu'un cri. Bien plus puissant que les autres. Elle m'avait eu un plein sur une phalange. Même si je savais pertinemment qu'elle ne pourrait jamais me couper un doigt, j'avais peur. Et je voulais qu'elle arrête ça. Tout de suite.

- Aller, ça suffi pour aujourd'hui. On verra comment tu te débrouilles après cette petite mise au point.

Les ciseaux se figèrent entre mon index et mon majeur. Coupant légèrement ma fine peau, a présent meurtrie. Ils étaient enfoncés dans la table, immobile.

- Je veux que tu gardes cette peur Iliana. Et que tu la ressentes à chaque fois que tu me vois maintenant.

(⚠️ fin)

Elle est partie avec un sourire, quand je suis tombée à genoux. Je tremble de tout mon corps à cet instant.

Je devais parler, je devais en parler.

Mais elle était capable de tant d'horreur juste par jalousie, que pourrait-elle bien faire par vengeance ?

Je ne voulais pas le savoir. Je garderais le silence.

J'inspire un grand coup, pour me calmer. Je me suis remise sur mes jambes, toute seule, et suis allée rincer la boucherie qu'elle avait causée. Un tee-shirt de rechange m'appartenant servait de pansement pour éponger les filets de sang qui dégringolaient le long de ma peau pâle.

Je n'avais pas mal pourtant.
J'avais juste peur.

- Iliana ?

- Mike, qu'est-ce que tu fais là, paniqué-je en jetant mon sac sur mon épaule.

- Je voulais te voir.

On est sur le parvis, cachés par le bâtiment. Même s'il avait toujours été adorable avec moi, je connais son passé. Et sa réputation.

- Je... je dois y aller.

- Non, attends.

Sa main me bloqua en un instant. Je colle mon dos contre le mur, en serrant ma main contre moi.

- Ne pars pas.

- Si, je dois y aller, mon frère m'attend.

- Il peut bien patienter 5 minutes non ? Je dois te dire que je...

- Non, laisse-moi partir !

Je n'étais pas dans mon état normal. Jamais je n'aurais été aussi brusque en connaissant ce dont il était capable. Mais je n'étais absolument pas lucide à ce moment-là.

- Je t'ai dit d'attendre deux minutes.

Mes épaules se sont voutées quand il a posé sa main sur ma hanche.

- Qu'est-ce que tu fais Mike ? Arrête, je t'...

Ses lèvres se posèrent avec force sur les miennes. Son corps s'appuya sur le mien, pour me coincer contre le mur. J'en perdis instantanément mon souffle. Je l'ai quand même repoussé, avec toute la violence dont j'étais capable.

- Mais t'es complètement malade !

Ma main, non blessée, partie toute seule et alla claquer sa joue. Sa tête suivit le mouvement, tellement puissant j'imagine.

- Ne m'approche plus jamais !!! Hurlé-je en partant en courant.

J'ai rejoins ma voiture le plus vite possible. Heureusement que je ne rentrais pas avec Austin et que j'étais allée chercher ma voiture.

Une fois dedans, j'ai fait demi-tour le plus rapidement possible, et j'ai accéléré en faisant grincer les gravillons.

J'ai continué de pleurer sur toute la route jusqu'à chez moi.

Qu'est-ce qu'il s'était passé aujourd'hui ? Qu'est-ce que j'avais réellement fait de mal ?

Je n'en savais rien.

🌊🌊🌊

Assise contre la vitre, la porte verrouillée à clé, j'ai lancé la musique d'Aiden et j'ai commencé à lire avec attention, sa traduction.

Putain...

Mes larmes sont revenues aussi vite qu'elles étaient parties. Mon cœur s'est déchiré dans ma poitrine, en feu.

La mélodie est parfaite, la voix magique. Et les paroles... tellement vraies.

(Fragile, Sorpano)
(En média)

« Elle était si timide et si fragile
Introvertie et si naïve
Au milieu de trente élèves
Trouver sa place n'était pas si facile

Pour elle de se faire des amis
Était quasi impossible
Tu connais les gosses
Entre eux méchants
Quand ils ont trouvé leur cible

Ça commence par un surnom
Puis les mauvaises blagues s'enchaînent
Ils mettent du sel sur les plaies de ses complexes
Avec tellement de haine

Qu'elle vit avec la peur
Quand elle voit son cartable
A la surprise générale
Elle commet l'irréparable. »


Je l'écoute entièrement. En laissant mes larmes couler librement. La chanson est sublime et elle me touche en plein cœur. Pourquoi me donner ça maintenant ? Je refuse de croire qu'il puisse être au courant de quoi que ce soit. Personne ne le sait et personne ne le saura.

Ce n'est pas aussi grave. Ce n'est pas vraiment du harcèlement. Tout est différent...

A : Aiden à 17h34
La chanson est magnifique.
Les paroles me touchent beaucoup, j'ai adoré.
Merci de me l'avoir proposée.
Peux pas venir ce soir. Désolée...

De : Aiden à 17h34
Content qu'elle t'ait plu.
Tout va bien ??

A : Aiden à 17h40
Oui. Aucun souci.
Me sens pas très bien.
On reporte ?

De : Aiden à 17h40
Si tu veux...
J'espère que t'as rien de grave ?

A : Aiden à 17h51
Non, ne t'inquiète pas.
Je suis juste fatiguée.
Je préfère regarder une série tranquille avec mon frère.
Plutôt que de ressortir. Je crois que j'ai attrapé froid !

De : Aiden à 17h51
Ok, pas de problème.
On se voit demain.

A : Aiden à 17h51
A demain.

J'ai attendu la dernière note. Tellement belle, parfaite.
Des frissons dans tout le corps, cette chanson m'a fait un bien fou. Je me suis levée, l'air de rien, et suis allée me rincer le visage.
Austin allait bientôt rentrer après tout.

Je me suis souris dans le miroir, et j'ai fait ce que je savais le mieux faire.

Fuir.

« Elle avait ce regard innocent
Qui n'attendait qu'à être aimé
Mais la vie fût autrement
Si fragile
Tous ces mots ont fini par la briser
Elle qui ne voulait qu'être aimée. »
🌊
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Hey ! Comment vous allez ?
Désolée pour mon petit retard 😅

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Il avait si bien commencé...

Mahé est quand même un sacré cas, on est d'accord ? 😂

Sans oublier Evan et Iliana, mignons, non ?

Bon, faut bien en parler...

Pour brûler Courtney sur un gros bûcher, c'est par ici ! 👉🏻

En effet, les gestes ont dépassé les mots 😔

Comment pensez-vous que notre petite surfeuse adorée va réagir ? Que va-t-elle faire ?

Pensez-vous qu'elle va parler ?

Je vous réserve un petit chapitre qui je pense va vous étonner de nouveau...

Je vous ai déjà dit que j'étais
sadique ?
😈

Préparez-vous, parce que vous allez être servis 😏

A bientôt pour un nouveau chapitre ! De gros bisous, Lina 😘

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