Réalité
- On a un problème.
La voix retentit dans la pièce.
Toutes les têtes se tournèrent vers l'origine du son.
- Béa ?
- Appelle moi directrice.
La tension dans la pièce monta d'un cran.
- Qu'est-ce qui se passe, directrice ? demanda Dimitri d'une petite voix.
- On a des cas de bonheur.
Des exclamations de surprise retentitent.
- "Des"? Combien ?
- Selena et ADEF en ont répertorié environ une trentaine pour l'instant.
- Ouf, ça va encore, soupira Taylor en se rasseyant dans son fauteuil.
- C'est pas le moment de se détendre. Tout le monde, arrêtez de vous tournez les pouces. David vous attend.
En gromelant, la dizaine de scientifiques que contenait la salle sortit, se dirigeant vers la zone de stockage.
- Euh... Directrice, qu'est-ce qui se passe ? questionna Celia d'une voix hésitante.
- Oh... Oui, c'est vrai. Tu te rappelle de mon discours énergique sur l'émission ?
- ...Oui
- Le monde virtuel dans lequel est envoyé la conscience des humains organiques est programmé pour filtrer et renforcer les expérience horrifique. C'est basé sur un mécanisme biologique que ces humains possèdent. Tu te rappels qu'ils peuvent entrer dans un état de sommeil ?
- Ah, oui. J'ai étudié ça.
- Et bien, le SDR est censé reproduire un cauchemar. C'est pour ça les humains grandissent dans un univers vide. Ils n'ont rien de positif pour peupler le monde cauchemardesque et vivent dans l'horreur. On les plonge ainsi dans l'état de désespoir nécessaires. Lors de l'opération, on désactive l'hyppocampe, le siège de la mémoire. Mais là, on a eu un problème. Un spécimen a suffisamment été marqué par un évènement positif pour que le sentiment ait perduré dans son inconscient
- Du coup, il est heureux au lieux d'être désespéré. Il ne suffit pas de le déconnecter du SDR ? Quel est le problème ?
- Tous les humains sont dans le même univers artificiel. Ce qui signifie que le bonheur est contagieux. On doit trouver celui à l'origine de cet espoir avant qu'il ne contamine trop de spécimens. Sinon, la production d'électricité sera compromise, ainsi que le fonctionnement de la centrale.
- Oh... Oh ! Ah, mais c'est une catastrophe !
- C'est pas si grave. C'est déjà arrivé. La transmition est en réalité plutôt lente. Tu sais reconnaître un visage heureux ?
Elle secoua la tête.
- Ouais, c'est pas évident. Même moi j'ai du mal, compatit Béa. Le secret c'est dans les lèvres. Ils font ce qu'on appelle un sourire, en redressant les coins de la bouche.
Devant le regard perdu de la jeune fille, elle soupira.
- Va voir David. Dit lui qu'il faut que tu accompagnes Selena.
- David ?
- Le directeur de l'espace de stockage.
Celia s'exécuta immédiatement, disparaissant rapidement dans la direction que ses collègues avaient pris.
- Bon, moi, je vais aller informer ceux qui vienne de finir de se recharger. De toute manière, je devais aller me brancher...
Elle abandonna la salle de repos à sa solitude. Au fond de la pièce, on pouvait entendre le son qu'émettait l'écran télévisé que personne n'avait éteint.
‡‡
Dans la salle de stockage, tout le monde s'agitait dans tous les sens.
- J'en ai un ici. Non, deux !
- Là aussi !
La salle résonnait de cris d'alertes.
L'intention originel était de rassembler tous ceux suspectés d'avoir été contaminé et de le confirmer grâce à ADEF, ou, à la limite de Selena. Car une déconnection brutale du SDR condamnait ceux qui la subissait et que David voulait limiter les pertes.
Mais devant la masse de suspect, leur deux seuls détecteurs n'étaient pas suffisant.
Finalement, David dû se résoudre. Il activa son micro et la voix résonna dans la zone de stockage.
- Avis à tous. Devant la gravité de la situation, débranchez tous les suspects potentiels.
Il éteint immédiatement et se prit la tête dans les mains.
Il n'avait jamais vu ça. Quel était donc ce fichu rêve, capable de se répandre à une telle vitesse ?
- Non, marmona t-il entre ses dents. On a juste pas eu de chance. Il doit circuler depuis un bon bout de temps, mais on vient juste de s'en rendre compte.
Mais même lui savait que ça n'avait aucun sens. La quantité d'énergie produite était soumise à une surveillance stricte, justement pour éviter ce genre de situation. Et les anomalies n'avaient été détecté qu'hier. Les rapports qui s'empilaient sur son bureau depuis quelques heures témoignaient d'une chute libre de la production.
- Je vais bientôt devoir aller me brancher. Que les ouvriers se relaient ne pose pas de problème, mais si moi j'y vais, qui va se charger de tout superviser ?
À cet instant, quelqu'un toqua à la porte.
- Entrez.
Sophie entra dans la pièce.
- Directeur. D'après mes calculs, vous allez bientôt devoir aller vous rechargez. Je ne suis pas Béatrice mais je me débrouille en gestion.
- Ai-je le choix ?
Elle garda le silence.
- Tiens. J'essaye de contacter les autorités supérieurs, mais ça ne donne rien. Tu peux essayer. Moi, je dois y aller. Béatrice te rejoindra une fois rechargé.
Elle s'empara du téléphone sans un mot.
Pendant ce temps, dans la zone de stockage, le nombre de contaminés ne cessaient d'augmenter.
Les heures s'écoulaient à toute allure, multipliant à chaque fois le nombre de cas.
Plusieurs centaines de corps mort agonisaient au sol, leurs câbles arrachées.
L
es seules phrases que les ouvriers prononçaient désormais était pour annoncer qu'ils devaient aller se brancher.
- Ça fait combien de temps qu'on fait ça déjà, marmona Celia. J'ai l'impression que ça fait une éternité.
- Quatre jour, quinze heures et seize minutes précisément, répondit la voix mécanique de Selena.
- J'ai l'impression que c'est complètement inutile. Le temps joue contre nous.
La femme aux yeux foncés ne répondit pas.
- Dites, prononça alors quelqu'un, à ce stade, on devrait abandonner.
- Quoi ? s'exclamèrent tous ceux qui l'entendirent.
Celia écarquilla les yeux.
- Taylor ?
- On doit mettre la centrale hors-service. Ouvrez les yeux, la situation est irratrapable.
La voix de Barbara résonna.
- La perte d'une des sept seules sources électriques du monde n'aura t-elle pas de trop graves conséquences ?
- Il en resterait six. En plus, on a la réserve d'énergie de secours. Et on doit avoir quelques centaine de spécimens pas encore connecté au SDR. Ce sera suffisant pour reconstruire la centrale.
Les deux se fixèrent un instant.
- Je vais aller en parler à Béatrice. Elle est dans le bureau de gestion. Alors remets-toi au travail.
- Et, c'est pas juste c'était mon idée !
Mais Barbara ne l'écouta pas. Elle se mit à marcher d'un pas décidé vers le centre des opérations.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top