II-4/ S'endurcir

Seiji rentra dans la demeure de son père où il l'y trouva en compagnie de sa mère. Il ne comprenait pas comment un puissant homme comme son père avait besoin de son épouse à ses côtés !! Les femmes distrayaient les hommes. Pourtant il respectait sa mère, il l'aimait mais elle avait accompli son devoir : elle avait assuré la descendance du Seigneur : lui et ses sœurs. Pourquoi était elle encore là aux côtés de son père et surtout pourquoi elle l'aidait dans sa tâche de gouverner. Plusieurs fois il s'était disputé avec son père à ce sujet mais à chaque fois il obtenait la même réponse : tu as raison sur le fait que les femmes nous détournent parfois de nos objectifs. Mais si elles le font c'est pour sauver notre âme du tourment.

Pour l'heure, le tourment qu'il devait surmonter avait les cheveux rouge, était une femme ne sachant rien de l'art de la guerre.

Père !! Comment avez-vous pu accepter un tel marché !?!

Oh mon fils ! Bien le bonsoir à toi. Au son de ta voix j'en conclus que tu es enfin au courant de la vérité concernant nos divins hôtes !!

Oui et j'ai quand même du mal à comprendre pourquoi vous avez fait ces choix là. Puisqu'il semble évident qu'elle n'y arrivera pas. Comment une fille aussi frêle, puisse-t-elle être dotée de pouvoirs magiques, et arriver à renverser un Royaume. Je sais ce que disent les marchands quand ils reviennent de là-bas. Ce n'est que terreur et malheur qu'ils y décrivent. Le peuple est opprimé et a perdu foi en toute espérance. Je me demande d'ailleurs pourquoi nous continuons à commercer avec eux.

Parce que mon fils, tu apprendras que certaines fois, un bon souverain doit prendre certaines décisions qui vont contre ses propres principes et contre ce qui semblerait être juste de faire. Il y a bien longtemps j'aurai pu déclarer la guerre à ce Roi inconnu. L'Île est splendide et ses terres regorgent de richesses. Mais ce Royaume ne nous est pas destiné ou du moins peut-être pas encore. C'est le seul Royaume que j'ai laissé libre et que je n'ai jamais attaqué. Nombreuses sont les fois où je me suis heurté au conseil de guerre. Mais j'ai tranché, au grand étonnement et à la désapprobation de tous, cet Île doit pour le moment rester libre car, même si je n'y comprends rien en terme de Magie, ses terres doivent en être libérées. Voilà ce que moi j'ai compris et ce que j'ai décidé.

Mon fils bien aimé. Tu es encore trop jeune pour comprendre la sagesse de ton père. Ton esprit est encore trop obtus pour accepter ce qui te semble incohérent et aberrant. J'ai moi-même conseillé à ton père de faire ce choix car, peu importe nos croyances, cette enfant est la clé d'un avenir qui nous dépasse. Et si son destin est de mourir ici, au Pays du Soleil Rouge c'est que son destin était donc ainsi.

Soit. Mais je vous préviens, je ne la traiterai pas différent de mes soldats. Femme ou pas. Magicienne ou pas. Elle n'aura aucun traitement de faveur. Que vous soyez d'accord avec cela ou pas.

Mais nous n'attendons pas moins de toi, mon fils. répondit Daisuke Il n'est pas encore prévu que vous partiez conquérir ce monde. Je n'ai pas besoin d'être un Dieu pour savoir que le temps n'est pas encore venu pour elle d'accomplir son destin. Ne soyons pas trop pressés à ce que se réalise ce pourquoi elle existe.

Quoi ? Vous voulez dire que son entrainement n'est pas limité dans le temps ? Combien de temps vais-je devoir me consacrer à elle ?

Le temps qu'il faudra pour qu'elle arrive à te battre, voire même qu'elle te tue mon fils.

Il foudroya son père du regard. Parce que vous pensez qu'elle puisse me tuer ? Une femme. On parle d'une femme père.

Oh, ne sois pas si présomptueux. Bien sûr qu'une femme peut te tuer. Bien évidemment nous ferons en sorte qu'elle ne te blesse pas mortellement. dit Daisuke en se moquant de son fils. Ce dernier haussa les épaules. Cette journée était vraiment absurde.

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Le lendemain, le soleil était encore caché par l'horizon, Maimiti était elle, debout, les cheveux attachés en une longue tresse et elle avait troqué sa robe pour une tenue plus appropriée. Il faisait frais, presque froid en ce matin brumeux. L'hiver serait bientôt là. Les quelques heures de sommeil qu'elle avait eu l'avait fait changé. Elle n'était plus la jeune fille douce et insouciante. Non, elle devait devenir une puissante guerrière, prête à tout pour sauver son peuple et apporter la paix à son Royaume. Sur la question de si elle voulait gouverner, elle avait déjà décidé qu'elle n'en voulait pas. Qu'elle libère le peuple de l'oppression était une chose, mais diriger un pays qu'elle ne connaissait pas n'était pas dans ses objectifs.

Elle savait que le chemin serait long et difficile. Elle se doutait que Seiji ne la ménagerait pas et qu'il n'aurait aucune pitié pour elle. Elle appréciait alors les derniers instants de calme en regardant l'horizon où les premiers lueurs du jour commençaient à illuminer le ciel. Le calme fut alors interrompu par des bruits de pas. Elle ferma les yeux et se concentra, laissant ses sens prendre le relais de ses yeux. Sans avoir à se retourner, elle sut que Seiji était là et qu'il la regardait.

Bien. Je constate que tu as l'air décidé à prendre cela au sérieux.

Pourquoi ne le ferai-je pas ?

Par peur et tu aurais raison ! Oublie cette mission, laisse-nous gouverner ton Royaume et sauver ton peuple. Tu n'auras pas à te salir les mains.

Et tu n'auras pas à perdre ton temps avec moi, n'est-ce pas Seiji ?

Il ricana à la remarque. Effectivement, il était persuadé que cela était une perte de temps considérable, sachant qu'elle ne devait sûrement rien connaître en l'art du combat au corps à corps, et encore moins manier une arme. Comme son père lui avait assuré que le temps n'était pas encore venu, il avait décidé qu'il ferait tout pour qu'elle abandonne. Il lui prévoyait le pire des entraînements, pire encore que celui qu'il avait subi lui-même. C'était pour lui une expérience ou plutôt une façon de prouver que les femmes n'étaient pas capables et n'avaient pas leur place à la guerre. La guerre était une affaire d'hommes !!

Suis-moi dit-il sans plus de cérémonie. Et il se mit à courir pour sortir du domaine et se diriger vers la montagne qui se dressait derrière le domaine. Il ne comptait pas l'attendre et comme il était rapide, elle eut toutes les peines à le suivre à son rythme. Elle arriva à sa hauteur, essoufflée et blessée car elle avait glissé plusieurs fois sur le chemin escarpé.

Alors ? tu abandonnes ? demanda-t-il froidement .

Elle le regarda avec stupeur mais il hurla plus fort : TU ABANDONNES OU PAS ?

NON JAMAIS !!! hurla-t-elle aussi fort que lui pour lui montrer sa détermination.

Il la toisa avec mépris et repris la course en sens inverse. Et pendant près de 4 heures durant il lui fit faire ce parcours, la harcelant à chaque fois de la même question : voulait-elle abandonner ? Maimiti avait compris ce qu'il cherchait à faire : il voulait la pousser à bout. Elle était bornée et aussi têtue que lui, hors de question de lui faire ce plaisir d'abandonner. Lorsqu'enfin ils rentrèrent chez elle : elle avait du mal à tenir debout car la faim, la soif et la fatigue commençaient à avoir raison d'elle. Il ne l'encouragea pas. Non, il était trop orgueilleux pour reconnaître qu'il avait été impressionné qu'elle tienne le rythme, même s'il n'était pas allé trop vite pour ce premier jour. Mais elle avait tenu le coup, elle était plusieurs fois tombée sur des pierres trop glissantes, mais elle ne s'était jamais plainte. Ils arrivèrent donc chez elle, il ne lui jeta même pas un regard de compassion, cela était superflu.

A demain, même heure. Et il tourna les talons, n'étant pas fatigué. Il jubilait d'avance, demain elle serait complètement exténuée et elle abandonnerait sûrement au premier aller-retour. Sauf que Seiji n'avait pas pris en compte sa détermination et surtout son enseignement à la magie.

Une fois qu'elle fut assurée qu'il n'était plus à portée de la maison, elle s'écroula sur la terrasse de la maison. Urepikari vint alors à sa rencontre et apposa les mains sur elle, l'aura verte des soins magiques apparue et la déesse redonna alors de l'énergie à la princesse et soigna ses blessures. Maimiti voyait pour la première fois le pouvoir magique que sa mère avait décrit dans l'Encomio. En un rien de temps, elle se sentit aussi fraîche si elle venait de se lever.

C'est donc à ça que sert ce pouvoir ? Urepikari, apprends-moi ça, s'il te plaît !!

Bien évidemment mon enfant. Nous sommes là pour ça, pour t'aider à devenir très forte en tout point.

Comment ça c'est passé avec Seiji ? Demanda Mohikitu qui était sorti à son tour.

D'après toi ? cet idiot est vraiment prêt à tout pour me faire abandonner !! Mais il ne me connaît pas !!! Je n'abandonnerai jamais !!! Même si je dois vomir mes tripes, et même mourir, je ne le laisserai pas me faire croire que je ne vaux rien !!

Hmm. Tu as vraiment l'esprit guerrier ma petite Maimiti !!! Une petite déesse de la guerre !! j'aime ça chez toi !!! dit il tout sourire, ce qui lui valut une regard noir de la part d'Urepikari !

Je t'arrête tout de suite Mohikitu !! tu ne façonneras pas notre princesse en une guerrière sanguinaire !!!

Oooh. Déesse de la création, tu vas te calmer !! Maimiti est un peu de toi et un peu de moi. Elle ne peut pas renier ce qu'elle a hérité. Elle sera une guerrière, peut-être pas sanguinaire et sans état d'âme, mais je te rappelle qu'elle s'entraîne pour affronter la fureur des deux abrutis qui ont éveillé mon don !! Ce n'est pas en leur comptant fleurette qu'elle va les vaincre !!!

Dites ? vous comptez vous disputer tout le temps maintenant que je connais la vérité ?? parce que sérieusement, j'aimerai apprendre à maîtriser ce fameux pouvoir unique ! alors on s'y met ?

Ils éclatèrent de rire tous les trois. Depuis 16 ans qu'ils vivaient ensemble, ils avaient appris à s'apprécier et ils formaient une vraie famille. Urepikari décida qu'il fallait qu'elle maîtrise les sorts de soins car elle présumait que Seiji pousserait de plus en plus loin l'entraînement. Maimiti avait cette faculté d'apprendre vite, la magie était innée en elle et en un après-midi elle arrivait à canaliser l'énergie magique. Certes, elle n'arrivait pas à la maintenir longtemps l'aura, mais elle avait compris le principe d'El respiro di energia, c'est-à-dire lui permettre de retrouver son souffle et de tenir sans manger et boire pendant une longue période.

Après un bon repas, elle s'endormit immédiatement. La première journée avait été intense mais riche d'enseignements. Elle se coucha le sourire aux lèvres, persuadée qu'elle arriverait à se surpasser et à clouer le bec de cet idiot prétentieux de Seiji.

Le lendemain, tout comme les jours suivants, Maimiti était toujours prête à l'heure, fraîche comme si elle n'avait pas été entraînée la veille. Chaque jour, Seiji rallongeait le parcours. Chaque jour, il cherchait à la rabaisser et à la faire abandonner. Mais la fille aux cheveux rouges tenait bon, elle refusait d'abandonner et elle le lui faisait bien comprendre : JAMAIS JE N'ABANDONNERAI !! TU DEVRAS ME TUER POUR NE PLUS AVOIR À T'OCCUPER DE MOI !! lui avait-elle dit une jour qu'il l'exaspérait au plus au point.

Il s'était alors approché d'elle à une vitesse phénoménale et il lui enserrait le cou de son bras et commença à l'étrangler : NE ME TENTE PAS FEMME !!! Il avait été vexé qu'elle le provoque ainsi, et il aurait pu la tuer en lui broyant les os. Mais il se ravisa car depuis qu'il l'entraînait, il ne cessait de la trouver impressionnante. Mais il ne voulait pas le lui dire et encore moins le lui montrer. Il la poussa en avant et il lui annonça : Comme tu sembles résister à la course, demain on court mais avec du poids sur tes épaules. Va chercher une armure et à demain.

Comme chaque jour, elle attendit qu'il soit hors de sa vue et malgré ses mains tremblantes, l'engourdissement de ses muscles, elle s'appliqua à pratiquer l'Incanto divino sur elle. Elle retrouva alors suffisamment de forces pour continuer son apprentissage de la magie.

Et les jours passèrent ainsi, au rythme des entraînements de plus en plus durs de Seiji et de la complexité des sorts magiques. Après la course en armure, il passa à celle de nuit et en armure. L'hiver arriva au bout de plusieurs semaines et il augmenta la difficulté, courir sans l'armure et pieds nus sur les chemins verglacés.

Mais à chaque fois, elle réussissait, elle surmontait les difficultés. Elle eut froid, elle se blessa souvent, mais elle n'abandonnait toujours pas. Cette obstination et cet entêtement forçait l'admiration mais augmentait également la rage de Seiji. Il avait cru que le port de l'armure aurait eu raison d'elle, mais non. Elle arriva au bout de plusieurs semaines à tenir le rythme à côté de lui jusqu'au jour où elle le dépassa même. Oh que cette femme l'énervait ! L'hiver étant arrivé, il eut l'idée de la faire mourir de froid, enfin pas entièrement, mais les femmes ne résistait pas au froid et elle se gèlerait les pieds et finirait par perdre l'usage de ses membres. Enfin elle abdiquerait et il se débarrasserait d'elle pour de bon.

Mais là aussi elle y résista. Trop bien même. Il commençait alors à comprendre que plus le temps passait, plus sa maîtrise de la magie lui faisait avoir d'autres aptitudes. Il enrageait !!! Cette femme arrivait à supporter tout ce qu'il lui imposait et elle arrivait à rapidement l'égaler. Il avait conscience que cela était dû à sa capacité magique et cela l'énervait encore plus. Sans la magie elle ne serait rien !!! Elle aurait déjà cédé. Il décida donc de durcir encore plus l'entraînement, d'être encore plus cruel. Même pour lui, les entraînements devenaient des supplices, mais il était un homme. Il était le fils du Seigneur, il était un homme de guerre. Alors oui, il s'appliquerait à pousser ses propres limites pour qu'elle le suive ou y laisse la vie.

Une année s'écoula à un rythme si soutenu que Maimiti, tout comme Seiji, virent leur apparence physique évoluer. Seiji devint encore plus puissant physiquement, sa musculature très finement sculptée mais tout à fait remarquable. Maimiti n'avait plus l'air d'une jeune fille frêle et pathétique. Son regard s'était assombri et il portait une telle détermination qu'elle effrayait presque les hommes qui osaient croiser son regard. Son corps était devenu également musclé et très tonique. Elle s'était confectionnait une tenue de combat plus approprié à son corps et à ses mouvements et qui mettaient ses formes en valeurs, bien que ce n'était pas le but recherché. Mais Maimiti restait une femme et elle voulait en imposer et cela passait par la tenue qu'elle portait.

Au cours de cette année, elle apprit également tout ce qu'elle devait savoir de la magie et elle en maîtrisait une grande partie. Il était donc temps pour que nos deux dieux reprennent leur essence divine et qu'il laisse ainsi leur petite princesse bien-aimée livrée à son destin. Le soir de ses 17 ans, Urepikari et Mohikitu vinrent faire leurs adieux au Seigneur Daisuke, puis ils convoquèrent Seiji, comme l'année passée pour qu'ils lui confient pleinement Maimiti.

Ce jour-là, Seiji avait fait endurer à Maimiti un exercice délicat. Elle avait dû rester debout, en équilibre, sur un poteau dont le diamètre n'excédait pas 10 cm. Si elle tombait du poteau avant qu'il ne lui dise de descendre, cela signifierait qu'elle abandonnait et qu'elle renonçait à sauver son peuple. Par cet exercice qu'il savait difficile, lui n'ayant tenu que 6H, il avait voulu l'humilier jusqu'au bout, persuadé qu'elle n'y arriverait pas. Mais une fois les 6h passées, elle était toujours droite, les deux pieds calés sur ce fichu poteau, les muscles commençant à tétaniser, mais elle résistait encore. Son regard était fixé au loin, comme si son esprit n'était plus là, elle avait dissocié son mental de la douleur de son corps. Seiji, bien qu'impressionné, était affreusement jaloux qu'elle le batte encore ! ll décida de la déstabiliser : oui c'était lâche et vicieux, mais après tout, n'était-elle pas là pour s'endurcir et être prête à tout.

Il se leva alors du caillou où il était assis depuis plus de 6h et il dégaina son sabre. Le bruit de la lame ne fit pas du tout vaciller la jeune femme, c'est à peine si elle bougea bien qu'elle avait entendu la lame sortir de son fourreau. Elle appliquait sur elle les incantations de calme et de maîtrise. Heureusement qu'elle connaissait ces sortilèges là. Seiji se rapprocha d'elle et du dos de la lame il voulut la surprendre en lui caressant les jambes du bas vers le haut. Mais elle resta stoïque, ne bougeant pas d'un millimètre, trop concentrée à ne pas faire de mouvements brusques et tout perdre.

Voyant qu'elle résistait encore, Seiji poussa le vice plus loin. Il tourna sa lame et la fit passer dans l'une des bretelle du haut de la princesse. Il tira d'un coup sec, pensant qu'elle l'arrêterait dans le geste et tombant par la même occasion. Mais non, elle ne sourcilla même pas alors que la bretelle était ainsi déchirée. Ah, elle voulait jouer ainsi. N'avait-elle pas de pudeur ? Etait-elle prête à être ainsi humiliée ? Seiji fit apparaître un sourire mesquin sur son visage et il lui dit alors : Ne m'arrêtes-tu donc pas ? tu sais très bien ce que j'essaye de faire. N'as-tu point d'honneur, femme ?

Elle aurait voulu lui cracher au visage, lui retourner sa lame contre lui, mais elle se concentra encore. Elle ne céderait pas, devait-elle finir nue dans la forêt devant cet homme, non elle ne lâcherait rien ! Seiji vit qu'elle redoublait de concentration, malgré ses tentatives pour la faire plier. Il attendit un peu, une heure encore. Puis il dirigea la lame encore vers son corps et par deux trois mouvements habiles, il découpa le bas de son vêtement. Les jambes mises à nues, elle allait forcément frissonner et tomber. Mais non. Au bout d'une heure encore, elle était toujours debout, concentrée sur un point à l'horizon. L'après-midi filait et l'air se rafraîchissait encore. Seiji n'en pouvait plus, regarder cette femme rester autant stoïque l'énervait surtout que maintenant il avait une vue imprenable sur la longueur de ses jambes fermes. Il se leva brutalement, pensant l'effrayer, mais encore une fois, elle ne cilla pas d'un millimètre. Il décida alors de finir ce qu'il avait commencé et il taillada complètement sa tenue de sorte qu'elle se trouvait à présent en sous vêtement devant lui. Allait-il pousser jusqu'à la mettre complètement nue et vulnérable ? Une part de lui le voulait mais pour une obscure raison qui n'avait rien à voir avec l'entraînement. Il décida alors, au bout de 30 minutes de mettre fin à ce supplice.

C'est bon. tu as gagné cette manche Maimiti. Quel cadeau d'anniversaire !! Tu devras encore me supporter !

Il voulut l'aider à descendre car il savait qu'elle devait avoir terriblement mal aux muscles. Et alors qu'il s'apprêtait à lui tendre la main, elle s'écroula au sol. Son cerveau s'était reconnecté à son corps et elle ressentait alors tous ses muscles se crisper de douleur. Elle souffrait vraiment et soufflait pour essayer de se calmer et de reprendre la maîtrise de son corps.

Seiji eut peur pour elle. Il avait poussé un peu loin l'exercice et il imaginait très bien ce que son corps était en train d'endurer après un tel effort surhumain. Il voulut la prendre dans ses bras et la ramener chez elle car elle ne pourrait jamais marcher seule et comme elle était à moitié nue, elle attraperait froid ce qui n'était pas non plus le but.
Il s'accroupit alors à ses côtés et voulut l'aider. Mais dans un sursaut d'énergie elle le fusilla du regard ;

Je me vengerai Seiji !! Je me vengerai de la cruauté dont tu as fait preuve aujourd'hui !! Je n'oublierai jamais !!! LAISSE MOI TRANQUILLE !!!

Maimiti pensait chaque mot prononcé et à cet instant précis elle n'était que colère et haine. Sa part d'Il demoniaco s'exprimait et la fit se relever, oubliant la douleur, oubliant qu'elle était quasi nue.
Elle toisa Seiji et récupéra ses affaires et s'en retourna chez elle.

Seiji en fut retourné : il avait ressenti l'aura maléfique qui s'était emparée d'elle. Ses cheveux pourtant rouge vif, avait eu l'air de flamboyer et ses yeux s'étaient obscurcis comme les ténèbres !! Cette femme était donc une sorcière ... voilà ce qu'elle était !! Pas une femme. Pas une magicienne !! Non, elle pouvait devenir pire que cela : un fléau destructeur si l'on n'y prenait pas garde.

Pour la première fois de sa vie, Seiji eut peur. Peur de découvrir les véritables capacités de cette princesse.

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