21 - Un sourire charmeur

Chapitre 21 : Un sourire charmeur

Elijah O'brian méditait cinq minutes tous les matins depuis la découverte qui l'avait profondément bouleversée, afin d'éviter de déverser sa colère sur ses collègues qui ne lui avaient rien fait. Les premiers jours, il s'était difficilement contenu, pris dans un tourbillon de rage et d'incompréhension qui le dépassait. Mais son calme olympien lui avait fait défaut lors d'un repas partagé avec ses compères de la fédération, quand Franck avait inclus le nom de Céleste Haase dans la conversation. Franck demeurait abasourdi du soutien que lui portait encore Elijah, malgré les révélations quant à ses tests positifs, et la discussion partait toujours dans des tons beaucoup plus fermes que celui dans lequel elle avait démarré. A vrai dire, personne ne tentait de le raisonner, il avait ses raisons pour protéger cette jeune patineuse et du moment que cela ne portait pas préjudices à la fédération, tout le monde ignorait ce qu'il pensait d'elle. Excepté Franck. Suite à l'incident, Elijah avait violemment insulté Franck, et le contraire était valable aussi, Louise et Thomas l'avaient pris à l'écart pour le calmer.

Aucun d'eux n'était au courant de la raison de sa soudaine agressivité, mais ils le jugeaient aptes à décider d'en parler quand cela serait clair dans son esprit. Même si parfois Thomas commettait des gaffes, l'idée de le laisser tranquille venait de Louise, il se rattrapait toujours par des stratagèmes qu'Elijah félicitait. Il avait le talent de trouver une réplique en moins de dix secondes, ce qui était un atout dans son métier. Thomas suivait aveuglément Louise dans toutes les théories qu'elle élaborait pour expliquer l'état passif-agressif de leur ami, qui l'inquiétait tout de même. Elle restait une mère, même pour ses amis de vingt-quatre ans. L'américain les avait déjà toutefois entendu comploter dans leur coin et sa première réaction fût d'être vexé qu'il le mette si vite à l'écart. Certes son comportement ne pouvait être décrit comme stable ces derniers temps, mais il les imaginait plus combatifs. Puis lorsqu'il les surprit plusieurs fois, il se rendit compte qu'ils cessaient tout bruit en sa présence, et les yeux teintés de peine de Louise exprimaient de l'empathie, et comprit qu'ils cherchaient juste à aider leur ami en proie à des questions déraisonnées.

Elijah s'était questionné quant à la prolongation de son séjour en France, il ne rimait à rien si la seule femme qu'il désirait en cet instant était quelqu'un que visiblement, il ne connaissait pas. Ses parents lui manquaient, et même si les appels s'éternisaient de longues heures les jours de repos, cela ne remplaçait pas les conversations ensemble, qui finissaient toujours en débat où son père avait le dernier mot. Son père était assez moderne, équipé de tous les derniers appareils technologiques à la mode, au contraire de sa femme qui avait conservé son côté traditionnel et ne jurait que par le téléphone fixe. Ils dépensaient des fortunes pour garder le contact avec leur fils, et il remerciait constamment ses parents. Elijah disait trop pardon, un défaut longuement vu comme une qualité, mais les gens abusaient de sa gentillesse. Il osait dire non, quand certains de ses camarades restaient passifs face à des personnes plus âgées, mais n'arrivait pas à garder ses devoirs pour lui, sans les donner à quelqu'un qui les méritait.

Le problème d'Elijah demeurait dans ces quelques mots ; il était trop altruiste pour le monde qui l'entourait. Si l'un de ses camarades ne comprenait pas, il préférait lui expliquer et lui montrer comment faire plutôt que de réviser l'examen qui l'attendait pour le lendemain. Ses notes n'étaient pas mauvaises, mais moyennes compte tenu de ses capacités. Beaucoup d'adolescents de sa classe prétendaient ne pas réussir à faire les exercices pour avoir ceux d'Elijah. Cette technique mise en place par les leaders de la classe lui avait valu de nombreux avertissements, tout le monde recopiait sans en changer le contenu. Les professeurs corrigeaient plusieurs copies identiques. Ses parents le sermonnaient, il promettait de ne pas recommencer, et dès le lendemain, si la fille devant lui s'arrachait les cheveux sur un exercice de mathématiques, il l'aidait et se récoltait un C, en guise de punition pour les deux copies similaires. Elijah avait peur de ne pas s'intégrer. Il tentait tout afin d'être considéré comme quelqu'un de cool à absolument fréquenter. Au lycée, ses camarades ont changé, et il a enfin pu dévoiler tout son potentiel, au plus grand plaisir de ses professeurs qui demandaient à voir ce dont il était capable.

Sa méditation l'avait ramenée dans des souvenirs pour certains pénibles, et il en avait oublié le travail qui l'attendait dans moins d'une heure. Elijah sauta de son lit, se prit l'orteil dans le coin de son cadre de lit en bois et jura de douleur tant il avait souffert en l'espace de deux secondes. La maladresse faisait partie intégrante de sa vie depuis l'âge où il était en mesure d'aligner un pied devant l'autre. Il se prépara, aplatissant ses cheveux bruns qui refusaient cette torture qu'il leur infligeait quotidiennement, et lissa sa chemise qu'il n'avait pas eu le temps de repasser. Elijah restait persuadé que le temps s'amusait de les voir courir pour rattraper la demi-heure perdue pour une quelconque raison, et en profitait pour l'avancer, sans les prévenir. Il n'y avait pas d'autres explications possibles au temps qui filait sans son accord. Dans les moments délicats, il faut savoir faire vite et qualitativement, ce que de toute évidence, personne ne lui a jamais appris. Il renversa sa tartine de confiture sur sa chemise, dû en prendre une autre qui rivalisait avec un ballon tant il l'avait envoyé sans en prendre soin, et se cogna à nouveau dans son lit. Son orteil vira au bleu. Il pesta une nouvelle fois, avant de prendre les clés de chez-lui pour se rendre au travail.

Désespéré de constater que le début de journée n'était pas une réussite, il espéra que cela ne serait pas un signe prémonitoire pour annoncer la couleur de cette dernière. Il émit quelques réserves néanmoins, il y avait de grande chance pour qu'elle se déroule de la même manière ; désordonnée, douloureuse et inévitable quelques fois par an. Cette devise devait figurer dans le livre sur les évidences de la Vie, et s'il n'existait pas, Elijah l'écrirait. Les évidences regrouperaient le fait que la tartine ne sait tomber que du mauvais côté, qu'un début de journée indique le reste et que c'est toujours lorsque nous sommes en retard que rien ne fonctionne. Il en avait tellement en tête, qu'au moment de traverser, il ne se rendit pas compte que le bonhomme était rouge. Fichu cerveau en ébullition. Jamais de répit, que des idées farfelues lui tombant sans pouvoir rien y faire dessus.

Au bureau, il salua rapidement ses collègues, peu nombreux. La bonne nouvelle était sa ponctualité, Elijah s'était mis un point d'honneur à respecter les horaires. Depuis qu'il possède une montre, soit ses sept ans, l'américain a développé un stress qui se définissait par une peur bleue d'être en retard. Son cerveau lui infligeait des sueurs froides quand il loupait malencontreusement son bus, dû à une rêvasserie de sa part sur le chemin pour y aller. Il partait vingt minutes en avance par rapport à son horaire basique, c'est-à-dire qu'il partait quarante minutes avant de commencer à travailler, et il s'assurait ainsi une ponctualité permanente. Il se félicita de sa marche rapide, et prit d'assaut la machine à café. Les pauses rumeurs l'agaçaient ces derniers temps, elles ne se contentaient que de colporter les aventures de Thomas, ce qui le rendait irritable de par sa situation amoureuse bancale.

Il ne s'est jamais clairement expliqué avec sa dulcinée, comme s'était moqué peu charitablement Thomas, mais Elijah avait profité de son départ dans l'Est pour définitivement couper les ponts avec elle. C'était sans compter sur son apparition inopinée auprès de sa sœur, pour la soutenir, après des mois de silence avec sa famille. Elle se comportait de la même manière qu'avec lui, elle disparaissait pendant plusieurs semaines, sans donner de nouvelle, et surgissait sans prévenir devant son appartement parisien. Le couple ne fonctionnait que selon ses envies, elle fixait son agenda et le journaliste était prié de s'y tenir, les visites imprévues étaient d'office exclues. Si l'on fréquentait Cassie, il fallait veiller à son mode d'emploi, et ne rien espérer. Elijah avait difficilement gardé son calme, mais la dernière des idées étaient de mettre tout le monde au courant sur sa relation avec la sœur de ses occupations. Il y aurait conflit d'intérêt et c'était tout ce dont il redoutait. Cassiopée devait sortir de sa vie, sans lui laisser le temps de s'expliquer. Elle avait disposé de plus de trois mois, durant lesquels la jeune femme a préféré se languir de lui, sans lui révéler la moindre informations quant à son identité.

Elijah chassa Cassiopée de son esprit, aujourd'hui, il avait plus important à écrire. La révélation du directeur qui succéderait à Mr Aubray promettait d'être spectaculaire, et se tenait dans la matinée. Il n'avait pas pu se rendre sur place, ayant des rendez-vous à ne pas manquer avec d'autres personnalités importantes, mais avait bénéficié de l'accès à la cérémonie. Certains de ses collègues avaient été envoyés, dont Franck, qui lui avait gentiment fait remarquer que la fédération avait plus confiance en ses capacités. Il ignorait qu'il devait s'entretenir avec son successeur dans l'après-midi. Peu lui importait, Franck était quelqu'un de désagréable et Elijah n'avait pas besoin de plus d'ondes négatives en ce moment. Sa tête en dégageait suffisamment pour un immeuble entier. Il s'occupa de trier la paperasse, répondre à des interviews, traduire plusieurs articles entassés dans un coin de son bureau, quand il reçut une invitation à se joindre via un réseau à la cérémonie.

Mr Aubray avait vêtu son plus costume, un de ses trois pièces qui devait valoir quatre mois de salaire et se tenait droit, les mains appuyés sur une estrade éphémère. Cette dernière était surélevée d'une dizaine de centimètres par rapport à l'herbe, et un toit de chapiteau blanc avait été installé provisoirement. Les planches grinçaient, mais Elijah en fit abstraction. Les employés avaient disposé de moins de deux jours pour construire le tout et la cérémonie n'était accessible qu'à certaines personnes en ligne. Le grand public ignorait donc tout de cette mascarade. Comme d'habitude, pensa Elijah. Des enfants privés d'informations sous prétexte qu'ils étaient trop jeunes, sauf que cette fois-ci, c'était en raison des conséquences que cela impliquait. Concernant Céleste, cela fonctionnait de la même manière. Les médias infantilisaient son cas afin que tout le monde puisse aisément saisir les enjeux de ce dernier. Mais Elijah n'avait pas pour ambition d'écrire pour ce public, il le désirait pour ceux qui comprendraient peu importe si cela était normalement destiné à d'autres personnes connaissant cette affaire.

Un homme apparut, un costume sombre à rayures grises, et empoigna avec sympathie la main des journalistes qui clamaient son nom avec plaisir. Des yeux chaleureux, un sourire charmeur, une barbe naissante, des cheveux grisonnants, un début de calvitie, le cinquantenaire par excellence confort dans ses mocassins marrons. Impressionnant, fascinant, déroutant, tant d'adjectifs qu'Elijah n'avait plus assez de papier pour écrire tout ce qu'il pensait. Cet homme avait une grandeur qui s'imposait par elle-même, un entraîneur hors norme qui menait ses patineurs vers le sommet, qui concourrait dans une cour dont personne n'avait l'accès. Les yeux du journaliste brillaient. S'entretenir avec lui serait un tremplin dans sa carrière, il entrait dans le monde des grands, parce qu'on invitait pas un tel homme si ce n'était pas pour le nommer directeur.

Elijah prit des notes sur la cérémonie, l'ambiance, la présence de certains membres de la fédération et l'absence de certains, et le discours de Ducastel. Il paraissait serein, enfin non, il était sûr de lui et calme. Aucun signe ne trahissait une éventuelle tension causée par une prise en parole devant tant de personnes. Il resserra sa cravate, replaça le micro afin qu'il n'y ai pas de grésillement qui dérangerait l'auditoire et se tourna vers les cameraman qui lui renvoyèrent un pouce en l'air. L'envoûtement démarrait. Le journaliste avait conscience du pouvoir qu'exerçait cet homme, à commencer par lui-même, mais ne parvenait pas à lutter contre. A peine faisait-il son entrée qu'on l'admirait, ce n'était pas donné à tout le monde de mener tant de patineurs au niveau international. Ducastel monopoliserait la presse les jours qui suivaient, Elijah en était persuadé, alors il avait une lourde tâche sur ses épaules. Convaincre les lecteurs que son article était mieux que celui du voisin, une épreuve dans laquelle il excellait selon le nombre de ventes lors des gros scandales.

Le journal paraissait tous les jours, dès sept heures le matin. Parfois, cela l'embêtait puisque certaines informations cruciales n'étaient dévoilées que dans la journée, et il devait alterner entre ses articles pour le journal papier et les médias, qu'il publiait à intervalle régulier. Pour une sortie en papier, généralement trois où quatre articles complétaient les nouvelles qui manquaient. Depuis que le journal avait massivement recrutés des jeunes employés, les chiffres avaient explosé. Le double de lecteurs sur internet, et des ventes en nette hausse par rapport à la même période l'an passé. Ils se permettaient donc plus de voyages pour interviewer des sportifs volontairement reclus de la sur-médiatisation. Le fait d'être affilié avec la fédération française des sports de glace aidait beaucoup à ce que les férus de sport achètent le leur, ils avaient davantage confiance en leurs informations et les soutenaient sur les réseaux sociaux, qui participaient à leur essor fulgurant. Elijah recevait chaque jour des dizaines de messages pour savoir s'il était possible de rencontrer telle personnalité sportive et d'en consacrer une édition entière.

La cérémonie s'acheva sur le discours de Mr Aubray, qui versa une petite larme. Il n'avait contribué que trois ans au grandissement médiatique de sa patinoire mais avec les affaires les plus juteuses de ces quinze dernières années. Il avait essuyé le flux de journalistes qui encombrait l'entrée quand Conrad Schmitt n'avait plus de partenaire à son niveau européen, mais surtout depuis le scandale de la jeune prodige dopée qui attirait les foules. Il n'était pas parfait, tout homme dirigeant une entreprise avait ses faiblesses et sa part d'implication dans les histoires qui éclataient, mais Elijah devait lui reconnaître une maîtrise du sujet. L'entretien avec son successeur ne dura pas plus de dix minutes, ce dernier étant englouti sous le ras-de-marée humain que formait le groupe de médias, et il ferma son ordinateur avec regret quand l'horloge indiqua dix-huit heures passées.

Le travail lui procurait une diversion à ses soucis du quotidien, il ne pensait plus qu'à ses articles à rendre et jamais à ses tracas qui lui encombraient l'esprit autrement. Il agissait comme un remède, et dès qu'il emprunta les rues de la capitale, jonchées de déchets et d'ordures ménagères intentionnellement déposés-là, tout lui revint dans sa mémoire. Les touristes amoureux comme au premier jour, s'embrassant et se tenant la main en murmurant à l'oreille de l'autre, contribuaient à l'agrandissement du malaise qui le touchait. Ils semblaient heureux, alors que lui n'avait jamais eu cette chance de se balader à découvert, sans crainte. Elijah se retrouva à nouveau devant les bureaux de la fédération – il venait de faire une boucle qui ne l'avait pas conduit chez-lui – et découvrit avec stupeur, la présence de Cassiopée, assise sur les marches. Elle se précipita à sa hauteur.

- Je suis désolée, vraiment désolée.

Blessé, Elijah continua sa route, cette fois-ci déterminé à rentrer le plus tôt possible chez-lui afin d'éviter d'avoir la conversation qu'il redoutait tant.

- J'aurai dû te le dire, mais j'ai jamais été très courageuse, j'avais peur de ta réaction.

- Peut-être que j'aurai eu une raison valable de m'énerver. Merde, c'est ta sœur quoi ! s'enflamma Elijah qui ne se contenait plus.

La rue qu'ils traversaient était le lieu de rendez-vous de personnes âgées et il entendit les maris se pencher vers leur femme en commentant leur dispute. C'était notamment ce qui lui avait plu chez Cassiopée, un besoin de discrétion presque obsessionnel, ils n'étalaient pas leur vie privée à la vue des autres. Le fait qu'elle rompe ce qui s'était imposé avec le temps en montrait beaucoup sur son état actuel.

- Voilà le problème, c'est ma sœur. Et la raison pour laquelle je n'ai rien dis, souffla-t-elle, la tête dans ses mains.

- Si je ne l'avais pas découvert, je l'aurai su quand ? Jamais hein ?

- C'est pas aussi simple que ça, j'avais l'intention de te le dire la dernière fois, mais je n'ai pas réussi.

- Je sortais avec la sœur de celle auquel je consacre tous mes articles, il n'y a pas un problème dans cette phrase ? fulmina-t-il, le ton qui était vraisemblablement monté.

Il ne connaissait pas ce ton-là, Elijah ne se mettait jamais en colère. Même s'il avait des raisons totalement justifiées, le journaliste vivait dans un calme permanent qu'il ne brisait jamais. Il s'expliquait avec la personne, mais Cassie était un cas à part. Comme toujours. Différente.

- Si. L'imparfait.

L'audace qui l'animait surprit Elijah. Cassiopée était timide, où peut-être était-ce un trait de caractère qu'elle avait dissimulé, comme son patronyme. Il se rendit compte qu'il ne la cernait pas, elle fuyait dans la nature, cachait la vérité, et que personne ne pouvait se vanter de la connaître.

- Ne joue pas à ça avec moi. Pourquoi t'es venue jusqu'à mon bureau, je pensais que tu voulais être discrète ?

- Je m'en fiche de la discrétion actuellement. Je voulais juste m'excuser, j'aurai dû te le dire, et pardonne-moi de ne pas avoir de courage.

- Pourquoi tu n'as rien dit ?

- Je savais que tu réagirais de cette manière, et j'en ai ma claque.

Ses yeux brillaient, Cassie était sur le point de pleurer. Malgré tout l'animosité qui affluait dans son esprit, tous les jurons qu'il retenait et les jours de torture, il voulut la prendre dans ses bras. Cette dernière phrase était sincère, il avait désormais appris à les discerner avec son métier, et il en était certain, elle était épuisée de le cacher. Mais il ne souhaitait pas céder si vite, Elijah pouvait endurer davantage de souffrance, elle ne devait pas songer à ce qu'il soit vaincu si rapidement. Cassiopée souffla, respira profondément et commença à parler. Sa voix tremblait.

- A mes seize ans, des amis sont venus chez-moi. Céleste en avait sept ou huit. Tout le monde s'est précipité sur la petite prodige, et la fête a tourné en séance de répétition pour son programme. Je n'existais plus. A mes dix-sept ans, j'ai été sacré championne de France de natation, mes parents m'ont félicité quelques jours et plus personne ne le sait aujourd'hui. J'ai vite compris qu'elle était plus importante que moi, alors maintenant, je préfère rester seule que me faire des amis intéressés. Il y en a toujours eu que pour Céleste, jamais pour les autres. Elle accapare l'attention. Nous ne sommes rien.

- C'est faux, se surprit-il à prononcer, sûr de ses propos.

La rencontre avait été désordonnée, douloureuse mais inévitable, et apporterait une nouveauté dans leur relation.

***

Bonjour, ça va ?

Que pensez-vous de Ducastel et de son aura énigmatique ? De la sincérité de Cassiopée ?

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