9 - Les démons du passé


C

éleste Haase atteint la première la salle exiguë dont se servait Félix pour orchestrer ses entraînements hors-glace. Sans attendre ses consignes, identiques chaque jour, la jeune fille s’étira et débuta des exercices réservés à renforcer son cardio, qui s’avérait être limite pour une athlète de son niveau. Malgré tous les efforts qu’elle fournissait depuis des années, chacun de ses programmes s’étaient terminés par une intense gêne respiratoire, qui déstabilisait Ludmila et l’avait obligé à consulter de toute urgence un médecin. En général, seules plusieurs minutes de repos lui suffisaient à se remettre et lui permettaient de reprendre son souffle, mais elle savait que c’était ce qui la pénalisait. Certaines de ses figures étaient ratées dû à ce manque chronique de cardio.

Conrad ne prit pas la peine de lui adresser un mot malgré l’échange sentimental qui les avait tous deux conduit à réfléchir. Ils semblaient en froid, comme auparavant, et la déclaration de son coéquipier n’avait rien changé. Elle saisissait la nécessité de la cohésion, mais ne pouvait s’y résoudre. Il se mit à l’exact opposé de Céleste dans la pièce. Elle se doutait que la raison était cette fierté balayée par les quelques mots, et qu’il n’avait pas la moindre envie de croiser ce regard qui lui avait arraché l’une de ses faiblesses. Mais ça s’avérerait problématique quant à la suite de l’entraînement. Seule leur respiration, en décalée, brisait le silence de plomb installé. Sa révélation lui avait fait ressentir de la pitié, et l’envie de l’aider, mais elle ne le dirait jamais.

Niveau dialogue, on peut repasser, songea amèrement Céleste.

C’est à ce moment que Félix décida de les interrompre dans cette harmonie de bruit respiratoire. Il les dévisagea, passant de l’un à l’autre, examina leur posture, évalua la distance qui les séparait et finit par se gratter la tête, confus par la situation. Ils étaient trop loin pour que cela ne soit pas volontaire : ça n’augurait rien de bon, et promettait plusieurs disputes pour les trois heures qui arrivaient. Céleste eut un sourire moqueur et était certaine qu’ils faisaient partis des pire couples qui ne s’aimaient pas, auxquels Félix avait enseigné.

- Vous êtes déjà au travail ! Il est à peine six heures cinquante-cinq ! s’exclama-t-il, surpris d’une telle régularité.

Céleste, imprégnée de la politesse durement apprise par Ludmila, s’était redressée et lui avait accordé un petit signe de tête en guise de salutation. Conrad, quant à lui, se contentait de fixer le miroir, qui reflétait une position de travers pour laquelle il serra des dents.

- Bjour’, grommela ce dernier, en quittant l’objet réfléchissant de ses yeux marrons, pour les planter dans ceux de son coach.

- Tant de gentillesse, es-tu sûr que c’est bien toi ?

La réflexion eut pour conséquence de lui décocher un regard noir dans la direction de Félix, qui souriait. Auparavant, elle n’avait jamais rencontré, un homme aussi solaire, si l’on excluait Jacques. Une aura lumineuse émanait des deux hommes, qui avaient la capacité de rendre quiconque moins grincheux qu’il ne l’était avant leur discussion. Mais encore une fois, les exceptions existaient et l’une d’elles s’accoudait sur un des matelas de sécurité, entassés dans le coin. Céleste observa la scène, étrangère à cette complicité qu’ils s’étaient tissés, tout au long de leur expérience commune.

- Aujourd’hui, on travaille sur les twists. Ce sera l’occasion de revoir les bases, même pour toi Conrad, une remise à niveau ne fait jamais de mal.

Les premières minutes furent consacrées à la préparation physique, ce qu’ils avaient commencé séparément, et à la mise en place du matériel, qui comprenait notamment ces épais matelas. Il leur ordonna de les mettre à une certaine place, avant de penser qu’ils seraient plus utiles à une autre, ce fût un déménagement de tapis qui exigea une dextérité manifeste, qui ne réussit ni à l’un ni à l’autre, qui s’entrechoquaient sans se voir où les laissaient tomber, car l’accès aux prises faciles n’étaient plus envisageable de par la situation actuelle. Enfin satisfait, il leur expliqua les règles de sécurité, sans lesquelles le cours ne pourrait se dérouler.

- Si l’un de vous ne le sent pas, pour des raisons qui le concerne, on fait une pause. Je ne veux pas de blessé inutile, ce n’est pas grave, d’accord ? demanda Félix, qui avait adopté son air sévère et qui ne tolérait pas un manquement à ces règles.

Elle s’était rapidement acclimatée au caractère parfois énigmatique de son nouveau entraîneur. Félix se distinguait par une douceur et une sympathie remarquable, qu’elle n’avait jamais remarqué chez d’autres, mais aussi par ce ton plus hostile quand cela concernait leur sécurité. Plusieurs fois, Céleste l’avait vu se conduire de manière plus ferme à l’encontre de Conrad -plus rarement elle puisqu’elle écoutait sérieusement les consignes, quand ils ne respectaient les conventions pourtant peu nombreuses qu’il fixait. Il avait des limites claires à ne pas dépasser, au risque de sévères remontrances.

Conrad avait su abuser de ce côté protecteur et sévère de son coach, en le reprochant ce matin-même à Céleste. L’unique justification au chantage ordonné ce matin tenait à ce caractère ferme envers la discipline, s’il le découvrait, elle passerait un sale quart d’heure. Il n’aura plus confiance en elle et ne lui confierait plus les rares informations quant à l’avancement de l’affaire qu’il tirait lui-même de personnes de l’administratif et les potentielles compétitions qu’il adviendrait à se passer dans la région. Céleste n’ignorait pas sa position délicate, ces training n’existaient que grâce à la bonne foi de Félix, qui acceptait de reprendre son rôle et tout recommencer à zéro. Sa période de test n’était pas entièrement achevé, et ce n’était qu’à l’issue de ces semaines que la jeune fille saurait si elle aurait le droit de continuer.

- On commence par la rotation ou le lancer et l’arrivée ?

- Tu es plus à l’aise dans quoi Céleste ? Les réceptions ou les rotations ?

Les yeux inquisiteurs des deux hommes s’étaient tournés vers elle, afin de connaître son opinion sur la question. Elle masqua difficilement sa joie : on ne lui laissait que rarement le choix. En réalité, les sauts la comblaient de sentiments positifs tandis que les réceptions la laissaient nostalgique du bond effectué, mais la façon de la jeter dans les airs, elle ne pouvait endurer cela de bon matin. L’inconnu du saut l’effrayait. Plus, il la paralysait.

- Les réceptions.

- On va te mettre en confiance en premier alors.

L’exercice s’annonça plus difficile que ce qu’elle avait envisagé, le sol lui semblait à des années lumières quand Conrad la porta au dessus de sa tête. La sensation de ses mains sur ses hanches la déboussola, ses doigts s’enfonçaient si profondément dans ses os qu’elle en eut mal, mais Céleste avait été averti. Aucune mise en danger n’était permise, que ce soit dans la réalisation ou même dans la pensée et il ne souhaitait que
sa sécurité permanente. Malgré une carrure dépourvue de muscles apparents, elle était étonnement époustouflée par la force dont il était pourvu. Soulever plus que la moitié
de son poids par l’unique puissance de ses deux bras la laissaient perplexe.

Sans la prévenir, il la relâcha brusquement, mais l’amena délicatement au sol. Elle se doutait que vu d’en bas, la scène avait dû lui paraître chaotique : elle avait grimacé, ses yeux s’étaient fermés d’eux-mêmes et ses muscles ne réagissaient plus avec les autres parties de son corps. En quelques mots, un travail monstre les attendait. Mais elle ne se plaignit pas, Céleste avait besoin d’être canalisée par ces tâches qui feraient son quotidien, ces efforts qui lui apparaissaient comme insurmontables et invincibles.
C’était ces éléments techniques appris qui lui permettaient de se concentrer toute une journée. Alors malgré ses angoisses, elle n’attendait qu’une consigne ; remonter.

- Bien, Conrad, tes bras étaient correctement tendus, mieux qu’à la fin avec Livia. Et Céleste, tu t’es pas si mal débrouillée pour une première fois.

Mais le compliment fût estompée par la remarque qu’il avait adressé à son plus vieil élève, vis-à-vis de son ancienne partenaire. Elle avait remarqué que le sujet ne faisait pas partie de ses préférés et qu’ils ne l’abordaient jamais, mais alors pourquoi revenir sur cet évènement ? La réaction de Conrad ne tarda pas et il baissa les yeux au sol, à la manière de quelqu’un pris sur le fait accompli. Même Félix perdit son sourire et sa bonne humeur. Qu’était-il donc arriver entre les coéquipiers pour que cela soit secret défense ? Elle comprit que le garçon dissimulait plus de faiblesses qu’elle ne se l’était envisagée, où plutôt avouée.

- J’ai compris le sous-entendu, c’est bon, marmonna-t-il, les mains dans les poches de son jogging. On reprend ?

Contrairement à Céleste, qui avait l’impression de patauger dans les sables mouvants, qui freinaient sa progression. Plus elle en apprenait sur lui, plus de nouveaux secrets surgissaient. Mais étrangement, son instinct lui criait de les découvrir, un par un.

De nouveau, il lui mit les mains sur ses hanches, la serra excessivement, et la porta à la hauteur réglementaire dans les airs. La sensation de vertige qui s’était emparée de la jeune fille ne donnait plus de ses nouvelles et un sourire effleura son visage. Même s’il la tenait fermement, -elle aurait des sacrés bleus, Céleste sentait son corps voler, porté par un vent imaginaire qui ondulait dans son esprit, et la perception lui semblait enchanteresse. Félix lui intima l’ordre de contracter ses abdominaux afin de rendre sa posture droite et alignée. Une fois qu’il la jugea suffisamment alignée, il fit un signe à Conrad qu’elle ne sut interpréter.

Le temps d’une seconde, Céleste hésita sur sa condition humaine, persuadée d’être un vulgaire colis qu’un livreur, agacé par ces tournées journalières, avait lâché par erreur d’inattention. Une erreur de destination, un caillou qui s’était coincé dans la roue de son vélo et une course endiablée sur plusieurs mètres. Il ne pouvait s’agir que d’une maladresse, d’une étourderie. L’autre micro-seconde qu’elle avait passé dans les airs l’avait confortée à ne plus jamais tenter à nouveau cet exercice traumatisant, pour sa sécurité et préserver son humanité. Seulement, les twists n’étaient pas seulement une des particularités du couple, mais elle était obligatoire pour concourir en compétition. Avec beaucoup plus de délicatesse, ses pieds touchèrent élégamment le sol.

- Qu’en as-tu pensé ?

- On s’est trompé de métier, je veux devenir patineuse, pas finir à la Poste.

Les deux hommes se retinrent de rire pour signifier à Céleste qu’elle n’était pas seule dans cette aventure, et qu’ils avaient les épaules pour l’aider en cas de difficulté. Mais malgré cela, elle ne put s’empêcher de constater qu’ils n’avaient jamais été à sa place, là-haut, et que la sincérité de leur propos n’était qu’un leurre pour la duper. Ils avaient la force pour la rattraper en cas de problème, mais ce n’était pas eux qui allaient faire les rotations dans les airs. Avec une hauteur avoisinant les deux mètres -la dépassant pour tous les couples internationaux, les dalles en caoutchouc du sol, lui paraissaient infiniment minuscules en comparaison du plafond, dont elle remarquait les moindres impuretés. Ses mains glissaient, moites de diverses angoisses accumulées au sommet.

Il lui laissa quelques minutes de répit, plongé dans une discussion avec Conrad sur les différentes techniques à adopter pour lui apprendre des rotations précises et nettes qui ne leur vaudraient jamais aucun point de déduction. Après de nombreuses années à maîtriser certains éléments, Céleste, par expérience personnelle, avait en effet conclu que si les figures n’étaient pas correctement enseignées dès le début, les apprendre à nouveau exigeait une discipline acharnée. Son Lutz ne prenait pas appui sur la bonne carre, et plus de quatre mois avaient été nécessaires à Ludmila pour la remettre sur le droit chemin. Une bonne instruction évitait des problèmes par la suite.

- On refait trois fois ce lâchée, et je te montrerais comment tourner horizontalement. Conrad, envoie un peu de hauteur, il faut qu’elle s’habitue.

Depuis son arrivée au sein de ce groupe d’entraînement, Félix l’avait toujours traité comme une véritable personne, avant d’être une sportive accomplie, et elle lui en était infiniment reconnaissante de ce geste. Pourtant, cette remarque détonna de celles qui pouvaient lui adresser en général.

Les deux premières fois, elle quittait mentalement son corps, fermait ses yeux pour éviter de constater la hauteur qui lui donnait un mal chronique de tête et soufflait, en se concentrant sur sa musculature, que Félix lui ordonnait de conserver, même hors du portée de Conrad. Elle avait saisi l’enjeu dès le début, si elle se relâchait, le temps de retrouver son gainage, il l’aurait rattrapé et elle risquait une chute où une réception qui leur enlèverait des points, puisque cela ne respecterait pas les règle de l’ISU. A chaque lancer, Céleste rentrait dans une bulle confortable, où personne ne pouvait la déloger. Ses sens se fermaient à toutes distractions extérieures, par peur de se laisser déranger.

La dernière fois, elle sût, dès que ses mains abandonnèrent ses hanches, qu’il y avait une complication dans la méthode qu’elle assimilait tout juste. Peut-être que c’était son cerveau, rempli d’informations qui la déconcentrait, son corps qui n’avait pas eu le temps de suivre la ligne verticale imaginaire, occupée à gainer, mais le résultat ne changerait pas : elle n’avait pas réussi. Où plutôt, elle échoua lamentablement. Ses yeux étaient restés ouverts, comme pour la narguer, et toute la scène défila à si faible vitesse dans son esprit qu’elle souhaita accélérer le temps, quitte à aggraver sa chute.

Des mois de reconstruction psychologique pour parvenir à sauter à nouveau, sans la crainte blotti au fond d’elle, et tout était fini. Ses efforts durement payés, son combat envers son écroulement qu’elle avait mené comme une bataille de premier front, ses peurs qui s’étaient volatilisées, rien n’était éternel. Une victoire ne signifiait pas la fin de la guerre, ce n’était pas remportée pour autant, il fallait être à l’affût de la moindre contre-attaque. En tant qu’athlète, elle le savait, mais Céleste aurait désiré avoir tort. Ce principe absolu, qu’elle tenait de ses parents fonctionnait pour toutes les occasions dans la vie : un sport, une maladie, des objectifs.

Deux ans auparavant, une chute banale en apparence, lors d’un entraînement, lui avait causé une sévère entorse avec interdiction de poser le pied à terre pendant un mois. Et de pratiquer le sport pour lequel elle respirait chaque seconde pendant deux mois. La blessure lui provoquait des douleurs atroces, lancinantes, brûlantes. Des semaines de rééducation et un contournement des restrictions, puisque deux mois semblaient longs à l’entraîneuse comme à l’élève, et elle était de retour à la patinoire, avec des efforts modérés. Vingt heures par semaine sur sa cheville depuis ses quatre ans ne prenaient pas le dessus sur la peur tenace et autoritaire de tomber. Elle n’avait jamais réussie à passer outre cette dangereuse mésaventure, et n’était parvenue à refaire ces sauts que pour une question d’obligation : d’importants championnats étaient prévus dans peu de temps. Pourtant, d’un point de vue moral, elle n’était pas guérie. Sauter avait été un calvaire, ça la traumatisait et tomber était devenu une phobie qui surmontait même le passion qu’elle éprouvait pour ce sport.

Son corps s’effondra au sol, dans un fracas immense et liquéfia Félix comme Conrad. Ses jambes étaient protégées par les matelas de sécurité, mais la collision avait été si brutale que sa cheville formait un drôle d’angle. Son buste, sa nuque, et sa tête avaient atterri sur l’un d’eux -une couche de trois matelas, et semblaient épargnés par la chute qu’elle venait de subir. Malgré une hauteur peu élevée, et avec des tapis de sécurité, sa chute encourait de lourdes conséquences médicales et psychologiques. Elle remua faiblement, privée de la force qu’elle possédait en temps normal, et tenta de se relever.

Conrad fût le premier à réagir en la plaquant doucement, afin de la contraindre au simple mouvement de son visage, qui lui réclamait déjà une énergie qu’elle n’était pas en mesure de donner. Leur entraîneur s’agita, pris de panique à son tour et courut, aussi vite que son ancien gabarit de patineur artistique lui permettait, prévenir tous les médecins et l’infirmerie. Penché sur elle, Conrad la rassura et la réconforta avec ses moyens -c’est-à-dire relativement faible, mais elle apprécia l’attention.

- Ça va te paraître impressionnant le monde qui va se bousculer pour toi, mais ne prend quand même pas la grosse tête, lui conseilla-t-il, vérifiant l’arrivée imminente des secours.

Un petit sourire s’esquissa sur son visage figé. Céleste gesticulait de plus en plus, et bougeait maintenant ses bras et ses mains. Elle ne ressentait pas assez de force pour se débattre complètement de son emprise, mais elle ouvrit les yeux et constata que le visage de Conrad était blême, il avait perdu au moins deux teintes -il était aussi clair qu’elle, et le résultat était particulier.

- J’ai mal, geigna-t-elle, comme une jeune enfant.

- Ta cheville est pas belle à voir, mais ils vont arranger ça.

Elle eut un regard alarmé au mot cheville et enfonça ses mains sur son visage. Elle ne ressentait pas encore la douleur, et ne s’en plaignait pas, mais le fait que sa cheville se soit encore probablement cassée lui apparut comme le dégât de trop. Aucune larme ne coulait, mais pour une fois, l’envie ne lui manquait pas, mais cette satanée fierté était autoritaire. Des plaintes aiguës attirèrent son attention, et il retira délicatement et avec précaution ses mains pour évaluer son état moral. En constatant que son air grincheux tenait toujours, il passa une poigne rassurante dans ses cheveux, et en profita pour les décoiffer à l’occasion -un moyen de la distraire. Il était comme elle, incapable de dire ce qu’il ressentait au fond de lui, et affrontait la vie avec ses armes, en l’occurrence un soupçon de malice et son air narquois. Elle répliqua en lui adressant une tape sur son bras, seule partie qu’elle était capable d’atteindre allongée. Pourquoi changer de comportement quand quelque chose nous convient ainsi ?

- Tu ne perds rien pour attendre !

- Techniquement parlant… si j’attends un peu, ironisa le patineur, en souriant.

Céleste ne réfuta pas cette réplique, quoi que très peu réfléchie par le contexte, et se contenta de fermer les yeux, dégageant la main qui s’approchait de son visage. La blessée ne baissait jamais sa garde, l’ennemi en face était trop imprévisible pour se le permettre.

- Je suis peut-être immobilisée physiquement, mais j’ai encore toute ma tête.

- Ça, ça reste à décider.

Leur bref échange de complicité s’interrompit avec l’arrivée en trombe du médecin, un homme d’une quarantaine d’année, aux cheveux bruns et aux grosses lunettes, et de sa valise d’intervention, comme il la surnommait lui-même. Félix faisait les cents pas derrière ce secouriste, à réfléchir à tout ce qu’engendrait cet accident inopiné. Il se massait les yeux, une façon de décompresser après un épisode aussi marquant, et décrocha ensuite son téléphone pour joindre les parents de Céleste. Quelques voix s’élevèrent, mais elle ne discernait ni les propos de ses parents à travers le combiné, ni ceux de son coach juste à côté. La raison était évidente, le médecin lui inhalait un produit sous vapeur qui l’endormait afin de procéder à la remise en place de sa cheville, définitivement tordue.

La dernière chose auquelle elle s’accorda de penser, était que la guerre n’était pas finie, la défaite encaissée paraissait anecdotique en comparaison à sa détermination qui ne s’éteignait jamais.

***

Bonjour !

Excusez-moi pour ce retard, mais j'ai été sacrément malade + le retour des vacances, enchaînement difficile.

Ensuite, petit retour sur le chapitre tout de même : alala, j'aime la faire souffrir ! Mais ce chapitre était très intéressant à écrire : développer une sorte de complicité et revenir sur des épisodes marquants qu'elle a dû traverser.

Bonne soirée :)




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