Salut à tous ! Comment allez-vous ? Moi je repars en Espagne en octobre. D'ailleurs j'en profite pour savoir si certain d'entre vous sont dans la région de Bruxelles et donc susceptible de me loger une nuit ? Sinon attaquons un femme de plume (je commence à être rerégulière avec par contre m'étonnerai que j'ai le temps de faire un AllezLire demain alors qu'on a un anniversaire).

Il y a quelques temps j'avais parlé de Kill your darlings. Beaucoup à ce moment-là m'ont parlé de la mort de leurs personnages, mais ce sont deux concepts différents. Avec Kill your darlings c'est une idée qu'on tue, ça en veut pas forcément dire que quelqu'un mourra dans l'histoire. Par contre quand on tue un personnage, on tue un personnage (sans blague ?)

Et je crois que c'est quelque chose d'affreusement difficile. Certaines personnes peuvent penser que c'est une solution de facilité, on se casse pas la tête à faire une vraie fin, ou a relancer l'intrigue, ou pour faire pleurer. Sauf que non je ne pense pas que ce ne soit jamais une solution de facilité (à part dans quelques rares cas peut-être).

Déjà parce que tuer un personnage n'est jamais une décision facile. Et elle est même de plus en plus difficile plus on avance dans l'histoire. Parce qu'on côtoie ce personnage, qu'on s'attache à lui, qu'il est devenu notre ami, notre compagnon de route, qu'il nous parle et contiens un peu de nous et pourtant on doit lui dire adieux, le tuer, trancher le fil de sa vie et du coup rendre malheureux d'autres personnages qui gravitent autour de lui mais aussi lui refuser le droit d'un jour vivre. Pour tout dire j'ai même du mal à tuer mes antagonistes. Et à chaque fois ça me fait de la peine (bon ici je ne vais pas pouvoir utiliser d'exemples personnels parce que sinon je spoil mes propres livres). Et même en me disant que c'est ce qu'il faut pour l'histoire, pour X raison, que c'est mieux comme ça, ça fait toujours mal de me décider (d'ailleurs après j'hésite encore longuement après, cherche un moyen de contourner ça même si je finis toujours par me résigner). Et le moment venu est un crève-cœur.

De plus il n'est pas aisé de faire bien mourir un personnage, de savoir doser le dramatique pour qu'il y en ai assez mais pas trop non plus. Et surtout de donner une fin à la hauteur du personnage, que ce soit un bel adieu, une vraie conclusion pour lui. Parce qu'au final il peut être très facile qu'une mort devienne ridicule ou beaucoup trop dramatique et donne une mauvaise impression à votre histoire qu'elle soit encore en court ou que ce soit le point final. D'ailleurs il y a aussi un autre point compliqué, celui de faire accepter ça au lecteur. Quand je vois comment certains lecteurs critique un livre juste parce que le personnage qu'ils adoraient était mort, c'est un gros risque aussi de faire mourir un personnage, parce que le lecteur aussi s'y attache, parce que le lecteur lui n'a pas une vision plus globale du livre, mais bien en temps réel et qu'il ne ressent que la peine, l'injustice de la situation, pas son utilité.

Alors non, je ne pense pas que tuer un personnage soit une sinécure. C'est même un choix très courageux et très difficile à bien exécuter.

Et vous arrivez-vous à prendre la décision de tuer un personnage ? Et si oui quel effet ça vous fait ?