Chapitre 9

Je me sens flotter dans le vide, en suspension.

Autour de moi, une étendue blanche, rien d'autre que le néant.

Une étrange impression m'envahit, je sens que je ne pourrais jamais sortir d'ici, que je suis condamnée à chercher mon chemin dans cette étendue blanche jusqu'à la fin de mes jours.

Je suis perdue.

«Il y a quelqu'un?

Aucune réponse, aucun écho. Juste ma voix, qui résonne encore en moi.
Mais je ne perd pas espoir.
Je continue à m'époumoner.

-Où suis-je?

...

-Comment sortir de là!!

Mais, une fois encore, rien. Rien que le silence, lourd et pesant.

Je commence à perdre de plus en plus espoir, ce qui m'amène à effectuer des gestes vains dans le vide, qui n'ont pour résultat que de me faire avancer de quelques centimètres.

Je vole. J'ai toujours rêvé de voler, enfin, il me semble. En me concentrant uniquement sur le fait que je vole enfin rend tout ce vide moins effrayant. J'espère tout de même pouvoir le quitter. Un jour.

C'est drôle... Hier encore, je vivais une vie tout à fait banale, ou plutôt... Qui n'avait rien d'anormal.
Et puis soudain, un inconnu à débarqué, et c'est devenu du grand  n'importe quoi. La mort de mes parents, l'étrange rencontre avec mon frère, le voyage à dos de chat géant... il me semble que je suis en train de perdre mes souvenirs de cette vie. Je ne sais pas si c'est une bonne chose.

Jusqu'à arriver ici. Dans ce néant, cet enfer.

C'est vrai qu'il y a eu de nombreuses représentations de "l'enfer", durant les derniers siècles, et même les derniers millénaires: monde souterrain, infesté d'horribles créatures, lieu de torture...

Mais moi, je pense que j'ai trouvé sa réelle identité. Un monde constitué d'une immense étendue blanche, sans personne pour nous tenir compagnie, rien que nous-mêmes, condamnés à flotter, sans aucun but précis, pour l'éternité.

Mais alors que je ressasse mes pensées, un tourbillon ténébreux arrive vers moi. En le voyant soudain approcher, mon premier réflexe est de me diriger tant bien que mal dans la direction opposée, mais je ne fais pas le poids contre sa vitesse, menaçante. Je le vois, derrière moi, se faire de plus en plus gros, je le sens, tout près de moi...
Puis il m'atteins dans un claquement sec.

Et alors, je me sens m'écrouler de tout mon poids sur une surface solide, quelques effluves d'herbe  humidifiée parviennent à mes narines... Puis je perd connaissance, heureuse malgré tout d'avoir pu quitter cet endroit dont je pensais ne jamais sortir.

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