L'enfance d'Aiedail
Aiedail grandit sous la surveillance attentive de ses parents. Chacun d'eux, à son tour, lui enseigna ses us et coutumes. Avec Skolir, elle apprit à lire les traces laissées dans les bois, sur la terre et dans les branches. Elle maitrisa l'art de l'arc dès son enfance, et le camouflage lui devint rapidement intuitif. Il lui fit connaître les secrets du domaine d'Educ Edoc'sil, et quand elle fut en âge d'explorer seule, elle partit souvent dans ces collines pour chasser à l'affût ou simplement rêver dans les lieux qu'il lui avait montrés. De sa mère, elle apprit comment tenir une épée à la manière des danseurs de guerre. Elle aimait parfois se joindre aux parades des adeptes de Loec. Aiedail sut rapidement reconnaître et jouer de chacun des instruments dont elle disposait aux halls du clan. Elle fut confiée quelques temps à Ignasia, la guérisseuse, pour apprendre la science des plantes et de la guérison. Mais la jeune princesse n'avait pas la minutie que requiert ces choses-là.
Comme tous les enfants des asraï, Aiedail montra quelques affinités avec les vents de magie. Parfois, ses rêves lui montraient des choses qui furent ou qui seront, d'autres fois la nature autour d'elle bruissait d'étranges manières. Chez la plupart des elfes, ces signes se dissipaient la plupart du temps lorsque qu'ils atteignaient l'âge adulte. Mais chez d'autres, ils devenaient au contraire de grands pouvoirs qu'il fallait apprendre à canaliser au plus tôt. Si au sein du clan, Ignasia et quelques danseurs de guerre étaient capables de tours de magie bénins, aucun elfe du clan n'avait le savoir suffisant pour identifier chez Aiedail une quelconque destinée d'enchanteresse.
Weldenmaëla et Skolir invitèrent donc le mage Erisdar. Celui-ci était un magicien de grand renom qui avait beaucoup voyagé dans toute la forêt. Ce tisseur de charmes spécialisé dans le vent de magie de Ghur, la bête, avait été accueilli plusieurs fois en Educ Edoc'sil. Il considérait Skolir comme un ami fidèle et, bien qu'il désapprouvât le culte de Loec initié par Weldenmaëla, qu'il trouvait trop exubérant pour le royaume de Cythral, il s'était aussi lié d'amitié avec elle.
Erisdar répondit à l'invitation du forestier, et il arriva aux halls du clan peu après le dixième anniversaire d'Aiedail. Il ne reconnut pas en elle les signes d'une future magicienne. Mais certaines perturbations dans les vents de magie qui entouraient la petite elfette l'intriguèrent suffisamment pour qu'il prit la décision de repasser régulièrement au clan. A chacun de ses passages, il s'entretenait longtemps avec Skolir et Weldenmaëla au sujet des nouvelles du monde extérieur et des autres royaume. Mais Erisdar ne parla jamais de ses observations de l'aura d'Aiedail à ses hôtes, car il n'avait rien remarqué de certain, et ne souhaitait pas inquiéter inutilement ses amis.
Aiedail grandit ainsi pendant plusieurs années. Entourée de l'attention de ses parents, surveillée par Ignasia, par les danseurs et les forestiers du clan, elle devint rapidement presque aussi grande que sa mère, et était appréciée de tous. Elle était peu loquace, quand elle parlait elle savait quels mots adresser aux uns ou aux autres pour s'attacher leur respect.
A mesure qu'elle grandissait, elle passa de plus en plus de temps au milieu des rondes des adeptes de Loec. Elle aimait leurs chants, écouter leurs histoires, particulièrement celles qui narraient les hauts faits de sa mère. Elle ne cessa jamais d'accompagner son père à la chasse et lors des traques, mais préférait sensiblement la compagnie joyeuse des danseurs à celle plus taciturne des forestiers.
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