30 - Stéréotypes blessants
Chapitre 30 : Stéréotypes blessants
- La première compétition est le week-end prochain, l'informa Céleste, qui feuilletait distraitement le dépliant.
Eden tenait absolument à voir ce dont elle était capable en compétition, et bien qu'il ne doute aucunement de son talent, il savait que les performances lors d'un spectacle et d'un programme official divergeaient. Lui-même ne jouait pas de la même manière en entraînement et lors d'un match. C'était les dures lois de la vie de sportif, accepter les différences malgré des heures acharnées pour maîtriser un élément. Céleste n'était pratiquement jamais tombée en championnat, cela pouvait se compter sur les doigts d'une unique main. Cela participait à ses résultats hors norme, quelques réceptions se trouvaient hasardeuses voire désastreuses, mais jamais aucun point de bonus négatif, en comparaison avec ses adversaires. Pourtant, lors de l'échauffement, elle tombait et même si elle se relevait aussitôt, sa chute lui revenait en mémoire.
Depuis la rentrée, Céleste était scolarisée dans l'enceinte même du club, tout comme Conrad et Eden, les horaires devenaient incompatibles pour des sportifs ayant l'espoir de concourir à haut niveau. L'après-midi était exclusivement réservé au cours, grâce à des professeurs qualifiés qu'ils payaient une fortune, mais certaines fois, son coach la privait de son enseignement obligatoire pour lui inculquer des heures de torture. Tout était à sa disposition en cas de problème de compréhension, et Céleste n'hésitait plus à demander de l'aide. Elle se révélait être une excellente élève, attentive, tête en l'air parfois, mais brillante, dans le cadre de ses maigres heures de cours. Plus jeune, elle avait dû faire le choix de ses études ou de sa passion, et sans hésitation, la jeune fille avait choisi le sport, seul moyen de la canaliser. Les classes se déroulaient au même étage, et les cours étaient dispensés pour plusieurs niveaux à la fois, jusqu'à trois ans de différence. Elle se concentrait, mais ses pensées revenaient systématiquement au patinage artistique, il lui prenait tout son temps. Elle finissait le lycée bien à seize heures trente. Félix leur imposait souvent une séance, mais ce soir-là, il fêtait l'anniversaire de sa sœur. Eden en avait profité pour l'emmener au café du centre et lui avait fièrement payé son jus d'orange.
La solitude de Félix l'avait toujours grandement étonné, aucune femme ni enfant, à croire que personne n'avait voulu de lui. Il répétait, en extrapolant avec des signes et des grands mouvements de bras, qu'il n'avait su trouver la femme parfaite et qu'à son âge, c'était une cause perdue. Céleste pensait plutôt que son coach avait peur d'avoir des sentiments pour quelqu'un, Conrad lui ayant révélé qu'il avait eu une femme, un jour. Blessé et triste, il avait renoncé à l'amour. D'un côté, elle le comprenait, jamais il n'aurait le temps de s'en occuper, être entraîneur était synonyme de restrictions, et si les élèves étaient bons en plus de ça, il les accompagnait en voyage et passait tout son temps sur la route. Mais de l'autre, elle restait persuadée qu'il était un gros ours, avec un besoin de tendresse infini. Parfois, quand avec son partenaire, ils tentaient de s'immiscer dans sa vie privée, il ressassait inlassablement le même argument. « Vous êtes mes enfants d'une certaine manière, pourquoi devrais-je en plus m'encombrer de gosses qui râlent à longueur de journée ? ». Ils le jugeaient infaillibles.
- Elle se déroule au centre, il y aura des stands de gâteau selon Florence, ajouta-t-elle, en buvant son jus d'orange frais.
Les premières compétitions de la saison sont généralement prévues vers novembre, au moment où le froid s'infiltre dans la patinoire lors des entrées du public. Et cette année ne dérogeait pas à la règle, le premier week-end de championnat était prévu à la mi-novembre, alors que les météorologues annonçaient des températures glaciales et conseillaient de rester bien au chaud chez-soi. Déjà, Céleste apercevait de la pluie et parfois de légers flocons de neige en se réveillant le matin, ce qui la confortait dans l'idée de s'éterniser sous sa couette, même si ce n'était pas possible. Quand Eden lui avait demandé ce qu'elle désirait boire, elle avait naturellement répondu un jus, alors que toute personne sensée - selon lui, aurait commandé une boisson chaude. Pourtant ce n'était pas faute d'essayer, mais elle détestait le lait, et ne pouvait donc se résoudre à prendre un chocolat chaud comme tout le monde. La boisson lui glaça la gorge mais elle s'en remit vite et grignota une barre de céréales aux fruits secs.
- Elle a raison, il y a aussi plein de goodies en rapport avec le patinage, des bouteilles, des portes-clés, c'est pas cher et c'est au profit d'une association.
A s'entendre, elle avait l'impression d'être sa propre mère. C'était le même argument dont elle usait constamment, pour justifier ses achats auprès de son mari. Un tiroir de la salle à manger était exclusivement réservé au rangement des accessoires de toutes sortes, il débordait de nouveautés de chaque saison. Mais l'association avait bon fond et sa mère en profitait pour leur glisser un billet en plus à chaque fois. Elle venait en aide à des enfants qui n'avaient pas la même chance de pouvoir pratiquer un sport, et leur finançait des licences. Le sport étant essentiel dans le développement des enfants que ce soit physiquement ou psychologiquement, elle était obligée de soutenir cette cause. Sans le sport aujourd'hui, elle ne serait rien. Le sport était sa raison de vivre, son oxygène, sans lui, elle défaillit à la première occasion, il lui a permit d'endurcir ses frêles épaules.
- Je tuerais pour avoir un porte-clé à ton effigie, se moqua peu charitablement Eden, en laissant divaguer son regard sur la route.
La jeune fille se ratatina sur place et baissa la tête, les joues rouges pivoines.
- Ne me dis pas que ça existe déjà quand même ?
- Les championnats du monde sont un espace de création, se défendit-elle néanmoins, le sourire aux lèvres.
- T'en as un qui traîne chez-toi ?
Le fard qu'elle piqua, en plus de celui qu'elle avait déjà, confirma ses soupçons. Des bruits de pas coupèrent court à la discussion, et le couple se détourna pour observer le nouveau venu dans le café. Conrad était plongé sur son portable, et se dirigeait vers le comptoir, sans lever les yeux de son écran, littéralement vissés dessus. Quand il reçut sa commande, un thé vert, il aperçut les deux adolescents et leur adressa un signe de la tête.
- Elle en a un sur ses clés, la dénonça Conrad, qui s'était installé non loin d'eux.
Céleste le fusilla du regard, et Eden s'enquit de savoir quelle forme il avait. Malgré sa surprise et sa colère envers son partenaire, elle ne put s'empêcher d'apprécier le rare moment où les deux garçons ne s'envoyaient pas des piques. Ils semblaient être dans un compétition permanente, où le plus fort avait un droit supérieur comparé à l'autre. Pourtant, ils évoluaient dans deux terrains différents, Eden sur le plan sentimental, et Conrad sur le plan de son avenir professionnel.
- Et t'écoutes depuis combien de temps ?
- Je n'écoute pas, vous parlez juste suffisamment fort pour que je vous entende.
- Ne joue pas sur les mots, c'est strictement la même chose.
- Et sinon, tu me le montres ? s'interposa Eden, sentant que la conversation déraperait dans peu de temps.
L'intervention fût bénéfique pour tout le monde. Conrad se détourna du couple, et but son thé, silencieux, tapant frénétiquement sur son portable tandis que les adolescents se chamaillèrent quelques instants. Céleste sortit ses clés de maison, et lui montra la poupée la représentant. Des centaines de figurines similaires avaient été vendues en l'espace de deux semaines et Céleste, de par le fait que ce soit à son image, s'en était procurer deux sans difficulté. Si elle devait être entièrement honnête, la poupée était horriblement difforme, mais l'intention avait su toucher son cœur de glace. Des petits yeux verts, très légèrement en amande, des cheveux blonds en laine, mais le reste du visage n'avait aucune ressemblance avec elle. Eden s'esclaffa. Elle eut l'impression qu'il se moquait - enfin, ce n'était pas une impression, le rire du garçon ne laissait pas la place à des doutes. Elle le tapa sur l'épaule et de par sa force plus développée grâce à son sport, il la lui rendit plus fortement. Involontairement, il avait touché le bleu qui mettait des semaines à cicatriser. Cependant, elle retint une plainte de douleur.
- Profiteur, c'est pas juste.
- T'as choisi le mauvais sport, tu muscles rien du tout avec le patinage.
Conrad, qui laissait toujours une oreille traîner, s'offusqua et les deux partenaires se concertèrent d'un regard pour le fusiller de leurs yeux de foudre. Les stéréotypes ne manquaient pas pour désigner le patinage artistique, selon les internautes : tous les garçons sont efféminés et gays, les filles sont délicates et sensibles, c'était un sport de facilité qui n'était pas dur et qui, comme l'avait dit Eden, ne nécessitait pas de muscle particulier. Il était vrai qu'avec leur costume, ces derniers ne transparaissaient pas de la même façon que d'autre sport, mais ils étaient tout de même présent. Céleste avait toujours eu horreur des préjugés qui entouraient le patinage, de manière plus générale elle détestait les codes qui régissaient le monde. La plaisanterie ne passa pas, même si au fond d'elle, elle connaissait suffisamment Eden pour ne pas l'imaginer comme ça, mais tout le monde restait ancré dans les normes de la société. Elle se recula des bras d'Eden, et le jaugea de haut en bas.
Le sport était un monde à part, sans pitié, une haine accablante avec des règles qui ne finissaient plus. Rien n'était à proprement écrit noir sur blanc mais si on ne respectait pas la doctrine sociale, des milliers de pairs d'yeux se détournaient de leur activité et on se sentait épié sans vergogne. Ils attendaient impatiemment un faux-pas de sa part, afin de démonter soigneusement l'image qu'elle s'était durement construite au fil des années. Ils retournaient leur veste chaude, qui les parait à toute éventualité, pour être un parfait mouton de Panurge. Les journalistes en tête de liste. Sa remarque était tout à fait anodine, mais ce n'était pas la première, et cela ne serait pas la dernière. Mais il ignorait les muscles de ses bras fermement endurci par les entraînements. Puisque le but de leur monde résidait là-dedans ; personne ne savait mais tout le monde parlait. Elle avait saisi le principe de ce monde infâme lors de la rumeur qui avait secoué les journaux, tout le monde y mettait son grain de sel, racontait des histoires idiotes ou la blâmait pour des faits non avérés. Peu importe tout le mal qu'elle s'était donné pour en arriver aux championnats du monde, elle ne valait plus rien. Un homme accusé d'excès de vitesse était oublié, malgré les dizaines de milliers d'euro de dons à toutes ces associations caritatives. Le monde se fichait des bonnes actions, il ne retenait que les erreurs.
- C'était une blague, se défendit Eden, en levant les mains en l'air.
Le garçon paraissait sincèrement peiné du mal qu'il avait pu transmettre, mais même s'il s'excusait, il ne comprenait pas la réaction véhémente des partenaires. Ce n'était que des paroles prononcées sans but de méchanceté, mais c'en était une de trop pour les deux adolescents, qui avaient, de nombreuses fois, essuyé les dégâts de ces propos qui fleurissaient de plus en plus. Lors de son sacre de championne du monde junior, en plus des soupçons qui pesaient déjà sur ses épaules, elle avait eu le privilège d'être le centre d'attention des préjugés avec des phrases préfabriquées « je commence dès demain, et je suis champion dans un an, il n'y a rien d'exceptionnel ». Si seulement le sport fonctionnait de cette manière, elle aurait été championne à ses quatre ans, ce qui aurait enfin constitué une action extraordinaire pour ces personnes qui critiquent sans discontinuer. Elle avait reçu chaque stéréotype comme un poignard, elle s'efforçait de les effacer à son échelle mais il revenait toujours plus nombreux.
Céleste se détacha du regard brûlant d'Eden pour contempler les feuilles des arbres, qui tombaient progressivement. Quelques feuilles étaient encore vertes, mais pour la plupart, elles avaient changé de couleur il y a plusieurs semaines et se retrouvaient à terre, empêchant l'avancée rapide des voitures, qui se démenaient pour rouler au plus vite. Le café offrait une vue plongeante sur l'entrée du centre sportif, avec des baies vitrées sur tout le long du mur, et surplombait l'ensemble de la forêt. Elle distinguait les maisons de certains membres du club, et celles qui semblaient extrêmement riches dans le coin au nord, le quartier avait des prix élevés. Quand elle tourna la tête, Eden avait disparu de la circulation, et Conrad avait posé son téléphone et la regardait sans quitter les yeux des siens. Elle était mal à l'aise. Son partenaire la fixait, sans bouger de sa chaise relativement éloigné, et ne clignait presque pas des yeux. Si la patineuse ne le connaissait pas, elle ferait tout pour courir dans la direction opposée et se mettre à l'abri du garçon. Céleste se rapprocha, et il détourna les yeux afin de les poser sur son téléphone. Puis, il lui tendit, et elle le saisit pour lire la page qui s'affichait.
Cette dernière s'intitulait « L'avancée progressive de l'enquête sur la jeune patineuse Céleste Haase ; retrouvez tous les détails sur notre page ». Elle soupira lourdement et Conrad s'excusa rapidement, mais elle devait absolument la lire. Voilà la raison de sa soudaine absorption sur son téléphone, l'article devait regorger d'informations tout à fait croustillantes pour le lectorat visé mais entièrement erronées pour l'intéressée. La dernière fois qu'elle avait lu un article, il la décrivait comme quelqu'un de froid, sans cœur, ce qui n'était pas nécessairement faux, mais adorable et très proche de tous ses frères et sœurs ainsi que ses parents, en atteste la photo au championnat du monde. La jeune fille n'avait jamais été autant désespérée des médias qu'en cette fois-ci. Certes, elle avait le devoir d'aimer sa famille pour tous les sacrifices effectués, mais elle n'en ressentait pas l'envie autrement. Elle s'assit à côté de son partenaire, et plus sa lecture avançait plus son visage se décomposait. Céleste avait déjà eu l'occasion de constater que beaucoup des journaux n'étaient pas en accord avec elle, principalement à cause de son dopage, même si certains s'attaquaient à son caractère, mais celui-ci battait tous les records. Propos mensongers, haine gratuite envers la patineuse, incitation à ne plus la regarder, il arrivait à distiller tout ce qu'il pensait de Céleste à travers les yeux des juges de son procès. Il disposait leur message par petite touche, mais cela suffisait néanmoins pour que le lecteur en ressorte avec une envie de ne plus jamais suivre ses compétitions.
Dans ses souvenirs, et malgré tout ce qu'on ai pu lui faire, elle ne se remémorait pas de méchanceté plus infâme. Le mélange des propos maladroits d'Eden en plus de ce journal qui a clairement pris le parti de la boycotter et de ne plus jamais afficher ses résultats, la journée était chaotique. Certains arguments étaient tout à fait discutables, comme le fait qu'elle était suffisamment mature et grande pour comprendre ce que sa prise de stupéfiant engendrait, et que le monde du sport n'existait plus aujourd'hui, il était trop intiment lié à la politique. Si elle réfutait entièrement le premier, puisque le seul produit dopant qu'elle ai pris soit des anti-douleurs, qui selon les journalistes, ne suffisent pas à ce qu'un test devienne positif, elle était en revanche persuadée que le deuxième n'était pas un argument mais la stricte vérité. Le journaliste chargé d'écrire l'article démontait un à un la défense de ceux qui la croyaient innocente, à savoir le club et quelques membres hauts placés. Elle s'effondra sur la table, épuisée par ce flux médiatique qui l'entourait, et même si les larmes ne coulaient plus, elle se sentait vidée. Conrad la réconforta à sa manière, en plaçant une main amicale dans son dos et en enlevant les cheveux qui traînaient partout sur la table.
- Sincèrement désolée que des gens aussi exécrables soit au commande d'un journal.
Elle releva la tête, et croisa ses pupilles noisettes qui semblaient s'en vouloir de lui avoir montré cet article.
- Ils ont plus où moins raison sur certains points.
- Lesquels ?
- Le monde du sport n'existe plus, et le fait que je sois, normalement, quelqu'un qui soit en charge de savoir ce que j'ingère.
Conrad ne sût comment réagir puisqu'il tourna la tête vers la baie vitrée. Un détail l'intriguant, il fit sa tête des jours où il était perdu au milieu d'informations inutiles.
- Normalement ?
Céleste se maudit d'avoir laissée son cœur s'exprimer sans l'accord de son cerveau, livrant ainsi l'un de ses secrets les mieux gardés. Elle soupira de cette fatigue qui lui avait embrouillée sa tête et poussée à commettre ce qu'elle haïssait le plus ; savoir, et ne rien pouvoir dire, que quelqu'un est en possession de son secret, et qu'il peut, s'il le désire vraiment, en faire ce dont il veut.
- Je ne mentais pas lors de la conférence de presse, quand je répondais à la question d'Elijah O'brian, enfin, inintentionnellement si, puisque ce n'est pas la prise de ces anti-douleurs qui ont fait que mon test soit revenu positif.
- Je comprend rien.
- Le club m'a forcé à ingérer des substances dopantes à mon insu.
- Mais c'est grave !
Elle lui jeta un regard ennuyé. Si cela ne l'était pas, elle n'aurait pas pris la peine de lui parler, il avait parfois de drôle de réactions. Céleste se retint de justesse de manger ses peaux, la compétition étant ce week-end même, elle devait apparaître sans aucun défaut. Conrad s'aperçut que son attitude n'était pas celle attendue par sa partenaire, et se creusa les méninges pour tenter d'exprimer l'injustice qui s'emparait de lui. S'il était content d'avoir retrouver quelqu'un qui le mènerait au sommet, il comprenait la difficulté de sa partenaire à patiner avec lui, alors qu'elle est innocente dans l'affaire.
- Une fois tu m'as dit que le monde explosait, et je t'ai corrigé pour dire qu'il était simplement en train d'imploser. Mais finalement, tu avais raison, le monde explose sérieusement.
Céleste leva les sourcils, étonnée de constater que Conrad lui reconnaisse une phrase qui datait de plusieurs mois.
- Puisque le monde va mal, tu veux pas venir trouver une autre activité chez-moi ?
L'invitation qui remontait au dîner chez ses parents tenaient toujours, et dépassée par les évènements, elle accepta, se jetant dans l'inconnu.
***
Comment allez-vous en cette journée de reprise ?
L'histoire devient de plus en plus intéressante ! Comprenez-vous la réaction de Céleste vis-à-vis d'Eden ? (elle peut être extrêmement impulsive parfois)
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