Chapitre 33 - Emma

Ses mains parcourent mon corps, son regard s'ancre au mien. Je l'embrasse en caressant ses cheveux. Je m'assois sur son bassin, avant de sentir ses mains et ses lèvres sur ma poitrine. Je soupire de plaisir, sa respiration accélère.

Mon réveil sonne, j'ouvre brusquement les yeux. C'était quoi, ça ? Peu importe, ce n'est qu'un rêve étrange. Je l'ai embrassé la semaine dernière, il ne se passera rien de plus. Le moment était intense, avec l'ambiance de Noël en plus, mais ça ne veut rien dire. Je ne me sens pas prête pour une relation, et lui non plus, si j'en crois la distance qu'il a mis entre nous. Enfin, je ne lui ai pas couru après non plus. Mon cœur ne tient pas à se briser encore une fois.

Mon téléphone vibre pour me tirer de ma rêverie. J'ouvre le message entrant.

— Tu es disponible pour essayer des robes de demoiselle d'honneur ? Emmène Mia. Mary vient aussi.

— Oui ! Ce sera vers quelle heure ?

- Vers 10h ou 11h. On doit aussi s'occuper de la liste des invités.

- 10h c'est bon pour moi.

- Je viens vous chercher.

J'avise l'heure, on est dans les temps. Bruno m'en a parlé mais ça m'est sorti de la tête à cause de ce rêve bizarre et agréable, je dois l'admettre. Il faut qu'on parle, aucun de nous ne pourra éviter le sujet très longtemps. Quand il faut y aller...

Salut ! J'aimerais qu'on parle, est-ce qu'on peut se voir aujourd'hui ?

— Salut ! Moi aussi. Tu peux passer chez moi vers 15h ? demande Harry

Chez toi ?

— Dans ma maison, désolé haha !

— T'inquiète ! A tout à l'heure !

***

Nous arrivons enfin dans la boutique où les meilleurs patrons du monde nous attendent. J'ai hâte de tester les robes ! Après tout, il n'y aura peut-être pas d'autre occasion. Mia s'impatiente, heureuse de jouer aux princesses.

— Je veux une robe de princesse ! Clame-t-elle en entrant.

Ça amuse tout le monde, bien que le magasin ne soit pas très fréquenté. Bruno s'accroupit et ouvre les bras alors qu'elle lui fonce dessus. Aujourd'hui c'est difficile de la calmer, tant elle contente de contribuer au mariage, vêtue de la plus belle robe.

— Salut !

— Salut ma belle. Répond Mary en me prenant dans ses bras.

On discute un peu avant qu'une vendeuse s'approche de nous, amusée par l'impatience de notre petite fée.

— Bonjour ! En quoi puis-je vous aider ? Demande-t-elle.

Ses longs cheveux blonds tombent en cascade sur ses épaules, et font ressortir son tailleur beige.

— Bonjour ! On voudrait des robes de demoiselles d'honneur pour notre mariage. Et je pense que Mia aimerait commencer ! Expliqua Bruno, en riant.

— Je peux avoir une robe de princesse s'il te plaît ? Demande l'intéressée.

La vendeuse sourit avec amusement et hoche la tête. Elle lui montre plusieurs robes. Il y en a des bleues, roses, fleuries et j'en passe. Mia ne sait où donner plus où donner de la tête mais elle les regarde toutes avec des étoiles dans les yeux.

Après quelques hésitations, elle choisit une robe rose avec un large ruban fleuri qui se croise dans le dos.

— Je peux avoir celle-là ? S'il te plaît madame ! Tontons ! Vous aimez ma robe ? J'ai trop hâte d'être au mariage.

— Bien sûr. Vous êtes d'accord messieurs ?

— Cette robe est faite pour elle. On la prend. Merci ! Répond Bruno.

— À votre tour les filles ! Tu veux qu'on les aide à choisir ? Ajoute Marco.

Mia est ravie de cette matinée d'essayages, et il faut dire que je m'amuse beaucoup ! On se croirait dans un film, tellement nos trois phénomènes se prennent pour un jury de mode. Mary trouve une robe moulante bordeaux, alors que j'entre dans une cabine, munie d'une combinaison bleue. Malheureusement, ça ne semble pas leur plaire. Après de multiples tentatives, nous finissons par nous accorder sur une robe bleue bleu clair à col rond sans manches, qui arrive aux genoux. Une ceinture dorée marque la taille et le tissu du dessus vole quand on tourne. J'ai hâte de la porter !

***

Mon téléphone indique trois heures de l'après-midi, je suis chez Harry, dans sa véranda. J'espère que l'embarras palpable entre nous va vite se dissiper. Je l'apprécie trop pour laisser un baiser nous éloigner.

— Comment tu vas Emma ?

— Ça va ! On a essayé des robes de demoiselles d'honneur Mary et moi, c'était super.

— J'ai hâte de vous voir avec alors ! Bon, je suis désolé de m'être montré distant ces temps ci. Je n'ai pas assuré.

— Je m'excuse aussi. Je ne sais pas trop comment interpréter cette situation...

— Tu oses dire que j'embrasse mal ? Plaisante Harry, sans doute pour cacher sa gêne.

— C'est juste que je ne sais pas ce que je ressens. Est-ce que c'est un signe que notre relation ne se limite pas à l'amitié ? Où est-ce que l'ambiance a joué ? Oh, d'ailleurs, j'espère que ça va mieux, si tu veux en parler on est là.

— Merci. Eh bien, parce que nous sommes là pour parler franchement, je ne vais rien te cacher. Je ressens de l'attirance pour toi, Emma. Je ne sais pas si je m'exprime bien, mais tu me plais. Et si ce n'est pas réciproque, ça ne fait rien.

Je le regarde longuement sans rien dire, incapable de réfléchir. Ce baiser ne vient pas de nulle part, et m'a vraiment plu, mais je ne peux plus faire comme si de rien était. Harry a besoin d'une réponse, alors que je me sens perdue. Est-ce que mon rêve signifie quoi que ce soit, et dois-je lui en parler ?

— Écoute Harry, tu comptes vraiment pour moi. Je dois prendre un moment pour faire le point, je ne peux pas te répondre maintenant. Ma relation précédente s'est mal terminée, je ne veux pas souffrir à nouveau. Tu n'es pas un connard, hein, et je sais que tu est vraiment différent de lui mais j'ai besoin de temps, tu veux bien ?

Après ma tirade je reste silencieuse, en jouant nerveusement avec mes doigts. Harry passe une main dans sa chevelure rousse, sans paraître contrarié. Au contraire, il sourit avec bienveillance. Il essaie sans doute de me rassurer.

— Je comprends. Je veux juste être honnête avec toi, même si je ne sais pas où ça nous mènera. En tous cas, ça ne regarde que nous, on va y aller doucement, si tu veux me donner une chance, maintenant ou plus tard.

— Merci de me comprendre. J'espère que je ne te déçois pas, et que je ne t'ai pas donné de faux espoirs.

Harry se trouve en face de moi. Il se lève et prend ma main avec délicatesse. Il m'offre toujours ce sourire bienveillant.

— Non, ne t'inquiète pas. Je ne t'imposerai rien, d'accord ? Et pour être honnête, je ne me sens pas prêt à m'engager maintenant. C'est trop mouvementé dans ma vie en ce moment.

— Oui, on va à notre rythme et on verra bien.

Je lui souris et couvre sa main de la mienne. Son regard dérive sur mes lèvres, mes yeux l'imitent. Alors, pour une fois depuis longtemps je me laisse aller et pose ma bouche sur la sienne. Durant un instant, je crains qu'il me repousse. Au contraire, il appuie le baiser. 

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