Chapitre 22: Noyée
Layla:
Le soleil miroitait sur la surface de la serre de cristal. Ses rayons tombaient dans un déluge de lumière et se reflétait sur les eaux calmes du lac.
Celui-ci, d'un bleu éclatant, brillait de mille-feu parmi les arbres plombant et les plantes grimpantes. Un peu comme une énorme tâche bleu sur un désert de verdure.
Des guirlandes de fleurs pâles, irisées de violet vif, pendaient aux branches couvertes de mousses et leurs bras frêles se joignaient à la valse de la brise.
L'air chargé de pollen me chatouilla les narines alors qu'une pluie de pétale dansait jusqu'à mes orteils.
Je pris une claque.
Toute cette clarté, toute cette sérénité...
J'entendais presque le chant des grillons et le ronronnement des abeilles en exploration.
Scaramouche et Nilou! Me rappelais- je presque, en sortant de ma transe.
Mme Yae et Mme Kusanali c'était arrêtées.
Je vis leurs muscles se tendre, comme prêt à bondir.
Devant-elles, se tenaient Mme Raiden et Mme Megistus.
La première, je la reconnus aussitôt.
La seconde, un frisson m'ébranla.
Ses cheveux noirs étaient noués en longues couettes hautes, de chaques cotés de sa tête et ses yeux luisaient du même éclat que les eaux turquoises.
Je remarquai un bref instant que ses iris veloutées étaient drapés de cils fins, tombant sur leurs surfaces comme la nuit sur la mer.
Et je ne sus pourquoi, mais ce détail me perturba particulièrement, comme une sensation de déjà vue.
Et puis, quel drôle de façon de pencher la tête.
À la manière d'un oiseau de proie.
Son regard se posa sur moi, alors qu'elle balayait la petite assemblée de ses yeux glaçant.
-Ei, Mme Yae s'avança vers Mme Raiden, secouée de sombressaut, c'est Kunikuzushi, il est en danger de mort!
Son interlocutrice se figea, si elle avait eus l'air agacée par l'arrivée de Nahida, elle avait à présent l'air furieuse.
Mais je n'y fis plus vraiment attention quand elle prononça ce nom.
"Kunikuzushi"
Je connais ce nom. Ce n'était pas une questions, je savais même à qui il appartenait.
Je perçus la détonation du déclic tendis que mon cerveau repartait à toute vitesse.
Merde.
Je crois que j'ai fais une très grosse gaffe.
Et je fonçai à toute allure vers le lac sans que personne ne puisse m'arrêter.
Dans ma course, les herbes me griffaient les mollets, les ronces me mordait de toute leurs forces, cherchant à découper ma chair en lambeaux.
Mainte fois, je faillis perdre pied contre une racine ou une branche morte. Mais je ne faiblis pas.
Je me propulsais aussi vite que le permettais mes jambes. Avant qu'il ne soit trop tard.
Avant qu'il ne meurt pour de bon.
Par ma faute, en plus.
J'évitai de trop penser, sinon je risquais de fondre en larme.
Je ne voulais pas devenir une meurtrière.
Alors je sautai à bout de force, prenant une grande inspiration.
Ma décision était prise.
Mes poumons se rempliront comme jamais, gonflée à bloc, je me laissais tomber.
Les bras glacés du lac vinrent me saisir.
Le contacte fut brutal, les trombes d'eau s'insinuèrent dans mes vêtements et me glifflèrent la peau.
Je n'en avais que faire.
Mon yeux papillonaient parmis les bulles troubles. Les ténèbres sourds m'entouraient de toute pars, me plongeant dans une terreur sans nom.
Je paniquai complétement, je ne voyais plus rien!
À l'affût, tout le corps tendu par l'horreur, je glissais parmi les algues noirs, dans les profondeurs du lac.
Mes pieds heurtèrent le fond, la vase monta dans mes bottes et s'éleva comme un voile de brume.
L'air quittait mes lèvres à chaque pas. Le coeur cognant contre les cottes, l'espoir pour seul bouées, je cherchai.
Les poissons nageaient dans le silence, ils évitaient mon corps traînant, comme la fumée effleure la roche.
Ou était-il?!
Mes yeux me piquait affreusement, comme sur le point de m'évanouir.
Je battais des bras parmi les lianes aquatiques.
Pitié.
Pitié.
Pitié.
Ma tête me faisait mal, à force de la tourner dans toute les directions.
Mes jambes endolories par la courses pesaient comme un poids, m'entraînant vers le fond.
Il devrais être là!
Il le devais.
Mon esprit ne pouvait s'empêcher de calculer.
Combien de temps tient un être humain dans les profondeurs d'un lac, sans oxygène?
La réponse était assez simple: pas beaucoup.
Mais lui n'était pas n'importe quel humain.
Soudain, je percuttai une masse sombre.
La flamme qui brûlait en moi se raviva aussitôt.
C'était un corps, encore chaud.
Kunikuzushi.
Que je connaissais tout aussi bien sous le nom de Scaramouche.
Je l'empoignai par la taille.
Les poumons en feu, une éruption de bulles s'échappant sous l'effort.
Je battai des jambes, de toute mes forces, avec toute la détermination dont j'étais capable.
je n'y arrive pas. Je réalisai, comme on se prend la foudre en pleine face.
Mes vêtements imbibés me tiraient sous les eaux. Tout le corps de Scaramouche ployait vers le fond, comme attiré par un aimant.
Le souffle manquant, mes battements de cœur se faisaient de plus en plus irréguliés.
Les doigts tremblants, tout les muscles convulsés, je relachai ma prise.
Il coula.
Alors je replongeai avec désespoir.
Mais cette fois, je m'y pris autrement.
Je le saisis par les épaules.
C'était stupide, tout ce que je venais de faire dans l'instant était stupide.
Mais là, sous la surface sans personne pour me venir en aide, je ne voyais pas d'autre solution.
Mon compagnon était sonné, mais ses paupières battaient avec lenteur.
Si moi je n'avais pas assez de force pour le ramener sur la terre ferme, lui le pourrait peut-être.
Et honnêtement, peut-être me suffisait bien trop.
C'est alors que je collai ma bouche à la sienne, m'efforçant de lui communiquer tout l'air de mes poumons.
(NDA: /!\ WARMING /!\ cette technique ne marche que dans les films ou les livres, à ne pas reproduire chez sois 😭🤣 (je vous ais à l'œil 👀, surtout vous, les petits malins))
J'allais sombrer dans le désespoir, quand je le sentis tressaillir.
Je m'écartai pour découvrir son visage à quelque pas du miens, le regard endormi.
Manque de temps, je n'allais pas le réveiller en douceur.
Je le gifflais.
Sa nuque pivota sous la force de ma frappe.
Il se tourna bien vite vers moi.
Je le frappais à nouveau, juste pour être sûre (NDA: on y croit, hein? 🤣).
Ses pupilles luisèrent lorsque qu'elles rencontrèrent les miennes.
Ho ho, il a l'air très énervé, pensai-je l'esprit de plus en plus dans le vague.
Je m'étouffais soudain, l'eau entra à grande goulée dans ma gorge et déferla dans mon estomac.
Je n'eus plus le temps de m'en inquiéter, ma vision s'affaiblit m'enfermant dans le noir complet.
La dernière chose que je sentis après ça, fut cette force m'entourant la taille et la sensation poigante de monter vers l'inconnu.
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