23 - Prise de partie

Chapitre 23 : Prise de partie

- Doucement, t'es en train de m'écraser la tête avec ton pied !

- Je tape ton cerveau inexistant ? Sincèrement désolée, s'excusa faussement Céleste, qui se fendit d'un rire narquois.

Les répétitions pour la gala d'exhibition s'éternisaient pour les élus qui avaient mérité leur place au sein du groupe d'élite. Céleste partageait équitablement son temps entre l'entraînement pour sa chorégraphie de couple, qui reprenait celle enseignée par Lisbeth et l'échauffement individuel, qui lui procurait des sensations d'antan. Elle avait réussi à suffisamment maîtriser son insolence envers son directeur, même si l'envie n'était pas ce qui manquait et avait aisément décroché quelques minutes sur la glace devant un public qui n'attendait qu'elle. Conrad n'en revenait pas, leur prestation n'avait pas été excellente, et frôlait tout juste le bon, mais il avait simplement sauté de joie quand Ducastel l'avait annoncé. Les premières compétitions approchaient aussi, et le retard accumulé grandissait chaque jour un peu plus. Céleste avait compris, contrairement à Conrad qui planait depuis l'appel de leur nom, au regard de Félix, qu'ils auraient peu de temps pour finaliser leur programme et qu'une place dans le top dix des régionaux se révélaient impossible. L'adolescente ne saisissait pas leur technique, pourquoi les obliger à participer à des compétitions pour lesquelles ils ne sont pas prêts, plutôt que de les entraîner pour la saison prochaine ? Question de finance probablement, mais ils jouaient pourtant en partie leur réputation.

Pénélope zigzaguait entre les différents sportifs pour les corriger sur leur position, et profitait toujours d'être dans leurs environs pour leur glisser une remarque cinglante. Céleste ne l'appréciait pas, et cela paraissait entièrement réciproque. Elle leur lançait des commentaires quant à leur harmonie discutable et Céleste répliquait toujours, au grand désarroi de son partenaire et de son coach qui la rabrouaient, en arguant qu'elle usait de techniques pour juger leur capacité à ne pas partir au quart de tour. Mais son cœur réfléchissait toujours plus vite que son cerveau.

Ce matin-là, Pénélope les aidait gracieusement, en leur enseignant les bases afin de transmettre les émotions. Céleste avait toujours eu la ruse d'échapper au cours que lui imposait Félix, mais devant cette femme qui l'effrayait, elle préféra se taire. Pénélope exigeait que Conrad la porte, tandis qu'elle tiendrait les différents portés, et qu'elle se concentre en même temps sur l'image qu'elle renvoyait aux juges. Les mouvements devenaient fluides et parfois, la patineuse les exécutait sans y penser. Il avait suffi de légèrement plus d'une demi-année pour qu'elle prenne goût à cette autre discipline, qui avait bouleversé ses plans. Les sauts lancés étant son élément favori, elle prenait du plaisir à s'améliorer sur les réceptions, et était toujours volontaire. Après plusieurs minutes à respecter ses consignes, Pénélope fit signe à Céleste que la séance émotion, ainsi baptisée par Félix, prenait fin.

- Heureusement que vous êtes dans les bonnes grâces du directeur, autrement, votre place ne serait pas ici.

Céleste serra les poings, et frappa la glace du bout de son patin. Épuisée, voilà ce que la patineuse était, exténuée d'être considérée comme une poupée que tout le monde a le droit de toucher, sans la concerter avant. Depuis son entrée dans le haut-niveau, la jeune fille avait été transformée en jouet dont tous les dirigeants avaient la garde, mais au même moment, sans se soucier des actions contraires qu'ils désireraient. Conrad posa une main sur son épaule, et lui adressa un sourire communicatif. Peut-être était-ce dû à de longues années à ses côtés, mais son partenaire avait attrapé la maladie de la joie et du bonheur intense. Céleste était effrayée à l'idée que ce soit contagieux. Le garçon souriait dès qu'une occasion se présentait, s'il n'était pas déjà occupé à grogner, ce qui le caractérisait bien mieux selon elle.

- On fait le programme depuis le début ?

- Là, maintenant, tout de suite ?

- Là, maintenant, tout de suite, confirma le brun, en hochant la tête.

Céleste le dévisagea, étonnée de ce brusque changement. Dès le début, Conrad avait manifesté une gêne croissante à exécuter entièrement les programmes, puisque cela signifiait qu'une compétition approchait à grand pas, et la tension montait dans leur groupe. Pour autant, il réclamait un entraînement complet, au grand bonheur de sa partenaire, qui s'échauffait une dernière fois avant de mettre en pratique les heures de travail acharné. Les quelques patineurs qui étaient restés pour finaliser leurs figures leur avaient gentiment laissé l'espace, et s'étaient regroupés sur le côté, attendant de voir leur progression fulgurante. Avant de commencer, Céleste le pria de se mettre en place, elle souhaitait simplement filmer son programme, pour alimenter de nouveau ses réseaux sociaux. Olivia, constatant sa difficulté à positionner son téléphone sur le bord de la patinoire, se proposa pour le tenir, en patinant autour d'eux pour donner le même effet de mouvement. Cette dernière avait obtenu sa place sans problème, seuls trois couples de danse sur glace s'entraînaient au centre, ce qui rendait la compétition moins amusante. Céleste accepta, et la remercia.

Félix, qui suivait l'entraînement de loin, avait enclenché la musique au moment où la patineuse s'était placée pour débuter le programme, au centre. Dès que les premières notes retentirent, les deux partenaires glissèrent sur la glace, faisant le tour de la piste, enchaînant des croisés et de la simple glisse. Elle était animée d'un sentiment qu'elle ne connaissait pas, une envie de réussir à tout prix, de tout donner pour ne pas être déçue. La déception avait toujours constitué un facteur qui aggravait une compétition ratée. Quand son nom n'était pas appelé pour figurer sur la première place du podium, elle ressassait le programme en boucle, jusqu'à avoir des maux de crâne qui l'empêchait d'entendre les applaudissements et les félicitations des membres qui lui remettaient sa médaille. Avant de s'y rendre, elle priait secrètement pour réussir tous les éléments de sa chorégraphie, qu'elle maîtrisait avant son départ pour la patinoire organisatrice. La jeune fille gérait mal ses émotions, et des larmes coulaient systématiquement, malgré des deuxième ou troisième place, ce qui agaçait d'autant plus ses concurrentes. Mais la déception ne se contrôlait pas, et c'est ce qui la terrifiait le plus. Elle n'avait pas la main sur ce phénomène humain, et habituée à une possession totale, elle était d'autant plus déstabilisée.

Devant un public composé de patineurs aptes à juger leur performance, sur un coup de tête de la part de son partenaire, et filmé, elle ne ressentait pas ce sentiment. Elle le balayait d'un revers de la main lorsque Conrad la lâcha pour effectuer un double saut piqué, un Flip, et se réceptionna comme lui avait enseigné Félix. Le buste en avant, la jambe en position, et les bras écartés, tout y était. De maigres applaudissements, mais des sourires sur tous les visages. Ils continuaient, la musique battant leur plein, et les élèves ravis de ce spectacle exprimaient leur joie en tapant contre les parois de vitres. Double Twists, les mains de Conrad s'enfoncèrent dans ses hanches, mais encore plus fermement que d'habitude, ses rotations avaient été bâclées mais les secondes en l'air n'étaient pas au même nombre qu'à l'accoutumée, il n'avait pas donné toute sa force. Néanmoins, le couple exécuta ses derniers pas de chorégraphie, leurs quatre patins s'emmêlant intentionnellement pour créer cette illusion d'optique d'union, avec une distinction impossible à la vitesse où ils tournoyaient. Porté final, puis la musique se calma, avant que le son ne disparaisse entièrement. Une fierté l'avait envahie. Tout le monde pouvait dire ce qu'il désirait, leur performance l'avait bluffée. Elle n'était pas facilement impressionnable, encore moins quand cela concernait son propre patinage, mais ils n'avaient jamais livré une telle prestation.

Olivia arrêta la vidéo, rendit le téléphone à Céleste avant de joindre ses mains pour inciter les autres à la suivre. Ses joues se colorèrent en rouges pivoines, accentuées par l'effort fourni, et la main de Conrad qu'il venait de poser autour de sa taille. Les deux partenaires avaient conclu à un pacte, ils n'apparaissaient ensemble que dans les moments obligatoires, c'est-à-dire lors de conférences ou de performances comme le gala, autrement, ils évitaient les contacts, pour limiter les rumeurs. Conrad avait très largement insisté, ses dernières partenaires selon les ragots, étaient toutes sorties avec lui, alors qu'il ne s'agissait que d'une. Certains regards équivoques dans le hall, lors des sorties d'entraînement, laissaient présager le pire ; des licenciés n'avaient pas pu résister à la tentation. Alors le geste de Conrad la surprit, et lui-même sembla prendre conscience puisqu'il l'enleva aussitôt.

- Ça fait plus de six mois que vous vous entraînez non ? Je refuse de croire que vous réussissiez à faire autant de sauts en si peu de temps !

- As-tu oublié que tu as devant toi quelqu'un qui est exceptionnelle ? lui répondit-elle, posant à la façon d'une star.

- Exceptionnelle pour se doper, c'est certain, qui ne nous dit pas que tu recommences, rétorqua calmement le vice-capitaine de l'équipe de Hockey.

La présence de cette dernière détourna tous les regards du couple, et Céleste parut se liquéfier en constatant les sourires adressés au vice-Capitaine. L'équipe avait tranché la question et avait finalement pris parti, mais pas dans le sens qu'elle espérait. Cette fois, Conrad n'intervint pas pour calmer la situation, ce qui lui provoqua un nouveau soupir. La patineuse n'avait aucune envie de participer à ce débat, qu'elle menait à la perfection pourtant, depuis le début de son affiliation. Quelques licenciés imaginaient Céleste capable d'ingérer une nouvelle fois des substances illicites, mais la plupart se trouvait dans son camp, après qu'elle ai exposé ses arguments. Elle comprenait leur méfiance, et si la jeune fille avait été une simple spectatrice, elle aurait probablement été aussi dubitative, mais le problème ne résidait pas dans ces soupçons. Le problème était que les quelques licenciés, à de rares exceptions près, étaient rassemblés dans la même équipe ; celle regroupée en face d'elle. Les bras croisés, les patins ancrés dans la glace, elle les défiait.

- Tu n'y connais rien, creuse-toi la tête plutôt pour des choses utiles, du genre penser à gagner le prochain match, parce que ce n'est pas une réussite pour le moment.

Fière de sa réplique, elle leur jeta un regard condescendant, en les prenant de haut. Le seul détail qu'elle avait oublié, était qu'Eden appartenait lui aussi à cette équipe, et la défaite en finale l'avait profondément affecté. Elle tenta de ne rien laisser paraître, le vice-Capitaine se serait emparé de cette faille, mais Céleste chercha son regard. Il le gardait baissé sur ses patins et sa crosse, qu'il tenait à l'envers, ce qui marquait son trouble. Elle ne voulait pas l'attaquer, mais elle avait tout raté. Enfin, quand Marius perdit son aura d'orgueil, la patineuse se redressa.

- Je préfère perdre par équipe et sans tricher, plutôt que de gagner seul et en trichant.

La solitude ne lui pesait plus, au contraire, elle l'apaisait et elle savait qu'elle n'aurait jamais gagné les championnats du monde avec Conrad. Leur partenariat résultait d'un non-choix, dont elle en ressortait plutôt satisfaite mais auparavant de cette obligation, sa victoire ne reposait que sur elle-seule. Aujourd'hui, c'était différent, elle aspirait à triompher lors des plus grandes compétitions, mais elle ne pouvait l'envisager qu'à la condition de patiner en couple, autrement, elle ne pourrait plus.

- Je n'ai pas triché, j'ai simplement guéri une blessure.

- On a trouvé un produit dopant et tu nie encore ta culpabilité.

- « On », tu fais partie de l'enquête ? En plus, je ne nie pas, je m'explique, rétorqua-t-elle, exténuée de devoir affronter des personnes bornées.

Marius était prêt à répliquer une remarque cinglante, quand une main se posa sur son torse, lui intimant de se taire. Les joueurs laissèrent passer le capitaine, qui avança et se mit au même niveau que son suppléant. Ce dernier s'était immédiatement reculé, il ne soutenait jamais ses actes jusqu'au bout, suite à l'implication de son supérieur. La tête haute, ornée du casque à l'effigie du club, Eden la fixa au loin, qui ne perdait pas sa prestance. Le choix était cornélien ; prendre parti de son suppléant, même s'il lui avait fait part de leurs nombreux différents, où d'elle-même, avec qui il discutait tous les jours, où presque, mais qui avait de lourdes conséquences derrières.

- Marius a raison, peut-être qu'on ne gagne pas, mais au moins, on est ensemble pour se soutenir. Toi, tu es juste quelqu'un rongée par la solitude. J'espère sincèrement que tu apprendras un jour l'esprit d'équipe Céleste, lui lança-t-il, comme dernière pique.

Il avait choisi, et il l'abandonnait. Aucun regret ne se lisait dans son regard, en réalité, il l'avait fait depuis longtemps son choix, mais elle lui épargnait du temps de solitude qu'il n'appréciait pas. Ces heures à parler ensemble, de leur famille qu'ils détestaient, de la responsabilités qu'engendraient leur différent rôle de capitaine et de patineuse, qui représentait un pays tout entier, de leur goût à l'opposé. Céleste avait cru créer un lien avec un ami, mais tout était éphémère avec elle. Sa célébrité naissante n'a duré que deux jours, avant de se transformer en haine par l'opinion publique. Personne n'appréciait sa compagnie plus de quelques mois. Blessée, par l'abandon et non dans sa fierté pour avoir été ainsi contredite, elle glissa rapidement jusqu'à la sortie, enfila ses protèges-lames et bouscula brutalement Eden et Marius. Ils ne sentaient rien, leur combinaison absorbait les maigres chocs, mais son esprit en avait besoin.

Les regards étaient tous déviés sur elle, mais elle ne se retournait pas. Eden lui attrapa fermement le bras, pour l'arrêter dans sa course effrénée, mais elle ne réagit pas à sa volonté de lui parler, seul à seul, et voulut seulement qu'il la laisse tranquille. On ne revenait pas sur une décision pareille, c'était trop tard, son cerveau était débranché et son coeur ne ressentait plus rien. L'euphorie de sa prestation avait été vite oubliée. Il ne la lâcha pas, continuant à lui obstruer le passage, alors qu'elle ne le désirait pas. Il la supplia de lui parler, mais elle refusait obstinément.

- Cela ne te suffit donc pas de l'humilier devant tout le monde ? Il faut en plus que tu rajoutes une couche ? Lâche-là, maintenant, ordonna Conrad, qui avait rejoint le petit groupe formé par Eden, Marius et deux autres joueurs.

- Je ne l'humilie pas ! Elle le reconnaît elle-même !

Entendre les deux garçons se disputer à propos d'elle ne lui plaisait définitivement pas. Elle avait vite compris qu'ils ne s'appréciaient pas, des regards échangés qui ne laissaient aucun doute sur la nature de leur relation, des commentaires désobligeants, mais elle n'avait jamais saisi la raison. Cependant, ils tenaient à garder leur rancœur discrète, ainsi, il n'y avait que de rares personnes à être au courant de leur différends, alors qu'ils s'exposent devant l'équipe la plus commère du centre l'étonnait quelque peu. En plus d'avoir l'impression d'être un espèce d'objet qu'ils se renvoyaient, elle se sentait materné, infantilisé comme toujours. Elle avait toujours côtoyé des garçons plus âgés qu'elle qui la pensait trop petite pour prendre ses propres décisions, mais la patineuse leur montrait toujours qu'ils avaient tort.

- Laisse-là tranquille, articula Conrad, distinctement, s'approchant du visage d'Eden.

- C'est mignon ça.

Eden avait usé d'un ton qu'elle ne lui connaissait pas, narquois peut-être moqueur. Le fils du directeur avait la faculté de ne s'énerver qu'à de rares occasions, et Céleste en était reconnaissante. Même quand il réfutait certaines de ses actions, la jeune fille se caractérisait elle-même comme étant impulsive, son ton ne montait jamais. Pourtant, la réaction de Conrad ne tarda pas, ses joues devinrent rouges pivoines. Ils semblaient se comprendre par télépathie, où du moins ils communiquaient sans parole.

- Je peux me défendre. Je serais au première loge pour votre match, leur indiqua-t-elle, le dos tourné.

Elle espérait secrètement que son information déstabilise les joueurs présents, même si elle n'y croyait pas vraiment. Céleste se dirigea vers les vestiaires, pour se changer et décompresser de la scène qu'elle venait de vivre. Les garçons se comportaient de manière étrange depuis quelques temps. Vêtue de sa tenue pour le lycée, elle sortit à l'extérieur, pour y attendre sa mère, qui ne tarderait pas à arriver.

L'air frais des matinées de septembre soufflait dans ses cheveux blonds, et la brise la poussait à se réfugier dans le hall, l'automne n'était définitivement pas la saison que la jeune fille préférait. La pluie venait de s'inviter à la journée, et cela déprima encore plus Céleste, qui passait peu de temps à l'extérieur. Jacques la convia à partager sa solitude avec lui. Ce papy gâteau connaissait tout le monde, souriait à tout le monde et faisait la conversation dès que quelqu'un était seul, comme elle.

- Deux beaux garçons pour toi toute seule, t'en as de la chance.

- Oh non, pas du tout, j'ai pas le temps pour ça.

Jacques lui asséna une petite tape sur la tête, et leva les yeux au ciel. Céleste restait toujours admirative de sa façon à connaître les moindres rumeurs, Florence et Esther étaient persuadé que Jacques en lançait certaines, s'ennuyant probablement tout seul dans sa cabine. Jacques était vigile, mais comme personne d'étrangers n'entrait, son rôle ne servait plus à rien, mais même le directeur n'avait pas le cœur de renvoyer ce papy gâteau chez-lui.

- Tous les grands sportifs ont le temps pour une histoire d'amour, arrête de penser à tes performances, et pense à toi, ton cœur et ton cerveau.

- J'ai du retard à rattraper.

- J'en ai connu des jeunes tenaces, mais je crois que tu bats des records.

Céleste eut un sourire de fierté, peu importe l'exploit, cette phrase la faisait sourire. Elle s'excusa, sa mère lui avait envoyé un texto, elle l'attendait sur le parking.

***

Bonjour ! Premier chapitre de cette deuxième et dernière partie, qui commence plutôt mal pour Céleste (les gens sont parfois très idiots...) Marius est insupportable et Eden peut se révéler suiveur, ce qui n'arrange pas les choses !


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