2.8 : mise au point
Derrière eux, des rires goguenards se firent entendre..
Cavan se crispa, et lâcha la bouche de Neve. Essoufflés, ils se fixèrent un long moment.
Les soldats, qui commentaient leurs ébats publiques, leur permirent de ne pas trop s'attarder sur ce moment intense.
Cavan leur jeta un coup d'œil puis prit la main de Neve pour s'éloigner. Il jouait à la perfection le mari gêné d'avoir été surpris en pleine luxure.
Ils s'éloignèrent rapidement, le visage caché dans leur capuchon, et se perdirent dans l'affluence du marché.
Aucun des deux ne parlaient, mais chacun avait une conscience aigüe de la présence de l'autre, marquée par la chaleur de leurs mains jointes. Ils achetèrent rapidement une miche de pain encore chaude et un morceau de fromage, puis sortirent à l'écart du village pour remplir leurs estomacs qui criaient famine.
Assis sur un petit coteau qui jouxtait le village, ils mangèrent en silence tout en observant les allées et venues des villageois.
Neve fit passer le dernier morceau de pain avec une gorgée d'eau, et tendit l'outre à son compagnon qui s'en saisit sans la regarder.
Depuis leur baiser, un malaise certain régnait entre-eux, que la jeune femme aurait bien aimé dissiper.
Elle se racla la gorge, embarrassée.
— Cavan...
Mais avant qu'elle ait pu dire quoi que ce soit, il se tourna vivement vers elle pour coller un doigt sur ses lèvres.
— Pas un mot sur ce qui s'est passé... grogna-t-il avec hargne.
— Mais... tenta tout le même la jeune femme, qui voulait éclaircir la situation.
— Non !
Neve soupira et le regarda fixement. Alors qu'il enlevait sa main, elle demanda :
— Pourquoi ?
Cavan se figea.
Ne comprenait-elle pas ? !
Ne voyait-elle pas les efforts surhumains qu'il devait fournir pour ne pas lui sauter dessus ?
Il la plaqua brutalement au sol et s'allongea sur elle de tout son poids.
— Parce que sinon, menaça-t-il d'une voix rauque de désir, j'irais bien plus loin qu'un simple baiser et je vous prendrais à même le sol devant tout le monde.
Sa réflexion crue aurait dû la faire rougir. Au lieu de cela, son ventre se contracta sous l'effet d'un désir puissant. Cavan dut ressentir son trouble car il changea de position pour mieux épouser les formes de son corps. Prêt à mettre sa menace à exécution, il se pencha et murmura au creux de son oreille.
— Et je ne suis pas sûr que Magnus me pardonne cet écart.
Neve sentit son cœur s'arrêter, le souffle coupé, comme si on lui avait donné un coup de poing dans le ventre. Elle le repoussa brutalement et s'écarta de lui.
Le coup d'œil ironique qu'il lui lança la fit rougir de honte. Elle se détourna, se releva, et épousseta sa robe couverte de terre et d'herbe.
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