Le rêve de Kakashi PARTIE 5
Tous les ninjas de Konoha s'affairaient sur le point de ralliement d'où serait donné le départ pour rejoindre le front pour lancer l'attaque contre leurs deux ennemis : le pays de la terre et de l'eau.
Kakashi ressentait cette appréhension mêlée à l'excitation qu'il ressentait toujours lorsqu'il partait en guerre. Il prit la mesure et l'ampleur de la situation en imprégnant dans sa mémoire la vision de tous ces hommes qui se dépêchaient de tout préparer pour le combat, les sourcils froncés, la détermination sur le visage. Ce n'était pas rien, vraiment, de vivre ça ! La peur devait probablement tenir le ventre de tous ces ninjas. Tout comme elle lui tenait le ventre à lui aussi.
Kakashi avait espéré après la troisième grande guerre ninja ne jamais revivre ça. Il en faisait encore des cauchemars de cette guerre. Maintenant, il allait créer de nouveaux souvenirs morbides dont il pourrait rêvait la nuit. L'humain avait ce drôle de besoin de créer le chaos. Et il détestait ça. Malgré son talent de ninja légendaire et son sang froid pour tuer, Kakashi avait la mort et la douleur en horreur. Il considérait que la guerre ne sauverait pas le monde. Il avait vu bien trop d'horreurs pour que cela puisse être bénéfique à quiconque.
Pour autant, il était capitaine de division et jonin de Konoha, il ne pouvait pas faire autrement que de faire la seule chose dans laquelle il excellait : tuer.
Il ressentit soudain le besoin de repérer ses amis d'enfances, de les avoir à portée de vue. Il trouva rapidement Gaî avec son sourire à toute épreuve, discutant avec les ninjas de sa division sous la tente dédiée à leur préparation. Gaï avait un pouvoir calmant sur les gens. Il était chaleureux, toujours positif. Il permettait aux gens de se détendre, de se reposer sur lui. Il avait de grandes qualités de capitaine.
En parlant de quelqu'un qui avait de grandes qualités de leader, il trouva cette fois facilement son grand ami brun Asuma. Celui-ci était en train de montrer à d'autres capitaines de division différentes stratégies possible lorsqu'ils seraient sur le front.
Kakashi se sentit empli d'une fierté invasive lorsqu'il vit que ses amis seraient de très bons éléments pour ramener le plus de personnes vivantes dans leur camps. Le but pour les gouvernants étaient de gagner la guerre mais pour Kakashi et les autres capitaines, il s'agissait toujours de ramener le plus d'homme vivants possible.
Kakashi se demanda où pouvait bien se trouver Iruka et le voyant absent, remarqua une allée sans issue un peu plus loin sur sa droite. Il passa devant Asuma et son équipe et s'engagea dans l'allée.
Il trouva Iruka agenouillé sur le bord du chemin, regardant le ciel et la prairie qui s'étendait devant lui. Kakashi soupira avec dépit, ce qui fit comprendre à Iruka qu'il n'était plus seul. Celui-ci sursauta et se releva pour se mettre à son niveau en face de lui. Iruka avait un regard dur et sérieux. Il était habillé dans sa tenue de capitaine de division. Son uniforme jônin était agrémenté d'une longue veste noire dotée d'un long col rouge. Kakashi portait la même sur lui. Il fut immédiatement fier du jeune homme devant lui. Mais il n'en dit rien.
Les pans du bandeau rouge de jonin d'Iruka qui retenait ses mèches brunes, s'envolèrent au gré du vent. Le ninja copieur sentit son cœur battre soudainement un peu plus fort. Il décida d'imprégner dans sa mémoire ce souvenir d'Iruka, si déterminé et si beau sous les caresses du vent. Son cœur se serra ensuite un peu et il se demanda s'il s'en sortirait là-bas, sur le front.
Il n'avait pas le choix, il devait lui faire confiance. Le départ était imminent de toute façon.
Kakashi décida de briser ce lourd silence solennel :
"- Jônin et maintenant Capitaine. Cela fait beaucoup. Fais en sorte que tes frêles épaules tiennent le coup. Essaye de revenir entier." Le moqua t-il, un sourire provocateur aux lèvres.
Iruka plissa les yeux et répondit :
"- Je ne suis pas étonné que pour notre dernière rencontre avant de partir au front, tu trouves encore le moyen de te moquer de moi." La main d'Iruka trembla et il la passa derrière son dos. "Je vais revenir de cette guerre sans une égratignure et tu comprendras enfin ma valeur en tant qu'homme et en tant que Ninja de Konoha."
Kakashi fut surpris de la prestance d'Iruka. Il savait très bien qu'Iruka était terrorisé mais s'il le montrait à qui que ce soit, ça en serait fini de lui. Si avoir en tête sa rivalité avec Kakashi lui permettait de revenir vivant, Kakashi était prêt à nourrir celle-ci coûte que coûte.
Il répondit d'un ton méprisant :
"- Je demande à voir alors. Tu n'as aucune idée de ce qu'est la guerre. Tu ne sais rien de son horreur et quelques moqueries de ton aîné, ce n'est rien à cöté. Alors j'espère bien que tu ne laisserais pas ta faiblesse faire tuer des hommes car même si tu en as le bandeau, tu es loin d'être capitaine."
Le regard d'Iruka lança des éclairs et Kakashi su que ses mots le touchait profondément, le blessait et le vexait.
"- Je sais ce que j'ai à faire ! Arrête de me rabaisser !" Cria t-il, perdant un peu son calme.
"- Un capitaine garde toujours son calme. Il ne pleurniche pas. Il n'a jamais peur."
Le nouvellement promue jônin finit par exploser de colère à ses paroles :
"- Je n'ai pas peur ! J'en suis capable. Je n'attends pas après toi pour m'encourager ou me soutenir. Tu n'as jamais était qu'un con avec moi ! C'est à se demander si je suis vraiment ton ami. Tu n'as jamais rien fait que de me cracher des horreurs au visage. J'aurais préféré ne jamais te rencontrer. Depuis le temps que j'essaie de te montrer ce que je vaux, je perds mon temps.Tu n'as jamais eu confiance en moi. Tu me détestes ! Je suis sûr que tu souhaites que j'y reste, tu préférerais me voir mort plutôt que de ternir ta maudite réputation. "
Iruka était essoufflé tellement il avait crié. Kakashi lui, ne répondit pas à la colère de son cadet, il ne bougea pas d'un millimètre. Il ne fut absolument pas vexé des paroles de son vis-à-vis. Il fut même heureux que celui-ci ait pu sortir tout ça. Cela devait faire un moment que ça le gênait et au moins, il n'aurait plus à y penser durant la guerre.
Le capitaine de l'unité Roé s'avança solennellement d'un pas, puis détacha son bandeau bleu avec délicatesse pour le tendre vers le capitaine de l'unité Nué. Iruka fut surpris mais n'en dit rien.
Kakashi s'expliqua :
"- Prend mon bandeau. Prend-le et donne-moi le tien ! J'ai cousu un petit parchemin dans le mien. Comme cela les jours où ce sera trop dur, où la peur te pétrifiera, où la faiblesse te tiraillera et où ta volonté s'évanouira, je serais avec toi. Comme cela, ta fragilité sera atténuée. Tu pourras être un capitaine entier et tu ne baisseras jamais les bras. Il n'y a que comme ça que tu reviendras sans égratignures."
Iruka n'en croyait pas ses yeux, jamais Kakashi ne lui avait dit d'aussi belles choses. Jamais personne ne lui avait dit d'aussi belles phrases. Il le regarda intensément, cherchant la faille, la moquerie mais il n'eut qu'un regard très intense et sérieux en réponse. Il baissa son regard sur le bandeau bleu et remarqua le petit rectangle cousu dans le tissu. Dedans, devait être inséré un parchemin plié. On en discernait la couture si on regardait avec attention.
Au bout de longues secondes, il détacha finalement lui aussi son bandeau derrière sa tête et le déposa dans la main tendue devant lui. Il attrapa à la place le bandeau bleu et lorsque qu'il le serra, il effleura les doigts de son homologue des siens. Les deux ninjas frissonnèrent avec force, espérant tous deux que l'autre ne le remarquerait pas. C'était peut être la dernière fois qu'ils se voyaient. Ils attachèrent leurs bandeaux, maintenant échangés, ne se quittant toujours pas des yeux.
Kakashi essayait de faire parvenir tout ses sentiments par son regard mais ne souhaitait pas lui laisser voir de faiblesse. Car Iruka ne tiendrait pas s'il voyait que son aîné s'inquiéter de ne jamais le voir revenir. A la place, Kakashi murmura pour clore leur discussion :
"- Si tu en venais à mourir alors personne ne survivrait à cette guerre."
Les yeux d'Iruka s'écarquillèrent, faillirent se remplir de larmes mais le regard de Kakashi devint dur à nouveau et Iruka retrouva son calme et ravala ses larmes. Kakashi fut satisfait de voir Iruka se recomposer et considérant qu'ils n'avaient plus rien d'autres à se dire, tourna les talons pour s'en aller.
Il se fendit d'un "A plus Iruka." nonchalant, les mains dans ses poches et repartit vers le camps de ralliement sans plus un regard pour le brun.
Kakashi arriva vite vers le bout de l'allée où Asuma l'attendait contre le rebord d'une tente du camps. Asuma le regarda d'un regard malin, ricana un peu puis déclara :
"- Tu tournes trop autour du pot."
Cela eut le mérite de troubler l'imperturbable Kakashi Hatake. Le capitaine de l'unité Roé ne savait pas que son ami d'enfance avait compris ses sentiments pour le si parfait et naïf, Iruka Umino. Il lui lança un regard tueur puis finalement lui adressa un petit sourire en retour. Ce n'était plus le moment d'y penser de toute façon. La guerre les attendait.
---
De l'autre côté de l'allée, Iruka avait été profondément touché par les mots de son aîné ayant même eu l'impression de deviner des choses dont il n'aurait jamais pensé l'existence auparavant.
Jamais il n'avait cru que Kakashi pourrait lui dédier des sentiments autres que le mépris ou la haine. Toute sa vie, celui-ci lui avait mené la vie dure, le reprenant, le sermonnant, le méprisant de sa voix grave et dure. Se pourrait-il que finalement ? La haine ne soit pas vraiment de la haine ?
Iruka ne put tenir une seconde de plus et dénoua d'un geste sec, son nouveau bandeau bleu pour aller dénicher de sa cachette le parchemin plié. Il le déplia délicatement, puis ouvrit la bouche complètement ébahi par ce qui était noté dessus.
" Seuls les faiblards liront ce parchemin."
Tous les sentiments qui avaient envahi Iruka précédemment s'évanouirent en une seconde alors que la colère s'emparait à nouveau de lui. Il le détestait. Il le détestait de tout son coeur ! Jamais, non jamais il n'avait détester quelqu'un comme ça.
"- HAAAAAAAATAAAAAAKEEEEEEEEEEEEE !" Hurla t-il d'un cri qui dû retourner tout le camps de ralliement.
Si ce salaud revenait vivant de la guerre, il le tuerait de ses propres mains ! Il s'en faisait la promesse. Lui qui croyait que leur amitié venait d'avancer vers un tout autre niveau, il avait encore été idiot et crédule ! Il le détestait !
A suivre ...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top