Chapitre 8
Je m'éloigne de plus en plus de lui.
Mais je ne suis plus triste. Je dois avancer, maintenant. Voilà tout.
Je n'ai aucune idée de l'endroit où il va, de ce qu'il va lui arriver. Peut-être demeurer en paix. Peut-être vivre une nouvelle aventure.
Mais je ne peux pas, je ne dois pas savoir. Lui-même ne le sait même pas. Il l'a dit, c'est contraire aux lois de la nature...
Oui, je dois laisser tout cela derrière moi, juste me souvenir. C'est la vie qui le veut.
Mais je ne suis pas d'accord pour autant avec Aloïs. À part quand la mort nous surprend, le destin ne doit en aucun cas décider à notre place, nous sommes en mesure de le changer. Nous ne sommes pas des marionnettes.
Je continue donc mon chemin, ne sachant où ma monture va m'ammener.
D'habitude, j'ai peur des félins, j'en suis allergique, je ne les supporte pas. Pourtant, en ce moment, je suis entourée de tout côtés par d'énormes chats, tous ayant un pelage différent, dormant, en attendant le moment propice. J'aimerai mieux comprendre tout cela, mais je ne dois pas. Je sens que je n'ai pas le droit, je n'ai pas vraiment ma place ici. Je dois me contenter de ces paysages insensés que j'ai la chance de contempler.
Et je me sent bien. Il fait chaud, mais quelques bribes de vent me parviennent tout de fois. Je carresse de temps en temps la fourrure blanche et soyeuse, je me blottit à l'intérieur, tout en sentant les pas du félin, qui me bercent.
Des fois, au loin, j'en vois quelques-uns se réveiller, puis s'éloigner.
Je penses m'être endormie, mais je n'en suis pas certaine, car le soleil a toujours la même place dans le ciel.
Encore et toujours.
Soudain, je vois quelque chose d'inhabituel, au loin, dans ce paysage si... Envoûtant.
En effet, les contours dansants d'une lueur rouge se découpent parfaitement dans le ciel azur.
Et, au delà de cette limite, plus un chat.
Mon objectif.
Enfin arrivés, la créature blanche se baisse pour me laisser descendre.
Je colle ma tête contre la sienne, reconnaissante.
«Merci»
Il me salue, puis commence à marcher dans la direction opposée.
Quant à moi, je me retourne, je fais face à l'étendue rouge.
Je la contemple.
Soudain, je m'approche. Je l'effleure de la main.
Elle se met à trembler légèrement, mais je ne ressent rien en particulier.
Je m'avance alors, et c'est tout mon corps qui entre en contact avec cette forme.
J'entre à l'intérieur.
Je me sens emportée vers d'autres rivages.
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