Conseils #19 : Un incipit efficace écrire tu dois
Oui oui j'avais dit dans la soirée et il est presque lundi mais bon le voilà !! Le fameux conseil. Celui-ci est centré sur le début. Parce qu'en écrivant le femme de plume sur le début je me suis rendu compte que je n'avais pas donné conseil dessus alors que c'est quelque chose de primordiale (bon après je suis pas une experte en début mais j'ai commencé tellement d'histoire que j'ail'habitude d'en écrire).
Le sujet du jour c'est l'incipit, le début, bref le commencement de votre roman. Un moment clé, qui peut vous faire gagner ou perdre un lecteur. Alors il doit être particulièrement soigné.
- Le prologue :
Oui parce que le début peut-être un prologue.
Le prologue n'est pas une obligation. Je le précise parce qu'en lisant certaines histoires j'ai l'impression que certains ne sont pas au courant. D'ailleurs savez-vous que j'ai découvert sur le forum booknode que beaucoup de gens ne lisait même pas le prologue puisque pour eux ce n'est pas important. J'avoue que ça m'a un peu étonné mais mon père aime nous raconter cette anecdote en classe où une amie à lui, pour un exposé sur les dix petits nègres n'avait pas lu l'épilogue alors qu'elle avait lu tout le reste (or ceux qui l'ont lu sauront que c'était là où on apprend tout) et beaucoup confondent aussi préface et prologue. Alors n'écrivez pas un prologue ultra essentiel à l'histoire.
Une erreur que je croise souvent aussi sur wattpad c'est le prologue « premier chapitre » où comme le nom l'indique l'histoire commence dès le prologue et est dans la continuité des autres chapitres. Encore une fois non. Parce que tout le monde ne le lira pas ce fameux prologue et surtout que ça s'appelle prologue pas premier chapitre.
Alors pourquoi un prologue ? Et on fait ça comment ? Je dirais qu'un bon prologue c'est une scène importante mais pas non plus indispensable à la compréhension et qui peut mettre en lumière un autre point de vue, moment, etc. Globalement ça peut être une scène vue du point de vue de l'antagoniste, qui se passe longtemps dans le passé, ou dans le futur, voir même une scène qui sera évoqué dans votre histoire et qui pour l'instant aura l'air mystérieuse.
Par exemple en bon prologue je pense à celui d'Eragon. Dans mon souvenir on est du point de l'ombre (j'ai un trou de mémoire sur son nom) et on découvre comment Arya est capturé et l'œuf envoyé là où Eragon le trouvera. Si vous ne lisez pas cette scène, c'est pas trop gênant, mais c'est dommage aussi puisque ça vous éclairera sur certains points et que ce sera évoquer, vous avez un point de vue que vous ne retrouverez jamais (dans l'héritage on a que des points de vues des « gentils ») et quelque chose qui n'est pas non plus dans la continuité (puisqu'on suit la vie d'Eragon dans ce tome et rien d'autre et qu'ici on a quelque chose où il n'est pas présent). Et pourtant c'est très représentatif du roman. D'autres prologue auxquels je pense sont ceux de Lisa Unger, une écrivaine de policier, qui commence toujours par une scène qui se passe vers la fin du livre sauf qu'en la lisant, sans le contexte de l'histoire expliqué dans les premiers chapitres, on ne comprend pas vraiment l'importance de cette scène, c'est juste très mystérieux et ça peut aussi faire porter les soupçons du lecteurs sur le faux coupable. J'ai l'impression de mal l'expliquer mais c'est très habile.
En tout cas voilà. N'écrivez un prologue que si vous le jugez nécessaire et faites quelque chose d'un peu atypique par rapport au reste du roman (mais pas trop quand même ça doit rester dans la continuité.
- Les différents genres de début et lequel choisir :
Il existe quatre types de débuts :
Le début statique : C'est le début où l'auteur donne une tonne d'information sur les lieux, l'époque, les personnages, etc... Ça se fait dans certains classiques surtout (et certains auteur de fantasy mais c'est souvent une très mauvaise idée). Je pense au début d'Antigone ou celui du Seigneur des anneaux (et si vous connaissez un peu la réputation de ce fameux début vous comprenez que ce n'était peut-être pas une bonne idée). Je déconseille tout à fait ce genre de début pour les novices. La plupart du temps le lecteur trouve ça très ennuyeux et il faut une vraie habilité pour le rendre intéressant.
Le début progressif : Ici on distille petit à petit des informations, tout en débutant l'histoire. Il est là pour ouvrir l'appétit du lecteur en ne dévoilant pas tout mais assez pour que le lecteur comprenne un peu et ait envie de commencer. L'important c'est de bien doser les explications, descriptions et les scènes d'actions.
In media res : Le début qui commence en pleine action. Pas d'explication on arrive en plein dans une scène qui a commencé avant notre arrivé. C'est un début très dynamique et les explications, descriptions viennent plus tard. Globalement c'est commencé votre roman par une scène d'action, où en plein milieu d'un dialogue.
Et le début suspensif : C'est un début qui ne donne aucune information et est présent afin de dérouter le lecteur. C'est également un début très compliqué à manier bien et que je déconseille donc si vous êtes novice. Parce qu'en trop déroutant le lecteur vous pouvez le pousser à s'arrêter là.
Aucun de ses débuts ne vaut mieux qu'un autre. Vous choisissez selon vos envies, vos habitudes, votre confort, et surtout ce qui sied mieux à l'histoire selon vous.
- Faire un début efficace :
Maintenant que tout cela est dit attaquons nous au cœur du problème. Qu'est-ce que je mets dans mon début ? Il y a quatre points principaux qu'on doit retrouver dans le début, quatre buts primordiaux :
Contextualiser : En écrivant votre début vous devez donner un cadre, un décor d'arrière-plan à votre histoire. Vous devez donc commencer à délivrer des informations, sur le lieu, le/les personnages, l'intrigue. Pas forcément en faisant de longues descriptions, et surtout sans tout raconter mais en donnant quelques éléments clefs. Prenez le premier chapitre d'Harry Potter, on découvre les Dursley, leur caractère, on a quelques informations sur les Potter et sur le monde magique, sur la chute de Vous-savez-qui mais ce dernier par exemple n'est même pas nommé et comment Harry s'est retrouvé chez les Dursley. Et à côté de ça on n'a même pas le mot Poudlard je crois, on sait bien peu de choses au final. Juste des bribes d'informations, nécessaires à la compréhension, pour qu'on ait un background mais on nous délivre pas un tonne d'informations.
C'est pour ça que je dis que le début statique est souvent une mauvaise idée en fantasy, parce que c'est très ennuyeux et surtout que les explications passent mieux quand on les présente au moment où c'est nécessaire. Alors réfléchissez surtout aux informations que le lecteur doit impérativement savoir à ce moment du récit et délivrez lui en douceur. Parce que trop d'un coup de toute façon à la fin on risque d'oublier certaines choses.
Identifier le genre et le style : Votre début doit être représentatif de votre roman. Par exemple en lisant Harry Potter vous savez que c'est un roman de fantasy, en lisant le chapitre de Hunger games que vous êtes dans un roman de sf, en lisant le premier chapitre de Winnie l'ourson que vous êtes dans un livre pour enfant, en lisant le premier chapitre de autant en emporte le vent dans une romance historique, en lisant le début des liaisons dangereuses que c'est un roman épistolaire. Même si vous pouvez garder le mystère autour de l'intrigue de votre livre, en le commençant et en contextualisant le lecteur doit savoir dans quel genre d'histoire il s'engage.
Et pas seulement le genre donc mais aussi le style. C'est pour ça que commencer par un premier chapitre ou un prologue avec une focalisation différente, un temps de narration différent ou une personne de narration (première, troisième) différente que le reste de votre roman est une grossière erreur. Parce qu'en faisant cela vous trompez le lecteur, et surtout le début semblera moins cohérant, moins à sa place que le reste.
Annoncer et préparer votre intrigue : Alors vous ne dites pas clairement « ceci est la résolution du meurtre de Jean Neymar » bien sûr (parfois vous pouvez certes mais la plupart du temps un peu plus de subtilité c'est préférable) mais en montrant la scène de crime, en racontant son meurtre, en l'évoquant dans un dialogue vous faites comprendre aux lecteurs que l'histoire va retracer l'enquête sur le sujet par exemple, que ce meurtre sera au cœur de l'histoire. Bien sûr ça ne peut que donner de petits indices sur le début, pas forcément quelque chose d'aussi flagrant, mais en finissant le livre, le lecteur doit comprendre pourquoi vous avez commencé là, pourquoi vous avez raconté cela.
Attiser la curiosité du lecteur : C'est probablement le point le plus important. Il faut que votre début donne envie au lecteur de continuer. Alors certes c'est plus facile à dire qu'à faire mais il est très important que votre lecteur ait envie de passer au chapitre suivant. Vous pouvez faire cela de mille façons, en présentant un monde trop génial, un personnage hyper attachant, en créant un mystère très intriguant, en privilégiant les descriptions courtes et l'action pour un rendu plus efficace et animé, mais aussi avec quelque chose de très original qui donnera envie au lecteur de voir plus loin.
- Le début « doudou »
Mais si un début original peut capter l'attention du lecteur, un début plus classique peut aussi plaire, parce qu'il correspond à ce qu'aime le lecteur, à ce qu'il connaît et recherche. Il y a des situations types donc qu'on retrouve souvent : un personnage placé dans une situation/milieu qu'il ne connaît pas, un personnage ignorant qui rencontre quelqu'un qui va lui enseigner ce que sont tous ces mystères, un personnage mystérieux qui se dévoile au fil des lignes, etc. Ce n'est pas forcément une mauvaise chose donc de les utiliser, cela peut rassurer le lecteur et l'attirer tout autant que l'originalité, alors pourquoi ne pas prendre un début type et le tourner de manière original ?
- Ce qu'il faut éviter :
Il n'y a pas de début vraiment mauvais, même les plus clichés bien écrits, peuvent être très efficaces. Mais je vais quand même vous conseiller d'éviter certains points :
Le début uniquement descriptif, que ce soit le personnage principal qui décrit sa vie de A à Z ou que le narrateur décrive le monde dans lequel cela va se passer c'est la plupart du temps assez ennuyeux et rarement pertinent.
Le début trop cliché : Le coup du réveil par exemple, à force d'être vu et revu il ne fait plus qu'énerver. Evidemment n'hésitez pas à identifier vos propres débuts clichés pour ne pas toujours user du même artifice qui finira par lasser le lecteur.
Le début qui n'apporte rien à l'intrigue : Du genre on raconte une journée type du personnage. Mais à part présenter les personnages, qui auraient pu l'être autrement, ça n'avancera à rien, on ne voit pas où il veut nous mener et est très ennuyeux.
Et voilà vous avez désormais quelques clefs et pistes pour écrire un début prometteur. Un début qui doit piquer la curiosité, qui doit donner un cadre à votre histoire, qui sera dans la droite lignée de votre roman.
Voilà pour ce conseil là. Le prochain, s'il voit le jour, sera mon vingtième. Du coup peut-être que je devrais faire un conseil particulier pour l'occasion, mais je vois pas trop quoi. Sinon comme je l'ai déjà dit si vous avez des demandes n'hésitez pas, pas sûr que je le prenne en charge si je ne vois pas comment donner un conseil là-dessus (genre si vous me demander comment écrire un roman d'horreur alors que je ne l'ai jamais fait...) mais aucune demande n'est bête, au pire je vous expliquerez que ça me parait bien difficile.
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