II-8/ Ton retour
Durant les 7 années qui s'étaient écoulées, Maimiti avait enduré énormément de choses. Elle n'avait jamais abandonné et avait persévéré jusqu'à atteindre l'excellence. Elle avait dû maintes fois prouver sa valeur, prouver qu'elle égalait voire surpassait les soldats du Seigneur Daisuke. Nombreux auraient été les hommes qui auraient abandonné à sa place car jamais les maîtres d'armes ne l'avaient ménagée. Jamais. A chaque fois elle avait affronté les entraînements avec détermination et rigueur. Au fur et à mesure du temps, elle avait gagné le respect de tous. Cela n'avait pas été facile, car comme l'avait prévu Seiji, elle avait suscité chez nombreux hommes la tentation de la conduire dans leur lit, mais elle avait à chaque fois réussi à repousser les avances un peu trop poussées. Seule une fois, le Seigneur avait fait exécuté l'homme qui avait réussi à lui tendre une embuscade après une longue journée de combat.
Maimiti était particulièrement épuisée et avait relâché sa vigilance un instant : elle n'avait pas vu l'homme au tempérament violent qui l'avait scrutée tel un prédateur tapis dans l'ombre pour attaquer sa proie. Elle était en train de ranger les armes du jour dans la remise et lorsqu'elle voulut sortir du local, elle fut brutalement plaquée contre le mur à la gauche de la porte. Genzo était grand et robuste, il faisait le double du poids de Maimiti et il lui maintenant les poignets au-dessus de sa tête. Il savait qu'elle avait de la force surtout quand elle faisait appel à sa magie. Il essayait de l'embrasser sur les lèvres mais elle se débattait.Elle voulut se mettre à crier mais de son autre main il la plaqua sur sa bouche :
Tant pis si tu me refuses tes baisers ! Je n'ai pas besoin de ça pour te goûter !! Tu as l'air si délicieuse ! et ton corps est magnifique, j'ai hâte de voir ce qu'il se cache dessous tes vêtements !! lui susurra-t-il au creux de l'oreille tout en se frottant entièrement contre elle.
Maimiti n'était pas dupe de ce qu'elle ressentait contre elle. Elle savait très bien comment était fait le corps des hommes et ce qu'il se passait quand un homme désirait une femme. Elle savait aussi qu'un homme pouvait agir ainsi par amour et par besoin. L'amour, elle n'en avait que faire. Les besoins, même si elle pouvait le comprendre, elle savait que les hommes n'était pas obligés de les assouvir dans la violence, les dames de la cour lui avait expliqué que même les femmes avaient ce genre de besoin, mais que cela ne devait être toujours fait avec l'accord de la femme. Dans le cas contraire, il s'agissait d'un crime et qu'il était puni sévèrement selon les lois du seigneur Daisuke. Les dames lui avaient même dit que lors de son départ il y a plusieurs années, Seiji avait fait promettre à son père d'exécuter quiconque tenterait de la violenter d'une telle manière. Elle ne savait pas pourquoi elle repensait à cela alors que Genzo commençait à vouloir la déshabiller. Elle essaya encore une fois de se débattre en voulant le repousser avec ses jambes, mais il avait compris qu'elle ne ferait pas le poids contre lui et il l'avait soigneusement bloquée de sorte qu'elle était vraiment coincée.
Il déchira se tenue afin de caresser sa peau douce et veloutée en dessous. Maimiti n'avait jamais abandonné et ce n'était pas cette mauvaise condition qui la ferait changer. Certes elle avait besoin de ses mains mais son pouvoir magique était puissant et elle trouva les ressources nécessaires pour se dégager de son assaillant. Sa colère était telle qu'elle ressentit la même force qui l'avait habitait des années auparavant lorsque Seiji l'avait humilée. Depuis elle avait toujours réussi à contrôler sa colère et ne s'était plus jamais laissée emporter par les forces maléfiques. Mais aujourd'hui, alors que sa vie était en danger, elle concentra son pouvoir et le fit expulser de son corps afin de repousser Genzo qui commençait à défaire son pantalon. La force de son aura repoussa violemment l'homme qui heurta le mur en face de lui en s'écrasant contre le meuble. Le bruit que fit sa chute alerta Heicho, le maître d'armes qui avait l'habitude de raccompagner la princesse jusqu'à la demeure du Seigneur et qui trouvait qu'elle prenait énormément de temps pour ranger les armes de la journée. Lorsqu'il entendit le bruit venant de la remise, il eut un mauvais pressentiment et se précipita jusque là où il ralentit tout en ressentant une aura meurtrière s'en dégager. Il savait que Maimiti était dotée de pouvoir magique, il l'avait vu quelque fois en faire usage, mais c'était la première fois qu'il ressentait autant d'oppression dans l'air. Il continua malgré tout à s'approcher et ce qu'il vit le surpris énormément.
Maimiti donnait l'impression d'avoir les cheveux en feu, tellement ils étaient rouge et ils ondulaient alors qu'il n'y avait pas le moindre souffle de vent. Genzo avait l'air effrayé face à la femme qui se tenait devant elle. Il essayait de parler mais il avait la voix nouée. Maimiti était impressionnante voire terrifiante. Ses yeux brillaient comme le feu et elle respirait calmement, trop calmement au goût du soldat qui regrettait d'avoir voulu abuser d'elle. Cette femme n'était pas une femme, il aurait dû écouter ses camarades qui lui avaient dit de ne jamais s'approcher de cette princesse aux pouvoirs magiques. Puis sans qu'il puisse esquisser le moindre mouvement, Maimiti se saisit d'un bâton et il le vit devenir brillant de lumière. La princesse s'apprêtait à l'abattre sur Genzo mais fut arrêtée par la main puissante de Heicho.
Maimiti !! Non arrête !! Ce n'est pas à toi de rendre justice !!!
Heicho avait toujours été bienveillant avec elle, même s'il était sévère lors des entraînements, en dehors de ce contexte, ils étaient devenus amis. Heicho avait 10 ans de plus que Maimiti, il avait une particularité car il avait les cheveux presque blancs ce qui lui donnaient un air tout à fait différent des autres hommes du Pays qui avaient tous les cheveux ébènes ou s'en rapprochant. Heicho était bien évidemment bien taillé et il avait énormément de succès auprès des femmes.
Heicho nourrissait des sentiments sincères pour la princesse mais il ne lui avait jamais dit leur nature. Durant toutes ces années, il avait toujours été présent pour elle, l'encourageant et lui permettant d'acquérir toutes les qualités nécessaires à être une bonne guerrière c'est-à-dire savoir combattre avec loyauté sans jamais tomber dans la haine. C'est pourquoi, à l'entente de sa voix ferme et au contact de sa main sur son poignet, toute son aura maléfique retomba. Elle secoua la tête et regarda alternativement Genzo et Heicho. Au regard terrifié de Genzo et au regard dur de Heicho, elle comprit qu'elle avait failli succomber à la haine. Le maître d'armes en voyant les vêtements déchirés de la princesse ainsi que le pantalon à moitié baissé du soldat comprit immédiatement ce qui avait pu se passer dans la remise. Il sortit son épée de son fourreau et s'approcha sans un mot vers Genzo qui savait ce qui l'attendait alors. Le coup fut bref et vif. Maimiti avait détourné les yeux, c'était le premier homme qui mourrait sous ses yeux et même si cela était justifié, elle se rendit compte qu'elle n'était pas encore prête à affronter l'horreur de la guerre. Constatation que se fit également Heicho en la regardant alors tout en essuyant sa lame avant de la remettre dans son étui.
Viens Maimiti. Rentrons.
Qu'allons nous faire de ... pointant le corps sans vie dans la remise
Je m'en chargerai après que tu sois rentrée. Ne t'inquiète pas.
Il ôta sa veste et la posa sur les épaules de la jeune femme et ils rentrèrent en silence jusqu'à la demeure du Seigneur. Il laissa Maimiti devant ses appartements et alla faire son rapport à Daisuke. Après cet incident, la princesse redoubla d'effort et devint plus impitoyable dans sa façon de combattre. Elle avait décidé que plus jamais aucun homme ne poserait la main sur elle, de quelques manières que ce fut. Sa force physique augmenta et elle finit par gagner chacun de ses combats contre les soldats. Plus aucun adversaire n'était assez fort pour l'envoyer au tapis. D'ailleurs, de nombreuses fois si le combat avait été mortel, les soldats n'en seraient pas sortis vivants.
Il lui avait fallu donc plus de 7 ans pour enfin maîtriser toutes les techniques de combats et endurcir son coeur et son esprit. Elle n'avait plus qu'un objectif en tête : rentrer sur son île et la libérer de la terreur.
Et comme s'il avait lu dans ses pensées, Seiji, fils du Seigneur Daisuke, rentra peu de temps après la fin de sa formation.
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Seiji posa le pied sur sa terre natale alors que la soirée pointait le bout de son nez. Plus de 7 ans s'étaient donc écoulés depuis son départ pour le Royaume de l'Île. Il se sentait différent après avoir fréquenté ce peuple tout ce temps là. Il avait appris à les aimer et surtout il avait la volonté de les délivrer de la folie de Teririnui. Il était certes un guerrier puissant, mais il était complètement aveuglé et les drogues lui avaient complètement détruit sa perception du bien et du mal s'il l'avait eu un jour. Seiji, âgé maintenant de 28 ans était toujours aussi bien bâti qu'avant quoique son physique avait pris en maturité. Il avait atteint sa carrure d'homme et ses longs cheveux ébènes sur sa peau pâle lui assurait toujours autant de charme et de charisme.
Il aida les marchands à décharger le bateau et marcha longuement dans les rues de la cité pour s'imprégner de l'ambiance chaleureuse qui lui avait tant manqué. Seiji était heureux d'être rentré chez lui. Il y avait moins de monde dans les rues mais les habitants le reconnurent et le saluèrent chaleureusement, heureux qu'il soit de nouveau parmi eux. Il entendit les rires des enfants, l'animation normale d'une ville et cela le rendait heureux. Il se rapprochait lentement du palais de son père et alors que la nuit tombait lentement, il l'aperçut. Elle était au niveau d'un des balcons de la demeure, ses cheveux étaient toujours aussi rouge malgré la pénombre grandissante, ils étaient beaucoup plus longs aussi. Elle semblait avoir changé, même s'il ne la voyait que de loin, il trouvait qu'elle avait une prestance différente, elle n'avait plus l'air d'une jeune fille frêle. Après tout, elle allait bientôt avoir 25 ans, elle avait forcément changé et était à présent une femme. Et a priori dans tous les sens du terme puisqu'il vit apparaître à ses côtés un homme aux cheveux blancs : cela ne pouvait être qu'Heicho, lui seul avait cette teinte de cheveux. De là où il était, Seiji ne pouvait pas apercevoir grand chose, mais sans qu'il ne le comprenne son coeur se serra en voyant l'homme aux côtés de Maimiti. Elle ne semblait pas le chasser et au contraire, il les vit rentrer ensemble à l'intérieur du palais. C'était donc ainsi, elle était une femme après tout, et toute femme cherchait l'amour. Lui, non. Il avait fait une croix dessus et c'était pour cela qu'il n'avait jamais eu de femme dans son lit. Aucune attache, il avait fait le choix de ne pas s'attacher à personne et surtout de ne laisser personne s'attacher à lui. Alors pourquoi il était presque déçu que Maimiti ait pu s'attacher à quelqu'un alors qu'elle n'était pas de ce pays ? Il n'avait pas de réponse à cela, et il continua alors son chemin et entra dans la demeure de son père. A sa grande surprise, il fut accueilli par Maimiti suivi de Heicho. Maimiti était magnifique de près, elle était une très jolie jeune femme, loin de la fille de 17 ans qu'il avait laissé des années auparavant.
Des formes généreuses mises en valeur par son habit complexe fait de nombreux lacets et de protections métalliques aux endroits stratégiques. Elle le fixait d'un regard qui ne trahissait aucune émotion : ni peur, ni joie. Elle était simplement déterminée. Elle portait un bâton qui se mit à briller d'une lumière chaude. Elle prit une position d'attaque, prête à charger le nouveau venu. Seiji en fut surpris, ne l'avait-elle pas reconnu ?
Bien évidemment qu'elle l'avait reconnu. Sa silhouette imposante s'était découpée dans la pénombre. Même si 7 ans étaient passés, elle l'avait reconnu immédiatement. Elle avait senti son coeur battre si fort en le voyant déambuler en bas du palais qu'elle s'en était voulue de ressentir une quelconque émotion. Elle avait été heureuse que Heicho vienne lui confirmer que Seiji était de retour, cela avait pu calmer son émoi et surtout qu'une idée lui était alors venue : Le fils de notre Seigneur mérite un accueil original ! Je souhaite faire honneur à vos enseignements Heicho, permettez-moi de le provoquer en duel ?
Même si je te l'interdisais, tu n'attends que ça. Lui prouver que tu as réussi n'est-ce pas ma petite Mai'.
Ne m'appelez pas ainsi. Vous savez bien quelle est ma position, aucun avenir n'est possible entre nous.
Toi seul a pris cette décision.
Et vous m'aviez assurée accepter cela !
Heicho avait fini par trouver le courage, lors de son 22ème anniversaire de lui déclarer son affection sincère et sans arrières pensées. Elle en avait été surprise mais elle avait refusé de donner suite à cette déclaration. Bien que touchée qu'elle puisse susciter chez un homme valeureux comme Heicho tant de bons sentiments, elle lui avait simplement répondu que sa place n'était pas à ses côtés et que son seul objectif était de rendre la liberté à son peuple. Elle n'avait que faire des sentiments, de l'amour et que si elle se dispersait elle n'arriverait jamais à devenir l'ultime guerrière pour son peuple. Heicho avait compris et avait accepté. Malgré tout, ils étaient devenus amis et régulièrement, de façon plus ou plus subtile mais non poussive, il l'appelait par un petit nom qu'il affectionnait : elle était sa petite Mai'. Mais il n'avait jamais eu un autre comportement avec elle et il avait veillé sur elle. Pourtant, à l'annonce du retour de Seiji au Pays, Heicho sut au fond de lui que quelque chose d'invisible liait ces deux personnes et qu'aucun d'eux n'en avait vraiment conscience.
Et lorsqu'ils se firent face à face, ce lien se réactiva sans qu'ils ne le remarquent eux même. Elle sourit narquoisement et finit par parler :
Que viens-tu faire ici étranger ?
Tu te moques de moi Maimiti, princesse du Royaume de l'Île ??? s'injurgea-t-il mais rigola à son tour quand il vit briller ses yeux. Bien évidemment qu'elle se moquait de lui, elle le provoquait comme avant. Si je comprends bien, tu viens vérifier que je suis toujours supérieur à toi !
Elle ne dit rien mais lui fit un signe de tête pour engager le combat. Seiji dégaina son sabre et laissa la princesse attaquer la première.
Heicho se passa la main sur le visage, il n'avait pas peur pour Maimiti, il connaissait sa valeur. Il ne craignait pas non plus pour la sécurité physique du fils de Daisuke mais plutôt pour son orgueil qui en prendrait sûrement un coup quand il constaterait la puissance de la princesse aux cheveux rouges.
Effectivement, Maimiti avait appris à manier l'art du combat tout en utilisant la force de la magie combinée de l'Incanto divino et d'Il demoniaco. Elle avait longuement travaillé dessus et son arme de prédilection était le bâton en bois de chêne qu'elle avait taillé qui lui permettait de canaliser toute son énergie magique. Les coups qu'elle portait avec était puissant et douloureux et ils pouvaient être mortels l'ayant vérifié lorsqu'elle avait sauvé un enfant d'une attaque d'un cochon sauvage. L'animal avait explosé sous la violence du coup, traumatisant au passage l'enfant pendant quelques jours, mais la princesse avait ensuite appliqué sur lui les sorts de guérison et l'enfant avait alors retrouvé toute sa joie de vivre.
Lors des entraînements, elle avait appris à doser la quantité d'énergie magique à insuffler au bâton afin de ne jamais mortellement blesser ses adversaires lesquels avaient quand même régulièrement finis à l'infirmerie où elle les avait naturellement soigné par la suite. Sauf que Seiji ignorait tout cela et il découvrirait suffisamment vite de toute manière.
Maimiti s'élança alors, faisant tournoyer le bâton lumineux en visant les jambes de Seiji. Elle agit avec une telle rapidité qu'il évita de justesse l'arme. Il retomba habilement sur ses jambes et chargea avec l'épée en direction de l'épaule droite de la princesse. Elle esquiva le coup en parant avec le bâton. Seiji fut surpris que son arme ne se brise pas alors qu'il était persuadé que son vulgaire bout de bois céderait au premier coup de sabre. Maimiti profita de cette micro surprise pour prendre appuis sur son bâton et frapper le torse de son adversaire avec ses deux pieds. Seiji perdit l'équilibre, surpris par une telle rapidité d'action, et il n'eut pas le temps de se redresser que Maimiti était déjà sur lui et le fit basculer sur l'arrière train à l'aide de son bâton et à peine eut-il atterri au sol qu'elle l'empêcha de se relever, bloquant ses épaules au sol à l'aide toujours de son arme. Seiji put sentir toute la force se dégager non seulement de l'arme, mais également des cuisses de la princesse qui maintenaient le bas du corps fermement collé au sol.
Il regarda intensément la belle jeune femme au-dessus de lui, il essayait de déterminer ce qu'elle ressentait à cet instant, mais étrangement, son regard était presque vide d'émotion : ni joie, ni haine. Uniquement la concentration et la détermination. Il ne put observer plus longuement cet état particulier qu'ils furent interrompus par les applaudissements venant du seigneur Daisuke.
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