La Mort
Henry : Tu as mélange quoi?
Plague : Des fleurs d'Angélique et des feuilles de menthe.
Henry : Pour quoi faire?
Plague : Pour calmer la toux.
Et Henry applaudit devant sa bonne réponse. Le plus jeune sourit en guise de remerciement. Plague devait avoir la vingtaine, tandis que son père adoptif avait déjà dépasser la quarantaine. Il se faisait vieux pour l'époque et savait qu'il se rapprochait de la Mort. Henry n'avait pas de famille et avait décidé que Plague serait son seul héritier. Il lui enseignait alors son métier, lui apprenant le nom de plusieurs plantes, l'aidant à reconnaître les maladies, etc... L'hermaphrodite vivait des jours heureux aux côtés de lui. Il se sentait libre. Il parlait de tout avec lui, sans aucune contrainte. Les seuls moments où il ne devait absolument pas le déranger était quand il parlait avec ce grand homme encapuchonné. Ce dernier venait lui rendre visite une fois par semaine pour lui parler en privé. Plague savait de qui il s'agissait : c'était un autre docteur de la peste d'après Henry. Certes, il n'avait pas de preuve, mais il avait une grande confiance en lui.
Ce matin, il mit son masque de docteur. Il sortit avec Henry, dans son costume également, et ils partirent en direction d'une maison contaminée. Plague était plutôt connu parmi les autres médecins, non pas par son passé mais plutôt par son physique. En effet, même si il se sentait plus masculin, son corps montrait quelque détails féminins tels que sa taille assez fine et ses hanches, cuisses et fesses plus développées. Il avait également les traits du visage plutôt fins. Mais il assumait totalement. Bien sûr, il ne sortait jamais seul puisque ce qu'il était attiré également la curiosité de plusieurs personnes, surtout des hommes, et de plus le fait qu'il était vierge n'arrangeait rien.
Les docteurs arrivèrent chez le malade. C'était un homme plutôt âgé, couvert de cloques et avec les ongles noirs et longs. Il vint vers eux : "Oh Mon Dieu! Merci! Vous êtes là! Je vous en supplie, soignez moi!" Et il fut pris d'une quinte de toux. Comme le lui avait appris Henry, Plague examina l'homme avec sa baguette en bois. Avec cette toux et ces excroissances sur tout le corps, le verdict tomba : ce patient ne serait très certains plus de se monde le lendemain. En entendant cela, le contaminé s'agenouilla :
Contaminé : Je vous en supplie!!! Il doit y avoir un moyen!!!
Plague : Malheureusement non... La maladie a déjà fait trop de ravage sur votre corps... Nous ne pouvons plus rien faire pour vous... Puisse Dieu vous accueillir dans son Eden...
L'homme hurla alors et sauta sur Henry. Il lui arracha son masque et réussit à lui griffer la joue. Plague tenta de repousser son patient qui se remit à tousser, mais cette fois, il n'arrivait plus à s'arrêter. Henry se dégagea vite de son emprise. Le malade se mit à cracher du sang. Il n'arrivait plus à respirer et finit par mourir. Avec cet état, on aurait presque cru qu'il était déjà en décomposition...
Depuis l'incident, Henry n'allait vraiment pas bien. De plus, sa blessure s'était infectée et peu importe ce que faisait Plague pour l'aider, cela ne servait à rien. Il avait du mal à bouger, il ne pouvait plus l'accompagner chez un patient. Sa tête tournait souvent et parfois, il toussait un peu. Il fallait ce rendre à l'évidence : Henry avait été contaminé par cette griffure. Il maudissait ce dernier patient, espérant que Satan le faisait souffrir en Enfer. Le plus vieux ne mangeait presque plus, ne dormait presque plus. Plague refusait de croire en cette réalité. Il lui avait sauvé la vie contre son père, puis l'avait pris sous son aile. Il s'était occupé de lui, ce qui lui avait permis d'avoir eu droit à une nouvelle chance dans sa vie... Henry n'avait pas le droit de partir, pas de cette façon...
Trois jours s'étaient écoulés et Henry avait du mal à respirer, allongé dans son lit. Plague le regardait, assis sur une chaise et dans son costume de docteur de la peste, sans son masque. Ses yeux bruns se remplissaient de larmes :
Plague : L-Le remède n'est toujours pas prêt, m-mais il doit bien y avoir un autre moyen!
Henry : Malheureusement non Plague... je suis comme tout les autres humains... la maladie gagne toujours...
Plague : Je t'en supplie, non!!! Ne me laisse pas!!! J-Je tiens tellement à toi Henry!!! Je refuse que tu partes!!!
Le jeune docteur prit la main de son père adoptif entre ses mains gantées, la tête baissée. Henry fut pris d'une quinte de toux et toussa dans le creux de son bras. Après ça, il dit, la bouche ensanglantée :
Henry : Plague... s'il te plaît... pars de la maison... prends tout ce que tu veux et pars... tu vas te faire contaminé... tu es encore jeune... tu as encore toute la vie devant toi... tu es en danger si tu restes...
Plague : Non! Je refuse de te laisser!!!
Henry : Tu es un ange... mais il le faut... je sens déjà que je pars...
Plague : Quoi??! Non!!! Je t'en supplie non!!!
Henry : Désolé... Plague... Au-au revoir... J-J'espère qu'on se reverra... dans une autre vie...
Plague écarquilla les yeux et le secoua en criant son nom. Mais rien à faire, son âme s'était envolée. Il était mort suite à une trop grande perte de sang à cause de la toux mais aussi de déshydratation et de mal-nutrition... Le pauvre jeune docteur pleurait là, aux pieds du lit de Henry en hurlant toutes les insultes qu'il pouvait connaître, que ça soit en anglais, en français ou même en latin.
Le soir même, le cadavre de l'ancien docteur fut mis sur la charrette et brûlé. Plague restait là, à regarder se consumer le corps de la seule personne pour qui il avait eu de l'affection...
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