Chapitre 27: Révélations

Layla:

Tout les élèves quittèrent la salle, suivis de Mme Lenka et Nahida.

Quand la déferlante fut passée, il ne resta plus que Mme Megistus, Scarmouche, et moi.

"Alors... Je m'éclaircis la voix en me tournant vers la professeur furibonde. Elle me lança un regard d'une tel noirceur que ma bouche se referma toute seule.

-C'est finis, Megistus, essayez quoi que ce soit, et tout les professeurs débarquent pour vous plaquer au sol, Scaramouche la toisait comme un déchet étalé sur son chemin. Et je vous assure que vous n'avez pas envie d'affronter M. Morax.

Elle soupira à mon grand étonnement.

-C'est parfaitement vrai.

-C'est l'heure de nous expliquer votre plan maléfique dans le moindre détail, j'ajoutais pour en rajouter une couche.

Moi devenir immature?
Loin de là!

Scaramouche leva les yeux au ciel, l'air de dire: sérieusement?

Je lui adressais une grimace agacée.

À vrai dire, j'en avais ma claque de toute cette histoire.

Mme Megistus glissa un regard vers la fenêtre;

-Si vous le souhaitez. Elle avait un absent à présent.
C'est comme si sous sa chairs et son crâne, les rouages de son cerveau cétaient mis à tourner à plein régime.

J'en profitais pour sortir du lit et venir me placer à côté de Scaramouche.

La situation était de plus en plus décousue, mais mon esprit parvenait à en rassembler les lambeaux.

Je listais toutes les informations qu'il me restaient pour résoudre le mystère.

-Dottore et Megistus seraient coupables sans que j' en connaisse les accusations.
-Scaramouche et moi nous connaissions avant que je n'arrive à Teyvat (voilà qui expliquait cette sensation de déjà vue)
-Tout cela avait un rapport avec moi et mon somnambulisme.
-Pourquoi Megistus me semblait elle si familière?

-Dites moi ce que j'ai à faire avec vous. Demandai-je.

Scaramouche se rapprocha de moi.
Comme pour pouvoir me protéger si Megistus passait à l'attaque.
Ou qui sait? Peut-être pour la protéger de moi?

Car je la sentais bouillir dans mes veines, cette rage à éclore.

Megistus eut un bref ricanement:

-Ce que tu as à faire avec moi? Je t'ai crée Layla Rtawahist!

Je restais de marbre.
Il allait m'en falloir bien plus.

-Développez.

La professeur pinça ses lèvres, la froideur de ma voix semblait l'avoir dissuader de rire.

-J'ai brisé ton esprit pour que tu capture les élèves à ma place, aussi simplement que ça. Nous sommes amie à présent, tu te souviens?

Cette réplique me plongea dans un état de transe.
"Nous sommes amie à présent".
Voilà qui expliquait la remontée de souvenir étrange quand Nilou m'avait dit de même.

Je fronçais les sourcils.
C'était tout?
Un détail m'empêchait de me contenter de tout cela.
Pourquoi nous révéler sa façon de faire, n'aurait-elle pas un atout en me manipulant?
Elle aurait pu se rendre au tribunal sans rien avouer, sans aucune autres preuves que les accusations de M. Dottore et Scaramouche.

Et puis.

Je ne comprenais pas.

Pourquoi avais-je tout oublié entre la mort de mes parents et mon arrivée à Teyvat?

Cette dernière affirmation me secoua.
Mes parents étaient morts, ça je m'en souvenais, mais après?

Un accident de voiture, qu'on m'avait dit.
Un accident.

Ils rentraient d'une convention scientifique, quand un taré leur avait foncé dedans à pleine vitesse.

Moi, j'étais à l'école à ce moment là.
Je me rappelle du ton frémissant du directeur.
De sa gentillesse quand il me l'avait annoncé.
"Ils ne reviendront pas te chercher ce soir, Layla".
Il n'avait plus su quoi faire de moi quand je n'avais pas bougé.

Mes pensées tourbillonaient dans ma tête, illuminées de faisceau d'alerte.

Réagi, réagi, réagi.

Aussi laconique que ma petite voix quand j'avais alors répondu: "Je peux retourner en cours, maintenant?"

Quand la dernière sonnerie avait résonné, je m'étais enfuis aussi vite que possible.

Je savais que le directeur allait revenir avec sa gentillesse teintée de pitié.

En sortant, il pleuvait.

Et Kunikuzushi pleurait.

Kunikuzushi.

Je me tournai vers lui.
Il ne cilla pas, pourtant, je lus dans ses yeux que ça ne lui plaisait pas.

À la fenêtre, la pluie s' abattait contre la vitre et le tonnerre grondait.

-Ce n'était pas un accident. Je murmurai.

Megistus nous fixa d'un air amusé.

-L'avoir cru si longtemps montre que tu es plus stupide que tu ne le penses.

La professeur nous détailla du regard, tour à tour. Me faisant songer à la façon dont les mères regardent leurs enfants.
Mais avec cette flamme malsaine dans les yeux.

-Vous êtes tout les deux les enfants de brillant scientifiques. Soupira t'elle finalement.

Je me hérissais.
Elle connaissait mes parents.

C'était elle depuis le début.

Celle qui m'avait volé ma famille, mes amis, mon existence.

Mais aussi étrange que cela puisse paraître, je n'arrivais pas à la haïr.

-Très bien. Quand je relevais la tête je la fixais avec le même détachement glacé. Un éclair de surprise défigura ses traits.

-Et moi?

Je sursautai, le ton de Scaramouche était vibrant, chargé d'une colère noire.

-Et toi? Megistus parla d'un ton très doux, son sourire vint chatouiller ses lèvres, tu es la création parfaite, un être vivant façonné à partir de rien, la clé de mes recherches.

-Vous mentez. Il eut une expression si proche de la folie que mon cœur se serra, je suis défectueux, c'est pour ça que ma mère m'a jeté.

La professeur jeta un nouveau regard à la fenêtre, avec une drôle de mou.

-Non non, elle t'a jeté parce qu'elle ne voulait pas te voir comme un quelconque objet de science, évidemment, son choix est très discutable.

Mme Megistus semblait distraite, comme happée par la tempête à l'extérieur.
On aurait dit un oiseau en cage observant désespérément le ciel.

Scaramouche, lui, ne se contenta pas de sa réponse.
Il tremblait de tout son corps.

-J' ai cru toute ma vie qu'elle m'avait rejeté parce qu'elle ne m'aimait pas. C'est ce que vous m'avez dit! Vous m'avez dit qu'on se vengerait ensemble!

-Oui! Certainement! Mme Megistus éclata de rire, mais ça c'était jusqu'à ce que tu décide de fuir et de la retrouver pour lui révéler tout mes plans! Jusqu'à ce que tu rencontre cette cruche de Nahida et que le pitoyable chaton abandonné que tu étais se sente à sa place!
J'ai du envoyer Layla pour te retrouver, je savais que tu serais incapable de lui faire du mal, même pour m'empêcher de te retrouver.
Mais évidemment, elle aussi trouvait en moyen de ne pas s'en prendre à toi!
Enfin, c'est ce que j'ai cru jusqu'à ce qu'elle essaye de te noyer dans le lac. Peut-être était-ce en soit une manière de te protéger? Ou peut-être estimait-elle que tu représentait un trop grand danger pour nos plans.

À présent, Scaramouche avait tout d'un démon.
Un rictus sardonique dévorait son visage et ses iris brûlaient de haine.

Il va la tuer!

Mais avant que je ne puisse intervenir, Scaramouche cétait déjà jeté sur la femme.

Je poussais un cri, tendant la main dans l'espoir de l'atteindre.

Mais trop tard.

Mme Megistus l'avait évité lestement.
Elle avait désormais un bras enroulé autour de sa gorge, et un doigt contre la tempe.

L'air quitta subittement mes poumons.

Non!

Mon regard croisa celui du garçon que je croyais être un monstre, il me dévisagea.
Mais pas avec sa colère, sa froideur ou son dédain. Juste une tristesse refoulée. Des larmes que l'enfant détruit par Mme Megistus n'avait pas laissé couler.

-Bien, maintenant, je vais quitter cette pièce, si tu appelle à l'aide ou que tu tente quoi que ce soit, je lui brise la nuque.

-Vous ne le tuerais pas! Répliquai-je, ma voix frémit mais elle resta assurée.

-Il ne mourra pas pour si peu, mais il souffrira atrocement. Ouvre la fenêtre.

Mme Megistus recula pour me laisser la place.

Scaramouche essayait désespérément de secouer la tête.
De m'interdire d'agir.

Mon cœur battait à tout rompre tendis que que mes doigts se posaient sur le loquet.
Un clic sourd retentit, puis la tempête s'engouffra dans la pièce.

Nous n'étions pas très haut, mais s'échapper avec un otage me semblait peu aisé.

Je me tournais vers elle, toute calme et m'écartais de son passage.

Quoi qu'il advienne ensuite, la professeur se retrouverait enfermé dans le dôme de Khaenri'ah, et les robots ne tarderaient pas à la retrouver.

J'enrageais.
Parce que nous avions été assez stupide pour croire que nous avions une chance contre elle.

Mme Megistus empoigna Scaramouche et fila par l'ouverture que je lui avais moi même crée.

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