Bonus - Oliver - Un jeu qui ne dure jamais longtemps

Bonsoir ! 

Cette idée m'est finalement venue je ne sais plus comment, mais voilà. Encore un bonus. Bon j'avoue, j'ai trouvé ça mignon de l'écrire, parce que même si c'est une scène à caractère sexuel explicite, ça reste mignon. Enfin, vous verrez bien. 

J'essaye de me mettre à la suite dès que je peux. 

Je vous aime fort, bisous ! 

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Quand Oliver ouvre les yeux, il fait noir. Il est dans sa chambre, mais les fines rayures qui émanent d'entre ses volets mal fermés lui indiquent qu'il fait jour depuis un moment. Il entend de vagues tintements en provenance de la cuisine. Romy non plus ne doit pas être levée depuis longtemps. Oliver prend le temps de s'étirer, toujours allongé dans son grand lit. Des effluves de thé se font sentir lorsqu'il pousse enfin la porte de sa chambre, tombant nez à nez avec la blonde, les cheveux en bataille et des cernes jusqu'aux oreilles. Oliver se mord la lèvre. Romy n'est toujours pas rassurée, elle fait toujours ses affreux cauchemars la nuit. Elle lui offre un sourire triste et pousse une tasse de Darjeeling en face de lui, l'invitant à la rejoindre.

Oliver s'assoit en face d'elle, lui offre un sourire à peine réveillé. Il la détaille du regard. Ses petites mains dont on ne pourrait imaginer qu'elles ont étranglé des hommes, ses cheveux lisses, ébouriffés cependant, dans lesquels il a envie de plonger son nez. Son nez d'ailleurs, tout aquilin, qu'elle considère comme une tâche au milieu de ses trais fins. Romy est magnifique, et Oliver a parfois l'impression qu'elle ne s'en rend pas du tout compte. Alors il la regarde. Il la regarde, sans s'arrêter, comme si demain, elle s'en irait et il ne la reverrait jamais.

- J'ai trouvé un nouveau bouquin à la librairie, lance-t-elle soudainement, relevant les yeux vers lui. C'est un truc sur l'histoire du Japon dans la Seconde Guerre Mondiale. Assez intéressant.

- Et je parie qu'en fait si tu es aussi fatiguée, c'est parce qu'au lieu de dormir cette nuit, tu l'as lu.

Les joues de la jeune femme rosissent. Il a tapé dans le mille.

- Et il te reste combien de pages avant la fin ? demande-t-il.

- Aucune.

- Et il faisait combien de page en tout ?

- Je n'ai pas fait attention, mais je crois bien cinq ou six cent pages.

Oliver ricane. On n'arrête jamais Romy quand elle commence à lire un livre historique. L'an dernier, pour Noël, il lui avait offert une collection entière de quatre ouvrages énormes retraçant les plus grands événements du Moyen-Âge dans quatre pays d'Europe. Il n'avait pas fallu quatre jours à Romy pour tous les terminer, mais bien deux.

Quand il repose les yeux sur elle, son sourire se fane. Le vert de ses iris le happe et le transporte, et Oliver ne sait plus bien où il se trouve exactement. Tout ce qu'il voit, c'est elle. Tout ce à quoi il pense, c'est elle. Tout ce qu'il veut, c'est elle. Et si elle n'a pas sourcillé, c'est que quelque chose se passe dans sa tête aussi. Elle lâche l'anse de sa tasse et se lève pour se poster devant lui, son t-shirt cachant à peine sa culotte en coton noir. Oliver baisse les yeux pour détailler les muscles de ses jambes. Sans qu'il s'en rende compte, ses doigts se sont glissés sous la couture du haut et caressent la fesse ronde de la blonde, tandis qu'elle a laissé ses mains tomber dans ses cheveux très courts, qu'elle masse doucement.

- Romy, on devrait pas faire ça quand t'as tes règles, tu dois déjà avoir mal au ventre...

- Ollie, rit-elle, mes règles c'était il y a huit jours. Oublie ça...

- J'ai pas envie de te faire mal.

Les doigts de Romy se referment et tentent d'empoigner les cheveux d'Oliver, sans succès. Ceux-ci sont bien trop courts. Elle apprécie qu'il prenne soin d'elle comme ça, qu'il soit à l'écoute du corps de la jeune femme autant que du sien. Mais parfois, elle a l'impression d'être une petite chose fragile, et ça l'agace. Romy a envie de lui, même si pour le jeu, elle s'efforce de le cacher. Le premier qui cède a perdu. Le premier qui l'avoue a perdu.

Oliver pose son menton sur le ventre de Romy, et la regarde d'en-dessous. Elle lui sourit. Il ne sait pas si ce moment va rester tendre ou dégénérer. Il prend les deux, dans tous les cas. Oliver se sent faible de tout donner à Romy, sans hésiter. Et puis il se rappelle qu'ils ne sont pas ensemble, que Romy n'est pas à lui, et qu'un jour, elle partira avec un homme mieux que lui. Il espère que ça sera le plus tard possible, mais ça arrivera. Ses doigts, toujours posés sur la fesse de la jeune femme, se faufilent sous la couture de la culotte, et glissent sur la chair tendre. Son autre main remonte sur son ventre, qui se crispe.

Romy ne semble pas réagir au début, puis elle finit par reculer. Oliver sent son coeur se tordre. Pourquoi refuse-t-elle ? Il croyait qu'elle en avait envie. Pourtant, elle n'a pas l'air fâchée. Elle le regarde toujours droit dans les yeux, et fait quelques pas en arrière pour se rapprocher du mur, à côté de sa chambre. Romy s'arrête, ses doigts saisissent le t-shirt qu'elle remonte au-dessus de sa tête, avec une lenteur qui rend fou son ami. Littéralement fou. Il voit la peau se dénuder, le ventre tout blanc de Romy contraster avec sa jambe gauche remplie de tatouages en tout genre. Il voit les deux seins blancs, pulpeux, et ses petits mamelons tout roses. Et Oliver devient un peu plus fou à chaque centimètre de peau qui se dévoile. Il pose une main devant sa bouche, se force à rester calme, à ne pas devenir un animal en rut comme ceux qu'il déteste croiser dans la rue. Mais Romy est trop belle, trop attirante, trop différente de tous les clichés de mannequin. Elle, c'est son mannequin à lui. Il vendrait son âme au diable pour l'avoir toujours avec lui, et pour qu'elle comprenne l'emprise qu'elle peut avoir sur lui dans ces moments-là.

Le t-shirt tombe enfin au sol et Oliver ne sait où poser ses yeux tant chaque partie de son corps est une véritable oeuvre d'art. Il se lève mécaniquement, avance vers elle sans la voir, et quand il est enfin à sa portée, il la saisit par le dessous des cuisses, et la porte à sa hauteur. Son nez caresse le sien, et il lui vole un baiser. Puis un autre, et encore un autre. Le souffle chaud de Romy contre sa bouche se saccade et devient de plus en plus chaud. Sa poitrine se colle contre la sienne, bombée, offerte. Les mains d'Ollie se crispent sur la peau de Romy. Il la veut encore plus proche de lui, mais il sent que le moment où elle le sera suffisamment n'arrivera jamais. La bouche de Romy s'approche de son oreille, et lui murmure :

- Je sais que t'as déjà perdu, ça se voit...

- Alors dis-le moi, répond-il à son oreille.

- J'ai envie de toi, Oliver...

Le jeune homme sourit contre sa nuque, décale le tissu de sa culotte pour pouvoir la prendre. A chaque fois, il a la sensation que Romy et lui n'ont pas couché ensemble depuis une éternité. Et là, elle lui offre ce qu'il préfère : son corps pratiquement nu, collé entre lui et le mur froid. Romy glisse ses mains sous son t-shirt et laisse ses doigts courir sur sa peau. Il l'entend souffler contre son oreille au rythme de ses coups de hanches.

Rien ne pourrait être plus parfait que maintenant. Rien ne pourrait être plus parfait que la blonde, totalement offerte à lui, de la façon qu'il préfère, et qui lui fait savoir le bien qu'il lui fait. Oliver veut faire tant de choses avec ses dix doigts qu'il ne sait plus où donner de la tête. Il finit par agripper les cuisses de Romy pour qu'elle ne retombe pas, et la tient encore plus près de lui. Lui aussi soupire même. Oliver déteste le cliché de l'homme qui n'exprime jamais rien dans les scènes d'amour des films, alors que la femme réveille les voisins tant elle crie. Lui se laisse aller, halète, gémit doucement parfois, et Romy aime ça. Alors qu'il accélère, une main remonte pour caresser son visage du bout des doigts. Il savoure les traits fins, le nez, la cicatrice. Chaque seconde où il peut sentir la peau de Romy se grave dans sa mémoire comme si c'étaient les derniers instants qu'il pourrait passer avec elle.

Bientôt, il sent les cuisses de la blonde trembler. Il sait bien que ce n'est pas ce qu'il croit. Il connaît Romy, elle est encore loin de l'orgasme. La position n'est pas très confortable pour elle, alors elle lui fait signe de la tête qu'il est temps qu'Oliver l'allonge sur son lit, et qu'ils terminent le travail. Elle le force à reculer, se dirige vers sa chambre en le prenant par la main. La blonde en profite pour se débarrasser de sa culotte, devenue gênante, et quand Oliver la voit comme ça, nue, élancée, il se sent comme un puceau qui s'apprête à goûter à la chaire.

Oliver regarde Romy s'allonger sur son lit encore défait, et il ne sait pas comment réagir. Elle le scrute, le détaille du regard, semble absorbée par ce qu'elle voit, et Oliver, pas encore dénudé, se sent comme un petit garçon qui a fait une grosse bêtise. Ou comme un adolescent qui va se prendre la veste de sa vie dans cinq secondes. Au lieu de ça, Romy lui demande de fermer la porte, et d'enlever ses vêtements. Le jeune homme s'exécute comme un automate, la peur au ventre. Jamais auparavant il n'avait "fait l'amour" avec Romy. Bien qu'il y ait toujours eu de la tendresse, jamais ils ne s'étaient regardés comme ça, jamais ils n'avaient été aussi tendre l'un envers l'autre. Et là, dans ces circonstances, Oliver a terriblement peur d'être ridicule devant elle. Gêné d'être nu devant la blonde, il remonte instinctivement une main sur son torse, dans une vaine tentative de se cacher.

La blonde sourit, le jeune homme ne saurait comment l'interpréter. Tel un serpent, elle ondule jusqu'à lui, se met à genoux sur le matelas pour essayer de s'ajuster à sa hauteur, et pose son menton sur son torse. Ses doigts remontent le long de ses bras, jusqu'à se fourrer dans sa barbe naissante, et tout comme il l'a fait auparavant, elle détaille son visage du bout des doigts.

- Ollie... lui murmure-t-elle. Tu es magnifique...

Il ne répond rien. Cet aveu le fait fondre, et Romy, en se rallongeant, le prend par la main pour l'inviter à se mettre sur elle. À partir de là, Oliver a la sensation que tout s'est passé trop vite, et pourtant, Dieu sait qu'ils ont adoré prendre leur temps. Le jeune homme est à l'écoute de chaque soupire, à l'affût du moindre effleurement de sa peau, de la moindre griffure qu'elle pourrait lui faire. Les yeux fermés, il promène ses mains sur les bras, sur les cuisses, et tente de retracer chaque tatouage qui orne la peau de Romy. Tout ce qu'il veut, c'est son plaisir à elle, et il se retiendra autant de temps qu'il le faudra. Si ça ne tenait qu'à lui, il aurait honte d'avouer qu'elle a le pouvoir de le rendre presque précoce, tant elle l'excite.

Mais quand enfin le corps de la blonde se crispe sous lui, quand ses cuisses se resserrent autour de son bassin, que les soupirs deviennent gémissements désordonnées, qu'elle ferme les yeux pour mieux savourer son orgasme, Oliver se laisse aller à toutes ces sensations qu'il s'est empêché de ressentir : le corps de Romy se fait plus chaud, son entrejambe plus profonde, ses soubresauts plus intenses. Le feu d'artifice entre ses jambes ne demande qu'à brûler, et Oliver finit par le laisser aller, accélérant, s'agrippant encore plus à elle, ses doigts refermés dans ses cheveux, sa bouche résolument collée contre son cou en sueur, pour ne pas faire trop de bruit. Quand il va être en proie à ce doute infime, quand il va se demander s'il ne risque pas de casser sa poupée russe si précieuse, la blonde ressert un peu plus son étreinte et l'enferme avec lui pour le rassurer.

Une fois retiré, Oliver se laisse tomber sur le matelas, et fixe le plafond le temps que sa respiration se calme. Il est soudainement vidé de toute énergie, physique et mentale. Romy se lève pour aller à la salle de bain, comme à son habitude, et la peur qu'elle ne revienne jamais s'empare du jeune homme comme un mauvais virus. Fatigué, il ferme les yeux pour tenter d'oublier. Ce n'est que quelques minutes plus tard, quand la blonde revient lui passer un petit coup de gant mouillé d'eau tiède sur le ventre, là où les dernières traces de jouissance commencent à coller, qu'il trouve la force de lui demander :

- C'était la dernière fois, pas vrai ?

D'abord, Romy ne répond pas. Le gant continue de le caresser gentiment, puis s'enlève. Ollie n'espère plus de réponse. Pour lui, ce silence vaut tous les "oui" du monde. Ce n'est que quand elle revient, et pose un baiser tendre sur ses lèvres, que le jeune homme a un regain d'espoir.

- Oliver... ça ne sera jamais la dernière fois, lui dit-elle tendrement...

... avant qu'il ne rouvre les yeux pour de bon, allongé dans son lit, seul, dans sa chambre encore plongée dans le noir. 

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