La tête de Plague tournait. Il se réveillait enfin. Lorsqu'il reprit ses esprits, il regarda autour de lui. Il était dans une grande salle sans fenêtre et sombre. Seule une grande porte semblant en bois était visible entre ces murs en pierre, froids. Il avait du mal à bouger. Ses mains étaient attachées dans son dos, tenues fermement par de grosses chaînes accrochées au mur. Ses pieds aussi étaient attachés, l'empêchant de se lever. Plague baissa la tête. Il portait une tenue noire de docteur de la peste. Il était sûr que ce n'était pas la sienne puisqu'elle lui serrait un peu les bras et le tronc de son corps, soit le torax, le ventre et le bassin. Cela l'empêchait également de bouger normalement. Il tremblait. Il cria à l'aide. Des bruits de pas résonnèrent alors depuis la porte. Quelqu'un entra. Il y avait trois personnes. L'hermaphrodite reconnut l'homme de la veille. Son cœur battait de plus en plus fort. Il s'approcha. Plague tenta de reculer contre le mur : "NE ME TOUCHEZ PAS!!!" Son agresseur lui caressa le visage et lui murmura à l'oreille : "Ne t'inquiète pas... Moi et mes frères n'avons pas le droit de te toucher, au grand regret de certains, dont moi... Nous devons te garder vierge... La Bête ne pourra pas se réveiller si tu l'es... Le Fléau est encore susceptible de s'arrêter... Le Remède est encore trouvable..." Et il se releva. Il partit, tandis que les 2 autres personnes restaient là à le surveiller. A cause de leur capuche, Plague ne pouvait pas voir leur visage. Il ne comprenait pas ce qu'il faisait ça.

L'homme revint avec une sorte de mallette noire. Au sol gisait le cadavre ensanglanté d'un des 2 surveillants. Plague le regardait, choqué. Il avait les larmes aux yeux. Le 2e dit : "Il s'était trop approché... Je n'ai fait que suivre les règles...

- Ne t'inquiète pas, tu as fait ton devoir... Dieu t'en sera reconnaissant... Allez, sors le cadavre et va le tenir...", dit alors l'homme de la veille en pointant le corps, puis le jeune médecin de la peste.

Son congénère obéit. Il sortit l'homme mort puis alla derrière Plague pour l'empêchait de bouger. Le jeune docteur se mit à crier et tenta de se débattre. Mais il était bloqué. Il pleurait de plus en plus. L'autre personne ouvrit la mallette d'où il sortit une seringue munie d'une longue aiguille. Elle contenait un liquide à l'aspect visqueux, de couleur argent. Il s'approcha de lui. Plague lui cracha plusieurs fois dessus, mais en vain. L'homme se baissa et lui planta l'aiguille dans le bras pour y injecter le produit. Le docteur de la peste cria plus fort. Son visage se déformait quand l'aiguille se retira. Son agresseur l'obligea à le regarder en lui attrapant le visage par le menton. Il le regardait dans les yeux : "Tu n'es ni une femme ni un homme, mais les 2... Tu es le fruit d'un démon, il n'y a aucun doute... Dieu nous crée soit l'un, soit l'autre, mais jamais les 2 en même temps... Tu es sûrement né de Lilith à en voir les agissements des personnes qui te tournent autour... Tu es une bête curieuse... Tu donnes des envies charnels aux plus faibles d'esprits et les détournes alors du droit chemins... Mais tu ne sembles pas encore avoir appris à maîtriser tes pouvoirs... C'est pour cela que Dieu peut encore te pardonner, et nous allons t'aider à laver tes péchés... Peut-être qu'avec toi, nous allons également pouvoir mettre fin à ce Fléau... La peste, mais également la Mort, la vraie Grande Pestilence... Cette maladie nous détruit tous à cause du péché originel... Henry en a payé le prix en t'aidant... J'ai essayé de le ramener vers le chemin de la foi, mais il a préféré te garder que plutôt nous aidez... J'espère que le Très Haut l'a pardonné également..."

Plague tremblait toujours. Il finit par lui cracher à la gueule : "Vous êtes complètement fous??! Je ne suis pas un démon!!! En quoi avoir 2 sexes fait de moi un démon??! Je vais à l'église chaque dimanche, je ne me suis jamais fait possédé et je fuis même les personnes qui veulent me voler ma virginité ou alors m'engrosser en dehors des liens du mariage!!! De plus, j'essaie de me comporter plus comme un homme pour être mieux accepté!!! Qu'est-ce qu'il faut que je fasse de plus??! Je- ..." L'homme lui donna un coup de pied dans le ventre. Plague se recroquevilla sur lui-même. Il se frottait l'abdomen tandis que les 2 autres partirent. L'un d'eux se retourna vers l'hermaphrodite et lui dit : "Cette après-midi, nous t'apporterons de quoi manger, puis nous continuerons nos expériences... Que Dieu nous bénisse... Amen..." Et la porte en bois se referma...

Cette première journée fut horrible. Plague était toujours attaché, allongé au sol. Sa peau, déjà très clair de base, avait désormais un ton laiteux. Ses cheveux s'éclaircissaient, virant peu à peu vers le gris clair à la limite du blanc. Ses grands yeux bruns devenaient argentés. Il ressemblait de plus en plus à quelqu'un atteint d'albinisme. Cela était dû aux divers produits qu'ils lui avaient injecté. En effet, ces personnes, qui étaient au nombre de 7 pour le moment, lui avaient fait subir plusieurs expériences : injections, saignées, coups... Bref, un véritable Enfer pour le pauvre Plague...