Un compte à Ûru Bean
Morzan avait passé la soirée à la taverne , à s'enivrer . Saoul , il décida de rentrer à la tour où il vit avec sa femme Séléna et son fils Murtagh , âgé alors de sept ans . Morzan traversa le village à grands pas , l'esprit dans le vague . Le vent soufflait tel un ouragan en ce soir d'hiver . C'est alors qu'un homme à la chemise usée l'interpella :
- Sir ! Sir Morzan !
Morzan s'arrêta pour dévisager le fou qui venait de lui barrer la route .
- Oui ? Répondit il lassé .
- Le roi Galbatorix m'avait promis un bœuf pour les services que je lui rends .
- Et ? Voulût savoir le Dragonnier , une envie meurtrière , l'occupant .
- Pourriez-vous le lui rappeler je vous prie ? Poursuivit le paysan comprenant le danger auquel il s'exposait .
- Et ? Insista Morzan dont les mains commençaient à trembler .
Son interlocuteur ne répondit pas . Il était terrorisé et fixait Morzan avec de grands yeux .
- Rien d'autre ?
Morzan sourit, ce qui ne fit qu'amplifier la peur du paysan qui recula.
- Pourquoi me craignez-vous? Demanda le Parjure toujours souriant . Je sais comment vous aider de sorte à ce que vous n'ayez même pas besoin d'un bœuf .
Le bras-droit du roi sortit deux bourses d'or de son manteau de cuir et les tendit au villageois . Ce dernier hésita avant de s'en emparer .
- Merci Dragonnier . Murmura le pauvre homme .
Morzan attrapa le paysan par l'épaule et le tira vers lui . L'homme n'eut pas le temps de s'enfuir que déjà le Dragonnier avait sortit une dague pour la lui planter dans la poitrine . Le villageois hoqueta et ses yeux se révulsèrent . Morzan lui souffla à l'oreille , un sourire malsain étirait ses lèvres .
- De rien .
Il retira son arme du corps de l'homme et jeta des regards furtifs autour d'eux . Si jamais Galbatorix apprenait le meurtre que son ''ami'' venait de réaliser , il le punirait cruellement . Morzan inspira longuement et rangea sa dague dans son manteau noir . Le serviteur du roi traîna le corps mort de sa victime derrière une maison et levant une main , murmura des mots inaudibles . Le sol forma une crevasse . Le Parjure , Dragonnier au service du roi , y jeta le cadavre tel un sac de maïs et répéta le sortilège . Le trou se referma .
Satisfait , le cruel personnage s'éloigna , sa cape rouge sang flottait dans le vent . Il s'arrêta un instant pour essuyer sa lame poisseuse . Pensant avoir perdu assez de temps inutilement , il se dirigea vers la sombre tour qui lui servait de maison . Les gonds étaient rouillés , ainsi donc , il enfonça la porte d'un coup de pied . La battisse était vieille et occupée par quelques serviteurs que le roi avait estimé dignes de confiance pour connaître l'existence de Séléna et de Murtagh . Ne prenant pas le temps de saluer les rares personnes qu'il croisait , il s'engagea dans l'escalier . Morzan n'avait pas fait trois pas qu'il dérapa , tombant à plat ventre . Le Parjure poussa un juron, il s'était écorché le menton en tombant . Il se releva avec peine et gravit les marches .
Arrivé devant ses appartements , il ouvrit la porte avec fracas et pénétra dans le salon aux murs rouges décorés de feuilles d'or . La pièce comportait une commode de bois sombre et une grande table rectangulaire . Le Dragonnier accrocha sa veste au porte manteau mais garda son épée . Il pénétra dans la petite cuisine aux murs de pierres . Soudain , il s'arrêta , quelque chose lui avait échappé , un détail qui bouleversera sa vie . Il retourna dans le salon et ses yeux lancèrent des éclairs . Longtemps , Morzan avait redouté cet instant . Il s'y était préparé bien des fois . Le manteau de sa femme n'était plus sur le porte manteau . Le propriétaire de cette demeure était fou de rage .
- Séléna ! Murmura-t-il avec dédain .
Sur ces mots , il se lança dans le couloir menant aux chambres avec comme seule pensée de se débarrasser de cette femme qu'il avait aimé , protégé , et qui l'avait trahi . C'est là que ses doutes se confirmèrent . Au bout du couloir , une porte de bois d'if donnait sur la chambre du petit garçon . Devant cette même porte , une servante faisait la garde , apparemment inquiète . Telle fut sa terreur lorsqu'elle aperçut Morzan . Elle se jeta à genoux devant lui le suppliant de l'épargner . Le monstre qui avait donné vie à Murtagh l'ignora et continua son chemin . La femme surprise par sa réaction souffla :
- Merci .
Morzan se retourna agacé . Ce soir , il n'était pas d'humeur pour répondre à ce genre de compliment.
Lorsque leurs regards se croisèrent , la servante baissa les yeux , soumise .
- Quoi ? Fit-il las .
- Rien Sir. Répondit la pauvre femme sans relever les yeux .
Le Parjure soupira de mépris avant de s'occuper de sa femme et de son fils . Ouvrant la porte à la volée , il scruta la pièce sans apercevoir sa femme . Il s'attendait à sa fuite . La fenêtre était ouverte et les rideaux battaient au vent . Le Dragonnier marcha vers le lit à barreaux et s'en saisit prêt à l'envoyer contre le mur quand il le relâcha . Quelque chose remuait sous les couvertures , quelque chose de petit . L'homme resta bouche bée devant son fils qui apparemment , n'avait pas été emporté dans l'évasion . Morzan souleva les couettes pour voir Murtagh , qui petit à petit ouvrit ses yeux aussi marrons que ceux de son père . Le petit garçon ouvrit de grands yeux surpris lorsqu'il reconnût son père qui se tenait devant lui . Ce dernier lui sourit :
- Alors Murtagh , ça va ?
- Oui et toi papa ? Répondit le petit garçon d'une voix encore ensommeillée .
- Ça va . Répondit Morzan . Sais-tu où est partie maman ?
- Non . Fit Murtagh attristé .
Le Dragonnier sortit l'enfant du lit et s'accroupit près de lui .
- Quand a-t-elle prévu de rentrer ? Le questionna-t-il .
Murtagh poussa un gémissement . Morzan comprit ce que cela signifiait .
- Elle ne compte pas revenir ? S'exclama le Parjure contrarié .
- Non . larmoya Murtagh avant d'éclater en sanglots .
Morzan regarda son fils , pensif . Il était déconcerté . Pourquoi était-elle partie ? Il fit part de son incertitude à son fils qui ne répondit pas . Même à travers ses larmes , Murtagh était visiblement à la fois apeuré et soucieux .
Il connaissait la réponse mais ne voulait pas la révéler sachant qu'elle allait blesser son père . Ce dernier le prit dans ses bras , ne sachant que penser . Il tenta de consoler son fils qui pleurait à chaudes larmes :
- Ça va aller Murtagh . Maman changera d'avis . Elle reviendra , ne t'inquiète pas .
Morzan murmura ceci encore quelques instants , le temps que Murtagh se calme , et desserra son emprise . Il regarda son fils dans les yeux , le tenant par les épaules .
- Tu vas mieux ? Lui demanda-t-il .
Murtagh , encore déboussolé , fit signe que oui .
Morzan sourit amusé et encercla de nouveau le petit garçon de ses bras . Son fils se cala dans son cou et souffla :
- J'ai peur papa .
- De quoi Murtagh ?
- Qu'elle ne revienne pas .
Le Dragonnier resta silencieux , soucieux . Il avait peur , également , que sa femme ne revienne pas . Mais il assura tout de même d'une voix décisive pour rassurer son fils et lui-même :
- Elle reviendra . Que ce soit de son plein gré ou non , maman reviendra à la maison . Et je la menacerai de mon épée s'il le faut .
- Mais si jamais elle est sur Vroengard , fit Murtagh, déçu ; tu n'irais pas jusque là-bas pour chercher maman .
- J'irais jusqu'aux étoiles pour te la ramener si c'était ce que tu voulais . Affirma Morzan .
Murtagh ne put s'empêcher d'esquisser un sourire :
- Merci papa . Je t'aime fort .
- Moi aussi , je t'aime fort mon petit Dragonnier . Répondit son père en souriant .
Il comptait relâcher son fils lorsqu'il l'entendit soupirer de fatigue . Comprenant qu'il s'était endormi , Morzan se leva sans lâcher Murtagh et alla l'allonger dans son lit , le couvrant de ses couvertures . Il posa un baiser sur son front avant de murmurer :
- Bonne nuit mon fils .
Le Dragonnier ferma la fenêtre et alla se coucher, épuisé par cette dure journée . Il avait dû poursuivre un espion des Vardens , des rebelles contre le roi , avec des hommes qui n'en faisaient qu'à leurs têtes . Le simple fait de se voir hurler après eux se transforma vite en rêve . Le bras droit du roi s'endormit .
Le dragon rouge et lui venaient d'incendier le camp quand Morzan se réveilla en sursaut . Thorn , à côté de lui, grondait . Le Dragonnier aurait parié avoir entendu des bruits de pas . Il s'empara de son épée , posée à côté du lit . Malgré la pénombre , il sentait sur lui le regard de son dragon . Sans bruit , il sortit de sa chambre et pénétra dans celle de Murtagh . La fenêtre qu'il avait fermée quelques instants plus tôt était ouverte ! Inquiet , Morzan se jeta sur le lit de son fils . Les couettes avaient été mises en désordre et pire encore ...
- Non !!!!! hurla-t-il .
Murtagh n'était plus là . Le Dragonnier se laissa glisser contre le lit de son fils qui avait disparu . Il avait tout perdu . Ses parents , des Dragonniers , avaient été tués par nul autre que Galbatorix , car ils avaient refusé de se soumettre . Morzan l'avait supplié de les épargner mais Galbatorix l'avait ignoré et Shruikan avait brûlé leurs dragons . La dragonne de son père Narzon , se nommait Orvana et le dragon de sa mère Svarynne , Irnold . Leurs Dragonniers avaient péri atrocement , leurs âmes détruites petit à petit . Séléna s'était enfuie et Murtagh avait disparu .
Morzan était détruit . Il avait perdu sa famille en à peine une heure tout au plus . Ne pouvant se contenir d'avantage , il vociféra le nom de son fils . Sa voix se perdit en écho .
Thorn , l'entendant crier ainsi , fit voler en éclats la porte à deux battants qui menait à la chambre de son Dragonnier . Mais il dut s'arrêter devant celle de Murtagh , trop gros pour franchir la porte . Alors il tenta de le consoler mentalement:
« Morzan , que se passe-t-il ? » Demanda le dragon inquiet .
« Murtagh a disparu , je ne sais pas où il est . » sanglota l'homme .
« Murtagh a disparu ! » s'exclama Thorn surpris .
« Oui . » gémit Morzan .
« On va le retrouver , ne t'inquiète pas . » le rassura le dragon .
« Il s'est peut-être enfui ! » S'exclama le Parjure horrifié . Comme sa mère !
« Non , ne t'en fais pas ; il tient à toi . Murtagh ne t'aurait jamais abandonné . »
« Mais s'il voulait retrouver sa mère et qu'il était parti à sa recherche . » s'inquiéta le Dragonnier .
« Il te l'aurait dit . » Assura Thorn . « Surtout que tu lui as promis de partir à la recherche de Séléna sur Vroengard s'il le fallait . »
« Tu as raison . » admit Morzan . « Il a dût se faire enlever . »
Mais il y avait un problème . Seul Galbatorix connaîssait l'existence de Murtagh et il ne l'aurait jamais révélé , l'ayant juré à son bras-droit . Peut-être que Séléna est revenue chercher son fils , de peur qu'il ne devienne Parjure . Mais alors , pourquoi ne l'avait-elle pas pris lors de son départ? Murtagh aurait eu grandement le temps de devenir Dragonnier en son absence . Morzan, pensif , alla à la fenêtre. Si jamais Galbatorix l'apprenait , Morzan savait très bien que ce serait à lui de s'en charger et qu'il ne mettrait aucune troupe sous ses ordres donc autant qu'ils partent maintenant Thorn et lui .
C'est alors qu'il remarqua un papier fiché dans le mur grâce à une fine flèche . Cette flèche portait une étrange marque en forme de feuille . Le Dragonnier poussa une exclamation de stupéfaction . Les elfes ont enlevé Murtagh !
On toqua à la porte . Le Dragonnier grommela et rangea le papier dans sa poche . Morzan quitta la pièce . Il alla ouvrir la porte à deux soldats .
- Que puis-je faire pour vous messieurs ?
- C'est le roi Galbatorix qui nous envoie . L'informa le premier garde .
- Galbatorix ? S'inquiéta le Parjure .
- Oui, il souhaite vous voir et a l'air très contrarié . Fit le second soldat .
Un frisson parcourut le dos de Morzan. Ce dernier ferma les yeux , terrifié . Ainsi donc, il le savait. Le Dragonnier ferma la porte , afin de se calmer , puis enfila sa veste de cuir , vérifiant au passage que ses dagues y étaient toujours . Il alla dans sa chambre et y trouva Thorn , toujours allongé près du lit . Alors Morzan dit :
- Galbatorix souhaite me voir , toi , surveilles nos appartements .
Le dragon le rassura soucieux :
"Ne t'en fais pas Morzan , je guette , et si Galbatorix tente de te faire du mal , il subira ce qu'il nous fait vivre ."
Morzan lui sourit et ceindra son épée avant de rejoindre les deux hommes .
- Allons-y ! leur lança-t-il .
Refermant la porte derrière lui , Morzan suivit les gardes dans l'escalier qu'il avait descendu quelques heures plus tôt . Ils traversèrent le village, puis la cour et pénétrèrent dans le hall principal. Les hautes colonnes étaient blanches et ne montraient aucun signe de leur ancienneté. Les colonnes s'arrêtèrent , suivies de murs de pierre blanches que l'on ne trouvait pas en Alagaëisia. Cela devait être les elfes , les premiers bipèdes de cette terre , qui les avaient ramenés , Ûru Bean étant une ancienne citée elfique .
Les trois hommes atteignirent les marches, gardées par deux soldats en armure . Ces derniers les toisèrent un instant avant de leur permettre le passage . Morzan continua donc sa route à la suite de son escorte . Un mendiant patientait dans un tournant des marches . Le Dragonniers lui lança un regard interrogateur auquel le paysan ne répondit pas . Morzan se retourna plusieurs fois pour regarder cet homme qui n'avait pas sa place dans les escaliers du château . Il était surprenant qu'aucun soldat ne l'ai fait sortir .
Ils traversèrent de longs couloirs ornés de tableaux . Chacun d'eux montrait quelque chose de différent . Certains représentaient Ûru Bean sous plusieurs angles , tandis que d'autres étaient des portraits de Galbatorix au fil de son règne . Il n'y avait pas beaucoup de différences car Galbatorix étant Dragonnier , sa vieillesse était bien plus lente que celle de la plupart des êtres humains . Des centaines d'années pouvaient s'écouler sans que l'on ne puisse deviner le nombre d'années, ou plutôt, de centaines d'années que son règne avait duré jusqu'alors . Galbatorix semblait avoir la quarantaine alors qu'il avait environ quatre cents ans . L'un des tableaux représentait la chute des Dragonniers . Des dragons de toutes les couleurs volaient dans le ciel au dessus de Vroengard , l'île des Dragonniers . Mis en avant , on discernait le dragon blanc Umaroth chevauché par Vrael , combattant Galbatorix sur le dos de Shruikan .
Le Dragonnier écarquilla de grands yeux , il y était également , combattant un dragon vert chevauché par un elfe dont Morzan ne se souvint pas .
- Sir ?
Le Dragonnier sursauta lorsque l'un des gardes prononça son nom . Morzan s'était arrêté devant la peinture , perdant la notion du temps .
- Continuons . Ordonna-t-il aux gardes qui l'attendaient .
Enfin , ils arrivèrent devant les deux grandes portes de bois . Le cœur de Morzan battait la chamade . Il ne voulait surtout pas voir le roi . Le Parjure sentait déjà le regard accusateur de son seigneur peser sur lui . Peut être que cette fois ci il ne lui pardonnerait pas . Morzan avait tout de même tué un simple paysan qui lui demandait assistance .
Morzan tremblait . C'est alors que Thorn le contacta par le lien qui les unissait :
- Calme toi Morzan , je sens la peur qui t'entrave . Galbatorix te pardonnera peut-être, qui sait ?
- Lui . Répondit Morzan désespéré , sans comprendre qu'il s'agissait d'une question rhétorique . Si jamais il me punissait , quelle sentence aurais-je à ton avis ?
- Je ne sais pas . Avoua le dragon . Quelques jours au cachot , pas plus .
- Mmm . Fit son Dragonnier , pas très convaincu .
Les portes s'ouvrirent et les trois hommes pénétrèrent dans la salle du trône . Sur les murs de pierres étaient accrochés les armureries de l'Empire . Au fond de la salle était installé le trône de marbre noir . Le cœur de Morzan manqua un battement lorsque ce dernier vit que le siège n'était pas vide . A l'intérieur de ce château , dans la salle du trône , assis sur son siège de marbre , se tenait Galbatorix .
Les gardes qui avaient accompagné Morzan s'inclinèrent et sortirent , les laissant seuls . Le concerné s'inclina à son tour .
- Vous vouliez me voir Sir ?
- Oui Morzan . Fit le roi en se levant . C'est en rapport avec tes actes récents .
- Ils sont arrivés à vos oreilles . Conclut le Parjure .
- Non . Répliqua sèchement Galbatorix . Je les ai vu en toi .
Morzan pâlît . Il n'y avait pas pensé . Dû au serment d'allégeance que les Parjure lui avaient prêté en Ancien Langage , Galbatorix pouvait voir par leurs yeux ou regarder dans leurs esprits des souvenirs ou des pensées .
- Tu as tué un homme dans le village . Rappela le roi .
- Oui . répondit Morzan .
- Ce n'était pas une question . Répliqua froidement Galbatorix .
L'accusé ferma les yeux . Que Galbatorix le corrige en ce genre de situation n'était pas pour arranger les choses .
- Pourquoi l'as-tu tué ? Le questionna le roi .
- Je ... Je ... J'étais saoul ,j'étais fatigué et je ne voulais pas perdre de temps avec un villageois .
- Que te voulait-t-il ? Voulut savoir Galbatorix .
- Il voulait que je vous rappelle quelque chose . Répondit Morzan .
- Va donc droit au but ! Grogna le roi . Que devais-tu me rappeler ?
- Vous deviez lui donner un bœuf pour les services qu'il vous rendait . Fit Morzan .
Le visage de Galbatorix s'assombrit .
- Un bœuf ? Répéta-t-il la voix tremblante .
Morzan ne comprenant pas sa réaction, demanda inquiet :
- Qui était-ce ? Quelqu'un d'important ?
A son regard , Morzan comprit que c'était le cas .
- Qui était-ce ? Répéta-t-il .
Galbatorix lui lança un regard sévère :
- Le fils de Lord Lyrok , Lorac .
Morzan le fixa horrifié par ce qu'il venait d'apprendre tandis que Galbatorix approchait .
- Que faisait le fils du compte de Bullridge à Ûru Bean en tenue paysanne ? Demanda le Parjure .
- Des raisons personnelles dont je ne te ferai pas part . Répondit le tyran .
- Tu as de la chance ; poursuivit-il ; que ce soit ton tour d'aller à Aberon , ce mois-ci . Car sinon , tu aurais été puni dès l'aube . Tu passeras le reste de la nuit au cachot et recevras ta sanction à ton retour . Cela dit , ne tente pas de t'enfuir ou tu sais ce qui t'attend .
Ce n'était pas une menace en l'air . Le Parjure opina .
Après que Galbatorix l'ait autorisé à sortir, Morzan quitta la pièce et prit la direction des cellules . Le roi n'avait pas envoyé de gardes pour l'y emmener sachant que Morzan tiendrait parole . S'emparant d'une torche , le Dragonnier l'alluma en lançant :
- Brisingr .
Enfin éclairé , il descendit les nombreuses marches en colimaçon . Ne saluant pas les gardes qui l'observaient , il souffla la torche et la jeta . Morzan ouvrit la premier cellule qu'il vit et referma la porte derrière lui .
Le premier garde , qui était brun , lui communiqua :
- Cette cellule est vide et ...
Comme Morzan le tut du regard , le soldat le laissa faire .
- Fermez la porte . Ordonna-t-il en s'asseyant contre le mur .
Les deux hommes se regardèrent interloqués .
- A clef . Précisa le Parjure .
Les gardes ne bougèrent pas , hésitants .
- Allez ! Fermez cette porte . Grommela Morzan .
Le deuxième garde se décida enfin à enfermer le Dragonnier . Conscient que s'endormir pour le peu de temps qui restait était inutile, Morzan choisit de rester éveillé les deux heures qui suivirent .
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