×un×
On dirait presque qu'il est certain de ce qu'il fait, avec cette tête qui semble défier la ville entière, ces longues jambes qui avancent d'un pas assuré, droit devant.
Mais il ne l'est pas.
Sa tête est un fouillis de tout un tas de pensées désordonnés qui se bousculent, se querellent, éclatent en milliards de morceaux indécis. Il continue cependant à marcher.
Il est certain de deux choses seulement : il sait ce qu'il veut, il sait où il veut aller. En avançant il pourrait presque voir le chemin tracé à la craie sur le bitume entre les rues. Pas besoin de réfléchir, ses bottes et son cœur semblent guidés naturellement.
Tout lui revient par flashs, à mesure que les bâtiments défilent sur son passage. Des fragments de souvenirs de rires dans la rue, de soleil brillant et de vent glacial, de livres lus aux marches des maisons et de ballons de foot qui s'échappent sur le trottoir.
Cela fait longtemps que ses pas n'avaient pas foulé ce sol familier. Chaque fois que ses bottes avancent, de nouvelles bribes de souvenirs s'activent dans sa tête. La pellicule tourne, faisant défiler le film de sa vie, en noir et blanc, un peu vieux, un peu flou.
Des souvenirs d'une enfance passée et éparpillée à chaque recoin de cette ville.
Et là, tout se mélange, à la simple vue de la grande maison blanche.
Elle est là : majestueuse et immense.
Deux étages entièrement peints d'un blanc cassé, écaillé par le soleil et le temps. Les murs sont ensevelis sous le lierre verdoyant qui grimpe toujours plus haut, tendant des petits bras de feuille jusqu'au ciel, comme pour atteindre le firmament.
Il observe cette maison, inévitablement reliée à sa vie, comme un berceau d'antan.
Tout y est : les lavandes mauves qui parsèment le jardin, embaumant au passage l'air de leur odeur enivrante, le sentier de galets qui mène à la porte jaune, le vieux portail rouillé et la boîte aux lettres défoncée.
Tout y est.
La seule pièce manquante, c'était lui.
Et il est maintenant de retour.
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